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Zèbres en cavale - Page 36

  • Avec Charlie, l’immigration autrement

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    Sur le site du Gisti

    3992716853.pngDessiner pour combattre. Les vies qui viennent d’être brutalement interrompues dans l’attentat contre Charlie Hebdo le mercredi 7 janvier 2015 étaient portées par ce pari : que l’humour, le rire, la caricature, aident à réfléchir, à voir le monde autrement.

    A voir l’immigration autrement, en particulier : c’est sur ce terrain que les dessinateurs de Charlie et le Gisti se sont rencontrés, à l’occasion d’événements initiés par les Têtes Raides.

    Lors d’un concert de soutien au Gisti en décembre 2001 à Trappes autour du slogan « Liberté de circulation », Charb et Tignous ont réalisé en direct des dessins projetés sur grand écran en fond de scène.

    En février 2004, Charb et Tignous ont à nouveau contribué à la soirée « Liberté de circulation » au Bataclan à Paris en soutien à Act-Up Paris, au Gisti et à la Coordination nationale des sans-papiers.

    Ils étaient encore de la partie la même année lors de concerts militants de l’« Avis de KO social », également initiés par les Têtes raides, qui rassemblaient de très nombreux artistes, associations et syndicat contre les politiques répressives et les atteintes aux droits fondamentaux dans les domaines de l’éducation, du logement, des droits des étranger.e.s, de la justice, du travail, de l’écologie, de la santé.

    Les liens ainsi créés se sont traduits par la publication dans notre revue Plein Droit de nombreux dessins de Tignous et Charb.

    Ce sont encore des dessins de Tignous qui ont été utilisés par le Gisti pour la réalisation du premier site web du Réseau éducation sans frontières, et Charlie continuera par la suite à apporter son soutien à RESF.

    En 2009, Charlie Hebdo s’est mobilisé contre le délit de solidarité et a apporté son soutien au Gisti lorsque le ministre Besson a déclaré que la crédibilité de l’association était « quasiment nulle » : il a relayé dans ses pages notre inventaire des condamnations prononcées pour aide au séjour irrégulier sous le titre « Besson ment ».

    On ne compte plus les dessins de l’équipe de Charlie Hebdo sur les droits bafoués des étrangers. Nous en reproduisons ci-dessous quelques uns, à titre d’hommage et de remerciements.

    Paris, le 8 janvier 2015

    charb_ch542_pd63-97795.jpg

     

    tignous_charter-mineurs-696c3.jpg

    D'autres dessins de Chareb et Tignous sur le site du GISTI

    http://www.gisti.org/spip.php?article4825


  • Blasphème, outrage & sacrilège

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     " au titre de la liberté d’expression, les religions sont des idéologies comme d’autres, et injurier une idéologie, un système de pensée, n’est pas insulter les personnes qui y adhèrent."  Jean Boulègue

    Le blasphème en France

     Depuis la Révolution (1791), le délit de blasphème n’existe plus dans notre droit, à l'exception  de l'Alsace et de la Moselle. Certains croyants et courants politiques rétrogrades tentent cependant de rétablir un délit qui n'a plus court.

    • En 1972, la loi Pleven, modifiant la loi sur la presse de 1881, spécifiaient  ainsi que les injures envers les personnes "à titre de leur appartenance, ou non appartenance religieuse " seraient plus lourdement sanctionnées que les simples injures.
    • De l’affiche du film "Ave Maria", à l’affaire des "caricatures de Mahomet " des dizaines de  procès ont été intentés en France contre injures envers une religion .

     Le délit de blasphème, dans sa forme "ancien régime", a été pourtant réanimé par décret n°2010-835 du 21 juillet 2010 relatif à " l’incrimination de l’outrage au drapeau tricolore ".

    « Art.R. 645-15.-Hors les cas prévus par l'article 433-5-1, est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la cinquième classe le fait, lorsqu'il est commis dans des conditions de nature à troubler l'ordre public et dans l'intention d'outrager le drapeau tricolore :
    « 1° De détruire celui-ci, le détériorer ou l'utiliser de manière dégradante, dans un lieu public ou ouvert au public ;
    « 2° Pour l'auteur de tels faits, même commis dans un lieu privé, de diffuser ou faire diffuser l'enregistrement d'images relatives à leur commission.
    « La récidive des contraventions prévues au présent article est réprimée conformément aux articles 132-11 et 132-15. »

     Ainsi  Yohan Leforestier, artiste de la compagnie de théâtre d’interventionL’Oreille arrachée, comparut en 2011 pour avoir, avant une manifestation de protestation contre la baisse des subventions d’État dans la politique de la ville, " revêtu, comme costume, une burqa tricolore, pour interpréter le personnage de " Nadine Hamouk, porte-parole des musulmans, transsexuels et patriotes de France ".  Yohan Leforestier  fut tout de même été relaxé. 

