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Actualités - Page 7

  • Mal-logement : de pire en pire

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    En France, cinquième puissance mondiale dirigée par la "gauche", 3,5 millions de personnes sont actuellement confrontées au "mal-logement" et près de 150 000 personnes vivent sans domicile fixe : des jeunes, des chômeurs, d'anciens détenus, des déboutés du droit d’asile mais aussi des travailleurs pauvres et des personnes âgées. Seule une demande sur deux faite au 115 est satisfaite. Plus de 50% de sans-abris en 10 ans.

     Le 20° rapport sur le mal-logement
    fondation abbé Pierre

    3992716853.pngLes formes d’exclusion les plus graves se sont développées, comme le montre l’augmentation de près de 50 % du nombre de personnes sans domicile fixe depuis 2001, et la dégradation du contexte économique et social depuis 2008 n’a fait qu’aggraver la situation.

    Face à ce constat, l’intervention publique est-elle aujourd’hui adaptée pour répondre aux difficultés des personnes défavorisées ?

    Malgré d’importantes dispositions adoptées depuis 2007 (Dalo, « Logement d’abord », SIAO...), le problème de l’accès au logement est loin d’être réglé.

    La période actuelle est marquée par le repli sur des formes de « non-logement » et par une détérioration très grave des conditions de vie des ménages (hébergement chez de tiers, squat, bidonvilles, surpeuplement, habitat indigne...).

    Certaines situations émergent de façon plus massive, comme les familles avec enfants qui se retrouvent sans domicile : à l’hiver 2013-2014, elles ont déposé 174 000 demandes au 115 (soit 23 000 de plus qu’à l’hiver précédent).

    Dans un contexte de réduction des dépenses publiques, la tentation est grande de resserrer toujours plus les critères d’éligibilité aux aides, de restreindre encore davantage la cible des populations visées par les différents dispositifs."

    Télécharger le rapport

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    > SDF: «Ce n’est pas le froid qui tue, c’est la rue» - Delphine Bancaud - 20minutes

    > Mal-logement : la faillite des dispositifs destinés aux plus précaires - Anne Brigaudeau - francetvinfo.fr

     Francetvinfo

  • Affaire Bettencourt : vous êtes perdu ?

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    Abus de faiblesse, atteinte à la vie privée, blanchiment et escroquerie, politiques impliqués, méandres judiciaires.. RFI tente de vous remettre sur la voie :

    rfi

    Et, durant le procès, du saisi sur le vif par Charlotte Piret.  

    Banier : "Mme Bettencourt a envie de vivre à travers moi certaines choses. C'est comme si on partageait le même maître nageur".

    Ils ne partagent déjà plus le même bain.

     

     

     

  • Défaite de la pédagogie

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    " Le PS doit rester sur son propre axe. Ses alliances sont connues, les écologistes et la gauche qui a envie de gouverner le pays en étant consciente des contraintes du moment! Le PS ne doit pas ignorer que, compte tenu de la situation écrasante de l'endettement du pays, il faudra demander des efforts, pouvant être partagés de manière plus juste. "

    Pierre Moscovici

    Dans le Doubs le PS a réussi malgré tout à se maintenir au second tour. Et il n'en attendait pas tant. Mais qu'importe le résultat, qu'importe le taux d'abstention (plus de 60%), qu'importe le score du FN qui arrive en tête avec seulement 12,5% des inscrits....Rompue à l'exercice du pouvoir, la social-démocratie a réponse à tout et en appelle au "front républicain" et à " l'esprit du 11 janvier'' qui flotte sur les sondages.

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    Le PS avait sorti l'habituelle badine et menacé les électeurs épuisés qui ne veulent plus voter pour ce parti de notables discrédités : "S'il n'y a pas un rassemblement dès le premier tour, il y a un vrai risque que la gauche ne soit pas au 2e tour", déclarait Frédéric Barbier, suppléant de Pierre Moscovici qui mène carrière à Bruxelles. A l'avance les coupables étaient désignés pour justifier l'éventuelle déculottée : le PS a en effet perdu plus de près de 10 000 électeurs en deux ans et demi et n'aura mobilisé que 11% des inscrits.

