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  • Torture

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    On apprend que :

    1. la torture pratiquée par la CIA était "inefficace".
    2. l'agence de renseignement a menti .

    La CIA aurait sans doute gagné à dire la vérité en pratiquant une torture efficace.

    IL y a 5 ans...

    "Torture Academy"

    Depuis un demi-siècle, les États-Unis forment des militaires sud-américains, avec un net penchant pour la dictature, au sein de la School of the Americas, une annexe du Pentagone.

    En 2004, les manuels d’interrogatoire utilisés par l’école, et qui donnaient des consignes explicites pour torturer, furent rendus publics par le National Security Archive ( institut de recherche indépendant), après un procès qui s’est tenu selon la loi du Freedom of Information Act, intenté par des médias réputés comme le Baltimore Sun.

    > Les putschistes au Honduras formés à la "Torture Academy", par Doug Ireland - Bakchich info

    L’école de la démocratie américaine

    La School of the Americas (SOA) - le centre de formation militaire le plus important d’Amérique latine - aura  permis aux États-Unis d’entraîner et de former idéologiquement plus de 60 000 militaires dont quelques célébrités : les généraux putschistes argentins Viola, Videla et Galtieri, les dictateurs Pinochet au Chili, Somoza  au  Nicaragua, Manuel Noriega au Panama, Stroessner au Paraguay, Hugo Banzer en Bolivie...

    Pour cause d'image désastreuse, la SOA a changé d’appellation et est devenue le WHISC, The Western Hemisphere Institute For Security Cooperation, mais les pratiques restent inchangées: l'apprentissage des techniques d'interrogatoire (torture etc.),  de chantage et d'exécutions des opposants au bon ordre établi sont toujours au programme : " In democracy we trust !"

    > "SOA, ou l’école du terrorisme à l’américaine", par George Monbiot,  journaliste pour le quotidien The Guardian. ReOpenews

    8/O7/2009

  • Opéra comique & cygne noir

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    L'Opéra comique

    1088862425.JPGLe 25 mai 1887, Vers 9 heures, un incendie se déclarait à l'Opéra-Comique lors d'une représentation. La salle était comble. Bilan : 115 victimes, brûlées vives ou asphyxiées. Le  directeur du théâtre, Léon Carvalho, jugé responsable, sera condamné puis acquitté en appel. Suite à cette catastrophe l’éclairage à l’électricité deviendra obligatoire dans tous les théâtres et cafés-concerts.

    Le 24 juin 1887, La Ville de Paris décidait par arrêté municipal d’élever un monument funéraire aux victimes non identifiées de l’incendie.

    Après le première incendie de 1838, la salle avait été construite au même emplacement, sans tenir compte des dégagements nécessaires ni de la nécessité d'agrandir les lieux - en fonction notamment du nombre croissant d'artiste et d'employés.

    La catastrophe annoncée

    Dès 1882, le colonel des pompiers de Paris  envoyait un rapport au préfet de police faisant état des risques encourus :

    "L'exiguïté de la scène, dont la capacité est encore diminuée par les nombreux décors que la nature des spectacles et l'absence à proximité immédiate d'une resserre contraignent les directeurs d'y garder, l'impossibilité de se mouvoir rapidement dans les dessous, véritables fouillis de charpentes presque contiguës, le petit nombre et l'étroitesse des portes de dégagement font de cette scène la plus dangereuse peut-être de tout Paris "

    Puis à l'initiative de Léon Carvalho, directeur de l'Opéra-Comique, le  député M. Steenackers interpellait M Berthelot, ministre de l'Instruction publique et des beaux-arts, en lui détaillant les risques encourus en cas d'incendie.

    Le ministre lui répondait statistiques et gros sous :

    "Je répète que cette situation est tout à fait dangereuse, et il est positif que, si le feu se déclarait dans l'Opéra-Comique - et cette éventualité est malheureusement presque certaine dans un temps donné...
    (Exclamations en sens divers.)

    Permettez, il n'est aucun théâtre qui n'ait brûlé, et même plusieurs fois dans l'espace d'un siècle. C'est un fait statistique; par conséquent, nous pouvons considérer comme probable que l'opéra-Comique brûlera...
    ( on rit.)
    J
    'espère toutefois que ce sera le plus tard possible. dans la situation actuelle, si l'incendie se déclarait pendant le cours d'une représentation, ce serait une catastrophe. Il est certain, comme on le faisait observer tout à l'heure, qu'on serait exposé à voir périr plusieurs centaines de personnes. C'est là une responsabilité très grave, une éventualité qui mérite au plus haut degré d'attirer l'attention du gouvernement et du Parlement."