    Contre le délit de blasphème

     La Libre Pensée demande qu’il soit mis fin à toutes les procédures pénales pour délit de blasphème en Europe. Il y actuellement, au moins, une procédure en Alsace-Moselle (France) concernant une pièce de théâtre (l’article 166 du code pénal d’Alsace-Moselle punit d’une peine maximum de trois ans d’emprisonnement ce délit); une procédure en Grèce concernant Filippos Loizos, blogueur et auteur d’un innocent canular sur un faux miracle prêté à un saint et condamné à 10 mois de prison;  il y a eu récemment 99 procédures à Chypre.

     > Le délit de blasphème est encore en vigueur ... en Alsace et Moselle - LDH Toulon

    *

    Florilège

    Soazig Chamaillard

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     Super Marie par Soazig Chamaillard

     En 2011, à Nantes, devant la galerie d'art contemporain Albane, un groupe de catholiques traditionalistes avait organisé une sorte de messe pour laver la vierge des outrages que, pour eux, lui faisait subir Soazig Chamaillard :

    " A travers le détournement de ces statues de la Vierge Marie, Mère de Jésus-Christ – que les chrétiens considèrent comme le Fils de Dieu et le Sauveur – vous attaquez la foi des chrétiens et l’Eglise, mais vous sapez aussi les racines culturelles, religieuses et identitaires de votre pays. (...)  enfin, vous participez à ce travail de sape, insidieux, qui donne raison aux musulmans. Il seront confortés dans leur opinion que la religion chrétienne est une religion de faibles (puisque personne ne vous fera payer ce blasphème) et qu’ils ont raison d’imposer par la force et l’intimidation la loi islamique… " sur le site de l'observatoire de la christianophobie

      Mème le très catholique" Service National de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle (SNPLS) de la Conférence des évêques de France  " n'avait rien trouvé de particulièrement blasphématoire à la présentation" d'objets décontextualisés" et répondait ainsi à une brebis blessée :

    "(...) Il y a sans doute un conflit générationnelle entre une proposition d’une jeune artiste et la perception d’une personne plus âgée.

    Cependant, rien n’interdit à Mademoiselle Chamaillard de récupérer ces statuettes de vierges issues pour la plupart des XIXe et XXe siècles, destinées souvent à finir en brocante ou pire à la poubelle et de leur donner une seconde vie « artistique ». Il n’y a pas à mon sens de caractère blasphématoire, et de plus l’objet est décontextualisé.

    Dans le champ de la réception d’une œuvre d’art contemporain, seul notre regard et nos références personnelles nous servent de guide… " (lettre sur le site de l'observatoire de la christianophobie)

    d'autant plus que  Soazig Chamaillard s'était clairement exprimé sur son travail :

    " Issue d’une société occidentale chrétienne, ma réflexion est influencée par mon environnement. 
    Par le jeu d’associations d’icônes, de transformations physiques, ou de combinaisons improbables, je parle avant tout de la femme, de sa place et de son rôle dans cette société. Ces questionnements m’ont amenés à travailler sur l’image sacrée de la Vierge Marie.
    Je travaille à partir de statues abîmées, provenant de brocantes ou de dons, que je restaure et transforme. 
    Je ne cherche pas à choquer ceux qui croient. Je ne cherche qu’à toucher ceux qui voient." (Présentation sur son site)

     *

    le Service National de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle (SNPLS) de la Conférence des évêques de France - See more at: http://www.christianophobie.fr/breves/exposition-blasphematoire-narthex-cautionne#sthash.aU8TEryD.dpuf

     Leon Ferrari (1920 – 2013)

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     "Civilisation occidentale et chrétienne" (1965)

    Cette sculpture de l' Argentin Leon Ferrari, artiste « blasphématoire » selon le pape Bergoglio,  met en scène un Christ crucifié sur le ventre d'un bombardier américain durant la guerre du Vietnam : trois millions de morts et des terres ravagées.

    Militant pacifiste et défenseur des droits de l’homme, Ferrari qui se posait également en anticlérical convaincu  est décédé le 25 juillet 2013, à Buenos Aires. Il était âgé de 92 ans.

    En 2004, eut  lieu une rétrospective de l'œuvre de Leon Ferrari au Centre culturel de la Recoleta (CCR) à Buenos Aires. Cet évènement souleva la colère de la droite, de l'extrême droite et des religieux argentins bien en cours. Bergoglio, alors cardinal de Buenos Aires, s'était même fendu d'une lettre de protestation. En revanche le futur pape resta muet comme une carpe de carême aux propos d'Antonio Baseotto, un de ces coreligionnaires de choc, évêque aux armées, spécialiste en antisémitisme, en fascisme et en art non-blasphématoire. Il parlait ainsi des juifs :

    « Ils se consacrent avec beaucoup d'habilité et très souvent avec très peu de principes moraux aux grandes affaires. Ce sont eux qui déplacent le plus de capital dans le monde. Il sont aveuglés par la possession. Peu importe avec quels moyens ils se sont enrichis. Si la pornographie est une bonne affaire, ils vendent de la pornographie. Si la drogue est une bonne affaire, ils vendent de la drogue. Si pour gagner plus il convient de faire du chantage ils le feront. Et si pour gagner plus ils doivent couler la concurrence par tout les moyens, ils le feront »

     León Ferrari llega a Bogotá

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     *

     La Cène du délit

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     En 2005, pour le motif d' "injure visant un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une religion déterminée, en l'occurrence le catholicisme", une affiche publicitaire  parodiant le tableau  " la Cène" de Léonard de Vinci était interdite par le tribunal de grande instance de Paris à la demande de l'association "Croyances et libertés", relais des évêques de France.