     *

    3992716853.pngIl est assez ironique que le Parti socialiste continue de faire les frais du discrédit attaché à la gauche, alors qu’il ne ménage pas ses efforts, c’est le moins qu’on puisse dire, pour échapper à cette étiquette infamante. De l’unanimisme qui prévaut désormais, et dont on peut mesurer l’ampleur à la généralisation d’un certain vocabulaire (" assistanat ", " victimisation", "angélisme ", " culture de l’excuse ", " tabous "…), le PS offre évidemment l’illustration la plus caricaturale. En dépit des gamelles électorales qui ont toujours sanctionné ses stratégies d’alignement sur le centre et la droite, ses représentants conjuguent, sans crainte du ridicule, les discours volontaristes sur la nécessaire reconstruction de la gauche et l’alignement systématique — par souci d’apparaître " crédibles " — sur les valeurs de la droite. "

     

    Mona Chollet
    En ligne : Rêves de droite.  Défaire l’imaginaire sarkozyste

  • Le libéral masqué

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    15.pngValls, en Chine, rassure l'affairisme international sur l'état du code du travail français, sur la facilité de licencier dans notre beau pays, sur la protection de l'emploi moins élevée qu'en Allemagne et sur les 35 heures qui ne sont  "qu'une durée de référence".

    Le VRP libéral, plébiscité par les sondeurs, prépare la présidentielle :

    " Manuel Valls est par atavisme un political wannabe ; celui qui se place dans la roue des puissants du moment et qui ne la lâche plus : hier Rocard, puis Jospin, ensuite Royal, brièvement Strauss-Kahn, et, tardivement, Hollande. Deuxième et Première gauche, gauche caviar, gauche New Age et gauche démocrate. Valls s’est mis au service de tout le monde, sans aucun état d’âme. Si Manuel Valls accentue toujours plus sa rhétorique droitière, c’est qu’il est persuadé qu’il s’agit d’une stratégie payante. C’est le discours que ses conseillers à Euro RSCG (l’officine des socialistes losers de la présidentielle) et les sondeurs susurrent quotidiennement à son oreille. Un nombre croissant de ses collègues au gouvernement l’a compris : Valls évolue dans le champ politique au gré de ses intérêts personnels. La balise est déjà à l’horizon : Élysée 2017. ( Article de Philippe Marlière " Manuel Valls, le conformiste ou comment les grands médias français fabriquent un Solférinien présentable pour la prochaine présidentielle."

    Au bercail, c'est son ami Macron qui tente de nous faire avaler des couleuvres avec sa loi touffue " pleine de " farces et attrapes". Ainsi, une disposition de l'article 34 réduit  de moitié la fiscalité des actions distribuées gratuitement. En 2014, les entreprises du Cac 40 ont distribué pour 6,4 milliards d'euros d'actions gratuites, essentiellement à leurs dirigeants les mieux payés.

    De réalisme d'avant-garde en progrès réaliste : Macron soi-même évalue la réduction des recettes fiscales par cette disposition à 200 millions d'euros - 900 millions si l'on se réfère aux évaluations de cabinets privés. On voit que l'homme est modeste et qu'il a un sens tout particulier de l'économie.

    Source : Le Canard enchaîné du mercredi 28 janvier, " Le cadeau de Macron aux riches ennemis de Hollande."

    valls,macron,chine,capitalisme,social-démocratie

  • Cazeneuve et le déni des violences policières

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    Le rapport tout récent de Human Rights Watch (HRW) fait état de violences policières à l’encontre des personnes exilées à Calais : des actes gratuits, injustifiées et excessifs.

    Réalité connue de tous mais contestée par le ministre de l'Intérieur suivant en cela une tradition bien établie de dénégation habituelle des pouvoirs publics - d'ailleurs, aucun exilé n'a porté plainte ?!