    Suit une série de travaux à réaliser, puis le ministre  conclut :

    " La seule chose que je puisse faire, c'est de soumettre la question à mon collègue des finances.
    (on rit.)
    Si M. le ministre des finances juge qu'il puisse accepter ces propositions, nous rédigerons en commun ce projet de loi et  nous le soumettrons à la commission du budget.
    Voilà Messieurs l'état de la question ; voilà ce que je me propose de faire
    (très bien ! très bien !)"

    L'incident était clos.

     

    > L'Incendie de l'Opéra-Comique - l'Illustre Théatre

    > BM Lyon - L'incendie de l'Opéra-Comique - La Tribune ( format pdf )

    > Le mal du théâtre -  par Edmond Deschaumes - 1888 - Site Gallica

    *

    Pour ce qui est de catastrophes probables - et qui sont arrivées - certaines sont de premier choix comme celle de Three miles island, de Tchernobyl et  de Fukushima.

     " En cas d'exceptionnel ne pas déranger "

    > 16.03.2011 - Les Matins - Marc Voinchet  - L'Invité du jour Patrick Lagadec et Sylvie O'Dy - durée 15 minutes.

    Patrick Lagadec, Directeur de recherche au sein du laboratoire d'économétrie de l'Ecole Polytechnique, spécialiste du risque technologique majeur; Sylvie O'Dy, Ancienne rédactrice en chef à l'Express spécialiste des questions environnementales et technologiques  et qui couvrit la catastrophe de Three miles island et de Tchernobyl.

    Les matins- Crise économique au japon par franceculture

    Fukushima est-elle vraiment un cygne noir ?

    16.03.2011 - Les Idées claires- par Julie Clarini - Fukushima, le cygne noir  - ( à écouter et/ou lire)

    "Fukushima est-elle vraiment un cygne noir ? Non pas un signe à la façon main de Dieu, non un cygne palmipède ? Comment Fukushima serait-elle un cygne noir ? Vous allez voir...  L'enchainement des catastrophes qui a mené à l'accident nucléaire de Fukushima était hautement improbable, mais pas impossible. Un sismologue déjà, au Japon, dit qu'il l'avait prévu, qu'il avait mis en garde ses supérieurs. Et comme avec le 11 septembre ou la crise financière, même si personne ou presque n'avait vu venir les événements, on ne va pas tarder à reconnaître qu'ils étaient prévisibles." ( lire la suite )

     

  • Les donneurs d'ordre : renards et poules

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    renard-poule.jpgCeux qui traitent le plus mal leurs fournisseurs et leurs sous-traitants se trouvent dans trois secteurs qui connaissent traditionnellement les pires pratiques : l’automobile, le luxe et la grande distribution - avec une mention spéciale, décernée par le médiateur national des relations interentreprises, Jean-Claude Volot, au distributeur Leclerc qui collectionne les plaintes : " chez Leclerc, l’hypocrisie est absolue. Cette entreprise me désespère à cause de son mensonge permanent, de ce discours sur le combat contre l’inflation." 

    Quant aux retards de paiement de la part des grands groupes, ils fragilisent encore plus les PME  déjà confrontées à la crise.

    Des grandes entreprises, au mépris des lois, mettent ainsi leurs fournisseurs en situation de grande fragilité. En 2012, le magasine Challenges dressait la liste des  abus les plus répandus dans un dossier intitulé : "Ces PME qu'on assassine".

    Comme un parfum de  de renard et de poulailler :

    1. Non-respect des délais de paiement qui concerne  90 % des entreprises; Plus de 90 % des entreprises, tous secteurs confondus, subissent des retards de règlement de leurs clients, au-delà du délai légal. Les raisons et les motifs sont divers : délocalisation des services achat à l’étranger, retard volontaire de facturation. Ainsi, les PME font office de « banquiers » vis-à-vis de leurs donneurs d’ordre.

    2. rupture brutale de contrat : le client instaure de nouveaux critères dans sa politique d’achat, comme la rationalisation du panel fournisseurs, ce qui modifie brutalement le rapport commercial avec son partenaire sans tenir compte de l’historique de cette relation, ni du taux de dépendance du sous-traitant.