    Par la suite la Cour d’appel avait motivé sa condamnation en estimant qu’il  était " fait gravement injure aux sentiments religieux et à la foi des catholiques " et que cette "représentation outrageante d’un thème sacré détourné par une publicité commerciale " était de nature à provoquer "un trouble manifestement illicite".

    Par chance la Cour de cassation censura une telle entorse judiciaire à nos principes fondamentaux et annula la condamnation.

     Dans sa  version poétique," la Cène" vue par Jacques Prévert 

    Il sont à table
    Ils ne mangent pas
    Ils ne sont pas dans leur assiette
    Et leur assiette se tient toute droite
    Verticalement derrière leur tête.

     

     > "Le délit de blasphème n'existe pas" Ligue des droits de l'Homme - Toulon.

     > "La Cène en libre expression" le blog du Kazz

     *

     Martin Kippenberger

    la grenouille et le bénitier

     Benoît XVI avait dénoncé le caractère blasphématoire d'une sculpture réalisée par l’artiste allemand Martin Kippenberger . La sculpture avait été exposée sans problème à Londres, Venise, New York et Los Angeles, puis en 2004 au musée de Laguna Beach,en Californie, dans le cadre d’une exposition intitulée “100 artistes voient Dieu”.

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      "Autoportrait de l’artiste en état de crise profond”

     Relayant la papauté, Sandro Bondi, ministre de la culture, arbitre du bon goût et des élégances ,jugeait  alors que " non seulement cette œuvre blesse le sentiment religieux de nombreuses personnes qui voient dans la croix le symbole de l’amour de Dieu, mais elle offense aussi le bon sens et la sensibilité de ceux qui ne se reconnaissent pas dans ce symbole". Les amis des grenouilles en ont été tout retournés. Et le ministre "berlusconien" de conclure : "Je serais heureux que les institutions publiques ou financées par le public n’exaltent pas uniquement l’art désacralisé, les provocations inutiles ou le non-sens".

    Il y a ici comme une tentative  de définir  en quelques mots un "art officiel"propre et un "art dégénéré" dont l'Europe a connu de grands pourfendeurs dans l'Allemagne nazie.

       "J'ai compris que comme le Sacré Cœur de Jésus est l'objet sensible offert à nos adorations pour représenter son amour au très saint Sacrement de l'autel, de même la Face adorable de Jésus-Christ est l'objet sensible offert à nos adorations pour réparer les outrages commis par les blasphémateurs envers la Majesté et la Souveraineté de Dieu, dont cette sainte Face est la figure, le miroir et l'expression. Les blasphèmes lancés par les impies contre la Divinité, qu'ils ne peuvent atteindre, retombent comme les crachats des Juifs sur la sainte Face de Notre-Seigneur qui s'est fait victime des pécheurs. "

    Extrait du Manuel de la Confrérie de la Sainte Face, à Tours.

    > Voir la face de Dieu par David F. Llyod  traduit par Gaël Feltracco

  • Philippe Val : liberté chérie

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    " Le journalisme contemporain râle dans l'air rance et fade des bibliothèques ou l'air empesté des coulisses, suçant la chair morte au flanc des cadavres illustres ou mangeant le fard sur la joue des actrices, criant avec les uns : "Vive Platon !" avec les autres : "Vive Siraudin !" les pédants portant dans leurs mains sales le flambeau des nécropoles, les chroniquailleurs écrivant à la lueur d'un quinquet de boui-boui !

    Nous venons dire, nous, que nous aimons le soleil et la vie ! Mais songez donc : c'est presque une révolution !

    Ils ne savent que tourner, comme des mouches, autour de ceux qui ont de l'encre aux doigts ou de la poudre de riz au cou : ils ne savent que faire des articles à propos d'articles, causer du grand siècle ou du petit Chose, commenter, copier, plagier, ou bien sculpter des mots comme des forçats cisèlent des noyaux de cerise, monter dans les maisons, écouter aux portes, recueillir la salive et filtrer le crachat des autres ! "

     

    Jules Vallès
    dans le journal La Rue

    RAPPEL

    En mai 2014, Philippe Val, ex-patron de Charlie-Hebdo et directeur d’une radio du service public français, donnait à voir sa conception du journalisme :

    " Le fait que le prix Pulitzer ait été attribué aux journalistes qui ont révélé l’affaire Snowden est le symbole de la crise de la presse car Snowden est un traître à la démocratie. "

    C'est dans la catégorie " service public " que le prix avait été attribué à l'édition américaine du Guardian et du Washington Post en avril 2014. Le jury honorait ainsi la publication des révélations sur le système de surveillance de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA), rendues possibles grâce aux documents fournis par Edward Snowden.