    3992716853.pngComme le Défenseur des droits dans sa décision du 13 novembre 2012 , comme la Coordination française pour de droit d’asile (CFDA) en septembre 2008 dans son rapport La loi des « jungles » , HRW dénonce le fait que, à Calais, les migrants sont « victimes de harcèlement et d’exactions de la part de la police française », notamment de « passages à tabac » et d’« attaques au gaz lacrymogène ». HRW critique également l’abandon à la rue de « la plupart des migrants et des demandeurs d’asile [qui] n’ont pas d’abri contre le froid et la pluie, pas d’accès à des installations sanitaires et un accès très limité à l’eau courante » (GISTI)

     

     > Human Rights Watch -  France : Les migrants et les demandeurs d'asile victimes de violence et démunis

     > Action collective : Le ministre de l’intérieur atteint de cécité sur les violences policières dans le Calaisis dénoncées par HRW 
    Article complet, avec notes et annexes, en ligne sur GISTI   - http://www.gisti.org/spip.php?article4857.

    *

    Témoignages de demandeurs d’asile et de migrants - dont des personnes ayant fui des situations de conflit au Darfour ou en Érythrée – sur les abus et le harcèlement dont certains sont victimes à Calais, dans le nord de la France, selon une enquête menée par HRW

  • Informer n'est pas un délit

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    La droite en rêvait, le Parti Socialiste va tenter de faire passer une loi qui, sous couvert de protéger les entreprises de l’espionnage industriel, vise à faire taire les journalistes d'investigation économique. Le texte prévoit des mesures annexes qui sont une atteinte à la liberté d'informer: procès à huis-clos, saisie éventuelle de journaux et magazine en kiosques, etc... trois ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende ça en refroidirait plus d'un. La peine pourra être portée à sept ans d’emprisonnement et 750 000 euros d’amende en cas d’atteinte à la sécurité ou aux intérêts économiques essentiels de la France. La tentative de ce délit doit être passible des mêmes peines.

    informer n'est pas un délit

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    http://informernestpasundelit.tumblr.com/

    Secret des affaires : informer n'est pas un délit

    3992716853.pngIl y a un loup dans la loi Macron. Le projet de loi actuellement discuté à l’Assemblée nationale contient un amendement, glissé en catimini dans le texte, qui menace d’entraver le travail d’enquête des journalistes et, par conséquent, l’information éclairée du citoyen. Sous couvert de lutte contre l’espionnage industriel, le législateur instaure comme nouvelle arme de dissuasion massive contre le journalisme un «secret des affaires» dont la définition autorise ni plus ni moins une censure inédite en France.

    Selon le texte, le «secret des affaires» recouvre «une information non publique, qui fait l’objet de mesures de protection raisonnables» et qui a «une valeur économique». Notre métier consistant à révéler des informations d’intérêt public, il sera désormais impossible de vous informer sur des pans entiers de la vie économique, sociale et politique du pays.

    Le texte, qui a été préparé sans la moindre concertation, laisse la libre interprétation aux seules entreprises de ce qui relèverait désormais du «secret des affaires». Autrement dit, avec la loi Macron, vous n’auriez jamais entendu parler du scandale du Médiator ou de celui de l’amiante, de l’affaire Luxleaks, UBS ou HSBC sur l’évasion fiscale, des stratégies cachées des géants du tabac, mais aussi des dossiers Elf, Karachi, Tapie-Crédit lyonnais, ou de l’affaire Amésys, du nom de cette société française qui a aidé une dictature à espionner sa population. Et on en passe… La simple révélation d’un projet de plan social pourrait, en l’état, elle aussi, tomber sous le coup de la loi Macron.

