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  • Le temps des bénitiers

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    En ces jours de papôlatrie béate, en ces temps de laïcité raptée, un extrait du discours de Victor Hugo dans la discussion du projet de la loi sur l'enseignement, dite loi Falloux, le 15 janvier 1850.

    Adoptée par 399 voix contre 237, la loi Falloux "réorganise le système éducatif français en donnant un pouvoir de contrôle à l'Église catholique, mais en encadrant aussi la possibilité de subventionner l’école privée."

    "Ce caractère "réactionnaire" de la loi Falloux n'étonne guère quand on se rappelle qu'elle fut largement inspirée, voir préparée, par Thiers, Montalemenbertr et Mgr Dupanloup. Ame de la réaction conservatrice sous la IIe République, Thiers, alors simple représentant de la Seine-Inférieure, s'en remettait à l'Eglise pour reprendre en main un enseignement primaire qu'il ne jugeait pas même nécessaire de généraliser, l'innstruction lui paraissant " un commencement d'aisance" susceptible, à terme, d'engendrer désobéissance et désordre. Quant à Montalemenbert, chef du parti catholique sous la IIe République, il était alors plus catégorique et radical : "Il y a deux armées en présence, l'armée des instituteurs et l'armée des curés. A l'armée démoralisatrice et anarchique des instituteurs, il faut opposer l'armée du clergé." Enfin Mgr Dupanloup s'était fait champion de la liberté de l'enseignement.
    Dans ces conditions, les orientations de la loi Falloux et la véritable épuration qu'elle engendra parmi les " petits instituteurs laïques à la dévorante ambition' selon le mot de Thiers, s'expliquent mieux. Quelque 4 000 d'entre eu furent alors révoqués."

     

    Discours de Victor Hugo 
    projet de la loi sur l'enseignement

    3992716853.png Ah ! nous vous connaissons ! nous connaissons le parti clérical. C'est un vieux parti qui a des états de services. (On rit.) C'est lui qui monte la garde à la porte de l'orthodoxie. (On rit.) C'est lui qui a trouvé pour la vérité ces deux étais merveilleux, l'ignorance et l'erreur. C'est lui qui fait défense à la science et au génie d'aller au-delà du missel et qui veut cloîtrer la pensée dans le dogme. Tous les pas qu'a faits l'intelligence de l'Europe, elle les a faits malgré lui. Son histoire est écrite dans l'histoire du progrès humain, mais elle est écrite au verso. (Sensation.) Il s'est opposé à tout. (On rit.)

    C'est lui qui a fait battre de verges Prinelli pour avoir dit que les étoiles ne tomberaient pas. C'est lui qui a appliqué Campanella sept fois à la question pour avoir affirmé que le nombre des mondes était infini et entrevu le secret de la création. C'est lui qui a persécuté Harvey pour avoir prouvé que le sang circulait. De par Josué, il a enfermé Galilée ; de par saint Paul, il a emprisonné Christophe Colomb. (Sensation.) Découvrir la loi du ciel, c'était une impiété ; trouver un monde, c'était une hérésie. (Très bien ! très bien !) C'est lui qui a anathématisé Pascal au nom de la religion, Montaigne au nom de la morale, Molière au nom de la morale et de la religion. (Très bien ! très bien !) Oh ! oui certes, qui que vous soyez, qui vous appelez le parti catholique et qui êtes le parti clérical, nous vous connaissons. Voilà longtemps déjà que la conscience humaine se révolte contre vous et vous demande : qu'est-ce que vous me, voulez ? Voilà longtemps déjà que vous essayez de mettre un bâillon à l'esprit humain ! (Acclamations à gauche.)

    Et vous voulez être les maîtres de l'enseignement ! Et il n'y a pas un poète, pas un écrivain, pas un philosophe, pas un penseur que vous acceptiez ! Et tout ce qui a été écrit, trouvé, rêvé, déduit, illuminé, imaginé, inventé par les génies, le trésor de la civilisation, l'héritage séculaire des générations, le patrimoine commun des intelligences, vous le rejetez ! Si le cerveau de l'humanité était là devant vos yeux à votre discrétion, ouvert comme la page d'un livre, vous y feriez des ratures (Oui ! oui !) convenez-en ! (Mouvement prolongé.)"

