Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Zèbres en cavale - Page 20

  • Violences médicales en gynécologie-obstétrique

    Pin it!

    Appel à témoignages 

    Mélanie Déchalotte, journaliste de l'émission de radio "Sur les docks" (France Culture), travaille sur un documentaire consacrée aux violences médicales en gynécologie-obstétrique. Elle cherche donc à interviewer, de manière anonyme, des personnes prêtes à témoigner.

    A. C. Huson, blogueuse féministe, relaie cet appel sur son blog "ça fait genre" et propose une première collecte de ces témoignages qu'elle adressera à Mélanie Déchalotte.
    Elle est également à l'initiative du blog " Je n’ai pas consenti" où vous pourrez lire des témoignages sur le défaut de consentement dans la relation médicale.

    Émission Sur les docks > Twitter https://twitter.com/SLDocks

     

  • Jeannette Bougrab : sic transit...

    Pin it!

    Depuis que Luz a décidé de quitter Charlie Hebdo, il est l'objet de propos injurieux de la part de Jeannette Bougrab avant qu'elle ne s'envole pour la Finlande où l’attend un poste de conseiller culturel à l'ambassade...:

    "Avant de reprendre un jour la bataille, je m’exile dans un pays réputé être paradisiaque pour les enfants. J’emmène avec moi May et ma collection de bouddhas. Et contrairement à mon appartement de Paris, chargé de trop de souvenirs, je vais vivre dans un décor épuré." 

    Il n'y a pas que les bouddhas qui sont ravis.

    La mort de Charb

    En janvier, après les massacres à Charlie-Hebdo, Jeannette Bougrab, femme bardée de diplôme, a refait surface et est venu, face aux caméras d' Envoyé spécial sur France 2, montrer son émotion à la mort de Charb, son compagnon d'un an. La famille du dessinateur quant à elle a démenti cet "engagement relationnel".

    Grande dame, Jeannette, déclara qu'elle ne tenait pas à "rentrer dans cette mare de boue". Elle n'alla pas à l’en­ter­re­ment de Charb : "Je ne vais gêner personne. Sa famille me prive d’une ultime rencontre avec mon amour." Et de conclure avec beaucoup de retenue : "C’est comme s’ils l’avaient tué une deuxième fois".

    Capture-d%E2%80%99%C3%A9cran-2012-01-31-%C3%A0-22.13.31-300x229.png

    Jeannette Bougrab se souvient de Charb lui disant qu’elle était “une commu­niste qui s’ignore”. Effectivement.

    Jeannette Bougrab est une umpiste. Elle fut membre de l'ex Haut Conseil à l'Intégration, nommée en 2010 présidente de la Halde par Sarkozy - puisque cette autorité administrative clamait son  indépendance - en lieu et place du sarko "compatible" et socialiste Malek Boutih.   (La Halde a été dissoute le en 2011, et ses missions transférées au défenseur des droits, insitution à la tête de laquelle s'illustre aujourd'hui Jacques Toubon, ex-baron et garde-fou de la Chiraquie aux temps des " affaires", ancien ministre de la culture et de la francophonie, puis de la Justice.

    Sept mois plus tard son entrée à la Halde, Jeannette Bougrab était nommée au secrétariat d'État à la Jeunesse et à la Vie associative du gouvernement Fillon.

    " Avant cela, elle avait reçu une claque retentissante lors des élections législatives de juin 2007. Tentant de ravir au député socialiste Christophe Caresche sa circonscription du quartier très populaire de Barbès et de Clignancourt, elle avait réalisé le plus mauvais score de la droite depuis la guerre.

    A l’issue du scrutin, mauvaise perdante, elle s’était déclarée déçue d’avoir été cantonnée à un rôle « d’animateur de réunions communautaires ». Et pourtant, Alexandre Adler en personne était venu la soutenir ! " ( Bernard Gensane)

    En 2013, on la retrouvait  chroniqueuse dans le Grand Journal de Canal+, présenté par Antoine de Caunes. Nommée maître des requêtes au tour extérieur en 2007, elle a réintégré dans ses fonction au Conseil d'État en 2014. Ce qui ne l'empêche pas de faire de la télé.