    3. Détournement de propriété intellectuelle : le sous-traitant est empêché de déposer un brevet,
      et doit céder toute sa création de manière exclusive et gratuite à son client. Cela se pratique
      parfois au stade de l’appel d’offres, donc en amont du contrat, sans accord de confidentialité
      entre les parties.

    4. Conditions contractuelles imposées : des contrats notoirement déséquilibrés entre les droits et les obligations des deux parties sont établis aux dépens du fournisseur évidemment, avec des responsabilités pesant uniquement sur ce dernier.

    5. Modifications unilatérales du contrat : une partie, la plus forte bien sûr, modifie les règles comme le volume des commandes ou les prix d’achat pendant l’exécution du contrat.

    6. Contrat à prix ferme sans prise en compte des fluctuations des prix des matières premières : il n’existe pas toujours de clause de révision dans le contrat de vente, et quand les cours des matières premières flambent, avec des hausses de 20 à 30 % en quelques jours, les conséquences peuvent être dramatiques pour le fournisseur.

    7. Pénalités de retard abusives : retards de livraison, de production de documents…Et les pénalités tombent. Elles peuvent représenter jusqu’à 60 % d’un marché, ce qui conduit l’entreprise à travailler à perte. La loi, pourtant, sanctionne cette pratique.

    8. Activités non rémunérées: frais de R&D, de conception de logiciels, d’études, de moules et d’outillage à la charge du sous-traitant, qui est censé pouvoir amortir ces investissements sur la commande promise. Or, parfois, les volumes ne le permettent pas. Ou, pis, aucune commande n’est passée ;

    9. Absence ou manque de visibilité sur les commandes : dans l’industrie notamment, la pratique des commandes ouvertes est courante. Celles-ci arrivent au fur et à mesure d’un plan prévisionnel glissant, parfois avec des exigences de délais inférieurs à un mois. Des annulations non indemnisées ou un non-respect des prévisions sont aussi fréquents.

    10. Auto-facturation par le client : Comme la loi l’y autorise, c’est le client qui facture. Puisqu’il a la maîtrise du moment de l’émission, il peut être conduit à retarder sa facture, parfois de quelques jours seulement, mais cela peut créer des trous de trésorerie importants chez son fournisseur. ( Challenges)

    > Dossier special Challenges : Ces PME qu'on assassine" Le premier classement des grands donneurs d’ordre basé sur leurs pratiques.

  • Amazon & le Turc mécanique

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    " Plusieurs centaines de salariés allemands du groupe de commerce en ligne américain Amazon étaient en grève lundi 8 décembre, nouveau chapitre d'un conflit social qui dure depuis le printemps 2013. Quelque 500 salariés du centre de logistique de Bad Hersfeld ont cessé le travail, a indiqué dans un communiqué le syndicat des services Verdi, à l'origine du mouvement. " Le Monde

    Tâches répétitives et morcelées, travail précaire et décentralisé, flexibilité, autonomie et individualisation : ce sont les "nouvelles" formes de travail de la "nouvelle économie". C'est le modèle d'Amazon, baptisé The Mechanical Turk, qui consiste à mettre en relation sur une plateforme des entrepreneurs et des travailleurs qui accompliront de micro-tâches pour des rémunérations dérisoires :

    " Le Turc mécanique, c’est une référence à un très célèbre canular de la fin du 18ème siècle. Il s’agissait d’un automate, qui avait l’apparence d’un Turc, capable de jouer aux échecs et de résoudre quelques problèmes compliquées. Sauf que c’était une supercherie : à l’intérieur de l’installation, se trouvait un être humain qui manipulait le mannequin. Et ce Turc mécanique a fasciné les Européens du 18ème siècle, même après que la supercherie a été dévoilée. Si Amazon se réfère à ce célèbre canular, ajoutant sur son site un sous-titre assez ironique - « artificial artificial intelligence », « artificielle intelligence artificielle » -, c’est parce que son service est une sorte de supercherie contemporaine, supercherie démasquée depuis longtemps. Vous croyez que les entreprises qui vous vendent des transcriptions de réunion minute ont recours à des logiciels super perfectionnés ? Eh bien non, elles ont recours au Turc mécanique d’Amazon, à des petites mains éparpillées dans monde entier qui pour presque rien transcrivent en quelques minutes des petits morceaux de la réunion, des morceaux qui sont découpés par des algorithmes, distribués par des algorithmes, puis ré-assemblés ensuite par des algorithmes. " 

    > Le Turc mécanique,  par Xavier de la Porte.  Émission Ce qui nous arrive sur la toile

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  • La victoire de Saint-Cast

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    En juillet 1755, l'Angleterre, en saisissant  300 vaisseaux de commerce français, entamait un conflit - la guerre de Sept Ans (1756-1763) - où s'engagèrent toutes les puissances européennes.

