Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Bretagne

  • Industrialisation de l'agriculture : dérive destructrice pour les paysans

    Pin it!

    Confédération Paysanne
    http://www.confederationpaysanne.fr/actu.php?id=3347

    archive 20/02/2015

    Carte de l'industrialisation de l'agriculture : Une dérive destructrice pour les paysans

    3992716853.pngA la veille de l’ouverture du Salon de l’agriculture, la Confédération paysanne rend publique la carte de l’industrialisation de l’agriculture. Certes non exhaustive, elle met cependant en évidence comment, au-delà du symbole des 1000 vaches, une agriculture destructrice se met en place. La Loi Macron (articles 27 à 30) et les récentes annonces de Manuel Valls démontrent clairement que cette dérive correspond à la volonté du gouvernement.

     

    logo_non_indus.jpg

     

    3992716853.pngIl y a donc une réelle intention de livrer notre métier aux mains d'industriels plus soucieux de leurs parts de marché que de l'emploi, de l'alimentation ou de l'environnement. L'exemple de la pieuvre Sofiprotéol (avec sa nouvelle entité Avril) est particulièrement parlant. Producteur d'aliments, fournisseur de conseils et de débouchés, financeur, la société du Président de la FNSEA* s'accapare la production et la valeur ajoutée au mépris des paysans.

    Mais cette carte n'est que la partie immergée d'un énorme iceberg. Quotidiennement, les paysans sont poussés par la profession agricole, les banques et les politiques vers l'agrandissement, la modernisation à outrance et la déconnexion de leur métier, accentuant leurs difficultés.

    Avec des paysans plus fragiles, qui deviennent les travailleurs à façon de l'agro-alimentaire, et moins soutenus par les pouvoirs publics que les projets industriels, le calcul est vite fait. Sous couvert d'une prétendue compétitivité, le gouvernement fait le choix d'une agriculture de production sans producteurs, à quoi s'ajoute un déni des préoccupations environnementales et climatiques.

    Pourtant, les solutions existent avec l'agriculture paysanne, autonome, relocalisée, respectueuse de ses travailleurs. C'est pour eux, avec le soutien d'une large majorité des citoyens, que la Confédération paysanne poursuit son combat.

    *

    AGIR !

    Nos fermes ne sont pas des usines !

    La ferme-usine des 1000 vaches est devenue un symbole : celui de l'industrialisation de l'agriculture. Un élevage démesuré, voué à alimenter un méthaniseur sur-subventionné, du lait écoulé à prix cassé, et aucun paysan à l'horizon.

    Mais c'est toute l'agriculture que les politiques actuelles poussent à l'industrialisation, et donc à la disparition des paysans.

    Les semences que les industriels reproduisent à notre place niant des millénaires de savoir-faire paysan ; les OGM qui imposent l'usage d'herbicides ; le puçage électronique obligatoire des animaux, adapté seulement aux gros troupeaux ; la règlementation sanitaire qui favorise les aliments industriels au détriment des produits fermiers ; la Politique agricole commune qui exclut les fermes moyennes et diversifiées en continuant d'engraisser les plus nantis…

    En amont (semences, intrants), comme en aval (agro-alimentaire), les industriels se sont installés dans notre métier. Aujourd'hui, c'est à la production qu'ils s'attaquent ! Le modèle des 1000 vaches, même s'il ne récolte que peu de soutiens affichés, est celui vers lequel nous sommes incités à nous tourner. Avec la fin des quotas laitiers en 2015, on pousse les producteurs de lait à l'agrandissement, à la modernisation, à des investissements sans limite qu'une improbable croissance des marchés d'exports serait sensée justifier !

    Mais n'a-t-on donc rien appris du passé ? Ne sait-on plus ce qu'est une crise de surproduction ? Envisage-t-on de produire à la place des paysans des autres pays ? Va-t-on vraiment oublier notre vocation : produire une alimentation de qualité ? Croit-on que les conditions de travail sont meilleures dans une usine ? Peut-on se passer de paysans ?

    La Confédération paysanne dit NON ! Nous faisons le choix de nous battre, de prendre nos responsabilités pour que l'agriculture reste le métier des paysans. Nous le faisons pour notre avenir, mais aussi pour le vôtre ! SOUTENEZ-NOUS !

