Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La victoire de Saint-Cast

Pin it!

En juillet 1755, l'Angleterre, en saisissant  300 vaisseaux de commerce français, entamait un conflit - la guerre de Sept Ans (1756-1763) - où s'engagèrent toutes les puissances européennes.

Durant cette guerre, les "descentes" anglaises  sur les côtes françaises ne mobilisèrent jamais que des effectifs réduits pour des opérations de courte durée.  Soit ces expéditions anglaises, bien que victorieuses, n'eurent pas de suite - comme dans le cas de la prise de Cherbourg en août 1758 ; soit elles connurent des défaites cuisantes comme à Rochefort en septembre 1757 ou encore à Saint-Cast en 1758.

La  victoire de Saint-Cast

bataille de Saint-Cast

Combat de Saint-Cast gagné sur les Anglais par les Troupes françaises commandées par Monseigneur le duc d'Aiguillon, Gravure de N. Ozanne - Gallica
 

La  victoire de Saint-Cast  sur des troupes britanniques en cours de rembarquement, le 11 septembre 1758, fut l'occasion pour l'historiographie bretonne d'élaborer un mythe sans rapport avec  l' impact réel de cette bataille sur le cours de la guerre de Sept Ans.

A ce mythe fut associé un héros en la personne de Rioust de Villes-Audrains qui  n' entrera pourtant dans la légende que vingt ans après la bataille. Il  se chargea lui-même de faire campagne afin que l'on reconnaisse ses mérites  et  qu'on le récompense à sa juste valeur par une lieutenance de cavalerie  et  des lettres de noblesse :  c'est lui, le " bourgeois de Matignon ", qui aurait déclenché l’alarme dans la nuit du 7 au 8 septembre 1758, puis, avec des gentilhommes et des amis, il aurait organisé une troupe de quelques dizaines d'hommes qui permit de contenir " l’ensemble de l’armée britannique, permettant à d’Aiguillon de rassembler ses troupes afin de porter le coup mortel."

L'acte de bravoure de ce résistant autochtone, authentifié par l'histoire "officielle" bretonne, minorait la contribution des troupes royales " françaises". D'autant plus que le duc d'Aiguillon, représentant du " despotisme royal ", se vit rapidement discrédité.

*

Le traité de Paris de 1763 mit fin au premier empire colonial français.  la France ne conservait que quelques établissements aux Indes. En Amérique, elle perdait définitivement la Canada et cédait la Louisiane à l'Espagne, en dédommagement de la Floride.

Tirant les leçons des " descentes "  de la guerre de Sept Ans, les autorités militaires poursuivront les fortifications du littoral breton principalement dans les zones de la ville-arsenal de Brest  et du port corsaire de Saint-Malo

" Pourtant, toutes ces fortifications n’ont guère fait la preuve de leur efficacité militaire. Il est vrai cependant que, de Vauban aux dernières années du xviiie siècle – voire à la Seconde Guerre Mondiale –, ces édifices ont aussi d’autres fonctions. Ils sont un exceptionnel moyen de dissuasion et, plus encore, de propagande." (Guillaume Lécuillier, " Quand l’ennemi venait de la mer " .

*

> David Hopkin, Yann Lagadec et Stéphane Perréon, « La bataille de Saint-Cast (1758) et sa mémoire : une mythologie bretonne », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest [En ligne], 114-4 |  2007.  URL : http://abpo.revues.org/480

> Eva Guillorel et Donatien Laurent, « Chanson politique et histoire : le combat de Saint-Cast et les Anglais sur les côtes de Bretagne au xviiie siècle », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest , 114-4 |  2007. URL : http://abpo.revues.org/475

> Edmond Dziembowski, « La place des descentes sur les côtes françaises dans la politique de William Pitt l’Ancien (1757-1758) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest [En ligne], 114-4 |  2007.  URL : http://abpo.revues.org/470

> Guillaume Lécuillier, «  Quand l’ennemi venait de la mer », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest , 114-4 |  2007. URL : http://abpo.revues.org/473

Revue Persée, portail de revues de sciences humaines et sociales.

> " La guerre de côtes en Bretagne au XVIIIe siècle : Saint-Malo et la région malouine après les descentes anglaises de 1758 " - H. Binet    -  Année   1909 - Volume   25  - Numéro   25-2    pp. 295-321 - Annales de Bretagne

Les commentaires sont fermés.