    > Pour Philippe Val, Snowden est un « traître à la démocratie » Pierre Haski - Rue 89

    > Philippe Val rencontre les amis du CRIF - CRIF

    *

    08/01/2015

    L'avez-vous vu Philippe Val, le "rebelle à but lucratif", invité à courir sur les ondes et à se poser sur les antennes après le massacre à Charlie-Hebdo ? Bien évidemment qu'il était ému d'avoir perdu des amis... Mais pour ce qui est de défendre la liberté d'expression et la liberté de la presse, aujourd'hui comme hier, nous nous passerons de lui.

    val2.jpg

    2008 - En virant le dessinateur Siné de Charlie-Hebdo, pour antisémitisme supposé à l'endroit du mariage du fils Sarkosy  (lire la chronologie de l'affaire sur Télérama), Philippe Val, "héritier d’Albert Londres" et ami de longue date de Carla Bruni, portait un mauvais coup à la "liberté de la presse" dont il se fait toujours le défenseur  perpétuel.

    2009 - Frédéric Pommier, alors titulaire de la revue de presse sur France-Inter fut congédié par Philippe Val dans les deux heures qui suivirent sa prise de fonnction sur la radio de service public. Quel faute avait donc commis le journaliste ? "  le fait d’avoir cité Siné Hebdo dans la revue de presse. Philippe Val, à l’époque directeur (et actionnaire) de Charlie Hebdo, lui en avait vertement et devant témoins fait le reproche."

    Comme on pouvait le lire sur le site de  Là-bas si j'y suis

    " En dénonçant avec courage des figures nauséabondes  comme celle du dessinateur  Siné ou du journaliste Denis Robert, du dessinateur Lefred-Thouron ou du négationniste américain Noam Chomsky, Val a montré qu’il avait pleinement réussi à évoluer avec pragmatisme du côté du manche sans rien perdre de cette impertinence libertaire qui est la marque de fabrique de cet  homme de gauche.

    Puis ce fut autour de Stéphane Guillon, de Didier Porte, de Mezrahi et  de Dahan d'être virés de Frace-Inter. Quatre humoristes en cinq mois...

    Stéphane Guillon : Raison invoquée par Jean-Luc Hees, directeur de la chaîne : «l'humour ne doit pas être confisqué par de petits tyrans» 


    France Inter en burqa par franceinter

    Didier Porte : Il avait reçu un avertissement de sa direction à la suite d'une chronique intitulée " Villepin chie dans le bousin", et dans laquelle il mettait en scène l'ancien Premier ministre insultant le chef de l’État. Pour Didier Porte :  "Ce petit dérapage sur Villepin et Sarkozy reste un prétexte, ça fait dix ans que je fais des chroniques engagées."

    Gérald Dahan

    En octobre 2010, inculte.pngUne semaine après sa dernière chronique face à la garde des Sceaux Michèle Alliot-Marie, l'imitateur Gérald Dahan était viré. En imitant Patrick Timsit il avait épinglé la "République gang des barbares" et sa justice tout en comparant la multi-polyvalente ministre Alliot-Marie à un "bon petit soldat du gouvernement " et en lui épinglant en supplément gratuit la devise " à la botte un jour, à la botte toujours".

    Le cabinet de Michèle Alliot-Marie a précisé  qu'il n'avait fait aucune intervention auprès de la direction de France Inter. C'est tout à son honneur quant on relit  cet extrait de la chronique  :

    " En même temps, ce ne doit pas être facile d'être ministre de la Justice sous Sarkozy : je mets les crocs de boucher pour y pendre Villepin, étouffer l'affaire Woerth pour protéger l'UMP, organiser les arrangements avec Delanoë pour sauver le soldat Chirac. Votre quotidien ce n'est pas la Justice, c'est Le Parrain numéro 4".

    Pour Laurence Bloch, directrice adjointe de France Inter et bras droit de Philippe Val - lui-même sous les ordres de Jean-Luc Hees, l'explication tient en peu de mots :

    " On a cru en Gérald Dahan, on a beaucoup discuté avec lui…Et on a conclu que ce qu’il faisait était très mauvais. Certaines imitations ont été pathétiques, comme celles de Frédéric Mitterrand ou Xavier Bertrand. [...] L’argument politique est le cache-misère de la médiocrité. Certains critiquent le pouvoir, comme le comte de Bouderbala, François Morel, Ben ou Sophia Aram. Mais ces gens-là le font avec style et talent. "

    Lors d'un entretien avec le journal Sud-Ouest, à la question de Vincent Dewitte "Vous attendiez-vous à de telles conséquences après ce sketch  ? ", Gérald Dahan répondait :

    " MAM s'était décomposée sur place et en voyant la tête de Laurence Bloch, qui était présente ce jour-là en régie, je m'attendais à un recadrage ou un avertissement mais absolument pas à une rupture sèche.

