Pour Aurélien Bernier, auteur de "La gauche radicale et ses tabous" et de "Désobéissons à l'Union européenne", la crise grecque a montré qu'"en évacuant l’idée de rupture avec les politiques de l’UE, Syriza s'est condamné à l’impuissance." Selon lui, cet échec de Tsipras montre par ailleurs que "la stratégie du Front de gauche", qui consiste aussi à vouloir réformer les institutions européennes de l’intérieur, "n’est plus valable aujourd’hui" : "Soit il continue à s’enfermer dedans et là, si j’étais à la place de Marine Le Pen, je me frotterais les mains. Soit il y a un sursaut, et le moment s’y prête."
> "L’échec de Syriza, c’est l’échec de l'idée d'une réforme de l'UE de l'intérieur" Propos recueillis par Bruno Rieth. Marianne.net
L’échec de Syriza, c’est l’échec de l'idée d'une réforme de l'UE de l'intérieur" Vendredi 17 Juillet 2015 à 5:00 Propos recueillis par Bruno Rieth Pour Aurélien Bernier, auteur de "La gauche radicale et ses tabous" et de "Désobéissons à l'Union européenne", la crise grecque a montré qu'"en évacuant l’idée de rupture avec les politiques de l’UE, Syriza s'est condamné à l’impuissance." Selon lui, cet échec de Tsipras montre par ailleurs que "la stratégie du Front de gauche", qui consiste aussi à vouloir réformer les institutions européennes de l’intérieur, "n’est plus valable aujourd’hui" : "Soit il continue à s’enfermer dedans et là, si j’étais à la place de Marine Le Pen, je me frotterais les mains. Soit il y a un sursaut, et le moment s’y prête."
« Le but du référendum est de créer les conditions pour un vote en faveur de l'austérité et ainsi donner un vernis pseudo-démocratique à l'assaut social contre les travailleurs grecs. Il y a une colère profonde contre des années d'austérité brutale et Syriza et l'UE font donc tout leur possible pour rendre confuse l'opposition populaire et la démobiliser ».WSWS
> Le Parti de gauche applaudit la politique d'austérité de Syriza. Par Kumaran Ira / WSWS
Extrait de l'article :
La nuit du 5 juillet, Tsipras a déclaré: «Cela n’est pas un mandat pour la rupture avec l'Europe, mais un mandat qui renforce notre force de négociation pour parvenir à un accord viable.» Quatre jours plus tard, Tsipras foulait aux pieds les résultats du référendum, en capitulant à l'UE et en proposant des mesures d’austérité s’élevant à €13 milliards en échange d'un plan de sauvetage de l'UE.
Alors que commençaient les pourparlers entre les membres de la zone euro, le PG a appuyé les coupes budgétaires de Tsipras et a lancé une campagne de propagande destinée à désamorcer l'opposition populaire à l'austérité.
Le coordinateur politique du PG Eric Coquerel a salué la trahison de Tsipras. Il essayait de lui donner une couverture politique en critiquant le refus de Berlin d'approuver les mesures de Tsipras sans exiger de nouvelles coupes. Coquerel a écrit: « Maintenant ça suffit ! L’avenir de la Grèce et des autres peuples européens ne peut dépendre du bon vouloir des conservateurs allemands ».
Coquerel s'est solidarisé avec l'austérité profonde de Syriza : « Plus que jamais nous affirmons notre solidarité avec la Grèce. Le plan du gouvernement Tsipras et la restructuration de la dette doivent être validés en l’état ».
Les dénonciations de Berlin par le PG n'étaient que de la démagogie creuse liée au chauvinisme anti-allemand réactionnaire du PG. Lorsque Tsipras a capitulé aux exigences de Berlin pour encore plus d'austérité le week-end dernier et a imposé une série de mesures qui transforment la Grèce en une colonie financière de l'UE, Mélenchon a réagi, comme indiqué ci-dessus, en le saluant comme une icône de la « résistance »."
" C’est la Grèce qui a capitulé après la trahison de son Premier ministre Alexis Tsipras. Ce n’est pas un coup d’État de la Troïka, c’est une reddition de la Grèce."
