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Zèbres en cavale - Page 21

  • Mai 1967, émeutes et massacres en Guadeloupe

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    " Lorsque les nègres auront faim, ils reprendront le travail !"

    "Ce fut le carnage et, durant trois jours, des dizaines de blessés furent transportés dans les cliniques et les hôpitaux de la ville. La préfecture annonça officiellement huit morts. Mais il y eut des disparus, on trouva des cadavres sur la ligne de chemin de fer qui conduisait la canne à l’usine Darboussier, située à la darse de Pointe-à-Pitre, près de la place de la Victoire et de la sous-préfecture. Les cannes sortant des champs y étaient acheminées par rails. Les militaires canardaient les maisons où se tenaient les veillées mortuaires et d’autres morts innocentes furent à déplorer. L’incompréhension était grande. La répression militaire visait indistinctement les gens de la population et les militants des organisations syndicales et politiques. Il suffisait d’être à Pointe-à-Pitre ce jour-là pour risquer sa vie et être blessé." LDH

    "...dans les mois précédents, des incidents racistes, une élection volée par des achats massifs de voix, et, en toile de fond, la misère des bidonvilles et un coût de la vie exorbitant pour des autochtones qui ne bénéficient pas, comme les expatriés blancs, de primes de vie chère. A Paris, Jacques Foccart, le sinistre «Monsieur Afrique» du général de Gaulle, a la Guadeloupe à l’œil : il est issu d’une riche famille de planteurs, et a grandi sur l’île. Quant aux services secrets américains, hantés par la perspective d’un nouveau Cuba, ils grenouillent dans les départements français des Caraïbes où couve une agitation indépendantiste." François-Xavier GOMEZ

    *

    Le 24 mai 1967, en Guadeloupe, en ces jours de commémoration de l’abolition de l’esclavage en France, débutait la grève des ouvriers du bâtiment qui réclamaient 2% d’augmentation et la parité en matière de droits sociaux.

    L’importance de la mobilisation et l'extrême tension pousse le patronat à convoquer  enfin une réunion de négociations pour le 26 mai à la Chambre de commerce de Pointe-à-Pitre. Y participeront, en présence de l’inspection du travail, la délégation syndicale de l' UCGT et la délégation patronale.

    Suite à l'ajournement des négociations, en raison de l’opposition du représentant patronal de la SOGOTRA, puis de l'arrivée de renforts de CRS devant la CCI et de l'ordre donné de tirer sur la foule, la situation dégénère vite.

    " Vendredi 26 mai, 20H00 : La décision est prise – par qui : Billote ? Foccard ?. – d’envoyer les "pots de fleurs" : jeeps militaires équipées d’une mitrailleuse. Cette décision se double d’un ordre clair : « Tirer sur tout ce qui bouge, qui est noir ou qui tire ses origines de cette couleur ». [2] Pointe à Pitre est en état de siège.

    Le massacre va alors virer à la boucherie

    Les artères de la ville sont dégagées ; plus aucun regroupement n’est admis ; badauds, passants, riverains essuient les rafales des meurtrières. Des centaines de guadeloupéens sont pris pour cible, mis en joue, blessés, mutilés, fauchés. Le jeune Camille Taret qui rentre du travail est abattu à deux pas du domicile de ses parents. Dans la nuit, la patrouille repasse alors que les parents et proches organisent la veillée : nouvelle rafale. Gildas Landre ne se relèvera pas.

    00H00 : un avion militaire en provenance de Martinique vomit d’autres assassins ; une nouvelle meute de militaires parachutistes français, chargée celle-ci de "finir le travail".

    02H00 du matin : Le silence se fait. Les rues sont vides, nettoyées de toute présence guadeloupéenne exception faite des quelques policiers et indics servant de guides aux chiens..." Filpac CGT

    Le lendemain, le 27 mai, les lycéens de Pointe-à-Pitre descendent dans la rue pour soutenir la lutte des ouvriers. De nouveau, les forces de l’ordre font usage de leurs armes...

    Le refus du patronat de prendre en compte des revendications légitimes dans une Guadeloupe miséreuse, la tentative de laisser pourrir la situation, le mépris de classe et de race, des provocations inutiles  et l'usage de la force entraîneront 2 jours d'émeute qui feront 87 morts (un  terrible bilan qui ne sera connu qu'en 1985, mais on parle aussi de 200 morts) et  qui seront suivis  d’une longue série de procès de Guadeloupéens.