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    Trois saints dans le même bénitier : Charivari du 4 février 1850, l

    les trois éteignoirs,  Montalembert éteignoir, Thiers  et Molé, affublés de queue de rat, dansent la ronde dans un bénitier. Anonyme, le dessin est attribué à Daumier.

    "La caricature ne vise pas seulement la loi sur l’enseignement, en cours de discussion depuis le 14 janvier 1850 et contestée par Victor Hugo avec véhémence le 15, mais aussi la loi Parieu (11 janvier 1850) qui vient de faire passer les instituteurs sous le contrôle des préfets pour six mois. La peur du socialisme, accusé de détruire l’ordre social et la religion avec la complicité de milliers d’instituteurs, incite le pouvoir à faire surveiller au niveau du département les instituteurs suspects d’idées subversives pour les révoquer plus rapidement. C’est à eux qu’est destiné avec un humour grinçant le « De profundis », psaume de deuil des chrétiens, car les préfets exerceront cette répression avec des pouvoirs discrétionnaires."  Luce-Marie Albigès

    *

    > La liberté de l'enseignement et la loi Falloux - Luce-Marie ALBIGÈS - Histoire par l'image

    > discours de Victor Hugo dans la discussion du projet de la loi sur l'enseignement, le 15 janvier 1850.

    > L'école de Jules Ferry 1880-1905, par Xavier Darcos

    > "La séance est ouverte" : 1850, la loi Falloux, l’instruction publique, l'Eglise et la République - La marche de l'Histoire- Jean Lefebvre.

     

     

  • Le suffrage universel, « Voix de Dieu »

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    C’est au nom de la République qu’Adolphe Thiers, chef de la bourgeoisie, fit massacrer 25 000 communards par l'armée versaillaise. 

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    Thiers symbolisait " Cette incarnation monstrueuse de l’égoïsme, de l’hypocrisie et de la férocité, que l’imbécile vulgaire accepte sous le nom de parti de l’ordre, et qui derrière cette raison sociale abrite effrontément ses tripots, ses coupe-gorge et ses lupanars. " André Léo

    Face au projet de la Commune, Thiers devint "le plus petit dénominateur commun des "centres" bourgeois, conservateurs et royalistes modérés comme ancien chef du gouvernement sous le roi Louis-Philippe, ancien républicain du "parti de l’ordre" durant la Seconde république, ancien soutien de Louis Napoléon Bonaparte en 1851.". Jacques Serieys 

    Et c'est sur les décombres de la Commune qui revendiquait une « république universelle » que naîtra la IIIème République.

    Dès lors s'établit le monopole politique d'une " bourgeoisie aussi égoïste et moins décorative que l'ancienne noblesse et de la corruption croissante d'une société asservie au capitalisme". Frédéric de Pressensé 

    La situation n'a pas changé: les maîtres sont les mêmes, leurs serviteurs aussi. 

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    Gustave Lefrançais, anarchiste révolutionnaire et figure de la Commune de Paris, fut très critique envers le régime républicain et ceux qui le servaient. Dans son ouvrage De l'attitude à prendre par le prolétariat français en présence des partis politiques il revient notamment sur la fiction du suffrage universel tel qu'il existe sous une république bourgeoise.

    " Pour les républicains il ne s'agit pas de détruire le pouvoir mais d'en rectifier et d'en élargir les assises afin de le consolider et de le rendre inébranlable.

    Contestant aux monarchies anciennes les droits qu'elles prétendent tirer d'une puissance extra-humaine, et conférant à la masse gouvernée le droit de se dire seule à son tour le représentant de cette même puissance, ils ont transféré à cette masse — devenue la « Voix de Dieu » selon leur maxime favorite — les qualités complaisamment prêtées à l'autorité dite providentielle, persuadés qu'ils sont que la volonté populaire, par voie de majorité, est déterminante de tout droit et de toute raison.

    Conséquence forcée : le suffrage universel devient une religion. Chaque élu est investi d'un sacerdoce lui donnant le droit de réclamer pour ses décisions le même respect et la même obéissance que celle antérieurement attachée aux décisions du pape et du roi.

    Là est au fond toute l'économie du système républicain.