    Durant cette guerre, les "descentes" anglaises  sur les côtes françaises ne mobilisèrent jamais que des effectifs réduits pour des opérations de courte durée.  Soit ces expéditions anglaises, bien que victorieuses, n'eurent pas de suite - comme dans le cas de la prise de Cherbourg en août 1758 ; soit elles connurent des défaites cuisantes comme à Rochefort en septembre 1757 ou encore à Saint-Cast en 1758.

    La  victoire de Saint-Cast

    bataille de Saint-Cast

    Combat de Saint-Cast gagné sur les Anglais par les Troupes françaises commandées par Monseigneur le duc d'Aiguillon, Gravure de N. Ozanne - Gallica
     

    La  victoire de Saint-Cast  sur des troupes britanniques en cours de rembarquement, le 11 septembre 1758, fut l'occasion pour l'historiographie bretonne d'élaborer un mythe sans rapport avec  l' impact réel de cette bataille sur le cours de la guerre de Sept Ans.

    A ce mythe fut associé un héros en la personne de Rioust de Villes-Audrains qui  n' entrera pourtant dans la légende que vingt ans après la bataille. Il  se chargea lui-même de faire campagne afin que l'on reconnaisse ses mérites  et  qu'on le récompense à sa juste valeur par une lieutenance de cavalerie  et  des lettres de noblesse :  c'est lui, le " bourgeois de Matignon ", qui aurait déclenché l’alarme dans la nuit du 7 au 8 septembre 1758, puis, avec des gentilhommes et des amis, il aurait organisé une troupe de quelques dizaines d'hommes qui permit de contenir " l’ensemble de l’armée britannique, permettant à d’Aiguillon de rassembler ses troupes afin de porter le coup mortel."

    L'acte de bravoure de ce résistant autochtone, authentifié par l'histoire "officielle" bretonne, minorait la contribution des troupes royales " françaises". D'autant plus que le duc d'Aiguillon, représentant du " despotisme royal ", se vit rapidement discrédité.

    *

    Le traité de Paris de 1763 mit fin au premier empire colonial français.  la France ne conservait que quelques établissements aux Indes. En Amérique, elle perdait définitivement la Canada et cédait la Louisiane à l'Espagne, en dédommagement de la Floride.

    Tirant les leçons des " descentes "  de la guerre de Sept Ans, les autorités militaires poursuivront les fortifications du littoral breton principalement dans les zones de la ville-arsenal de Brest  et du port corsaire de Saint-Malo

    " Pourtant, toutes ces fortifications n’ont guère fait la preuve de leur efficacité militaire. Il est vrai cependant que, de Vauban aux dernières années du xviiie siècle – voire à la Seconde Guerre Mondiale –, ces édifices ont aussi d’autres fonctions. Ils sont un exceptionnel moyen de dissuasion et, plus encore, de propagande." (Guillaume Lécuillier, " Quand l’ennemi venait de la mer " .

    *

    > David Hopkin, Yann Lagadec et Stéphane Perréon, « La bataille de Saint-Cast (1758) et sa mémoire : une mythologie bretonne », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest [En ligne], 114-4 |  2007.  URL : http://abpo.revues.org/480

    > Eva Guillorel et Donatien Laurent, « Chanson politique et histoire : le combat de Saint-Cast et les Anglais sur les côtes de Bretagne au xviiie siècle », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest , 114-4 |  2007. URL : http://abpo.revues.org/475

    > Edmond Dziembowski, « La place des descentes sur les côtes françaises dans la politique de William Pitt l’Ancien (1757-1758) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest [En ligne], 114-4 |  2007.  URL : http://abpo.revues.org/470

    > Guillaume Lécuillier, «  Quand l’ennemi venait de la mer », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest , 114-4 |  2007. URL : http://abpo.revues.org/473

    Revue Persée, portail de revues de sciences humaines et sociales.

    > " La guerre de côtes en Bretagne au XVIIIe siècle : Saint-Malo et la région malouine après les descentes anglaises de 1758 " - H. Binet    -  Année   1909 - Volume   25  - Numéro   25-2    pp. 295-321 - Annales de Bretagne