    Quelques jours après les massacres, le patronat cédera : ce ne seront pas les 2% d'augmentation demandés mais 25 %...

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     Quadrillage militaire de Pointe-à Pitre ;
    quartier Dubouchage, quelques jours après les événements, fin mai 1967.
    Coll. J.P. Sainton.

    > "La grève des ouvriers du bâtiment" sur le site de l'UGTG

    >  " 26 mai 1967 : à propos d’un massacre « oublié » en Guadeloupe" -  Fédération des travailleurs des Industries du Livre, du Papier et de la Communication Cgt

    > " La Guadeloupe n'a pas oublié"  Par Jean-Moïse Braitberg sur le site Backchich

    > Mé 67 en Guadeloupe: une répression coloniale de plus? Entretien avec Jean-Pierre Sainton. Site Dormira jamais

    > Quarante ans de silence et toujours pas de bilan authentifié,  par Béatrice Gurrey - Le Monde

    > Guadeloupe, mai 1967 : un drame français. Ligue des droits de l'homme

    > «Mé 67», la mémoire d'un massacre en Guadeloupe  - 2015 Libération.

     

  • En passant par la Guadeloupe : 14 février 1952

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    14 février 1952 : grève et repression en Guadeloupe

    En février 1952 eut lieu en Guadeloupe le mouvement revendicatif le plus important depuis les grèves de 1910

    Le 14 février 1952, dans la commune du Moule, les ouvriers de l'usine Gardel qui revendiquaient une augmentation de 2%  de leur salaire appelèrent à la grève.  Le mouvement fut réprimé dans le sang par les forces de maintien de l'ordre : sous " les mitraillages en enfilade de la gendarmerie, en pleine rue principale du bourg du Moule ", quatre Guadeloupéens furent tués ( Constance Dulac, Capitulin Justinien, François Serdot, Édouard Dernon )  et 14 autres Guadeloupéens furent blessés.

    Le mouvement social avait débuté en novembre 1951, dans le. nord de la Grande-Terre, suite à l'échec des négociations portant sur la fixation du prix d'achat de la canne à sucre et les salaires.

    " Là où la grève avait commencé, en novembre 1951. Les ouvriers réclamaient une augmentation du prix de la journée de travail afin que leurs salaires soient alignés sur ceux des Français. Forts de la loi du 16 mars 1946 qui assimilait les colonies à des départements, ils avaient cessé le travail. Au fil des semaines, le mouvement s'était étendu aux petits colons et aux planteurs, exigeant un meilleur prix de la canne à la tonne. " (Béatrice Gurrey)

    En janvier 1952, les fonctionnaires rejoignaient  le mouvement des ouvriers et des cultivateurs et réclamaient une augmentation des salaires. Une grève générale affectait alors les plantations et s'étendaient du Moule à Capesterre, Sainte-Rose et Anse Bertrand.

    > Le Moule, berceau de la canne à sucre et symbole de la Guadeloupe en grève Le Monde  - Béatrice Gurrey 2009

    > " Le rôle réel du gouvernement et du patronat dans les événements des Antilles " par Danielle Bleitrach - 2009


    le 14 février 1952 dans la commune du Moule

    Source  : Combat ouvrier

    3992716853.png(...)On se souvient aussi de ce 14 février 2009 où des dizaines de milliers de manifestants s’étaient retrouvés là, prés de la petite stèle élevée il y a quelques années en mémoire des victimesde cette énième tuerie perpétrée par les troupes coloniales contre des travailleurs. Nous étions en pleine grève générale dirigée par le LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon- unité contre la surexploitation) et ses 48 organisations dont l’ensemble des syndicats de Guadeloupe.

    La grève générale des travailleurs de la canne

    Le " massacre de la Saint Valentin " comme on nomma cette tuerie survenait dans le cours d’une grande grève des travailleurs de la canne : ouvriers d’usine, et travailleurs des champs (coupeurs de canne et amarreuses). Le mouvement fut déclenché au mois de novembre 1951 dans le nord de la Grande Terre. Les revendications étaient : 125 francs de l’heure (de l’époque) estimé comme salaire minimum par la chambre de commerce. Les travailleurs ramenèrent cette revendication à 100F/h  pour tous. Les petits planteurs réclamaient le paiement de la «ristourne». La ristourne était  une dette que les patrons sucriers devaient aux petits paysans. Car ces patrons attendaient de connaître le prix du sucre sur le marché international pour fixer définitivement le prix de la tonne de canne en Guadeloupe. La nouvelle récolte allait démarrer sans que les petits paysans soient payés pour les cannes livrées de la récolte précédente. On comprend donc  leur colère.
    De plus, en ce qui concerne les salaires des ouvriers, le gouvernement fixa le salaire minimum en Guadeloupe à 76F/h. Ce fut alors le déclenchement de la colère générale. En janvier 1952 les travailleurs de la canne reçurent le soutien des fonctionnaires qui réclamaient la revalorisation de leur salaire.