    L'épisode savoureux

    En 2010, Jeannette Bougrab décidait de porter plainte en diffamation contre le Canard qui affirmait : "La présidente de la Halde s'augmente de 100 %.

    Jeannette Bougrab, alors membre du conseil d'administration de l'Institut du Monde Arabe et du Conseil Franco-Britannique, n'avait donc  pas fait voter par son "collège" une mesure salutaire de " modification du règlement de gestion des personnels" qui lui aurait permis  de s'octroyer 7 000 euros - en plus des 6 900  euros d'indemnité prévue - et dont se contentait cependant son prédécesseur Louis Schweitzer.

    Jeannette Bougrab, membre du Conseil d'Analyse de la Société - rien que du beau linge - et qui fut maître de conférences à l'université de Paris I Panthéon-Sorbonne, n'avait pas non plus fait voter le principe de l'embauche d'un chauffeur payé 45 000 euros par an et attaché à son auguste autorité. Le projet aurait été abandonné.

    Jeannette Bougrab reconnaissait toutefois - faute avouée à moitié pardonnée -qu'un " bouquet de fleurs est effectivement livré tous les lundis matins pour le bureau de la Présidente de la HALDE. Le contrat passé avec la société Monceau Fleurs s’élève à 30 euros TTC par semaine."

    Un an plus tard, le tribunal correctionnel de Paris déboutait Jeannette Bougrab et relaxait le Canard Enchaîné. Il reconnaissait ainsi le sérieux de son enquête et notait que " la fixation par la Halde même de la rémunération de sa présidente était surprenante".

    *

    Source : B.R. dans le Canard enchaîné du 23 juin : "La présidente de la Halde s'augmente de 100 %."

    > Jeannette Bougrab: sa vie, son œuvre - son "site perso"

  • 1871 - La Commune de Paris, au jour le jour, par Elie Reclus

    Pin it!

    "Nos dictateurs sont ignorants, et il n'y a pas une presse désintéressée pour les éclairer; ils sont maladroits et l'on ne connaît leurs maladresses que lorsqu'il est trop tard pour les réparer."

    Elie Reclus, frère aîné du géographe Élisée Reclus, est l'auteur de La Commune de Paris, au jour le jour  - 19 mars-28 mai 1871. Journaliste, ethnologue et humaniste libertaire, il fut le porte-voix des « peuples sauvages ». S'engageant avec son frère pour défendre la Commune de Paris - il fut le directeur éphémère de la Bibliothèque nationale - il sera condamné par contumace pour ses activités révolutionnaires.

    Jeudi 19 mai 1871,

    3992716853.pngLa fatalité qui poursuit cette malheureuse Commune, la fatalité, c'est-à-dire la faute suprême, me semble être celle-ci : l'hésitation entre le principe et le fait, entre l'idéal et la réalité. Entre les souvenirs de Danton et de Saint-Just et les aspirations vers l'Icarie, la liberté absolue du phalanstère, nos démocrates-socialistes ne savent que choisir : ils disent une chose et en font une autre ; ils se contredisent, ils s’entre-détruisent. S'ils avaient compris plus nettement tout ce que comporte le principe éternel de la Liberté, ils se fussent peut-être mieux rendu compte des exigences d'une Dictature momentanée...

    Tout compte fait, le système de demi-liberté, de demi-restriction, adopté par la Commune vis-à-vis de la presse, n'a donné que des demi-résultats qui ne satisfont personne. Il ne m'est pas démontré que la Commune n'eût pas pu imiter l’exemple que lui ont donné les États-Unis dans la guerre de Sécession, les Confédérés laissant jusqu'au bout les Esclavagistes, leurs ennemis les insulter et les calomnier. Il faut être fort comme l'était le parti abolitionniste pour pouvoir agir comme lui, mais, peut-être, la Commune ayant été plus sage serait plus forte maintenant. A son début, elle s'est privée d'une force immense en délibérant en secret, c'est pour cela qu'elle a échoué dans les élections complémentaires qui devaient consacrer son pouvoir. En se privant du contrôle d'une presse indépendante, la Commune s’est fait plus de mal qu'on n'imagine. Tous ceux qui ont voulu la critiquer et l'insulter ont pu le faire impunément, je ne me souviens en ce moment que du cas de deux ou trois reporters arrêtés, puis relâchés presque aussitôt.