> Étude sur la reddition du gouvernement et du parlement grecs et sur la manière élégante de sortir de l’euro. 18 juillet 2015 Parti de l’émancipation du peuple (ex. M’PEP)
- INTRODUCTION
- I.- QUESTIONS SOULEVÉES PAR L’EFFONDREMENT DE JUILLET 2015
- 1.-Le 3e mémorandum grec va accentuer l'austérité, sans aucune perspective de redressement
- 2.- La Grèce, par sa reddition, a perdu sa souveraineté, elle est désormais placée directement sous la tutelle de l'Allemagne et de la Troïka
- 3.- Une nouvelle fois la preuve est donnée qu’on ne peut pas améliorer l’Union européenne de l'intérieur, confirmant sa nature tyrannique à laquelle s'ajoute déormais la déstabilisation des Etats
- 4.- Le gouvernement Syriza, présenté comme le modèle européen de la gauche dite " radicale' ( ou de la " gauche de la gauche") a joué en fait un rôle facilitateur pour empêcher la Grèce de sortir de l'euro et de l'Union européenne
- II.- MODALITÉS CONCRÈTES DE SORTIE DE LA ZONE EURO : 10 MESURES POUR Y (...)
- 1.- Annuler les plans d’austérité
- 2.- Annoncer le défaut de paiement et restructurer la dette
- 3.- Contrôler les changes et les mouvements de capitaux
- 4.- Reprendre en main la politique monétaire
- 5.- Nationaliser les banques et les compagnies d’assurance
- 6.- Démanteler les marchés financiers
- 7.- Sortir de la zone euro, revenir à la monnaie nationale qui ne sera pas convertible
- 8.- Dévaluer
- 9.- Des mesures protectionnistes dans le cadre internationaliste de la Charte de la Havane de 1948 rénovée
- 10.- Supprimer le chômage et la précarité
- CONCLUSION
Extrait : 5.- En France, le Front de gauche n’a plus de raison d’être car il fait doublon avec le Parti socialiste, il va disparaître
La bataille de Grèce, avec les épisodes du référendum du 5 juillet, la reddition du 12 juillet et la mise en place d’une majorité parlementaire d’unité nationale le 15 juillet a révélé une nouvelle fois, mais avec une intensité accrue, le vide stratégique de la gauche française, du PS à l’extrême gauche.
Le président de la République a mis en avant, avec un rare fracas médiatique, le rôle « décisif » qu’il s’attribue, notamment face à l’Allemagne, pour empêcher la Grèce de sortir de l’euro. Il n’en fallait pas plus pour que Pierre Laurent du PCF et Jean-Luc Mélenchon du PG, tous deux du Front de gauche, applaudissent bruyamment le chef de l’État pour ses efforts consacrés à « sauver l’euro ». Pierre Laurent donne un coup de chapeau à François Hollande : « je me réjouis que la France ait joué un rôle positif ». Le 11 juillet, la veille de la reddition de la Grèce, Jean-Luc Mélenchon estime sur son blog que « les experts français [sont] venus à la rescousse du gouvernement grec et que François Hollande s’implique pour freiner la violence de Merkel et Schäuble ». Il ajoute que « la position du gouvernement français, actuellement, est un renfort pour le gouvernement grec ». Et pourquoi Jean-Luc Mélenchon prend-il cette position ? Parce que « la France est intéressée directement et concrètement à l’échec du Grexit voulu par le gouvernement allemand et ses satellites de l’est de l’Europe ». Mais c’est exactement le contraire !
Tout ce beau monde, en faisant pression sur le gouvernement grec pour l’empêcher de sortir de l’euro, l’a poussé vers davantage d’austérité et la soumission en lui interdisant la seule perspective d’émancipation qui s’offrait à lui : sortir de l’euro et de l’Union européenne pour reprendre son destin en main
C’est l’union sacrée pour la défense de l’euro entre la droite, la gauche, la « gauche de gauche »…
François Hollande, en outre, a annoncé qu’il voulait « plus d’intégration ». Il a été soutenu, là encore, par Mélenchon et Laurent. Mais quel pays serait assez fou pour entrer dans l’UE, et pire encore, dans la zone euro ? On ne peut souhaiter cela à personne. Messieurs Laurent et Mélenchon auraient dû dire que la zone de crise permanente qu’était l’UE ne présentait que des inconvénients pour les pays qui voudraient y entrer.