    La grève devint générale et illimitée dans toute l’île. Un «cartel» syndical dirigeait le mouvement, formé de la CGT avec Gargar, de l’union départementale CGT (ancêtre de la CGTG) avec Nicolas Ludger, de la CFTC avec Démocrite, du syndicat autonome des enseignants, du syndicat des médecins hospitaliers.

    Face aux patrouilles de CRS armés menaçants et provocateurs, les travailleurs répliquèrent, y compris par des petites bombes artisanales. Les patrons du sucre  jouaient la montre et le pourrissement de la grève.
    Le 11 février, les CRS prirent position dans la ville du Moule qui fut occupée militairement.
    Le 14 février 1952 un barrage fut érigé par les travailleurs à l’entrée du boulevard Rougé (rue principale du Moule) pour empêcher l’accès de l’usine Gardel aux charrettes à cannes. C’est alors que les troupes françaises tirèrent à vue sur la foule. Quatre personnes furent tuées : Constance Dulac (enceinte), Capitolin Justinien, Edouard Dernon, François Serdot. Il y eut aussi 14 blessés.

    Une tuerie préparée et organisée

    Comme toujours dans l’histoire du mouvement ouvrier de Guadeloupe et de Martinique, ces tueries étaient bien préparées entre Préfet, patrons et militaires. Il fallait réprimer - au besoin dans le sang.


    En février 1952, c’était d’autant plus vrai que le mouvement ouvrier était largement soutenu par le Parti Communiste Guadeloupéen (PCG à l’époque Fédération du Parti Communiste Français) qui comptait nombre de militants ouvriers, de cadres et de dirigeants syndicaux. C’était le cas par exemple de Nicolas Ludger. Et ce n’est pas un hasard si la répression sanglante eut lieu à Moule, fief du PCG et ville de son dirigeant d’alors et aussi fondateur : Rosan Girard. Ce dernier était un dirigeant et orateur charismatique. Il fut aussi maire du Moule et député, particulièrement apprécié par les travailleurs et les masses populaires. L’occasion était donc trop belle pour le pouvoir colonial qui en profita pour tenter d’intimider les travailleurs du Moule et faire reprendre le travail par la force des armes. Il fallait aussi faire porter aux militants communistes et à Rosan Girard la responsabilité des «désordres sociaux» voire même de la tuerie perpétrée par les troupes coloniales.

    Une grève historique

    Le vendredi 15 février 1952, le préfet Villeger, le même qui avait ordonné l’occupation de la ville du Moule, fixa le salaire de base à 88 F l’heure au lieu de 76 F. Et s’agissant des ristournes pour les cannes livrées par les planteurs en 1950 et 1951, il les fixa à 434 francs par tonne. Ce qu’il ne pouvait faire hier il put le faire le jour même de la tuerie.

    La grève de 1952 compte dans l’histoire parmi les trois plus grandes grèves  du mouvement ouvrier de  Guadeloupe : après celle de 1910 et avant celle de février 2009 par ordre d’importance !

     

  • Mode, fourrure et sadisme

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    Communiqué et pétition 30 millions d'amis

    FEAB9F27-03A9-4DAA-BAC8-ED47899E0665.png&sa=X&ei=t91LVdX7C8uwUdnPgKgB&ved=0CAkQ8wc&usg=AFQjCNEesSB1WfdND2VUzPR5brFFEhO7zAA l’heure où les maisons de couture viennent de présenter leurs collections pour l'automne-hiver 2015/2016, force est de constater qu’elles utilisent toujours plus de fourrure. La Fondation 30 Millions d’Amis dénonce le massacre de millions d’animaux pour alimenter ce commerce scandaleux… et inutile ! Signez notre pétition.

