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frédéric pommier

  • Philippe Val : liberté chérie

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    " Le journalisme contemporain râle dans l'air rance et fade des bibliothèques ou l'air empesté des coulisses, suçant la chair morte au flanc des cadavres illustres ou mangeant le fard sur la joue des actrices, criant avec les uns : "Vive Platon !" avec les autres : "Vive Siraudin !" les pédants portant dans leurs mains sales le flambeau des nécropoles, les chroniquailleurs écrivant à la lueur d'un quinquet de boui-boui !

    Nous venons dire, nous, que nous aimons le soleil et la vie ! Mais songez donc : c'est presque une révolution !

    Ils ne savent que tourner, comme des mouches, autour de ceux qui ont de l'encre aux doigts ou de la poudre de riz au cou : ils ne savent que faire des articles à propos d'articles, causer du grand siècle ou du petit Chose, commenter, copier, plagier, ou bien sculpter des mots comme des forçats cisèlent des noyaux de cerise, monter dans les maisons, écouter aux portes, recueillir la salive et filtrer le crachat des autres ! "

     

    Jules Vallès
    dans le journal La Rue

    RAPPEL

    En mai 2014, Philippe Val, ex-patron de Charlie-Hebdo et directeur d’une radio du service public français, donnait à voir sa conception du journalisme :

    " Le fait que le prix Pulitzer ait été attribué aux journalistes qui ont révélé l’affaire Snowden est le symbole de la crise de la presse car Snowden est un traître à la démocratie. "

    C'est dans la catégorie " service public " que le prix avait été attribué à l'édition américaine du Guardian et du Washington Post en avril 2014. Le jury honorait ainsi la publication des révélations sur le système de surveillance de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA), rendues possibles grâce aux documents fournis par Edward Snowden.

    > Pour Philippe Val, Snowden est un « traître à la démocratie » Pierre Haski - Rue 89

    > Philippe Val rencontre les amis du CRIF - CRIF

    *

    08/01/2015

    L'avez-vous vu Philippe Val, le "rebelle à but lucratif", invité à courir sur les ondes et à se poser sur les antennes après le massacre à Charlie-Hebdo ? Bien évidemment qu'il était ému d'avoir perdu des amis... Mais pour ce qui est de défendre la liberté d'expression et la liberté de la presse, aujourd'hui comme hier, nous nous passerons de lui.

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    2008 - En virant le dessinateur Siné de Charlie-Hebdo, pour antisémitisme supposé à l'endroit du mariage du fils Sarkosy  (lire la chronologie de l'affaire sur Télérama), Philippe Val, "héritier d’Albert Londres" et ami de longue date de Carla Bruni, portait un mauvais coup à la "liberté de la presse" dont il se fait toujours le défenseur  perpétuel.

    2009 - Frédéric Pommier, alors titulaire de la revue de presse sur France-Inter fut congédié par Philippe Val dans les deux heures qui suivirent sa prise de fonnction sur la radio de service public. Quel faute avait donc commis le journaliste ? "  le fait d’avoir cité Siné Hebdo dans la revue de presse. Philippe Val, à l’époque directeur (et actionnaire) de Charlie Hebdo, lui en avait vertement et devant témoins fait le reproche."

    Comme on pouvait le lire sur le site de  Là-bas si j'y suis

    " En dénonçant avec courage des figures nauséabondes  comme celle du dessinateur  Siné ou du journaliste Denis Robert, du dessinateur Lefred-Thouron ou du négationniste américain Noam Chomsky, Val a montré qu’il avait pleinement réussi à évoluer avec pragmatisme du côté du manche sans rien perdre de cette impertinence libertaire qui est la marque de fabrique de cet  homme de gauche.

    Puis ce fut autour de Stéphane Guillon, de Didier Porte, de Mezrahi et  de Dahan d'être virés de Frace-Inter. Quatre humoristes en cinq mois...