    Un homme délicat sur le point d'honneur a, jusqu'à présent, été plutôt encouragé à louer la Commune qu'à la blâmer : il est fâcheux qu'on se soit privé de l'appréciation de ces hommes-là. Et dans ce dédale de difficultés de toute nature où Paris a été jeté soudain, obligé d'organiser un nouveau monde administratif sous les bombes de l'ennemi, il est mainte et mainte affaire qui eût gagné à être étudiée par le public. L'expérience des administrés a fait défaut à la fougue des administrateurs. La presse, ou pour mieux dire, une presse vraiment sérieuse a manqué pour servir d'intermédiaire, pour discuter les systèmes et organisations possibles. C'eût été les révéler à Versailles. Avec cela que Versailles ne se vante pas d'être instruite jour par jour des délibérations les plus secrètes du Comité de Salut Public. Le conseil Thiers, Favre, Picard, Mac-Mahon sait infiniment mieux de nos affaires ce qu'il ne voudrait pas en savoir que nous ne pensons ce que nous en voudrions croire. Nos dictateurs sont ignorants, et il n'y a pas une presse désintéressée pour les éclairer; ils sont maladroits et l'on ne connaît leurs maladresses que lorsqu'il est trop tard pour les réparer.

    Autre malheur : la presse n'étant libre ni à Paris ni à Versailles, les journaux aboient ici, ils hurlent là, les chiens font un tel vacarme, sans compter les canons, que les hommes raisonnables ne s'entendent pas parler. Toute conversation sensée devient impossible. On en est arrivé à s'injurier et même à se calomnier de la meilleure foi du monde. Nos esprits ne se repaissent plus que d'atrocités. Si un étranger, spectateur de nos affreux déchirements, croyait à la fois toutes les horreurs que les Versaillais racontent de la garde nationale et toutes les horreurs que les Communeux racontent de l'armée versaillaise, l'étranger conclurait que le Français de toute provenance, dans Paris et hors de Paris, est un monstre hideux. Telle doit être d'ailleurs l'opinion parfaitement exprimée des officiers prussiens causant avec les officiers bavarois au fort de Saint-Denis, buvant notre vin de Bordeaux, accompagné de quelque pâtisserie légère et, entre deux cigares, braquant leur longue-vue sur les endroits où nous nous massacrons. Si l'Assemblée de Versailles, si le conseil Thiers, si la Commune de Paris n'eussent été dépourvus d'hommes d’État, ils auraient les uns et les autres ménagé la liberté de la presse comme le plus précieux moyen de salut. En permettant à d'autres qu'aux enragés de parler, on n'attiserait pas, comme on le fait, toutes les fureurs de la haine. Les choses en sont venues si loin qu'un homme juste peut redouter toute victoire. Le peuple, foncièrement bon et généreux, n'abuserait pas longtemps de sa victoire, mais on ne peut penser sans frémir à ce que pourrait être le triomphe de M. Dufaure !

     

    Élie Reclus
    La Commune de Paris, au jour le jour, 1871, 19 mars-28 mai

    Autres textes sur Wikisource et archive-org

  • Tricoteuses & Pétroleuses

    Pin it!

     " Je veux dire la haine farouche, furieuse, grossière, des gens de l'Ordre : la Mégère , la Pétroleuse , le Monstre à face humaine , tels sont les noms que plusieurs générations de bourgeois ont mis à coté de son nom ".

    Henri Barbusse à propos de la communarde Louise Michel.