    On aurait tort de penser la fourrure « has been » : la voilà de retour ! Elle réapparaît de façon insidieuse sur les cols des capuches, à l’intérieur des chaussures, sur les revers de sacs à main. Plébiscitée par les marques fétiches des jeunes, elle a fait fureur cet hiver dans les vitrines... et un carnage chez les animaux. Et cette tendance n’est pas près de s’arrêter puisque les grandes maisons de couture prévoient encore d’utiliser sans retenue de la vraie fourrure dans leur prochaines collections.

     

     

    Pétition : 
    Pour la fermeture des fermes à fourrure en Europe,
    Je signe
    >>

    A l'attention des Ministres Français de l’Agriculture et de l’Environnement ainsi que du Président de la Commission Européenne

    En 2007, grâce à l’action de la Fondation 30 Millions d’Amis et à une pétition ayant recueilli 1.400 000 signatures, une prise de conscience des institutions européennes a permis la mise en place d’une réglementation stricte interdisant le commerce de fourrures de chiens et de chats en France et en Europe.

    Aujourd’hui la Fondation continue de dénoncer le massacre de près de 56 millions d’animaux par an dont 90 % sont dépecés pour fabriquer de simples garnitures de manteaux ou de chaussures. La fourrure redevient à la mode et de nombreux consommateurs n’ont pas conscience des terribles souffrances qui se cachent derrière leurs vêtements.

    J’associe donc mon nom à celui de la Fondation 30 Millions d'Amis pour vous demander : d’une part la fermeture des 6000 fermes à fourrure en Europe. Et d’autre part un étiquetage détaillé pour tous les produits en fourrure importés précisant le nom scientifique et vulgarisé des espèces animales, le pays d'élevage, la méthode de mise à mort (gazage, électrocution...) et le nombre d’animaux utilisés.

    Téléchargez la pétition Pour une fermeture des fermes à fourrure en Europe en PDF pour la signer et la faire signer autour de vous

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    Une industrie impitoyablement cruelle

    Visons, renards, lapins, castors, chinchillas, lynx, zibelines, coyotes, ratons laveurs, putois, sans oublier les chiens et les chats en Asie… Dans le monde, 56 millions d’animaux laissent leur peau chaque année pour garnir nos vêtements !

    Dotée d’une excellente réputation dans l’industrie des vêtements d’hiver, la marque Canada Goose est très en vogue chez les jeunes. Ce que l’on sait moins, c’est qu’elle serait la principale complice d’une industrie impitoyablement cruelle. Car derrière ses doudounes et ses capuches en fourrure se cache une sombre réalité : le piégeage des coyotes au Canada. Capturés à l’aide de pièges à mâchoires, les animaux restent coincés, mutilés, terrifiés et affamés pendant des jours durant, jusqu’à ce que les trappeurs les trouvent. Souvent, les mères rongeront leurs membres pour tenter de rejoindre leurs petits.

    Avertir le consommateur…

    Les animaux sont ensuite matraqués, étranglés ou abattus pour servir les commandes d’une mode sans pitié. Le président de Canada Goose, fervent défenseur de ses produits, affirme dans un courrier adressé à l’association PETA, que la fourrure de coyote tient beaucoup plus chaud que n’importe quel tissu synthétique et argue que le piégeage des coyotes est une coutume vieille de centaines d’années. Il ne voit donc nullement pourquoi ces pratiques seraient remises en question !

    Les associations de protection animale ne cessent de sensibiliser les consommateurs, souvent mal informés et complices, malgré eux, de ces atrocités. Peu d’entre eux ont conscience des terribles souffrances qui se cachent derrière un seul de ces manteaux. C’est donc à chacun de nous de sensibiliser notre entourage ! Car un bon consommateur est un consommateur averti.

    … le combat de la Fondation 30 Millions d’Amis

    Depuis de nombreuses années, la Fondation 30 Millions d’Amis sensibilise l’opinion publique à l’ignominie de cette industrie impitoyable… Elle souhaite, malgré tout, poursuivre le dialogue avec les marques et travailler avec elles de manière constructive afin de les convaincre que les consommateurs mieux informés, finiront par rejeter cette débauche inutile de vies. Son but est également d’encourager de nouvelles techniques qui épargneraient bien des souffrances aux animaux. Par exemple, la marque The North Face qui n’utilise pas de fourrure pour les cols de ses doudounes a mis au point une technologie de synthèse révolutionnaire : Thermoball permet en effet de remplacer le duvet, également source de cruauté.