Les socialistes « frondeurs », en ce qui les concerne, pour les plus courageux d’entre eux, se sont abstenus lors du vote du Parlement sur le plan grec, le 17 juillet.
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et président du PGE, a été en-dessous de tout. Il a publié un communiqué hallucinant le 13 juillet. Lui aussi, comme Tsipras, parle d’un « accord de compromis » qui « écarte le scénario du Grexit et l’asphyxie financière de la Grèce ». Ainsi Pierre Laurent confirme qu’il vaut mieux signer n’importe quoi plutôt que de sortir de l’euro. Les classes dominantes sont averties : il suffit d’agiter l’épouvantail de la sortie de l’euro pour faire passer Pierre Laurent sous la table. On tremble ! Et si un accord a été signé, « c’est grâce au courage du Premier ministre grec ». Une perle : « certaines des concessions faites ont été imposées à la dernière minute. N’oublions pas que ce fut sous la menace ». Là aussi les oligarques sont prévenus, il suffit de brandir quelques « menaces » pour faire trembler Pierre Laurent. Mais où sont les traditions communistes héritées de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale ? Que sont ces communistes de carton-pâte à la mode Laurent qui sont prêts à tout lâcher si on leur met le « couteau sous la gorge » ou le « pistolet sur la tempe » ! Non seulement Pierre Laurent est un pleutre, mais il est un incompétent et un menteur quand il ajoute : « Le gouvernement grec a fait un choix responsable, celui de permettre avant tout la stabilité financière durable du pays et l’investissement pour l’emploi et le redressement productif du pays. La dette sera rééchelonnée et les taux d’intérêts renégociés. Alexis Tsipras a confirmé son intention de faire porter les efforts sur les grecs les plus riches et de protéger les classes populaires ». Et il appelle à « un avenir solidaire dans l’Union européenne ». Il n’a toujours rien compris ! Ou plutôt il fait semblant de ne pas comprendre. Mais ce que les classes dominées doivent comprendre c’est qu’il est un dirigeant irresponsable !
Tout est faux dans ce que dit Pierre Laurent :
- Si la Grèce était sortie de l’euro, elle n’aurait connu aucune « asphyxie financière » si elle avait fait ce qu’il faut, particulièrement en appliquant les recommandations du Parti de l’émancipation du peuple (voir partie 6). Au contraire, elle aurait repris en main la politique monétaire et l’aurait mise enfin au service du développement économique et social du pays.
- Aucun rééchelonnement de la dette n’a été décidé. Le sujet est certes évoqué dans l’accord, mais il est soumis à des conditions drastiques.
- Aucun « effort » n’est demandé « aux plus riches » dans cet accord, même si quelques mesures fiscales cosmétiques y ont été placées à de seules fins de communication.
Que font les militants communistes ? Ils sont d’accord avec ce discours de déchéance ? Ils laissent faire ? Ils restent au PCF ?
