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"Nîmes est l’un des établissements les plus surpeuplés de France. La prison a été pensée pour accueillir 192 personnes. Nous en hébergeons 402. De nombreuses cellules sont triplées : 3 détenus vivent dans 9 m2, chaque soir nous mettons plus de 70 matelas au sol. L’infirmerie, les parloirs... rien n’est dimensionné pour 400 détenus. On ne peut plus leur proposer une douche quotidienne. 85 détenus par étage à faire passer dans 6 douches, tout en respectant les rendez-vous à la visite médicale et les heures de sport... Mathématiquement, ça ne passe pas."
L’ACAT, Amnesty International France, la FIDH, Human Rights Watch et la Ligue des droits de l’Homme sont particulièrement préoccupées par l’adoption protocole de coopération judiciaire franco-marocain adopté par le Sénat. Cce texte représente un recul pour la lutte contre l’impunité en France.
Les ONG ont déclaré :« Il est très regrettable que les débats se soient focalisés sur l’amitié franco-marocaine plutôt que sur les responsabilités et obligations de la France en matière de lutte contre l’impunité des responsables de violations des droits de l’Homme et sur la réalité de l’usage de la torture au Maroc. Nous resterons vigilants quant à l’application de ce texte dans les procédures en cours et à venir. Nous appelons les magistrats à n’appliquer l’accord que dans les strictes limites du droit international et national ».
Abdellatif Hammouchi " rejoint ainsi la liste des dignitaires du régime marocain mis en cause par la justice française, dont l’actuel chef de la gendarmerie royale, le général Hosni Benslimane, et l’ancien patron de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le général Abdelhak Kadiri, tous deux soupçonnés d’être impliqués dans l’enlèvement et la disparition, en 1965 à Paris, de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka. Pour le roi Mohammed VI, c’est l’un des piliers du système sécuritaire qui est ainsi visé par le pouvoir judiciaire français. Parfaitement bien huilées, les relations entre la monarchie marocaine et les différents gouvernements français sont d’une solidité qui transcende les clivages politiques droite-gauche." Orient XXI
Le parquet de Perpignan a décidé d'abandonner les poursuites à l'encontre de Denis Lambert qui est finalement relaxé. Il comparaissait pour "avoir facilité le séjour d'étrangers sans titre de séjour" sur le sol français. Un couple d'Arméniens et ses 2 enfants, en situation irrégulière.
La police aux frontières (PAF) traque obstinément ceux qui viennent en aide aux migrants. À Perpignan, cette sinistre besogne a été couronnée par des poursuites pénales engagées par le Procureur de la République à l’encontre d’un dangereux activiste des droits de l’homme.
Des policiers zélés avaient identifié une cible de choix en la personne de Denis L. : il hébergeait à son domicile une famille arménienne (deux enfants de 3 et 6 ans et leurs parents), sous le coup d’une obligation de quitter le territoire et dans l’attente des résultats d’un ultime recours, non suspensif, contre le rejet de leur demande d’asile.
Employant les grands moyens pour le confondre, ils lui ont infligé 36 heures de garde à vue et un long interrogatoire, à la suite de quoi le procureur l’a convoqué devant le tribunal correctionnel : il doit y comparaître le 15 juillet pour aide au séjour irrégulier, délit passible de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 30 000 euros.
Pourtant l’article L 622-4 du code de l’entrée et du séjour des étrangers exclut toute poursuite lorsque l’hébergement d’un étranger en situation irrégulière « n’a donné lieu à aucune contrepartie et qu’il était destiné à assurer des conditions de vie dignes et décentes ». Autrement dit lorsque l’hébergeant agit par solidarité, comme Denis L. l’a fait à la demande du collectif des sans papiers de Perpignan, qui cherchait à reloger plusieurs familles de demandeurs d’asile en détresse.
Qu’importe : cette exception n’a désarmé ni les policiers ni le procureur de la République. Pour trouver une contrepartie à l’hébergement qu’ils voulaient à tout prix incriminer, ils sont allés chercher au fond de l’évier et du bac à linge sale de Denis L. ! Le procès-verbal de convocation devant le tribunal lui reproche en effet d’avoir demandé à ceux qu’il accueillait « de participer aux tâches ménagères (cuisine, ménage, etc. ».
Un ferme avertissement est ainsi donné à tous ceux qui manifesteraient de dangereux penchants pour une solidarité qui reste encore et toujours suspecte aux autorités policières et judiciaires : si vous accueillez un étranger chez vous, n’allez quand même pas jusqu’à partager quoi que ce soit avec lui, surtout pas la vaisselle ou le ménage ! Et s’il vous parle, faites attention, l’agrément de sa conversation serait une contrepartie évidente au toit que vous lui prêtez. En somme, vous devez faire comme s’il n’était pas là. C’est toujours comme ça avec les étrangers : c’est mieux s’ils ne sont pas là…
La prétendue dépénalisation du délit de solidarité proclamée en 2012 n’est que faux-semblant : il passe encore la porte des palais de justice. Une fois de plus, une fois de trop !