    *

    > Gustave Lefrançais  : De l'attitude à prendre par le prolétariat français en présence des partis politiques. Gallica-BNF  http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5440096z

    >  Émile Carme :  La République est une idole. Revue Ballast
    http://www.revue-ballast.fr/la-republique/

    >  Philippe Marlière : La République est un consensus mou.  Revue Ballast 
    http://www.revue-ballast.fr/philippe-marliere-la-republique/

  • Le retour de Woerth

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    a-ERIC-WOERTH-640x468.jpgLe Canard enchaîné du 23 mars, dans son article intitulé Woerth rattrapé par les impôts de Tapie, nous apprend que le procureur de la République de Paris vient d’ouvrir une information judiciaire visant l’ancien ministre de Sarkozy - alias « Paul Bismuth » -

    Woerth est accusé d’avoir divisé par 10 l’impôt à régler par Tapie sur son arbitrage de 400 millions dans l’affaire Adidas : Tapie se serait acquitté de 11 millions sur les 115 que préconisait alors l’administration fiscale.

    Gilles Jouanet, procureur général de la Cour des comptes, comme il l’a signifié à Michel Sapin, soupçonne Woerth d’avoir consenti une exonération fiscale en violation des textes légaux et réglementaires. et de préciser que le juge pourrait considérer que certaines des personnes qui sont intervenues sur ce dossier ont cherché à s’affranchir intentionnellement des textes applicables et à soumettre in fine M. Tapie au régime fiscal qu’il souhaitait et qui emportait une exonération frauduleuse de plusieurs dizaines de millions d’euros au titre de l’impôt sur les sociétés.

    > Woerth à nouveau dans la tourmente : France3 et AFP

    http://france3-regions.francetvinfo.fr/picardie/oise/chantilly/eric-woerth-de-nouveau-dans-la-tourmente-958297.html et

  • Parce que nous sommes en deuil…

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    « Pourquoi les musulmans
    ne descendent pas en masse dans la rue pour condamner ? »

    L’auteur de la pièce Djihad, le Belgo-marocain Ismaël Saidi a répondu ce matin à ceux qui demandent pourquoi les musulmans ne descendent pas dans la rue pour condamner les attentats de terroristes. Voici le texte intégral :

    « Pourquoi les musulmans ne descendent pas en masse dans la rue pour condamner ? »
    Parce que nous sommes en train de conduire les taxis qui ramènent gratuitement la population chez elle depuis hier…
    Parce que nous sommes en train de soigner les blessés dans les hôpitaux…
    Parce que nous conduisons les ambulances qui filent comme des étoiles sur nos routes pour essayer de sauver ce qu’il reste de vie en nous…
    Parce que nous sommes à la réception des hôtels qui accueillent les badauds gratuitement depuis hier…
    Parce que nous conduisons les bus, les trams et les métros afin que la vie continue, même blessée…
    Parce que nous sommes toujours à la recherche des criminels sous notre habit de policier, d’enquêteur, de magistrat…
    Parce que nous pleurons nos disparus, aussi…
    Parce que nous ne sommes pas plus épargnés…
    Parce que nous sommes doublement, triplement meurtris…
    Parce qu’une même croyance a engendré le bourreau et la victime…
    Parce que nous sommes groggy, perdus et que nous essayons de comprendre…
    Parce que nous avons passé la nuit sur le pas de notre porte à attendre un être qui ne reviendra plus…
    Parce que nous comptons nos morts…
    Parce que nous sommes en deuil…
    Le reste n’est que silence… »

    Source : http://www.bladi.net/musulmans-condamnations-terrorisme,44777.html

  • Les bobards contre la démocratie

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    Les bobards contre la démocratie

    Petit guide contre les bobards de la loi travail

    https://france.attac.org/IMG/pdf/guide_bobards-travail_web.pdf

    ATTAC FRance

    d014f4d1ee8c5a39357d93bc35f5e8.png?1458633554Difficile de le nier quand Pierre Gattaz organise une pétition pour la soutenir : la loi Travail reprend les principales revendications du Medef et de l’AFEP, l’association des grandes entreprises privées (le club du CAC 40) sur le droit du travail. Elle est conçue pour réduire les droits des salarié·e·s et sécuriser les profits des entreprises.

    Mais nos gouvernants, qui se disent encore de gauche, ont encore besoin de déguiser leur abandon des idéaux « d’égalité, de dignité et de progrès » dont François Hollande se réclamait encore il y a quelques jours face à des journalistes dubitatifs. On assiste donc depuis un mois à un déluge organisé de mensonges grossiers repris en boucle par les éditorialistes et les économistes de cour.