    56 millions d’animaux sont massacrés chaque année pour garnir nos vêtements

    Sensibilisées à cette cause, de nombreuses marques comme Chevignon, Kookaï, Zara, H&M, Caroll ou Etam ont récemment annoncé la fin de la commercialisation des articles en vraie fourrure. Mais d’autres enseignes font la sourde oreille et continueraient à encourager ces pratiques cruelles telles Comptoir des Cotonniers, Aigle ou encore Napapijri.

    Considérés avant tout comme des marchandises et une source de profit, les pauvres animaux souffrent de conditions de vie misérables avant de connaître le pire des trépas. Pendaison, rupture de nuque, gazage, injection, empoisonnement... Tous les moyens sont bons pour tuer sans abîmer les peaux. Dans certains pays, les animaux sont électrocutés, subissant d’atroces brûlures internes avant de rendre leur dernier souffle. En Russie, l’abattage des renards s’effectue par empoisonnement au dithillinium, un produit qui paralyse mais ne tue pas, afin de faciliter le travail de dépeçage des éleveurs.

    Signez la pétition

    C’est pourquoi la Fondation 30 Millions d’Amis vous encourage à signer dès aujourd’hui sa pétition réclamant la fermeture des élevages d’animaux pour leur fourrure en France et en Europe. Et pour montrer enfin, le véritable visage de cette industrie sans pitié, la Fondation demande également, pour les produits importés, la mise en place d’un étiquetage détaillé précisant le nom scientifique et vulgarisé des espèces animales, le pays d'élevage, la méthode de mise à mort (gazage, électrocution...) et le nombre d’animaux utilisés.

  • Tarnac, Charlie et Cie : antiterrorisme et usage de la peur

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    Antiterrorisme : du bon usage de la peur

    " L’antiterrorisme est la pointe avancée, l’avant-garde conceptuelle et pratique d’une politique de la peur qui tend à infiltrer tous les recoins de la société. Cette politique de production simultanée de peurs et de contrôles censés les juguler est condamnée à s’inventer sans cesse de nouveaux ennemis : après le terroriste, le jeune des quartiers populaires et le jeune tout court, l’enfant, l’internaute, le fou, l’immigré, l’étranger, le musulman, le rom.."

    Serge Quadrupanni

    L’arsenal législatif de lutte contre le terrorisme est régulièrement mis à jour. Il répond à un mode de gestion de la société qui utilise des figures présentées comme dangereuses : le « terroriste » (ou plus exactement celui qui a des intentions terroristes), l’étranger et le jeune (qu'il soit ou non de banlieue) – avant de s’attaquer à celles et ceux qui contestent l'injustice du système capitaliste.

    La  Convention du Conseil de l’Europe pour la prévention du terrorisme (16 mai 2005), définit ainsi les actes de terrorisme comme ceux qui " par leur nature ou leur contexte, visent à intimider gravement une population, ou à contraindre indûment un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir ou à s'abstenir d'accomplir un acte quelconque, ou à gravement déstabiliser ou détruire les structures fondamentales politiques, constitutionnelles, économiques ou sociales d’un pays ou d’une organisation internationale.

    Au fur et a mesure de l'empilement de lois et de la multiplications de fichiers liberticides, l’État d’exception devient peu à peu la règle. La liste des atteintes aux fameux droits de la personne est effarante : dans cette logique de suspicion, et même sans délit avéré, un coupable potentiel peut être arrêté par précaution et envoyé en prison dans l'indifférence quasi générale. Ainsi les jeunes de l'Affaire de Tarnac se sont vus accusés essentiellement d'actes qu'ils pourraient commettre.

    > voir aussi sur le site de France diplomatie : La France et la lutte contre le terrorisme

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    La terrorisation démocratique
    Claude Gulon

    arton73-0208b.gif" L’affaire dite « de Tarnac », en novembre 2008, a révélé au grand public l’existence d’un arsenal législatif censément destiné à lutter contre le terrorisme. Mis en place à partir de 1986 par les gouvernements de gauche comme de droite, il a trouvé une nouvelle légitimité depuis les attentats du 11 septembre 2001 et de nouveaux moyens dans les dispositifs européens. Bien avant Tarnac, il a permis d’arrêter, dans l’indifférence générale, des centaines de prétendus « islamistes », le plus souvent relâchés après de longs mois de détention. Ce sont maintenant des militants révolutionnaires qui font les frais de textes sans cesse révisés et durcis.
    L’auteur présente ici la définition européenne du terrorisme, puis il analyse les mécanismes et la signification de cette « terrorisation démocratique » qui concerne et vise les étrangers et les jeunes (deux figures dangereuses combinées), mais aussi tous ceux qui peuvent, à un moment ou un autre, contester l’injustice du système capitaliste. "