    Le fait d'être convoqué 24 heures seulement après ma chronique ne laisse pas beaucoup de place au doute. Pour moi, cela prouve à ceux qui en doutaient encore que les dirigeants de France Inter ont le doigt sur la couture du pantalon et que l'on s'achemine vers une certaine forme d'autoritarisme. Ou tout du moins qu'on est dans un climat de peur des dirigeants politiques dont dépend le service public. Cette peur est tellement palpable que j'ai sincèrement l'impression qu'il y a une collusion entre France Inter et le pouvoir. Ou du moins une autocensure, et c'est peut-être pire."

    > "Gérald Dahan évoque collusion et censure" - Entretien avec Vincent Dewitte - Journal Sud-Ouest.

    Gérald Dahan en "Timsit"
    Franceinter. -


    Sarkozy : actionnaire de France Inter
    Par Stéphane Guillon avant...

     *

    >  Bête, méchant et hebdomadaire. Une histoire de « Charlie Hebdo » (1969-1982) par Mathias Reymond

    >  L’« affaire Siné » Antisémitisme : l’échec d’un chantage par Pierre Rimbert

    > STOP : Tract intersyndical

    > "Du rififi à France Inter : 22, v’là Philippe Val !" par Mathias Reymond -  Acrimed

    > "Pommier, le Val est dans le fruit" par Nicolas Beau - Bakchich

    >  L’obscurantisme beauf . À propos du tête-à-queue idéologique de Charlie Hebdo  par Mona Chollet 20 septembre 2012 - sur le site Les mots sont importants.

     

  • Gwadloup & Breiz

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    Carré manchot & Akiyo Ka

    Lyiannaj, Ti Jan

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  • Aimons la police et les patrons !

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    Action collective

    gisti, travail au noir, sans-papiers, capitalisme, police

     La police, invitée surprise de l’entretien préalable à licenciement d’un salarié sans papiers

     3992716853.pngSi le code du travail prévoit que salariés et employeurs peuvent être assistés lors d’un entretien préalable à licenciement, le même code ne prévoit pas que la police puisse assister l’employeur et mettre un terme à la procédure !

     Saliou B. travaille avec un nom d’emprunt, comme nombre de personnes sans papiers, pour une entreprise de nettoyage dont le siège est situé à Vanves (92). Il travaille à temps partiel environ 2 heures par jour, en CDI.

     Lors de la signature du contrat, Saliou ne présente aucun papier, pas même la photocopie de la pièce d'identité d'emprunt. L'entreprise ne fait pas de vérifications et le contrat est signé en janvier 2014.

     A partir de juin 2014, des retards de paiement de ses heures de travail amènent le salarié à se plaindre auprès de son employeur. Celui-ci devient bizarrement très pointilleux sur l’identité de son salarié. Il bloque le versement de ses salaires mais ne lui demande pas de cesser son activité.

     Après 6 mois durant lesquels Saliou B. a continué de travailler sans être payé, il se décide à réclamer par courrier le paiement de ses salaires et la rectification des bulletins de paie, et informe son employeur qu’il saisira le conseil de prud’hommes si ses droits ne sont pas rétablis.

     L’employeur, pour toute réponse, le convoque à un entretien préalable à licenciement le 17 décembre au matin ! Mais l'employeur ne s'est pas contenté de convoquer son salarié ; il a également prévenu la police, et dix minutes après le début de l'entretien, une voiture de police arrive sur place. C’est l’arrestation du salarié qui met fin à l’entretien. Il est ensuite placé en garde à vue pour usurpation d’identité, puis transféré au centre de rétention de Plaisir (78) d’où il risque d’être expulsé de France à tout moment.

     Les organisations signataires dénoncent l’attitude de la police et rappellent que celle-ci a omis de placer en garde à vue le véritable délinquant : l’employeur, qui lui reste libre. Est-il prévu qu'il fasse l'objet de poursuites ?

     En effet, la dissimulation, même partielle, d’heures de travail constitue un délit, et a pour conséquences un manque à gagner en cotisations perdues pour les organismes sociaux et la protection sociale.

     Par ailleurs, l’article L.8252-2 du code du travail prévoit que le salarié étranger dépourvu de titre de séjour a les mêmes droits au paiement des salaires que les autres salariés. Il a aussi le droit à être entendu lors d’un entretien préalable pouvant aller jusqu’à son licenciement.

     La police a, dans ce cas, permis à l’employeur de continuer à s’exonérer de ses obligations. Son intervention dans cette affaire a de fait empêché la victime de faire valoir ses droits devant la justice prud'homale ou pénale.

     ____

     En empêchant ce salarié de faire valoir ses droits, et en permettant à l’employeur de continuer à contrevenir au code du travail, la police donne un signal symbolique inquiétant : en plus de devoir se cacher, les salariés sans papiers devront-ils renoncer à faire valoir leurs droits ?

     Les employeurs coupables d'abus et exploitation d'une main-d'œuvre par nature vulnérable seront-ils désormais protégés par les forces de police ?

     Dans un État de droit, cette attitude est inacceptable. Nous demandons la libération immédiate de Saliou B. et la saisine des services de l’inspection du travail pour qu’une enquête soit menée, le salarié rétabli dans ses droits et l'employeur poursuivi pour les infractions qu'il a commises.