Quant à Jean-Luc Mélenchon, la lecture des articles publiés ces derniers jours sur son blog n’a rien d’une partie de plaisir, c’est une véritable épreuve. Elle est pourtant nécessaire, bien que coûteuse, pour comprendre quelque chose à sa pensée à travers la logorrhée de ses textes entièrement écrits à sa gloire. Le 7 juillet, le fondateur du Parti de gauche confirme son étrange attrait pour l’euro : « L’éjection de la Grèce serait un acte de guerre. Une guerre dont les perdants principaux seraient le reste de l’Europe ! Sans oublier la commotion du capitalisme mondial que cela peut contenir. » On sent que l’écriture automatique de Mélenchon s’est emballée et qu’il raconte n’importe quoi. En quoi la sortie de la Grèce de l’euro ferait-elle perdre quoi que ce soit au « reste de l’Europe » ? Veut-il dire, comme les socialistes, la droite, les grands médias, que les prêts accordés à la Grèce - en échange de l’austérité - ne seraient pas remboursés aux pays préteurs ? Et quelle est cette histoire à dormir debout de « commotion du capitalisme mondial » ? Oui, c’est vraiment n’importe quoi. Le 13 juillet il dit que « un revolver sur la tempe, Tsipras a signé un compromis » que Jean-luc Mélenchon critique sévèrement à juste titre. Mais il ajoute aussitôt « Le gouvernement d’Alexis Tsipras doit accepter un armistice dans la guerre qui lui est menée. » Équilibriste de haute volée, Mélenchon arrive à la conclusion suivante : « Il faut soutenir Alexis Tsipras et ne pas s’ajouter à la meute de ceux qui veulent le déchirer et se rendent complice du coup d’État tenté contre lui et les Grecs. Mais il ne faut pas soutenir l’accord pour ne pas cautionner la violence dont il est issu et qu’il prolonge. » Ce n’est pas un coup d’État, c’est une reddition. Quant à la position qui consiste à soutenir Tsipras tout en ne soutenant pas l’accord, elle est incompréhensible. Tsipras est impardonnable, il a trahi son peuple, il n’a pas à être soutenu. Le 15 juillet, et c’est très bien, Mélenchon annonce qu’il voterait contre l’accord s’il était député national.
Contradictions, ambiguïtés, faux-semblants, hypocrisies et mensonges
Aux contradictions, ambiguïtés, faux-semblants, hypocrisies et mensonges de la « gauche » et de la « gauche de gauche » française, s’ajoutent celles de ses « partis frères ». Ainsi, en Espagne, Pablo Iglesias, le leader de Podemos, a déclaré le 16 juillet qu’il n’était pas favorable à l’accord conclu en Grèce, « mais c’était une situation limite : soit l’accord, soit une sortie de l’euro ». Les députés de Die Linke au Bundestag, quant à eux, ont voté pour l’accord…
Même phénomène pour la plupart des organisations syndicales, à l’échelle française et grecque, comme à l’échelle européenne.
Ainsi, le mercredi 1er juillet 2015, la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE), le plus important syndicat des travailleurs du secteur privé en Grèce, totalement corrompu et contrôlé par le Pasok, affilié à l’inénarrable Confédération européenne des syndicats (CES), a fait une stupéfiante déclaration publique. Elle demande purement et simplement l’annulation du référendum voté par le Parlement grec, prévu le 5 juillet. Le même jour, la CES lui a immédiatement apporté son soutien.
Les masques tombent. Cette organisation emblématique du double discours syndical contemporain, qui s’est déclarée contre le prolongement et l’aggravation de l’austérité incluse dans tous les memoranda de la Troïka, appelle pourtant à l’annulation de la seule démarche qui aurait pu permettre à Alexis Tsipras de contrer la pression des créanciers, tant que l’on reste dans le cadre des institutions européennes et de ses traités.
La GSEE, et la CES à sa suite, devant cette démarche démocratique qu’était le référendum, ont considéré qu’il y avait le risque de mette en péril l’adhésion encore majoritaire des Grecs aux institutions européennes et accélère la sortie probable du pays de la monnaie unique. Elles n’ont pas hésité à condamner la seule possibilité qui aurait permis que les négociations repartent sur des bases moins dramatiquement hostiles aux intérêts des salariés qu’elles sont censées pourtant défendre. Ces syndicats ont refusé de comprendre que le principe même de ces négociations était particulièrement antidémocratique, car le destin économique et social d’un peuple ne peut se négocier, d’autant que les élections du 25 janvier 2015 avaient porté au pouvoir un gouvernement sur un programme d’arrêt de l’austérité.
Les syndicats de la CES ont choisi l’austérité éternelle plutôt que la sortie de l’euro
Entre la sortie des institutions européennes et une violente austérité provoquée par ces mêmes institutions, la CES et les 88 confédérations syndicales en faisant partie – dont certaines françaises – ont fait leur choix. Elles ont, sans sourciller, choisi la poursuite de l’austérité. Tous les syndicats faisant partie de la CES, organisation européiste financée par l’Union européenne, sont donc solidaires de cet aveu spectaculaire : plutôt la misère et l’austérité perpétuelle, la destruction des services publics et des acquis sociaux, le chômage de masse, que la menace de sortie des institutions néolibérales européennes ! Ces syndicats n’ont de syndicats que le nom. Ce double discours est une hypocrisie permanente, et les cadres dirigeants de ces organisations qui font le contraire de ce que ces dernières sont censées faire, tant qu’ils resteront européistes, sont les comparses du vaste processus de déconstruction sociale et démocratique des États européens par le biais des institutions européennes.