    Ensemble nous pouvons contribuer à ce changement !

      Cliquez ici pour signer l'appel

    Procès 1000 VACHES du 17 juin 2015,

    Relaxe pour les 9 d’Amiens !

    logo-envie-de-paysans.png

  • Quels bonnets rouges ?

    Pin it!

    En 1765, sous le règne de louis XIV,  alors que la Bretagne connaît des difficultés économiques importantes, une insurrection paysanne éclate dans la partie occidentale de la province : des paysans bretons se révoltent contre l'imposition de taxes royales et seigneuriales et, plus généralement, contre le poids de la féodalité et des privilèges nobiliaires. Le mouvement, qui menace de s'étendre au reste de la province, entraîne de la part du pouvoir royal une répression impitoyable.

    Manipulant l'Histoire, une bande organisée par le patronat breton ultralibéral se réclame aujourd'hui des "Bonnets rouges" et entend se faire passer pour progressiste - voire révolutionnaire !

    dessin-humour-gros-bonnnets-rouges.jpg

    Les Bonnets Rouges sont une manipulation de l'Histoire.

    Par les historiens Alain Croix (Nantes), André Lespagnol (Rennes), Fañch Roudaut (Brest).

    Tribune parue dans Ouest-France  et le Télégramme du 22 novembre 2013

    3992716853.pngDepuis un mois, on assiste à une manipulation de l’histoire de la Bretagne, à un degré rarement atteint. Historiens, nous pensons qu’on ne peut pas dire et écrire n’importe quoi, et en particulier en matière d’histoire : trop d’exemples tragiques nous l’ont rappelé.

    Qu’est-ce que « les Bonnets rouges » ?

    Nous sommes en 1675, sous le règne de Louis XIV, dans les campagnes de Basse-Bretagne. À un moment où, par ailleurs, de nombreuses villes à l’est de la province, Rennes surtout, connaissent aussi une révolte dite « du Papier timbré ».

    Pourquoi cette révolte des Bonnets rouges ? Alors que la Bretagne connaît, pour la première fois depuis près d’un siècle, de sérieuses difficultés économiques, les charges qui pèsent sur les paysans s’alourdissent : versements aux seigneurs surtout, taxes royales aussi, dont la multiplication donne une impression d’accablement fiscal. Ces taxes, réelles (sur le tabac, par exemple) ou imaginaires (l’instauration de la gabelle sur le sel) sont même ce qui met le feu aux poudres.

    Organisation exceptionnelle

    Les révoltés s’organisent de manière assez remarquable : rédaction de « codes », ancêtres des cahiers de doléances de 1789, élection de députés dotés d’une chemise et d’un bonnet rouge. La mobilisation des troupes pour la guerre de Hollande permet à la révolte de durer quatre mois, chose inouïe dans la France du roi absolu et dans une province réputée pour sa tranquillité.

    Sébastien Le Balp

    Il est facile d’établir des parallèles avec notre époque, et aussi des différences : l’essentiel n’est pas là.La révolte, en effet, vise tous ceux qui, de près ou de loin, peuvent être perçus comme des exploiteurs : seigneurs, agents du fisc, clergé même. Les codes paysans réclament la suppression des corvées (seigneuriales surtout), la diminution des prélèvements sur les récoltes (les seigneurs encore, le clergé aussi), et un juste tarif pour divers services du quotidien : les messes et le vin, les actes devant notaire et le tabac…

    Ils ne s’en prennent jamais, bien au contraire, à un roi supposé ignorer les abus que connaît son royaume. Cette révolte, qui oppose des paysans bretons à leurs exploiteurs bretons, est avant tout sociale : il est symbolique que le révolté le plus connu, Sébastien Le Balp, soit assassiné par un seigneur, le marquis de Montgaillard.

    Légitime colère sociale

    Gommer cette fondamentale dimension sociale est un travestissement de l’histoire. Délibérément, certains au moins des animateurs du collectif Bonnets rouges veulent détourner la très légitime colère des victimes (agriculteurs, éleveurs en particulier, salariés d’une partie de l’industrie agro-alimentaire) contre « Paris », responsable de tous les maux. Alors qu’une part essentielle de responsabilité incombe à certains chefs d’entreprise et à certains syndicalistes agricoles qui n’ont pas voulu voir venir l’effondrement d’un modèle économique devenu dépendant de subventions européennes, ou qui l’ont très bien vu venir sans chercher à faire évoluer manières de produire et types de production. Selon une recette éprouvée, ils tentent de détourner une profonde et légitime colère sociale vers « les autres », tous les autres mais pas eux. Avec la connivence de quelques élus.