    > Editions Libertalia

    Conférence donnée par Claude Guillon lors des Journées Libertaires de Pau 2012 sur le thème de la Terrorisation démocratique,

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    La Politique de la peur

    Serge Quadrupanni

    La Politique de la peur, (Le Seuil, février 2011) dresse le panorama complet des mécanismes à l’œuvre depuis vingt ans et qui établissent le contrôle social comme unique modalité du pouvoir. Imaginer la menace, identifier l’ennemi, tester la société : faire de la peur une doctrine… 

    Pour les dirigeants politiques qui tentent vainement de gérer l’économie globale, la politique de la peur permet de compenser leur quasi-impuissance par un activisme répressif surmédiatisé. C’est enfin une « politique de civilisation » qui est à la fois la négation de la politique et de la civilisation.

    9782021011678.jpgSerge Quadrupanni : La peur est au principe de la conception du monde sur quoi repose le néo-libéralisme : « l’homme est un loup pour l’homme ». C’est l’idée que chaque individu poursuit des intérêts égoïstes et rationnels et que la somme de ces intérêts, exprimés à travers la concurrence, aboutit au meilleur des mondes possibles. Cette conception a pris la forme d’un programme délibérément mis en œuvre à partir des offensives reagano-thatchériennes (relayées en France à partir des années 1980 par tous les partis de gauche et de droite) et étendue à travers la planète par les organismes internationaux échappant à tout contrôle des peuples : FMI, Banque mondiale, Commission européenne, etc. Nos sociétés exsudent la peur, que ce soit la crainte de la précarité, au travers des relations de travail où la brutalisation et la concurrence exacerbée deviennent des principes de management, dans les développements anxiogènes de la technoscience (des OGM à Fukushima). En conséquence, il n’est pas étonnant que le sécuritaire (concentration des peurs diffuses sur des boucs émissaires à travers des dispositifs idéologiques, politiques et techniques) et l’humanitaire (le Care, le Welfare qui subsiste malgré tout – compassion sans frontière) soient les deux axes sur lesquels s’expriment les puissances constituant ce que j’appelle l’empire : la constellation de pouvoirs s’efforçant de gérer la civilisation capitaliste planétaire. Et plus cet effort gestionnaire peine à maîtriser ce qu’on appelle l’économie, plus le sécuritaire reste une valeur refuge pour les hommes politiques car il présente cet avantage de s’auto-entretenir : il soigne la peur en redoublant ce qui la produit. ( l'interview sur le site perspectives gorziennes)

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     La construction médiatique des « djihadistes »

    Saïd Bouamama

    3992716853.pngUn nouveau terme est entré dans le vocabulaire du français moyen ces derniers mois, celui de « djihadiste ». Quotidiennement, les grands médias abordent le sujet et diffusent des grilles explicatives qui forgent les opinions publiques, orientent les réactions, suscitent des prises de positions. Des « experts » et des « spécialistes » aux noms savants sont appelés à la rescousse pour offrir une caution scientifique aux affirmations médiatiques.  Au-delà de l’apparente diversité des points de vue se cache une unicité d’analyse. En dépit du vernis d’objectivité des articles et des reportages, quatre récurrences idéologiques sont repérables : l’essentialisation de l’islam, l’injonction à la justification adressée à tous les musulmans, la négation des causes internes aux pays occidentaux et la justification de la guerre. Ces quatre discours médiatiques diffusés sur fond de sensationnalisme ne sont pas anodins. Ils ont une fonction sociale et politique. Ils contribuent à produire une réalité sociale et politique lourde de conséquences."

    > Sur le site investig'action 2014 : http://michelcollon.info/La-construction-mediatique-des.h...

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    Les lois scélérates  de 1893-1894
    sous la Troisième République

    En 1893 et 1894, le gouvernement exploitait la panique provoquée par quelques attentats d'anarchistes « individualistes » qui mettaient en pratique la « propagande par le fait ». Ces actes, admis par une partie des militants anarchistes, ne visait pas les personnes – du moins jusqu'à l'attentat aveugle d'Emile Henry,  le 12 février 1894.