     Paris, 22 décembre 2014

    Organisations signataires :
    CGT-UD-Paris
    CGT-UD-92
    CNT-Solidarité ouvrière-Nettoyage-Région parisienne
    Gisti
    Sud-Travail-Ile-de-France
    Syndicat de la magistrature (SM)
    Union syndicale Solidaires

     

  • Quels bonnets rouges ?

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    En 1765, sous le règne de louis XIV,  alors que la Bretagne connaît des difficultés économiques importantes, une insurrection paysanne éclate dans la partie occidentale de la province : des paysans bretons se révoltent contre l'imposition de taxes royales et seigneuriales et, plus généralement, contre le poids de la féodalité et des privilèges nobiliaires. Le mouvement, qui menace de s'étendre au reste de la province, entraîne de la part du pouvoir royal une répression impitoyable.

    Manipulant l'Histoire, une bande organisée par le patronat breton ultralibéral se réclame aujourd'hui des "Bonnets rouges" et entend se faire passer pour progressiste - voire révolutionnaire !

    dessin-humour-gros-bonnnets-rouges.jpg

    Les Bonnets Rouges sont une manipulation de l'Histoire.

    Par les historiens Alain Croix (Nantes), André Lespagnol (Rennes), Fañch Roudaut (Brest).

    Tribune parue dans Ouest-France  et le Télégramme du 22 novembre 2013

    3992716853.pngDepuis un mois, on assiste à une manipulation de l’histoire de la Bretagne, à un degré rarement atteint. Historiens, nous pensons qu’on ne peut pas dire et écrire n’importe quoi, et en particulier en matière d’histoire : trop d’exemples tragiques nous l’ont rappelé.

    Qu’est-ce que « les Bonnets rouges » ?

    Nous sommes en 1675, sous le règne de Louis XIV, dans les campagnes de Basse-Bretagne. À un moment où, par ailleurs, de nombreuses villes à l’est de la province, Rennes surtout, connaissent aussi une révolte dite « du Papier timbré ».

    Pourquoi cette révolte des Bonnets rouges ? Alors que la Bretagne connaît, pour la première fois depuis près d’un siècle, de sérieuses difficultés économiques, les charges qui pèsent sur les paysans s’alourdissent : versements aux seigneurs surtout, taxes royales aussi, dont la multiplication donne une impression d’accablement fiscal. Ces taxes, réelles (sur le tabac, par exemple) ou imaginaires (l’instauration de la gabelle sur le sel) sont même ce qui met le feu aux poudres.

    Organisation exceptionnelle

    Les révoltés s’organisent de manière assez remarquable : rédaction de « codes », ancêtres des cahiers de doléances de 1789, élection de députés dotés d’une chemise et d’un bonnet rouge. La mobilisation des troupes pour la guerre de Hollande permet à la révolte de durer quatre mois, chose inouïe dans la France du roi absolu et dans une province réputée pour sa tranquillité.

    Sébastien Le Balp

    Il est facile d’établir des parallèles avec notre époque, et aussi des différences : l’essentiel n’est pas là.La révolte, en effet, vise tous ceux qui, de près ou de loin, peuvent être perçus comme des exploiteurs : seigneurs, agents du fisc, clergé même. Les codes paysans réclament la suppression des corvées (seigneuriales surtout), la diminution des prélèvements sur les récoltes (les seigneurs encore, le clergé aussi), et un juste tarif pour divers services du quotidien : les messes et le vin, les actes devant notaire et le tabac…

    Ils ne s’en prennent jamais, bien au contraire, à un roi supposé ignorer les abus que connaît son royaume. Cette révolte, qui oppose des paysans bretons à leurs exploiteurs bretons, est avant tout sociale : il est symbolique que le révolté le plus connu, Sébastien Le Balp, soit assassiné par un seigneur, le marquis de Montgaillard.

    Légitime colère sociale

    Gommer cette fondamentale dimension sociale est un travestissement de l’histoire. Délibérément, certains au moins des animateurs du collectif Bonnets rouges veulent détourner la très légitime colère des victimes (agriculteurs, éleveurs en particulier, salariés d’une partie de l’industrie agro-alimentaire) contre « Paris », responsable de tous les maux. Alors qu’une part essentielle de responsabilité incombe à certains chefs d’entreprise et à certains syndicalistes agricoles qui n’ont pas voulu voir venir l’effondrement d’un modèle économique devenu dépendant de subventions européennes, ou qui l’ont très bien vu venir sans chercher à faire évoluer manières de produire et types de production. Selon une recette éprouvée, ils tentent de détourner une profonde et légitime colère sociale vers « les autres », tous les autres mais pas eux. Avec la connivence de quelques élus.

    Manipulation de l’histoire

    Nous ne sommes pas les seuls à dénoncer cette escroquerie intellectuelle : syndicats de salariés, désormais unanimes, un syndicat agricole comme la Confédération paysanne, certains  partis politiques, certains journalistes, certaines personnalités. Nous voulons leur apporter notre soutien.