    Avec ce texte, un juge saisi par l’entreprise sera appelé à devenir le rédacteur en chef de la nation qui décide de l’intérêt ou non d’une information. Une disposition spéciale prévoit même que la justice puisse empêcher la publication ou la diffusion d’une enquête. Dans le cas où le journaliste viole ce «secret des affaires», il encourt trois ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende. La mise est doublée en cas d’atteinte à «la souveraineté, à la sécurité ou aux intérêts économiques essentiels de la France». Une triple notion suffisamment vague pour autoriser toutes les dérives liberticides.

    Même tarif pour les lanceurs d’alerte, les fameuses sources sans lesquelles certaines affaires ne sortiraient pas. Ce texte inacceptable est mis au vote alors même qu’une loi prévoyant le renforcement de la protection des sources des journalistes a été discrètement enterrée l’été passé.

    Nous, journalistes, refusons de nous contenter de recopier des communiqués de presse pour que vous, citoyens, restiez informés. Et comme disait George Orwell : «Le journalisme consiste à publier ce que d’autres ne voudraient pas voir publié : tout le reste n’est que relations publiques.» C’est pourquoi nous demandons le retrait pur et simple de ce texte.

    Campagne vidéo : "Avec la loi Macron, vous n’en auriez jamais entendu parler".

    SIGNEZ LA PÉTITION

    A l'attention des députés:  Nous vous appelons à modifier l'amendement qui instaure un "secret des affaires" pour qu'il ne puisse être opposé à la liberté d'informer de la presse ou museler les lanceurs d'alertes. Il en va de notre démocratie.

    Pétition, hébergée par Mediapart : http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/280115/secret-des-affaires-informer-n-est-pas-un-delit

    Premiers signataires :

    Fabrice Arfi (Mediapart), Patrick Boitet (Un œil sur la planète), Cash Investigation (Premières Lignes), Tony Comiti (Tony Comiti Prod.), Guilaine Chenu et Françoise Joly (Envoyé spécial), Complément d’enquête (France 2), Hervé Demailly (Conférence des écoles de journalisme), Laurent Léger (Charlie Hebdo), Elise Lucet (France 2), François-Xavier Ménage (Capital), Paul Moreira et Luc Hermann (Premières lignes), Christophe Nick (Yami 2), Antoine Peillon (La Croix), Edwy Plenel (Mediapart), Pièces à conviction (France 3), Spécial investigation (Canal+), Zone interdite, Enquête exclusive

    Les sociétés des journalistes et les sociétés des rédacteurs de :

    AFP, BFM, CAPA TV, Europe 1, L’Expansion, L’Express, La Vie, Les Echos, Le Figaro, Le Monde, Libération, France 2, i-Télé, Les Inrocks, Radio France, RFI, RMC, France Inter, France 24,  TFI

    Les agences de presse et sociétés de production :

    Brothers Films, Dreamway, Magneto Presse, Mano à Mano, Memento, Nilaya Productions, Presse and Co, Stp productions, Tv Presse, Upside, Yami 2, Spica

    Retrouvez ici tous les signataires.

    Le Monde - Janvier 2015 - Les députés veulent protéger le « secret des affaires »
    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2015/01/18/les-deputes-veulent-proteger-le-secret-des-affaires_4558503_3234.html

    Challenges - Août 2014 - "La liberté d'expression bâillonnée au nom du secret des affaires?"
    http://www.challenges.fr/media/20140801.CHA6565/la-liberte-d-informer-bientot-baillonnee-au-nom-du-secret-des-affaires.html

    BastaMag - 26 Janvier 2015 - "Loi Macron et protection du secret des affaires : une nouvelle menace pour le droit à l'information" http://www.bastamag.net/Loi-Macron-et-protection-du-secret

  • L'extermination

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    Birkenau.jpg

    3992716853.pngVarsovie, années 40 : Ils avaient construit une image du juif telle que c’est dans l’indifférence qu’ils avaient enfermé 500 000 personnes de religion juive dans le ghetto de Varsovie, y menaient des incursions régulières, tuant hommes, femmes et enfants, affamant cette population réduite à un état de misère indigne, ouvrant parcimonieusement les portes du ghetto pour laisser de temps en temps passer quelques vivres."