10 juillet 2015
Organisations signataires :
Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF)
Collectif Ivryen de vigilance contre le racisme (CIVCR)
Collectif Si les femmes comptaient
Ensemble !
Fédération des associations de solidarité avec tous-te-s les immigré-e-s (FASTI)
Groupe d’information et de soutien des immigré⋅e⋅s (Gisti)
Itinérance Cherbourg
La Cimade
Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP)
Crime d'état (Ayotzinapa), atteinte aux droits d'informer - près de 100 journalistes tués ou disparus en une décennie, attaque récente contre les médias libres au Chiapas., torture généralisée et non respect des droits de l'homme et de la convention 69 de l'OIT...
Lutte Ouvrière : Honneur à l’armée mexicaine... et aux gros contrats.
"Le défilé militaire du 14 juillet sur les Champs-Elysées s’est ouvert par 150 soldats mexicains en hommage à la visite en France du président mexicain. Des militants des droits de l’homme s’en sont indignés, rappelant la collusion de l’armée et de la police avec les narcotrafiquants, leur recours à la torture et aux exécutions sommaires.
Mais il en faudrait plus pour émouvoir les dirigeants de l’armée française, dont les méthodes à l’étranger ne sont pas plus « propres ». Le gouvernement Valls ne va quand même pas laisser ces petites atteintes aux droits de l’homme faire capoter la signature d’un contrat d’une cinquantaine d’hélicoptères de combat Puma avec le Mexique."
"Le président mexicain passera la journée de mercredi à Marseille où il se rendra notamment sur le site d’Airbus Hélicopters et visitera la chaine de montage des Super Puma, avant de convier son homologue français à visiter le bateau-école Cuauhtémoc, venu tout exprès des côtes mexicaines. Le lendemain, un forum d’affaires co-présidé par le pdg de Safran se tiendra au Medef, où seront signés une série d’accords- cadres, avant une session du «Conseil stratégique franco-mexicain» qui réunit une brochette d’entreprises et de personnalités des deux pays. En tout, une soixantaine d’accords devraient être signés dans tous les secteurs. Anne Denis- Slate.fr
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" On est face à un État qui a ratifié presque tous les traités de protection des droits de l’homme mais ne prend aucune mesure concrète pour sanctionner les crimes commis par les forces de sécurité. Malgré les efforts déployés par le Mexique pour se présenter comme un État de droit, le gouvernement échoue dans les faits à protéger les droits humains." Anne Boucher, responsable Amériques de l’ACAT
Ils viennent de Syrie, du Soudan, ou de Somalie. Menacés chez eux par la guerre, les dictatures ou les groupes fondamentalistes, ils cherchent asile en France. Et y affrontent l’arbitraire, la stigmatisation et de nouvelles persécutions. Ismaïl le Syrien, bloqué à Calais, cherche à passer en Grande-Bretagne. Abakar le Soudanais, qui a traversé la mer sur une frêle embarcation, a été sauvé de l’extrême précarité par une association, et apprend désormais le Français. Abdourahman le Somalien, qui a fui l’embrigadement terroriste islamiste, étudie pour espérer une vie meilleure au « pays des droits de l’homme ». Portraits de trois réfugiés sur les routes de l’exil." lire la suite " : Exilés en France, ils se sont échappés de la guerre et du terrorisme mais affrontent l’arbitraire et l’indifférencepar Olivier Favier - Bastamag.
" Lorsque les nègres auront faim, ils reprendront le travail !"
