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république

  • Le suffrage universel, « Voix de Dieu »

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    C’est au nom de la République qu’Adolphe Thiers, chef de la bourgeoisie, fit massacrer 25 000 communards par l'armée versaillaise. 

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    Thiers symbolisait " Cette incarnation monstrueuse de l’égoïsme, de l’hypocrisie et de la férocité, que l’imbécile vulgaire accepte sous le nom de parti de l’ordre, et qui derrière cette raison sociale abrite effrontément ses tripots, ses coupe-gorge et ses lupanars. " André Léo

    Face au projet de la Commune, Thiers devint "le plus petit dénominateur commun des "centres" bourgeois, conservateurs et royalistes modérés comme ancien chef du gouvernement sous le roi Louis-Philippe, ancien républicain du "parti de l’ordre" durant la Seconde république, ancien soutien de Louis Napoléon Bonaparte en 1851.". Jacques Serieys 

    Et c'est sur les décombres de la Commune qui revendiquait une « république universelle » que naîtra la IIIème République.

    Dès lors s'établit le monopole politique d'une " bourgeoisie aussi égoïste et moins décorative que l'ancienne noblesse et de la corruption croissante d'une société asservie au capitalisme". Frédéric de Pressensé 

    La situation n'a pas changé: les maîtres sont les mêmes, leurs serviteurs aussi. 

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    Gustave Lefrançais, anarchiste révolutionnaire et figure de la Commune de Paris, fut très critique envers le régime républicain et ceux qui le servaient. Dans son ouvrage De l'attitude à prendre par le prolétariat français en présence des partis politiques il revient notamment sur la fiction du suffrage universel tel qu'il existe sous une république bourgeoise.

    " Pour les républicains il ne s'agit pas de détruire le pouvoir mais d'en rectifier et d'en élargir les assises afin de le consolider et de le rendre inébranlable.

    Contestant aux monarchies anciennes les droits qu'elles prétendent tirer d'une puissance extra-humaine, et conférant à la masse gouvernée le droit de se dire seule à son tour le représentant de cette même puissance, ils ont transféré à cette masse — devenue la « Voix de Dieu » selon leur maxime favorite — les qualités complaisamment prêtées à l'autorité dite providentielle, persuadés qu'ils sont que la volonté populaire, par voie de majorité, est déterminante de tout droit et de toute raison.

    Conséquence forcée : le suffrage universel devient une religion. Chaque élu est investi d'un sacerdoce lui donnant le droit de réclamer pour ses décisions le même respect et la même obéissance que celle antérieurement attachée aux décisions du pape et du roi.

    Là est au fond toute l'économie du système républicain.

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    > Gustave Lefrançais  : De l'attitude à prendre par le prolétariat français en présence des partis politiques. Gallica-BNF  http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5440096z

    >  Émile Carme :  La République est une idole. Revue Ballast
    http://www.revue-ballast.fr/la-republique/

    >  Philippe Marlière : La République est un consensus mou.  Revue Ballast 
    http://www.revue-ballast.fr/philippe-marliere-la-republique/