    Manipulation de l’histoire

    Nous ne sommes pas les seuls à dénoncer cette escroquerie intellectuelle : syndicats de salariés, désormais unanimes, un syndicat agricole comme la Confédération paysanne, certains  partis politiques, certains journalistes, certaines personnalités. Nous voulons leur apporter notre soutien.

    Manipuler l’histoire, tomber dans le populisme, n’a jamais aidé à résoudre de vrais problèmes. La preuve en est dans les efforts de récupération du mouvement par l’extrême droite, ce qui devrait faire réfléchir.Oui, il y a de quoi lakaat e voned ruz, « mettre son bonnet rouge », c’est-à-dire piquer une colère noire, selon l’expression imagée du breton. Encore faut-il tourner sa colère vers les vrais responsables.

    Alain Croix (Nantes), André Lespagnol (Rennes), Fañch Roudaut (Brest).

    etoile

    Quelques rappels

    La dernière grande révolte paysanne en France, celle de Bretagne en 1675, a lieu sous le règne de Louis XIV. Elle démarre dans les villes  avec des protestations anti-fiscales ( d’où son nom de révolte du papier timbré ) : Rennes, Nantes, Saint-Malo, Guingamp, Fougères, Dinan, Morlaix seront concernées.
    Puis, début juin, elle s'étend aux campagnes de Cornouaille, où elle se transforme en une révolte antiseigneuriale, beaucoup plus radicale,  dite des "Bonnets rouges" ou encore "Torreben" ( casse-tête).

    En Bretagne les droits seigneuriaux sont très lourds, le système foncier est précaire et les agents de  l'État ainsi que la noblesse, à travers les États de Bretagne, ont beaucoup d’intérêts en commun et pressurent la  paysannerie.
    Comme les  requêtes adressées au pouvoir restent sans réponse, La révolte se radicalise un peu plus et la réaction du pouvoir est à la mesure du crime des révoltés : plus de six mille soldats avance de Hennebont vers Quimperlé avec à leur tête le Duc de Chaulnes, surnommé " gros cochon" dans la province et  qui commentera son ouvrage de manière imagée et vantarde : “Les arbres commencent à se pencher sur les grands chemins du poids qu'on leur donne”.

    Pour l'historien  Arthur de la Borderie (1827-1901), qui était loin d'être un révolutionnaire   :

    “Ce grand déploiement de puissance publique ne servait, avant tout, qu'à recouvrir les entreprises d'une misérable vengeance personnelle… sur ce point, le doute n'est guère possible…. Le premier mobile du duc de Chaulnes fut le désir de se venger de ses propres injures …. Madame la gouvernante, qui avait eu dans l'injure une large part, en voulut une aussi grande dans le plaisir de la vengeance”.

    Mme de Sévigné, une femme de cour et amie des "de Chaulnes", écrivait le 16 août  1675 :

    " On dit que nos mutins demandent pardon ; je crois qu’on leur pardonnera moyennant quelques pendus. "

    puis Le 24 septembre :

    " Nos pauvres bas Bretons, à ce que je viens d’apprendre, s’attroupent quarante, cinquante par les champs, et dès qu’ils voient les soldats, ils se jettent à genoux et disent mea culpa : c’est le seul mot de français qu’ils sachent… On ne laisse pas de pendre ces pauvres bas Bretons. Ils demandent à boire et du tabac, et qu’on les dépêche."

    Les admirateurs de Mme de Sévigné y voit une marque  de sa pitié, mais à lire ses sentiments et réactions vis-à-vis des bas Bretons et de la Bretagne tout au long de sa prose, il est permis d'en douter. Il faut préciser que, outre son éducation et son attachement à sa classe sociale, Mme de Sévigné savait que ses lettres seraient lues, relues et commentées dans les salons et à la cour, ce qui explique le ton souvent ironique et blessant qui vise à mettre les rieurs de son côté.