"Ce fut le carnage et, durant trois jours, des dizaines de blessés furent transportés dans les cliniques et les hôpitaux de la ville. La préfecture annonça officiellement huit morts. Mais il y eut des disparus, on trouva des cadavres sur la ligne de chemin de fer qui conduisait la canne à l’usine Darboussier, située à la darse de Pointe-à-Pitre, près de la place de la Victoire et de la sous-préfecture. Les cannes sortant des champs y étaient acheminées par rails. Les militaires canardaient les maisons où se tenaient les veillées mortuaires et d’autres morts innocentes furent à déplorer. L’incompréhension était grande. La répression militaire visait indistinctement les gens de la population et les militants des organisations syndicales et politiques. Il suffisait d’être à Pointe-à-Pitre ce jour-là pour risquer sa vie et être blessé." LDH
"...dans les mois précédents, des incidents racistes, une élection volée par des achats massifs de voix, et, en toile de fond, la misère des bidonvilles et un coût de la vie exorbitant pour des autochtones qui ne bénéficient pas, comme les expatriés blancs, de primes de vie chère. A Paris, Jacques Foccart, le sinistre «Monsieur Afrique» du général de Gaulle, a la Guadeloupe à l’œil : il est issu d’une riche famille de planteurs, et a grandi sur l’île. Quant aux services secrets américains, hantés par la perspective d’un nouveau Cuba, ils grenouillent dans les départements français des Caraïbes où couve une agitation indépendantiste." François-Xavier GOMEZ
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Le 24 mai 1967, en Guadeloupe, en ces jours de commémoration de l’abolition de l’esclavage en France, débutait la grève des ouvriers du bâtiment qui réclamaient 2% d’augmentation et la parité en matière de droits sociaux.
L’importance de la mobilisation et l'extrême tension pousse le patronat à convoquer enfin une réunion de négociations pour le 26 mai à la Chambre de commerce de Pointe-à-Pitre. Y participeront, en présence de l’inspection du travail, la délégation syndicale de l' UCGT et la délégation patronale.
Suite à l'ajournement des négociations, en raison de l’opposition du représentant patronal de la SOGOTRA, puis de l'arrivée de renforts de CRS devant la CCI et de l'ordre donné de tirer sur la foule, la situation dégénère vite.
" Vendredi 26 mai, 20H00 : La décision est prise – par qui : Billote ? Foccard ?. – d’envoyer les "pots de fleurs" : jeeps militaires équipées d’une mitrailleuse. Cette décision se double d’un ordre clair : « Tirer sur tout ce qui bouge, qui est noir ou qui tire ses origines de cette couleur ». [2] Pointe à Pitre est en état de siège.
Le massacre va alors virer à la boucherie
Les artères de la ville sont dégagées ; plus aucun regroupement n’est admis ; badauds, passants, riverains essuient les rafales des meurtrières. Des centaines de guadeloupéens sont pris pour cible, mis en joue, blessés, mutilés, fauchés. Le jeune Camille Taret qui rentre du travail est abattu à deux pas du domicile de ses parents. Dans la nuit, la patrouille repasse alors que les parents et proches organisent la veillée : nouvelle rafale. Gildas Landre ne se relèvera pas.
00H00 : un avion militaire en provenance de Martinique vomit d’autres assassins ; une nouvelle meute de militaires parachutistes français, chargée celle-ci de "finir le travail".
02H00 du matin : Le silence se fait. Les rues sont vides, nettoyées de toute présence guadeloupéenne exception faite des quelques policiers et indics servant de guides aux chiens..." Filpac CGT
Le lendemain, le 27 mai, les lycéens de Pointe-à-Pitre descendent dans la rue pour soutenir la lutte des ouvriers. De nouveau, les forces de l’ordre font usage de leurs armes...
Le refus du patronat de prendre en compte des revendications légitimes dans une Guadeloupe miséreuse, la tentative de laisser pourrir la situation, le mépris de classe et de race, des provocations inutiles et l'usage de la force entraîneront 2 jours d'émeute qui feront 87 morts (un terrible bilan qui ne sera connu qu'en 1985, mais on parle aussi de 200 morts) et qui seront suivis d’une longue série de procès de Guadeloupéens.
Quelques jours après les massacres, le patronat cédera : ce ne seront pas les 2% d'augmentation demandés mais 25 %...
Les résultats du Conseil européen qui s’est tenu le 23 avril 2015 ne peuvent que susciter la colère. Une fois de plus, l’Union européenne se refuse à traiter la question des migrants et des réfugiés sous un autre angle que celui d’une forteresse qui serait assiégée par des hordes d’étrangers, tout en versant de chaudes larmes sur ces pauvres victimes des passeurs. Nier ainsi la responsabilité essentielle de l’Europe dans ce scandale, c’est faire preuve de cynisme et d’hypocrisie. Dans ce concert, la France a pris toute sa place en se bornant à promettre de recevoir quelques centaines de réfugiés syriens. En se contentant de mesures quantitatives, même si elles sont utiles, en ne changeant pas de politique migratoire, en refusant de mettre en œuvre les moyens nécessaires à l’accueil des réfugiés, en donnant le pitoyable spectacle d’un manque de solidarité et de pays cherchant à en faire moins que le voisin, l’UE adresse au monde un terrible message : continuez à mourir chez vous ou en mer, l’UE sera là pour assurer le service mortuaire. Les Européens peuvent avoir honte de leurs gouvernements, les Français en particulier.