Désormais tout le monde peut le constater de manière de plus en plus nette, on ne peut à la fois être européiste et syndicaliste, européiste et démocrate. Il faut choisir. La CES avait choisi depuis le début. Mais désormais cela se voit. La CGT, la CFDT, FO, la CFTC, l’UNSA, syndicats français membres de la CES, et la FSU qui a demandé son adhésion, n’ont pas condamné les propos de la CES pour dire que les Grecs devaient être souverains et libres de choisir leur destin…
Quant à la gauche de gauche associative, incarnée par l’association Attac, elle a fait preuve d’une étonnante perspicacité politique. Dans un communiqué du 7 juillet 2015 elle affirme en effet « cette victoire historique [celle du NON au referendum du 5 juillet en Grèce] a une portée plus profonde : elle confirme que dans le sillage de puissants mouvements sociaux, des forces nouvelles et dynamiques se lèvent en Europe avec beaucoup d’intelligence politique et de dignité, au nom de la démocratie, de l’égalité et de la justice »…
Le maintien dans l’euro voulu par la « gauche de gauche » possède un prix, c’est celui d’une austérité décuplée pour la Grèce et sa mise sous tutelle. Il faut tirer toutes les conséquences de la prise de position de messieurs Laurent et Mélenchon. S’ils parviennent un jour au pouvoir, leur programme, déjà bien faible, proche de celui de Syriza, et à l’exemple de Syriza leurs négociations avec les oligarques aboutiront à des plans encore plus drastiques au détriment des peuples. Les Français ont tout à craindre de la mouvance Front de gauche et autre gauche dite radicale. Car nous savons maintenant beaucoup plus clairement qu’ils feront comme Monsieur Tsipras, et qu’ils choisiront l’austérité et la tutelle comme prix à payer pour rester dans l’euro. Il faut donc cesser de voter pour le Front de gauche, devenu le FDG (Front de la guimauve), ses militants démondialisateurs et anti-européens doivent cesser de perdre leur temps, le quitter et rejoindre le Parti de l’émancipation du peuple !
Comment cette « gauche de gauche » politique, syndicale, associative, peut-elle dire à la fois qu’elle lutte contre l’austérité et que Tsipras a raison ?
Comment lutter pour le retour de la retraite à 60 ans à taux plein en France et soutenir le gouvernement grec qui augmente cet âge à 67 ans ? Comment lutter contre la privatisation des services publics en France, et soutenir un gouvernement qui privatise les siens ? Si nous acceptons cela aujourd’hui pour la Grèce, cela veut nécessairement dire que nous l’accepterons demain pour la France et les autres pays. Quelle différence entre cette gauche et le PS ?
Cette gauche doit enfin admettre qu’il n’est pas possible de mener des politiques anti-austérité et de rester dans l’euro et l’Union européenne. L’austérité est inhérente à l’euro et à l’Union européenne. La meilleure façon d’aider la Grèce est de lutter, dans chaque pays, pour la souveraineté nationale afin d’affaiblir l’Union européenne. Mais c’est maintenant beaucoup trop tard, les directions du PCF, du PG, d’Ensemble, du NPA… sont congelées, figées, pétrifiées dans leur européisme, l’européisme étant à l’Europe ce que le nationalisme est à la nation. Tenter de les faire bouger, de l’intérieur ou de l’extérieur, est un leurre comme le montrent les contestataires communistes qui luttent depuis des années au sein du PCF sans aucun résultat. C’est la même chose au PG où les manœuvres d’appareil interdisent tout véritable débat. Au lieu de s’épuiser en vain, ces militants sont invités à venir construire le Parti de l’émancipation du peuple (ex-M’PEP). Et à battre ces partis, sur le plan idéologique, politique et électoral.