    C’est pourquoi Attac publie aujourd’hui un Petit guide contre les bobards de la loi Travail qui déconstruit les huit principaux boniments déversés ces derniers temps dans les médias. Depuis « Ce sont les patrons qui créent les emplois, il faut bien les rassurer » jusqu’à « Pour faire face à la mondialisation, la France doit se réformer » en passant par « La réforme facilitera l’accès des jeunes au CDI », le petit guide fournit une argumentation serrée mais facile d’accès pour répondre aux menteries du pouvoir.

    Un outil précieux pour engager et approfondir le débat avec les citoyen·e·s qui se posent et nous posent des questions sur les enjeux réels de cette réforme. Ce petit guide se veut donc un outil contre le mépris des puissants qui nous prennent pour des imbéciles. Disponible et librement téléchargeable sur le site d’Attac, il est au service de la lutte contre la loi Travail, pour cette insurrection démocratique dont nous avons tant besoin. Rendez-vous les 24 et 31 mars et après !

    >>> En ligne : Petit guide contre les bobards de la loi travail

    PDF https://france.attac.org/IMG/pdf/guide_bobards-travail_web.pdf

     

  • PPP... Le bonheur est dans le prêt

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    Mise à jour - 13/03/2016

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    arton581-5a643.gif?1455293624Services publics à crédit - Editions Libertalia
    À qui profitent les partenariats public-privé (PPP) ?

    L’intérêt public livré aux intérêts privés ? Les PPP l’ont fait.
    Opaques, bien verrouillés, soumis aux pures logiques financières, les partenariats public-privé (PPP) confient le financement, la réalisation et le fonctionnement d’équipements publics (stades, hôpitaux, écoles…) à des multinationales.
    Créée il y a plus de vingt ans en Grande-Bretagne, la formule y a prospéré avec pertes et fracas. Depuis 2004, ultralibéraux et technocrates l’ont importé en France, au grand bénéfice d’une oligarchie restreinte dominée par Vinci, Bouygues et Eiffage.


    Malgré les fiascos avérés, les PPP profitent de la crise et des désengagements de l’État et des collectivités territoriales, au préjudice des contribuables, qui règlent une note considérablement plus salée. Analyse d’un désastre.

    Nicolas de La Casinière est journaliste. Il anime La Lettre à Lulu. Il a notamment écrit Les Prédateurs du béton. Enquête sur la multinationale Vinci(Libertalia, 2013).

     

    >  Sur le site  Terrain des luttes : "L’intérêt public livré aux intérêts privés en toute opacité Le scandale des Partenariats Public-Privé Extraits

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  • Se débarrasser de l’organisation de l’État islamique : 10 conseils

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    Dix conseils à l’attention des gouvernants pour se débarrasser de l’organisation de l’État islamique : refusons les politiques de peur. Par Jean-Marie Guéhenno, président-directeur général de l’international crisis group. Nicolas Hénin, journaliste, auteur de jihad academy,fayard, 2015.

    "Comment vaincre l’organisation de l’État islamique ? Telle est la question que se posent les gouvernements occidentaux. Avant de se précipiter dans de nouvelles aventures, il faut prendre le temps de réfléchir et de tirer les leçons des échecs passés."

    1. ne pas surestimer la menace
    2. ne pas espérer détruire l’OEI avec des bombes
    3. se méfier de ses amis
    4. ne pas être obsédé par le discours religieux
    5. cesser de croire dans les vertus des régimes autoritaires
    6. ne pas prendre le résultat pour la cause
    7. ne faire reculer l’OEI que là où une alternative est possible
    8. « désescalader » le conflit chiites-sunnites
    9. ne pas laisser pourrir les crises
    10. penser la paix civile avant toute intervention militaire

    Voir les 10 points détaillés :

    > Site Crisisgroup  http://www.crisisgroup.org/fr/regions/moyen-orient-afrique-du-nord/egypte-syrie-liban/syrie/op-eds/guehenno-henin-dix-conseils-a-l-attention-des-gouvernants.aspx

    > Site Orient XXI http:///magazine/dix-conseils-a-l-attention-des-gouvernants-pour-se-debarrasser-de-l,1240