    Tricoteuses et pétroleuses - et leurs variantes - sont des figures négatives et fantasmées de la femme publique et constitue un modèle standard du fanatisme et de la furie populaire associés à la gauche :

    « Mais ordinairement, quand le despotisme populaire ne s’exerce que sur la minorité royaliste, elle laisse opprimer ses adversaires et ne se croit pas atteinte par les violences qui assaillent le côté droit : ce sont des ennemis, on peut les livrer aux bêtes. Là-dessus, le côté gauche a pris ses dispositions ; son fanatisme n’a pas de scrupules ; il s’agit des principes, de la vérité absolue ; à tout prix, il faut qu’elle triomphe. D’ailleurs peut-on hésiter à recourir au peuple dans la cause du peuple ? Un peu de contrainte aidera le bon droit (....) »

     

    Tricoteuse
    Révolution française

    den49_lesueur_001i.jpgLa tricoteuse est l'image répulsive de la femme du peuple qui suit les débats des assemblées de  la Révolution française. Bien avant,  le terme de "tricoteuse" est déjà employé comme insulte par les femmes du peuple parmi d'autres ayant rapport à la prostitution. Ce n'est qu'assez tardivement, en 1794-1795, au moment d'affrontement très dur entre les sans culottes et les modérés et dans lequel les femmes jouent un rôle primordial que se précise l'image des tricoteuses qui,  assimilées aux « Jacobines » ou aux « habituées des tribunes », seront associées au sang et à la mort.

    La tricoteuse est décrite le plus souvent en groupe de harpies, tricotant et apostrophant les législateurs d'une voix aigre ou enrouée durant les séances de la Convention; tricotant encore derrière la charrette des condamnées à mort qu'elle accompagne à l'échafaud - tricotant toujours - au  pied de la guillotine. Et si elle interrompt un instant son ouvrage, c'est  pour mieux tremper son mouchoir dans le sang du guillotiné - quand elle ne se venge pas sur son cadavre, comme Aspasie Carlemigelli que l'on dit avoir foulé aux pieds le député Féraud.

    Lacretelle (1766-1855), dans Dix ans d'épreuves, décrit ainsi, dans les premiers mois de 1790, sa vision des mégères associées à une populace stipendiée.

    « C’était vers minuit, et sous les pluies, les frimas, les neiges et un froid piquant, que nous allions près de l’église des Feuillants retenir des places pour les tribunes de l’Assemblée que nous ne devions occuper qu’à midi le jour suivant. Il fallait de plus les disputer à une foule qu’animaient des passions et même des intérêts fort différents des nôtres. Car nous ne tardâmes pas à nous apercevoir qu’une grande partie des tribunes était salariée et que les scènes cruelles qui faisaient notre désolation faisaient leur joie. Je ne puis dire quelle était mon horreur, lorsque j’entendais ces femmes, que depuis l’on a appelées tricoteuses, savourer les doctrines déjà homicides de Robespierre, se délecter de sa voix aigre, et couver des yeux sa laide figure, type vivant de l’envie. » 

    Tricoter, passe encore, mais chez soi, sous le toit familial. Dans l'espace public le  tricot est  perçu sous l'angle de ses aiguilles qui sont des armes à peine dissimulées.
    « Je ne connais que la déesse de la Raison dont les couches, hâtées par des adultères, aient eu lieu dans les danses de la mort. Il tombait de ses flancs publics des reptiles immondes qui ballaient à l'instant même avec les tricoteuses autour de l'échafaud, au son du coutelas, remontant et redescendant, refrain de la danse diabolique.»   Chateaubriand - Mémoires d'Outre-tombe.

    > " La « Tricoteuse » : formation d’un mythe contre-révolutionnaire". Par Dominique Godineau, CERHIO UMR 6258 Université de Rennes II (sur le site http://revolution-francaise.net/ )

    > " Les tricoteuses pendant la Révolution française". Par Charlotte Denoël, sur le site "l'Histoire par l'image"

    > " Le féminisme pendant la Révolution française"  L. Devance  Annales historiques de la Révolution française - 1977

    Pétroleuse
    Commune de Paris

    til9_lix_001i.jpgUn siècle plus tard, à peine, La pétroleuse, est le nom donné par la bourgeoisie et les journaux versaillais aux femmes du peuple qui, dans les derniers jours de la Commune de Paris, durant la " Semaine sanglante", auraient  allumé des incendies : celui des Tuileries, de l'Hôtel de ville, de la Cour des comptes, du Palais Royal.  Incendies des symboles du Pouvoir qui équivaut pour la bourgeoisie à l'incendie du Pouvoir.