    Manipuler l’histoire, tomber dans le populisme, n’a jamais aidé à résoudre de vrais problèmes. La preuve en est dans les efforts de récupération du mouvement par l’extrême droite, ce qui devrait faire réfléchir.Oui, il y a de quoi lakaat e voned ruz, « mettre son bonnet rouge », c’est-à-dire piquer une colère noire, selon l’expression imagée du breton. Encore faut-il tourner sa colère vers les vrais responsables.

    Alain Croix (Nantes), André Lespagnol (Rennes), Fañch Roudaut (Brest).

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    Quelques rappels

    La dernière grande révolte paysanne en France, celle de Bretagne en 1675, a lieu sous le règne de Louis XIV. Elle démarre dans les villes  avec des protestations anti-fiscales ( d’où son nom de révolte du papier timbré ) : Rennes, Nantes, Saint-Malo, Guingamp, Fougères, Dinan, Morlaix seront concernées.
    Puis, début juin, elle s'étend aux campagnes de Cornouaille, où elle se transforme en une révolte antiseigneuriale, beaucoup plus radicale,  dite des "Bonnets rouges" ou encore "Torreben" ( casse-tête).

    En Bretagne les droits seigneuriaux sont très lourds, le système foncier est précaire et les agents de  l'État ainsi que la noblesse, à travers les États de Bretagne, ont beaucoup d’intérêts en commun et pressurent la  paysannerie.
    Comme les  requêtes adressées au pouvoir restent sans réponse, La révolte se radicalise un peu plus et la réaction du pouvoir est à la mesure du crime des révoltés : plus de six mille soldats avance de Hennebont vers Quimperlé avec à leur tête le Duc de Chaulnes, surnommé " gros cochon" dans la province et  qui commentera son ouvrage de manière imagée et vantarde : “Les arbres commencent à se pencher sur les grands chemins du poids qu'on leur donne”.

    Pour l'historien  Arthur de la Borderie (1827-1901), qui était loin d'être un révolutionnaire   :

    “Ce grand déploiement de puissance publique ne servait, avant tout, qu'à recouvrir les entreprises d'une misérable vengeance personnelle… sur ce point, le doute n'est guère possible…. Le premier mobile du duc de Chaulnes fut le désir de se venger de ses propres injures …. Madame la gouvernante, qui avait eu dans l'injure une large part, en voulut une aussi grande dans le plaisir de la vengeance”.

    Mme de Sévigné, une femme de cour et amie des "de Chaulnes", écrivait le 16 août  1675 :

    " On dit que nos mutins demandent pardon ; je crois qu’on leur pardonnera moyennant quelques pendus. "

    puis Le 24 septembre :

    " Nos pauvres bas Bretons, à ce que je viens d’apprendre, s’attroupent quarante, cinquante par les champs, et dès qu’ils voient les soldats, ils se jettent à genoux et disent mea culpa : c’est le seul mot de français qu’ils sachent… On ne laisse pas de pendre ces pauvres bas Bretons. Ils demandent à boire et du tabac, et qu’on les dépêche."

    Les admirateurs de Mme de Sévigné y voit une marque  de sa pitié, mais à lire ses sentiments et réactions vis-à-vis des bas Bretons et de la Bretagne tout au long de sa prose, il est permis d'en douter. Il faut préciser que, outre son éducation et son attachement à sa classe sociale, Mme de Sévigné savait que ses lettres seraient lues, relues et commentées dans les salons et à la cour, ce qui explique le ton souvent ironique et blessant qui vise à mettre les rieurs de son côté.

    D'autres réactions et commentaires de l'époque sur cette révolte:

    > "Les massacres perpétrés en Bretagne en 1675 par les armées du Roi : un souvenir qui véhicule l'épouvante "- Agence Bretagne Presse

    > La Révolte du papier timbré - Wikipedia

    Bibliographie :

    " Les Bonnets rouges ", collection 10/18 - 1975 :  Arthur Le Moyne de La Borderie, La Révolte du Papier Timbré advenue en Bretagne en 1675Boris Porchnev, Les buts et les revendications des paysans lors de la révolte bretonne de 1675.

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    Bretagne du patronat

    Là-bas si j'y suis

    France-Inter et Là-bas.org

    3992716853.pngOn est Breton ! On est le peuple ! Bonnets rouges et drapeaux bretons ont surgi à la Une, contre l’écotaxe, contre le chômage, contre les charges, contre tous les maux qui assaillent la Bretagne et donc contre Paris et donc contre la France ! À l’origine de ce mouvement, on trouve un collectif de patrons en lutte contre les "contraintes administratives et fiscales" en lien avec l’INSTITUT DE LOCARN, une sorte de DAVOS breton laboratoire de réflexions et centre de formation des élites locales. Réflexion sur l’Europe fédérale, réflexion sur le nationalisme breton... car "le problème de la Bretagne, c’est la France".