    D'autres réactions et commentaires de l'époque sur cette révolte:

    > "Les massacres perpétrés en Bretagne en 1675 par les armées du Roi : un souvenir qui véhicule l'épouvante "- Agence Bretagne Presse

    > La Révolte du papier timbré - Wikipedia

    Bibliographie :

    " Les Bonnets rouges ", collection 10/18 - 1975 :  Arthur Le Moyne de La Borderie, La Révolte du Papier Timbré advenue en Bretagne en 1675Boris Porchnev, Les buts et les revendications des paysans lors de la révolte bretonne de 1675.

    etoile

    Bretagne du patronat

    Là-bas si j'y suis

    France-Inter et Là-bas.org

    3992716853.pngOn est Breton ! On est le peuple ! Bonnets rouges et drapeaux bretons ont surgi à la Une, contre l’écotaxe, contre le chômage, contre les charges, contre tous les maux qui assaillent la Bretagne et donc contre Paris et donc contre la France ! À l’origine de ce mouvement, on trouve un collectif de patrons en lutte contre les "contraintes administratives et fiscales" en lien avec l’INSTITUT DE LOCARN, une sorte de DAVOS breton laboratoire de réflexions et centre de formation des élites locales. Réflexion sur l’Europe fédérale, réflexion sur le nationalisme breton... car "le problème de la Bretagne, c’est la France".

    France-inter : Vive la Bretagne libre  ! Première partie

    >  http://www.la-bas.org/

    1517635_652893844754572_1028058892_n.jpg

    > France-inter : Vive la Bretagne libre  ! Deuxième partie

    > http://www.la-bas.org/

     Vivre, décider et travailler en Bretagne ! Les bonnets rouges n’ont pas seulement manifesté contre l’écotaxe, pas seulement contre la crise, mais aussi pour l’identité bretonne. L’élite des grands patrons bretons se retrouvent à l’Institut de Locarn, un think tank régionaliste en lutte contre l’État français et les "jacobinards". En lien étroit avec le monde politique, bien organisé, doté de fonds conséquents, le "lobby breton" avance ses pions méthodiquement. Mais des voix dissidentes se font entendre...

    etoile

    Leur régionalisme  : produit d’appel de leur ultralibéralisme

    3992716853.pngLe tout nouveau CCIB (Comité de Convergence des Intérêts Bretons) dénonce le " carcan administratif français "... dans ce comité de brimés figure Alain Glon, deuxième fortune de Bretagne, et qui en est d'ailleurs le co-fondateur avec Jacques Bernard, président de Produit en Bretagne¨.: Et pour cesser de pleurer dans les chaumines, on rappellera avec l'Humanité que le goupe Glon, c’est, dans l’agroalimentaire " un chiffre d’affaires, en 2012, de 1,8 milliard d’euros, 4 163 “collaborateurs” (entendez salariés) et 49 sites industriels en France et à l’international. "  Miam ! Miam !

    Alain Glon est aussi - et surtout - le président de l'Institut de Locarn qui regroupe les principaux des grands industriels de Bretagne qui ont une sainte horreur des contraintes - mais moins des aides publiques et jacobines ( Entre 2003 et 2013, Bruxelles a versé quelque 770 millions d’euros de subventions à la filière avicole.)  Un institut éminemment apolitique, comme on le voit, inauguré en 1994 par Yvon Bourges, gaulliste puis président RPR du Conseil Régional de l'époque, et Otto de Habsbourg, proche de l'Opus déï, et membre de la Trilatérale au pouvoir diffus et opaque et où se croisent et s'entrecroisent les dirigeants des multinationales, les gouvernants des pays riches et les partisans du libéralisme économique.

    - Le projet de l'Institut de Locarn a été exposé par son fondateur, Joseph Le Bihan, en 1993, sous le titre « Genèse de l'Europe unifiée dans le nouveau monde du XXIe siècle » : la France n'a plus d'avenir ; l’État-nation doit disparaître ; il faut liquider l'éducation nationale, les services publics et surtout les services culturels, en finir avec l'héritage de la Révolution française, syndicalisme, laïcité, et autre boulets : « Nous allons réintégrer cette Europe de la civilisation et de la propreté qui existe déjà en Allemagne, en Suisse et dans certains pays nordiques. " Françoise Morvan

    Rien que des hommes de progrès qui veulent en finir avec la République et ses lois contraignantes, surtout celles acquises de haute lutte et qui nous protègent de  leurs dérives. Vous avez-dit Code du travail ? conventions collectives ? salaire minimum ?.... vite mon bonnet!