    Sous le prétexte de défendre l'ordre social et la sécurité publique, le pouvoir puisait dans le « magasin aux accessoires légaux » et initiait des lois d'exception accompagnées de peines plus que draconiennes.

    Dans l'incapacité de trouver une réponse à la question sociale, il allait « réinvestir le crime de telle sorte qu'il puisse unir la population autour du régime.» ( Karelle Vincent )

     

    Les lois scélérates  de 1893-1894 sous la  IIIème République

     

  • Bruxelles 2015 – Evian 1938 : de sinistres résonances

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    Point de vue de Claire Rodier et Danièle Lochak paru dans Mediapart le 1er mai 2015.

     Ce point de vue de Claire Rodier, membre du Gisti et vice-présidente du réseau Migreurop, et Danièle Lochak, professeure émérite de droit de l’université Paris Ouest-Nanterre et membre du Gisti, a été publiée le 1er mai 2015 sur Mediapart.

    Bruxelles, avril 2015

    3992716853.pngUn sommet européen extraordinaire est consacré aux « pressions migratoires en Méditerranée ». Après avoir observé une minute de silence en hommage aux victimes des naufrages qui, en quelques jours, ont provoqué la mort de plus de 1000 personnes en quête de protection en Europe, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne décident... de ne rien faire pour mettre fin à cette hécatombe. Pire : en renforçant les moyens de l’agence Frontex – dont la mission est de surveiller les frontières et de dissuader l’immigration irrégulière, pas de faire du sauvetage – et en annonçant qu’ils vont s’attaquer à la principale « source » du problème – l’incontrôlable Libye – pour bloquer les tentatives de départ, les 28 États membres de l’UE ont choisi de rendre encore plus difficile la traversée, de renchérir le prix du passage et de renvoyer des réfugiés dans les mains de leurs persécuteurs. Et ce, malgré les exhortations venant de toutes parts, notamment du Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés qui les invite depuis quatre ans à faire preuve de solidarité en accueillant des réfugiés. Le sommet se conclut sans aucun engagement ferme d’accueil des exilés dans les pays européens.

    Evian, juillet 1938

    3992716853.pngL’adoption des lois raciales de Nuremberg en 1935 puis l’annexion de l’Autriche par Hitler précipitent plusieurs centaines de milliers de juifs dans les ambassades pour y demander des visas d’émigration. En vain... malgré les alertes du Haut-Commissaire pour les réfugiés (l’ancêtre du HCR d’aujourd’hui). A l’initiative de Roosevelt, désireux d’éviter un afflux massif de réfugiés aux Etats Unis, une conférence internationale réunit au mois de juillet 1938 les représentants de 31 pays à Evian pour discuter de l’installation dans des pays d’accueil des personnes persécutées en raison de leur race ou de leur religion. Après avoir évoqué avec beaucoup d’émotion le problème des réfugiés, les délégations abordent la question de leur éventuelle répartition dans leurs pays respectifs. À l’issue de neuf jours de discussion, il apparaît que les États ne sont pas prêts à leur ouvrir leurs portes. L’Angleterre n’a accepté de participer à la conférence qu’à la condition que n’y soit pas évoquée la possibilité d’émigrer en Palestine, alors sous mandat britannique. Les Etats Unis n’augmenteront pas leurs quota annuel d’immigrants - une trentaine de milliers toutes nationalités confondues. Quelques pays d’Amérique du Sud consentent à accepter des travailleurs agricoles. L’Australie, qui ne connaît pas de « problème racial réel » chez elle, juge inutile « d’en créer un » en accueillant des juifs (sic). La France n’en prendra pas : elle en est, selon le chef de sa délégation, « au point de saturation qui ne permet plus d’accueillir de nouveaux réfugiés sans une rupture d’équilibre de son corps social ».

    Dans la résolution finale de la conférence d’Evian, où les termes « réfugiés politiques » ont été remplacés par « immigrants involontaires » pour éviter de froisser le troisième Reich, aucun engagement n’est pris. Les centaines de milliers de juifs traqués par la violence nazie en Allemagne et en Autriche devront se contenter de l’annonce de la création d’un comité intergouvernemental « chargé d’entreprendre des négociations en vue d’améliorer l’état des choses actuel et de substituer à un exode une émigration ordonnée, en rapport avec les pays d’asile et d’établissement ».

