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L’intérêt public livré aux intérêts privés ? Les PPP l’ont fait. Opaques, bien verrouillés, soumis aux pures logiques financières, les partenariats public-privé (PPP) confient le financement, la réalisation et le fonctionnement d’équipements publics (stades, hôpitaux, écoles…) à des multinationales. Créée il y a plus de vingt ans en Grande-Bretagne, la formule y a prospéré avec pertes et fracas. Depuis 2004, ultralibéraux et technocrates l’ont importé en France, au grand bénéfice d’une oligarchie restreinte dominée par Vinci, Bouygues et Eiffage.
Malgré les fiascos avérés, les PPP profitent de la crise et des désengagements de l’État et des collectivités territoriales, au préjudice des contribuables, qui règlent une note considérablement plus salée. Analyse d’un désastre.
Le 25 mai 1887, Vers 9 heures, un incendie se déclarait à l'Opéra-Comique lors d'une représentation. La salle était comble. Bilan : 115 victimes, brûlées vives ou asphyxiées. Le directeur du théâtre, Léon Carvalho, jugé responsable, sera condamné puis acquitté en appel. Suite à cette catastrophe l’éclairage à l’électricité deviendra obligatoire dans tous les théâtres et cafés-concerts.
Après le première incendie de 1838, la salle avait été construite au même emplacement, sans tenir compte des dégagements nécessaires ni de la nécessité d'agrandir les lieux - en fonction notamment du nombre croissant d'artiste et d'employés.
La catastrophe annoncée
Dès 1882, le colonel des pompiers de Paris envoyait un rapport au préfet de police faisant état des risques encourus :
"L'exiguïté de la scène, dont la capacité est encore diminuée par les nombreux décors que la nature des spectacles et l'absence à proximité immédiate d'une resserre contraignent les directeurs d'y garder, l'impossibilité de se mouvoir rapidement dans les dessous, véritables fouillis de charpentes presque contiguës, le petit nombre et l'étroitesse des portes de dégagement font de cette scène la plus dangereuse peut-être de tout Paris "
Puis à l'initiative de Léon Carvalho, directeur de l'Opéra-Comique, le député M. Steenackers interpellait M Berthelot, ministre de l'Instruction publique et des beaux-arts, en lui détaillant les risques encourus en cas d'incendie.
"Je répète que cette situation est tout à fait dangereuse, et il est positif que, si le feu se déclarait dans l'Opéra-Comique - et cette éventualité est malheureusement presque certaine dans un temps donné... (Exclamations en sens divers.) Permettez, il n'est aucun théâtre qui n'ait brûlé, et même plusieurs fois dans l'espace d'un siècle. C'est un fait statistique; par conséquent, nous pouvons considérer comme probable que l'opéra-Comique brûlera... ( on rit.) J'espère toutefois que ce sera le plus tard possible. dans la situation actuelle, si l'incendie se déclarait pendant le cours d'une représentation, ce serait une catastrophe. Il est certain, comme on le faisait observer tout à l'heure, qu'on serait exposé à voir périr plusieurs centaines de personnes. C'est là une responsabilité très grave, une éventualité qui mérite au plus haut degré d'attirer l'attention du gouvernement et du Parlement."
Suit une série de travaux à réaliser, puis le ministre conclut :
" La seule chose que je puisse faire, c'est de soumettre la question à mon collègue des finances. (on rit.) Si M. le ministre des finances juge qu'il puisse accepter ces propositions, nous rédigerons en commun ce projet de loi et nous le soumettrons à la commission du budget. Voilà Messieurs l'état de la question ; voilà ce que je me propose de faire (très bien ! très bien !)"
Pour ce qui est de catastrophes probables - et qui sont arrivées - certaines sont de premier choix comme celle de Three miles island, de Tchernobyl et de Fukushima.
Patrick Lagadec, Directeur de recherche au sein du laboratoire d'économétrie de l'Ecole Polytechnique, spécialiste du risque technologique majeur; Sylvie O'Dy, Ancienne rédactrice en chef à l'Express spécialiste des questions environnementales et technologiques et qui couvrit la catastrophe de Three miles island et de Tchernobyl.
"Fukushima est-elle vraiment un cygne noir ? Non pas un signe à la façon main de Dieu, non un cygne palmipède ? Comment Fukushima serait-elle un cygne noir ? Vous allez voir... L'enchainement des catastrophes qui a mené à l'accident nucléaire de Fukushima était hautement improbable, mais pas impossible. Un sismologue déjà, au Japon, dit qu'il l'avait prévu, qu'il avait mis en garde ses supérieurs. Et comme avec le 11 septembre ou la crise financière, même si personne ou presque n'avait vu venir les événements, on ne va pas tarder à reconnaître qu'ils étaient prévisibles." ( lire la suite )