    L’imagerie anticommunarde colporte rapidement dans la presse  le mythe de la rouge incendiaire munie de  sa  "boîte " ou de sa " bouteille" de pétrole. Dans l'imaginaire français rien n'est pire qu'une femme révolutionnaire, qu'une femme qui s'écarte du droit chemin de la conservation de l'ordre établi, de la perpétuation de l'espèce et de l'éducation des enfants.

    La "Pétroleuse", descendante de la "Tricoteuse", est encore un fantasme misogyne, mais les femmes qui seront accusés d'être des pétroleuses en paieront le prix fort en étant déportées - voire fusillées sur le champ.

    >"Le mythe de la Pétroleuse". Par Bertrand Tillier, le site l'Histoire par l'image.

    >  "On les disait " pétroleuses". Par François Bodinaux, Dominique Plasman, Michèle Ribourdouille. ( format PDF

    Dessin de Cham dans Les folies de la Commune

    lesfoliesdelacom00cham_0021.jp2&scale=4&rotate=0

    - Je faisais sortir les locataires avant.
    - Moi pas, c'était plus animé

    lesfoliesdelacom00cham_0041.jp2&scale=4&rotate=0

     - M'sieu, vous ne pourriez-pas me donner un peu de pétrole ? Papa qu'était gris, a bu celui qu'on m'avait donné pour mettre le feu.

     

  • Quel terroriste ?

    Pin it!

    Interview de JulienCoupat  dans l'Obs. Voir sur http://pastebin.com/nsamq18B

    - Rémi Fraisse, le jeune manifestant mort en octobre dernier lors des manifestations contre le barrage de Sivens, est le premier manifestant tué par les forces de l’ordre depuis trente ans en France. Quel regard portez-vous sur cet événement ?

     - Julien Coupat : Précisément : seul un régime de gauche pouvait tuer un manifestant, mentir des jours durant sur les circonstances de sa mort, pour finalement expulser ses camarades de lutte grâce aux gros bras de la FNSEA, et tout cela sans déclencher une révolte de masse.
    Néanmoins, les manifestations qui ont répondu au meurtre de Rémi Fraisse, notamment à Toulouse et à Nantes, avaient de quoi inquiéter grandement le gouvernement, qui n'en a rien laissé paraître et s'est attaché à en minimiser à la fois l'étendue et la portée. Car dans la rue, ces jours-là, ce qui s'est exprimé n'était pas quelque obsession groupusculaire contre la police, mais bel et bien une rage diffuse. C'était alors toute la foule des centres-villes du samedi après-midi qui clamait d'une seule voix « tout le monde déteste la police ». C'étaient des grands-mères qui cognaient à coup de sac à main sur les véhicules sérigraphiés. C'étaient des pères de famille qui bravaient les CRS. C'étaient des passants qui, toute crainte bue, chargeaient la BAC.
    Cet automne-là, qui fut aussi celui de Ferguson, le divorce entre police et population a atteint son comble. On ne comprend rien à la façon dont le gouvernement a géré la réponse aux attentats de janvier si on ne la comprend pas stratégiquement, comme réaction calculée à cette situation d'extrême dissensus. Depuis lors, il paraît que la police serait là pour nous protéger. On ne fait jamais l' « union nationale » que contre un ennemi intérieur, et en vérité rarement contre celui que l'on désigne. La suite l'a assez prouvé.
  • “L’environnement, on n’en a rien à faire…”

    Pin it!

    La FDSEA 29 réécrit le SDAGE Loire Bretagne

    par Marc Laimé.

    3992716853.pngM. Thierry Merret, président de la fédération départementale du syndicat agricole majoritaire du Finistère, pourfendeur enragé depuis des lustres de toute réglementation environnementale vient d’adresser une lettre-circulaire à tous les maires de son département, dans laquelle il leur demande tout bonnement de faire adopter une motion par leur conseil municipal aux fins de faire pression sur l’Agence de l’eau et le comité de bassin, et d’ôter au SDAGE en cours d’examen toute ambition environnementale.

    La démarche traduit bien l’actuel rapport de forces entre les tenants d’un modèle agricole productiviste, un gouvernement qui leur a tout cédé, et une société désarmée, qui ne peut que constater les dégâts…

    Elle éclaire par ailleurs d’un jour cru l’inanité des palinodies par lesquelles nombre d’acteurs continuent à porter aux nues le fameux modèle de “gouvernance partagée” qu’incarneraient Agences et Comités de bassin.