    Stéphane Guillon : Raison invoquée par Jean-Luc Hees, directeur de la chaîne : «l'humour ne doit pas être confisqué par de petits tyrans» 


    France Inter en burqa par franceinter

    Didier Porte : Il avait reçu un avertissement de sa direction à la suite d'une chronique intitulée " Villepin chie dans le bousin", et dans laquelle il mettait en scène l'ancien Premier ministre insultant le chef de l’État. Pour Didier Porte :  "Ce petit dérapage sur Villepin et Sarkozy reste un prétexte, ça fait dix ans que je fais des chroniques engagées."

    Gérald Dahan

    En octobre 2010, inculte.pngUne semaine après sa dernière chronique face à la garde des Sceaux Michèle Alliot-Marie, l'imitateur Gérald Dahan était viré. En imitant Patrick Timsit il avait épinglé la "République gang des barbares" et sa justice tout en comparant la multi-polyvalente ministre Alliot-Marie à un "bon petit soldat du gouvernement " et en lui épinglant en supplément gratuit la devise " à la botte un jour, à la botte toujours".

    Le cabinet de Michèle Alliot-Marie a précisé  qu'il n'avait fait aucune intervention auprès de la direction de France Inter. C'est tout à son honneur quant on relit  cet extrait de la chronique  :

    " En même temps, ce ne doit pas être facile d'être ministre de la Justice sous Sarkozy : je mets les crocs de boucher pour y pendre Villepin, étouffer l'affaire Woerth pour protéger l'UMP, organiser les arrangements avec Delanoë pour sauver le soldat Chirac. Votre quotidien ce n'est pas la Justice, c'est Le Parrain numéro 4".

    Pour Laurence Bloch, directrice adjointe de France Inter et bras droit de Philippe Val - lui-même sous les ordres de Jean-Luc Hees, l'explication tient en peu de mots :

    " On a cru en Gérald Dahan, on a beaucoup discuté avec lui…Et on a conclu que ce qu’il faisait était très mauvais. Certaines imitations ont été pathétiques, comme celles de Frédéric Mitterrand ou Xavier Bertrand. [...] L’argument politique est le cache-misère de la médiocrité. Certains critiquent le pouvoir, comme le comte de Bouderbala, François Morel, Ben ou Sophia Aram. Mais ces gens-là le font avec style et talent. "

    Lors d'un entretien avec le journal Sud-Ouest, à la question de Vincent Dewitte "Vous attendiez-vous à de telles conséquences après ce sketch  ? ", Gérald Dahan répondait :

    " MAM s'était décomposée sur place et en voyant la tête de Laurence Bloch, qui était présente ce jour-là en régie, je m'attendais à un recadrage ou un avertissement mais absolument pas à une rupture sèche.

    Le fait d'être convoqué 24 heures seulement après ma chronique ne laisse pas beaucoup de place au doute. Pour moi, cela prouve à ceux qui en doutaient encore que les dirigeants de France Inter ont le doigt sur la couture du pantalon et que l'on s'achemine vers une certaine forme d'autoritarisme. Ou tout du moins qu'on est dans un climat de peur des dirigeants politiques dont dépend le service public. Cette peur est tellement palpable que j'ai sincèrement l'impression qu'il y a une collusion entre France Inter et le pouvoir. Ou du moins une autocensure, et c'est peut-être pire."

    > "Gérald Dahan évoque collusion et censure" - Entretien avec Vincent Dewitte - Journal Sud-Ouest.

    Gérald Dahan en "Timsit"
    Franceinter. -


    Sarkozy : actionnaire de France Inter
    Par Stéphane Guillon avant...

     *

    >  Bête, méchant et hebdomadaire. Une histoire de « Charlie Hebdo » (1969-1982) par Mathias Reymond

    >  L’« affaire Siné » Antisémitisme : l’échec d’un chantage par Pierre Rimbert

    > STOP : Tract intersyndical

    > "Du rififi à France Inter : 22, v’là Philippe Val !" par Mathias Reymond -  Acrimed

    > "Pommier, le Val est dans le fruit" par Nicolas Beau - Bakchich

    >  L’obscurantisme beauf . À propos du tête-à-queue idéologique de Charlie Hebdo  par Mona Chollet 20 septembre 2012 - sur le site Les mots sont importants.