    Lakaat e voned ruz : C'est nous qui mettons le bonnet rouge !  rouge et noir de de colère !

    etoile

    Cochon de bonnet rouge

    3992716853.pngContre la colère de ses manants affamés qui venaient pour le pendre, le Seigneur est sorti de son château en leur disant "Je suis avec vous, notre ennemi c'est le Roi !". Et tous ensemble se mirent à hurler "À bas le Roi ! Vive notre bon Seigneur !". Et tous, le Seigneur en tête, se mirent en marche, arborant des chapeaux ronds, des drapeaux bleus, des sabots noirs ou des bonnets rouges...

    Cette histoire est de partout et de tous les temps. Ainsi, les puissants responsables de L'élevage intensif en Bretagne, soutenus par des subventions publiques depuis des années, réussissent à créer la confusion, en se posant en victimes de la catastrophe économique, humaine et environnementale qu'ils ont engendrée avec l'appui de puissants lobbies industriels et professionnels.

    La lutte est en cours mais quelles sont les alternatives ?  Aujourd'hui, chez un éleveur de porcs puis avec un aviculteur, qui veulent montrer que des évolutions sont possibles. "

    Un reportage d'Anaëlle Verzaux.

    etoile

     Le patronat à la manœuvre

    Une Bretagne aux mains des patrons, de l’Église et des notables on n'en veut pas ! Même si c'est au nom et au son du  "Vivre, décider et travailler en Bretagne".

    Cette " Bretagne ni blanche ni rouge " mais toujours parée d'hermines, de duchesse Anne aux petits sabots, de saint Yves défenseur de la charité bien ordonnée, de label Breton et d'agro-industrie, on sait par expérience ce qu'elle sera : libérale, dérégulée intensive et polluée. La surprise ne sera pas très grande : c'est ce qu'elle est déjà en grande partie.

    Quant aux futurs rassemblements de Bretons de souche qui vont  "au-delà des divisions entre professions ou sensibilités politiques", laissons-les dans leur au-delà et méfions-nous comme de la peste et du choléra de cette fameuse et fumeuse Union sacrée, qui n'est jamais que le cache-sexe de la réaction et la porte ouverte à la régression sociale.

  • La victoire de Saint-Cast

    Pin it!

    En juillet 1755, l'Angleterre, en saisissant  300 vaisseaux de commerce français, entamait un conflit - la guerre de Sept Ans (1756-1763) - où s'engagèrent toutes les puissances européennes.

    Durant cette guerre, les "descentes" anglaises  sur les côtes françaises ne mobilisèrent jamais que des effectifs réduits pour des opérations de courte durée.  Soit ces expéditions anglaises, bien que victorieuses, n'eurent pas de suite - comme dans le cas de la prise de Cherbourg en août 1758 ; soit elles connurent des défaites cuisantes comme à Rochefort en septembre 1757 ou encore à Saint-Cast en 1758.

    La  victoire de Saint-Cast

    bataille de Saint-Cast

    Combat de Saint-Cast gagné sur les Anglais par les Troupes françaises commandées par Monseigneur le duc d'Aiguillon, Gravure de N. Ozanne - Gallica
     

    La  victoire de Saint-Cast  sur des troupes britanniques en cours de rembarquement, le 11 septembre 1758, fut l'occasion pour l'historiographie bretonne d'élaborer un mythe sans rapport avec  l' impact réel de cette bataille sur le cours de la guerre de Sept Ans.

    A ce mythe fut associé un héros en la personne de Rioust de Villes-Audrains qui  n' entrera pourtant dans la légende que vingt ans après la bataille. Il  se chargea lui-même de faire campagne afin que l'on reconnaisse ses mérites  et  qu'on le récompense à sa juste valeur par une lieutenance de cavalerie  et  des lettres de noblesse :  c'est lui, le " bourgeois de Matignon ", qui aurait déclenché l’alarme dans la nuit du 7 au 8 septembre 1758, puis, avec des gentilhommes et des amis, il aurait organisé une troupe de quelques dizaines d'hommes qui permit de contenir " l’ensemble de l’armée britannique, permettant à d’Aiguillon de rassembler ses troupes afin de porter le coup mortel."