    Une plaisanterie à laquelle la FDSEA 29 vient à nouveau à sa façon d’apporter une réponse dénuée de toute ambiguïté : “L’environnement, on n’en a rien à faire…”

     

    > le blog : Les eaux glacés du calcul égoïste
    Marc Laimé est journaliste spécialisé et conseil sur les politiques publiques de l’eau auprès de collectivités locales.
    > Carnets d’eau, Les blogs du Diplo
    > L'archaïque M. Valls, par Marc Laimé
  • Mai 2009 - Gwadeloup kont pwofitasyon

    Pin it!

    kont pwofitasyon- Là-bas si j'y suis

    Les émissions de " Là-bas si j'y suis"  sur la Guadeloupe

    arton1621-7224e.jpg

    Guadeloupe : un papillon en deuilBarrages, protestations, le mouvement de grève s’intensifie en Guadeloupe.
    Rencontre avec Elie Domota, leader du collectif "LKP" (Lyannaj Kont Pwofitasyon) à l’origine du mouvement de grève, avec Jean-Marie Nomertin, secrétaire général de la CGT-G, et avec Alex Lollia, victime de la répression policière. 

    Pointe à Pitre, Guadeloupe : un papillon en deuil (2)
    Pointe à Pitre. Un mois après le début de la grève et malgré les annonces faites par le président de la République hier, les guadeloupéens restent mobilisés.
    Dans les rues de Petit-Canal, un long cortège accompagne Jack Bino, ce syndicaliste tué mardi devenu le symbole du mouvement de grève, vers sa dernière demeure.

    La Guadeloupe contre la pwofitasyon (4)
    Pointe à Pitre. Après trois jours de détente, et alors que les négociations ont repris hier, la grève se durci à nouveau en Guadeloupe.

    La Guadeloupe contre la pwofitasyon (5)
    Pointe à Pitre, cinquième semaine de grève générale.
    Les tambours continuent de battre et les slogans de fuser sur la place de la capitainerie du port autonome, où se tiennent les négociations.
    Pendant ce temps, un sondage BVA révèle que 78% des français soutiennent le mouvement de grève en Guadeloupe !
    Aujourd’hui avec Patrice Tacita, figure emblématique de la scène culturelle guadeloupéenne et porte parole du mouvement culturel et identitaire AKIYO, qui nous explique l’art musical Gwo-ka (créé par les esclaves et fondé sur le chant et les percussions) et revient sur l’idée d’autonomie et d’identité

    Plus le diable en a, plus le diable en veut La Gwadeloup contre la pwofitasyon (7)
    Aujourd’hui, retour sur le scandale du chlordécone.
    Le chlordécone, c’est un pesticide très dangereux qui a contaminé les terres des Antilles : 50% en Martinique, 1/5 en Guadeloupe. Interdit depuis 1976 aux Etats-Unis, il ne le sera qu’en 1993 aux Antilles françaises...
     
    Que s’est-il passé les 26 et 27 mai 1967 à Pointe à Pitre ? A en croire les archives de l’époque, pas grand chose.
    Pourtant, au cours de ces deux journées portées disparues de l’histoire, les services d’ordre français ont massacré des ouvriers du bâtiment en grève.
    Solange, qui fut témoin et victime de ces évènements, revient sur la mort de Jacques Nestor, militant très connu du G.O.N.G (Groupe d’Organisation Nationale de Guadeloupe) et l’une des premières victimes de la répression de l’Etat français.

    Du code noir au code barre - La Gwadloup kont la pwofitasyon (10)
    Après 44 jours de grève générale, c’est un conflit sans précédent qui prend fin en Guadeloupe, même si les négociations et la mobilisation continuent.
    "C’est une étape" affirme Elie Domota, porte-parole charismatique du LKP, "mais le combat continue". Du code noir au code barre, c’est une longue lutte pour la dignité que mènent les guadeloupéens, et pour une restructuration radicale d’un système qui fait d’eux "des tubes digestifs".

    arton1632-9cf4c.jpg