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julien coupat

  • Quel terroriste ?

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    Interview de JulienCoupat  dans l'Obs. Voir sur http://pastebin.com/nsamq18B

    - Rémi Fraisse, le jeune manifestant mort en octobre dernier lors des manifestations contre le barrage de Sivens, est le premier manifestant tué par les forces de l’ordre depuis trente ans en France. Quel regard portez-vous sur cet événement ?

     - Julien Coupat : Précisément : seul un régime de gauche pouvait tuer un manifestant, mentir des jours durant sur les circonstances de sa mort, pour finalement expulser ses camarades de lutte grâce aux gros bras de la FNSEA, et tout cela sans déclencher une révolte de masse.
    Néanmoins, les manifestations qui ont répondu au meurtre de Rémi Fraisse, notamment à Toulouse et à Nantes, avaient de quoi inquiéter grandement le gouvernement, qui n'en a rien laissé paraître et s'est attaché à en minimiser à la fois l'étendue et la portée. Car dans la rue, ces jours-là, ce qui s'est exprimé n'était pas quelque obsession groupusculaire contre la police, mais bel et bien une rage diffuse. C'était alors toute la foule des centres-villes du samedi après-midi qui clamait d'une seule voix « tout le monde déteste la police ». C'étaient des grands-mères qui cognaient à coup de sac à main sur les véhicules sérigraphiés. C'étaient des pères de famille qui bravaient les CRS. C'étaient des passants qui, toute crainte bue, chargeaient la BAC.
    Cet automne-là, qui fut aussi celui de Ferguson, le divorce entre police et population a atteint son comble. On ne comprend rien à la façon dont le gouvernement a géré la réponse aux attentats de janvier si on ne la comprend pas stratégiquement, comme réaction calculée à cette situation d'extrême dissensus. Depuis lors, il paraît que la police serait là pour nous protéger. On ne fait jamais l' « union nationale » que contre un ennemi intérieur, et en vérité rarement contre celui que l'on désigne. La suite l'a assez prouvé.