    France-inter : Vive la Bretagne libre  ! Première partie

    >  http://www.la-bas.org/

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    > France-inter : Vive la Bretagne libre  ! Deuxième partie

    > http://www.la-bas.org/

     Vivre, décider et travailler en Bretagne ! Les bonnets rouges n’ont pas seulement manifesté contre l’écotaxe, pas seulement contre la crise, mais aussi pour l’identité bretonne. L’élite des grands patrons bretons se retrouvent à l’Institut de Locarn, un think tank régionaliste en lutte contre l’État français et les "jacobinards". En lien étroit avec le monde politique, bien organisé, doté de fonds conséquents, le "lobby breton" avance ses pions méthodiquement. Mais des voix dissidentes se font entendre...

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    Leur régionalisme  : produit d’appel de leur ultralibéralisme

    3992716853.pngLe tout nouveau CCIB (Comité de Convergence des Intérêts Bretons) dénonce le " carcan administratif français "... dans ce comité de brimés figure Alain Glon, deuxième fortune de Bretagne, et qui en est d'ailleurs le co-fondateur avec Jacques Bernard, président de Produit en Bretagne¨.: Et pour cesser de pleurer dans les chaumines, on rappellera avec l'Humanité que le goupe Glon, c’est, dans l’agroalimentaire " un chiffre d’affaires, en 2012, de 1,8 milliard d’euros, 4 163 “collaborateurs” (entendez salariés) et 49 sites industriels en France et à l’international. "  Miam ! Miam !

    Alain Glon est aussi - et surtout - le président de l'Institut de Locarn qui regroupe les principaux des grands industriels de Bretagne qui ont une sainte horreur des contraintes - mais moins des aides publiques et jacobines ( Entre 2003 et 2013, Bruxelles a versé quelque 770 millions d’euros de subventions à la filière avicole.)  Un institut éminemment apolitique, comme on le voit, inauguré en 1994 par Yvon Bourges, gaulliste puis président RPR du Conseil Régional de l'époque, et Otto de Habsbourg, proche de l'Opus déï, et membre de la Trilatérale au pouvoir diffus et opaque et où se croisent et s'entrecroisent les dirigeants des multinationales, les gouvernants des pays riches et les partisans du libéralisme économique.

    - Le projet de l'Institut de Locarn a été exposé par son fondateur, Joseph Le Bihan, en 1993, sous le titre « Genèse de l'Europe unifiée dans le nouveau monde du XXIe siècle » : la France n'a plus d'avenir ; l’État-nation doit disparaître ; il faut liquider l'éducation nationale, les services publics et surtout les services culturels, en finir avec l'héritage de la Révolution française, syndicalisme, laïcité, et autre boulets : « Nous allons réintégrer cette Europe de la civilisation et de la propreté qui existe déjà en Allemagne, en Suisse et dans certains pays nordiques. " Françoise Morvan

    Rien que des hommes de progrès qui veulent en finir avec la République et ses lois contraignantes, surtout celles acquises de haute lutte et qui nous protègent de  leurs dérives. Vous avez-dit Code du travail ? conventions collectives ? salaire minimum ?.... vite mon bonnet!

    Lakaat e voned ruz : C'est nous qui mettons le bonnet rouge !  rouge et noir de de colère !

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    Cochon de bonnet rouge

    3992716853.pngContre la colère de ses manants affamés qui venaient pour le pendre, le Seigneur est sorti de son château en leur disant "Je suis avec vous, notre ennemi c'est le Roi !". Et tous ensemble se mirent à hurler "À bas le Roi ! Vive notre bon Seigneur !". Et tous, le Seigneur en tête, se mirent en marche, arborant des chapeaux ronds, des drapeaux bleus, des sabots noirs ou des bonnets rouges...

    Cette histoire est de partout et de tous les temps. Ainsi, les puissants responsables de L'élevage intensif en Bretagne, soutenus par des subventions publiques depuis des années, réussissent à créer la confusion, en se posant en victimes de la catastrophe économique, humaine et environnementale qu'ils ont engendrée avec l'appui de puissants lobbies industriels et professionnels.

    La lutte est en cours mais quelles sont les alternatives ?  Aujourd'hui, chez un éleveur de porcs puis avec un aviculteur, qui veulent montrer que des évolutions sont possibles. "

    Un reportage d'Anaëlle Verzaux.

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     Le patronat à la manœuvre

    Une Bretagne aux mains des patrons, de l’Église et des notables on n'en veut pas ! Même si c'est au nom et au son du  "Vivre, décider et travailler en Bretagne".

    Cette " Bretagne ni blanche ni rouge " mais toujours parée d'hermines, de duchesse Anne aux petits sabots, de saint Yves défenseur de la charité bien ordonnée, de label Breton et d'agro-industrie, on sait par expérience ce qu'elle sera : libérale, dérégulée intensive et polluée. La surprise ne sera pas très grande : c'est ce qu'elle est déjà en grande partie.

    Quant aux futurs rassemblements de Bretons de souche qui vont  "au-delà des divisions entre professions ou sensibilités politiques", laissons-les dans leur au-delà et méfions-nous comme de la peste et du choléra de cette fameuse et fumeuse Union sacrée, qui n'est jamais que le cache-sexe de la réaction et la porte ouverte à la régression sociale.