     Philippe Lewandowski


    3992716853.png Les millions de juifs qui ont été exterminés par les nazis dans les plaines de Pologne avaient des traits communs qui permettent de parler d'un judaïsme européen. Ce n'était pas tant le sentiment d'appartenance à un peuple mythique, ni la religion car beaucoup d'entre eux s'en étaient détachés : c'étaient des éléments de culture commune."

    Eric Hazan

    3992716853.pngAujourd’hui comme hier, nous demeurons saisis par l’injonction Plus jamais ça ! Que plus jamais on ne tolère l’oppression d’un groupe humain quel qu’il soit, sur quelque base que ce soit. Et que nous ne nous trompions pas lorsqu’il s’agit d’en tirer les enseignements. Aujourd’hui, on montre du doigt et on tue des Juifs en France et il y a des années que des Musulmans, des Roms, des Noirs, des migrants subissent le même sort. Des synagogues sont profanées ou la cible de violences. Des dizaines de mosquées sont attaquées ou incendiées, et plus encore ces dernières semaines. Autant de crimes racistes mais qui provoquent des réactions très différentes de la part du gouvernement et des médias.

    Commémorer la libération d'Auschwitz en refusant le racisme et le fascime,
    par le Bureau National de l’UJFP
     

    3992716853.pngNous rendons hommage a tous ceux, modestes héros et héroïnes, qui ont engagé leur vie dans une bataille face à l’armée d’un pouvoir qui contrôlait presque toute l’Europe. Face à l’oppression, il y a toujours résistance : contre le nazisme en France, à Vilnius, en Allemagne même et, des années après, en Egypte et en Algérie contre le pouvoir colonial aussi bien qu’en Afrique du Sud contre l’apartheid. »

    « Il en est de même aujourd’hui : les masques changent mais c’est toujours le même combat. Nous, filles et fils de résistants au nazisme, affirmons notre soutien a la résistance palestinienne, car le pouvoir sioniste en Israël, a usurpé notre nom collectif (juifs), pour en notre nom disent-ils, mener une politique de répression coloniale féroce et d’apartheid. »

    « L’hommage à nos parents, martyrs ou survivants, est à l’unisson de l’hommage aux résistants du peuple palestinien dont les droits fondamentaux, humains et nationaux sont bafoués (...)

    Communiqué des fils et filles de Marek Edelman (mai 2008)


    "Si rien n’a été transmis avant, le voyage à Auschwitz est inutile"

    Entretien avec Annette Wieviorka, Le Monde, 2005

    3992716853.pngLes déplacements scolaires à Auschwitz sont souvent présentés comme des réponses à une montée de l’antisémitisme. Qu’en pensez-vous ?

    C’est une vision religieuse : comme s’il suffisait d’avoir été à Auschwitz pour être vacciné contre la haine, pour devenir lucide sur les dangers du monde actuel. Si c’était vrai, cela se saurait. En réalité, on charge la visite de quelque chose qu’elle ne peut pas apporter. On attend un choc alors qu’il arrive à des élèves très sensibles de ne rien ressentir. Ils se trouvent un peu honteux et répètent les slogans que l’on attend d’eux : "J’ai compris où le racisme menait", "Plus jamais ça"... D’un point de vue éducatif, c’est vain. Peut-être faudrait-il réfléchir sur autre chose.

    Beaucoup d’élèves se montrent au contraire bouleversés.

    Bien sûr, il ne faut pas généraliser. Mais il existe un problème général d’identification. Birkenau, c’est l’extrême de l’extrême de l’extrême. Quelque chose qu’on ne peut se représenter à moins d’être très malade. On ne peut demander aux élèves de s’identifier ni aux victimes, ni a fortiori aux auteurs de ces assassinats de masse. Il faudrait davantage insister sur les faits qui peuvent avoir des échos dans le présent pour les jeunes : sur le fichage, l’indifférence et la lâcheté devant la persécution, la coupure du lien social, les gens qui conduisent les trains... tout ce qui s’est passé en amont des chambres à gaz et qui leur a permis de fonctionner.