    Décidément l’histoire bégaie.

  • Tres de mayo / 3 mai 1808

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    Le 2 mai 1808, les habitants de Madrid se soulevèrent contre l'armée d'occupation napoléonienne. la nouvelle de l'insurrection provoqua une réaction immédiate dans  plusieurs régions d'Espagne comme les Asturies, l'Andalousie ou encore l'Aragon. Débutait alors en Espagne une longue guerre d'independance.

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    Dos de Mayo/ Francisco Goya

    3992716853.pngL’historiographie actuelle souligne elle aussi que c’est la volonté napoléonienne de faire triompher la politique de blocus qui permet de comprendre l’engagement de la France dans la péninsule. Jean Tulard rappelle que c’est dans le but de fermer les côtes du Midi aux marchandises britanniques que les troupes françaises envahissent le Portugal en 1807, tandis que l’invasion de l’Espagne, « guêpier » dans lequel Napoléon s’engage imprudemment, doit permettre d’intégrer entièrement la péninsule au système continental. Pour la première fois Napoléon mène une guerre qui ne relève pas de l’héritage révolutionnaire mais qui doit servir l’intérêt de sa dynastie. Natalie Petiteau, « Napoléon et l’Espagne », Mélanges de la Casa de Velázquez

    Au lendemain du soulèvement, et en représailles, les troupes françaises exécutèrent les combattants espagnols faits prisonniers au cours de la bataille du 2 mai, soit près de 400 personnes.

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    Tres de Mayo/ Francisco Goya

    Francisco Goya est également l'auteur d' une série de gravures intitulées « Désastres de la guerre » montrant la cruauté des bourreaux, les ravages d'un conflit sans règles et la mise en place du régime réactionnaire et théocratique de Ferdinand VII, après le départ des troupes napoléoniennes.

    photo.jpgGoya : Les Désastres de la guerre
    "Grand faits d'armes ! avec des mots"

    > Les désastres de la guerre, Jean-Philippe Chimot

     

  • Bêtise et brutalité : ce qui nous pend au nez

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    Grèce : rage et désespoir, Par Bernard Marx.
    Regards.fr

    http://www.regards.fr/economie/les-economistes-ne-sont-pas-tous/article/grece-rage-et-desespoir

     3992716853.pngLes deux semaines qui viennent vont sans doute être décisives pour décider du sort de la Grèce. Le gouvernement français prête activement la main à une politique de l’Europe aussi bête que brutale. Mais que fait la gauche ?

     

    Les joies de l’écriture automatique, par Pierre Rimbert.
    Monde diplomatique

    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/05/RIMBERT/52912

    3992716853.pngC’est un pont aux ânes si vermoulu qu’il faut savoir gré au journaliste Arnaud Leparmentier de l’avoir emprunté au trot sans frémir. « La France, une Grèce qui s’ignore », clame-t-il à la « une » du Monde (9 avril 2015). « La France devient, année après année, plus socialiste que jamais. » Elle « étouffe sous l’impôt et la dépense publique ». On croit d’abord à un canular. Leparmentier, facétieux, pastiche les sempiternelles jérémiades du Point ou l’éditorial annuel de Serge Dassault dans Le Figaro.

     

    L’échec de la restructuration de la dette grecque en 2012 : quelques enseignements à tirer, par Eric Toussaint et Maud Bailly
    CADTM

    http://cadtm.org/L-echec-de-la-restructuration-de

    3992716853.png(...)à partir de début 2010, la Grèce a été victime d’attaques spéculatives des marchés financiers qui ont exigé des taux d’intérêt totalement exagérés en contrepartie de financement servant à rembourser sa dette. La Grèce était donc au bord de la cessation de paiement parce qu’elle ne parvenait pas à refinancer sa dette à des taux raisonnables. La Troïka est intervenue avec un plan d’ajustement structurel sous la forme d’un « Mémorandum ». Il s’agissait de nouveaux crédits octroyés à la Grèce, à condition qu’elle rembourse ses créanciers : c’est-à-dire avant tout des banques privées européennes, à savoir dans l’ordre les banques françaises, allemandes, italiennes, belges... Ces crédits étaient bien évidemment assortis de mesures d’austérité qui ont eu un effet brutal, voire catastrophique, sur les conditions de vie des populations et l’activité économique elle-même.