    L'acte de bravoure de ce résistant autochtone, authentifié par l'histoire "officielle" bretonne, minorait la contribution des troupes royales " françaises". D'autant plus que le duc d'Aiguillon, représentant du " despotisme royal ", se vit rapidement discrédité.

    *

    Le traité de Paris de 1763 mit fin au premier empire colonial français.  la France ne conservait que quelques établissements aux Indes. En Amérique, elle perdait définitivement la Canada et cédait la Louisiane à l'Espagne, en dédommagement de la Floride.

    Tirant les leçons des " descentes "  de la guerre de Sept Ans, les autorités militaires poursuivront les fortifications du littoral breton principalement dans les zones de la ville-arsenal de Brest  et du port corsaire de Saint-Malo

    " Pourtant, toutes ces fortifications n’ont guère fait la preuve de leur efficacité militaire. Il est vrai cependant que, de Vauban aux dernières années du xviiie siècle – voire à la Seconde Guerre Mondiale –, ces édifices ont aussi d’autres fonctions. Ils sont un exceptionnel moyen de dissuasion et, plus encore, de propagande." (Guillaume Lécuillier, " Quand l’ennemi venait de la mer " .

    *

    > David Hopkin, Yann Lagadec et Stéphane Perréon, « La bataille de Saint-Cast (1758) et sa mémoire : une mythologie bretonne », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest [En ligne], 114-4 |  2007.  URL : http://abpo.revues.org/480

    > Eva Guillorel et Donatien Laurent, « Chanson politique et histoire : le combat de Saint-Cast et les Anglais sur les côtes de Bretagne au xviiie siècle », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest , 114-4 |  2007. URL : http://abpo.revues.org/475

    > Edmond Dziembowski, « La place des descentes sur les côtes françaises dans la politique de William Pitt l’Ancien (1757-1758) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest [En ligne], 114-4 |  2007.  URL : http://abpo.revues.org/470

    > Guillaume Lécuillier, «  Quand l’ennemi venait de la mer », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest , 114-4 |  2007. URL : http://abpo.revues.org/473

    Revue Persée, portail de revues de sciences humaines et sociales.

    > " La guerre de côtes en Bretagne au XVIIIe siècle : Saint-Malo et la région malouine après les descentes anglaises de 1758 " - H. Binet    -  Année   1909 - Volume   25  - Numéro   25-2    pp. 295-321 - Annales de Bretagne

  • Le mauvais Larron de Pleyben

    Pin it!

    mauvais larron, pleyben, calvaire, flickrLe mauvais Larron.

    Calvaire de Pleyben, Finistère

    Le mauvais larron regarde vers le bas. Sur une branche de sa croix en tau figure le diablotin qui attend de lui dérober son âme.

    Edifié en 1555, le calvaire de Pleyben fut déplacé une première fois au XVII° siècle et une seconde fois durant les années 1738 et 1749. A cette époque, on construisit une voûte reposant sur 4 piliers et contrebutée par des contreforts ce qui rend certaines sculptures difficilement visibles.

    The Bad Thief and his little Bad Angel who is waiting to catch the soul. This calvary was built in the sixteenth century then reshaped after.

     *

     Un groupe s'est constitué sur Flickr qui a pour projet  de rassembler les photographies des calvaires bretons - monumentaux ou non, de simples calvaires, ou de croix ouvragées. Il est ouvert aux croyants, agnostiques et athées...dans le respect de chacun.

    Un groupe est également dédié aux églises & chapelles bretonnes

    Si vous êtes intéressé , et que vous possédez déjà un compte sur Flickr, il vous suffit de vous inscrire à ce groupe.

    Si vous souhaitez utiliser certaines de ces photographies, notamment sur un blog ou un site, vérifiez la licence auxquelles elles sont liées : "copyright" ou "creative commons" et, dans ce dernier cas, si l'auteur autorise un  usage commercial, des modifications de l'original  etc...

    Pour vous aider à resituer vos photos de calvaires par une visite virtuelle c'est ICI >

    Des détails concernant les contrats de droit d'auteur  CREATIVE COMMONS >