    Certains élèves font état d’une sorte de saturation d’informations sur la Shoah, parfois en se plaignant de l’absence de leur propre mémoire douloureuse (esclavage, guerre d’Algérie) dans les cours. Comme analysez-vous cette réalité ?

    Si ce sentiment de saturation existe, c’est qu’on ne cesse de faire de la morale et que cela ennuie les élèves. Si l’on considère plutôt Auschwitz comme quelque chose qui continue d’interroger, ce ras-le-bol disparaît. Il faut cesser de substituer la morale à la réflexion. Cesser de dire aux lycéens : "Attention, vous allez être des nazis si..." Pourquoi un jeune accepterait-il cette vision de lui, cette injonction morale et sociale à être bouleversé ?

    Votre critique des voyages scolaires ne remet-elle pas plus globalement en cause l’accaparement de l’histoire par la mémoire ?

    Non seulement par la mémoire, mais aussi par les médias et le politique. Laissons les professeurs et les élèves travailler, laissons cette histoire vivre pour les générations qui viennent ! Cessons de faire des leçons de morale ahurissantes qui nous posent, nous adultes de 2005, comme les porteurs d’une vertu que n’avaient pas nos aïeux ! Nous nous donnons bonne conscience, alors que nous devrions nous inquiéter du monde que nous avons fait et dans lequel beaucoup de jeunes vivent dans des conditions déplorables. Que signifient nos leçons sur la République, l’intégration, l’antiracisme alors qu’ils subissent l’exclusion, les discriminations liées à leurs origines et ont tant de mal à imaginer leur place dans la société ?

    jusqu-au-dernier-graphisme-291749-686299.pngJusqu'au dernier, la destruction des juifs d'Europe

    Emissions - France 2

    3992716853.pngIl nous a donc semblé fondamental de « revisiter » l’histoire de la destruction des Juifs d’Europe. Et tout aussi important de commencer par une évidence : avant la discrimination, la répression, l’anéantissement, les populations juives d’Europe occidentale, centrale et orientale étaient vivantes. Culturellement et socialement. Diverses, multiples, certaines intégrées et assimilées, d’autres enracinées sur des marges de l’Empire russe, singulières et religieuses. Juifs et laïcs, religieux, classes laborieuses ou bourgeois intellectuels, artisans, médecins, ouvriers, agriculteurs, ce monde était vivant avant d’être englouti.

    La libération des camps
    Émissions sur France-Culture

     La Fabrique de l'Histoire

    26 janvier : 70 ans de la libération des camps 1/4 - Lundi actualité : Michel Agier et Fabrice Virgili

    Mardi 27 janvier :  Retour au Struthof – un documentaire d’Anaïs Kien, réalisé par Françoise Camar

    Mercredi 28 janvier : Après les camps, quelle réparation ?

    Jeudi 29 janvier : Regard soviétique sur la libération des camps

    Sur les Docks du 26 au 29 janvier 2015  (http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-0) :

    > Lundi 26 janvier : Collection Témoignages : 1945-1946 en France, le retour des camps à travers des archives de l’INA
    http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-collection-temoignages-1945-en-france-le-retour-des-camps-2015-01-26

    > Mardi 27 janvier : Collection Sur Les Lieux de : Auschwitz-Birkenau, conserver les camps de la mort ?
    http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-collection-sur-les-lieux-auschwitz-birkenau-conserver-les-camps-de-la-mort-20

     > Mercredi 28 janvier : Collection Enquêtes : Juifs dans la Résistance
    http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-collection-enquetes-juifs-dans-la-resistance-2015-01-28

    > Jeudi 29 janvier : Collection particulière, des femmes et des bébés à Ravensbrück
    http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-collection-particuliere-des-femmes-et-des-bebes-a-ravensbrueck-2015-01-29  20080606_1626849824_od_wyzwolenia_do_powstania_6.jpg