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Medias - Page 5

  • Vérité, politicaille & chroniquailleurs

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    Le Monde a titré un des ses articles "Effectifs et horaires des policiers, les erreurs de Sarkozy"  où Alexandre Pouchard et Samuel Laurent relèvent quelques perles de l'ex-président de la république, invité du journal de 20 heures de France 2.

    Pujadas, incolore et insipide, enregistre benoîtement l'accumulation des contre-vérités de Sarkozy qui accapare le micro dans un long monologue. Ronde des fameux chiffres qui "parlent d'eux-mêmes" et des phrases creuses qui en font tout autant. Même tics, même quincaillerie.  On sait que l'absence de contradictions sur les ondes et les antennes est garante de démocratie apaisée. Les quelques questions dérangeantes sont vite remisées aux oubliettes car Pujadas sait toujours se "comporter comme  faire-valoir".

    En 2009, un documentaire de la Radio Télévision Suisse- TSR - mettait à nue le rapport autoritaire que Sarkozy entretenait avec les médias... ça n'a guère changé. Sans doute qu'on attend son retour.

    " Un panorama complet, à la fois édifiant et déprimant, des rapports entre Sarkozy et les médias français. Résumé des nombreuses manifestations des relations qu'entretient  Sarkozy avec les journalistes. Alain Genestar, David Pujadas, Daniel Schneidermann et d'autres confrères moins connus témoignent."

     

     

    En son temps, Jules Vallès, écrivain, journaliste et acteur de la Commune de Paris, écrivait déjà dans le journal La Rue:

    glt1.png Le journalisme contemporain râle dans l'air rance et fade des bibliothèques ou l'air empesté des coulisses, suçant la chair morte au flanc des cadavres illustres ou mangeant le fard sur la joue des actrices, criant avec les uns : "Vive Platon !" avec les autres : "Vive Siraudin !" les pédants portant dans leurs mains sales le flambeau des nécropoles, les chroniquailleurs écrivant à la lueur d'un quinquet de boui-boui !

    Nous venons dire, nous, que nous aimons le soleil et la vie ! Mais songez donc : c'est presque une révolution !

    Ils ne savent que tourner, comme des mouches, autour de ceux qui ont de l'encre aux doigts ou de la poudre de riz au cou : ils ne savent que faire des articles à propos d'articles, causer du grand siècle ou du petit Chose, commenter, copier, plagier, ou bien sculpter des mots comme des forçats cisèlent des noyaux de cerise, monter dans les maisons, écouter aux portes, recueillir la salive et filtrer le crachat des autres ! "

     

    Jules Vallès
    dans le journal La Rue

     

    > Vu de Suisse, Sarkozy est un « vampire des médias ». Par Augustin Scalbert  - Rue89
    >
    David Pujadas, sa vie et ses œuvres sur le site Acrimed

     
  • Presse : sélection peu naturelle

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    Syndicat national des journalistes SNJ-CGT - le 19/05/14

    Scandale dans la presse française : Les grands groupes avalent tout !

     glt1.pngLe Fonds Google pour l’innovation numérique de la presse (FINP) vient de rendre public son premier bilan, pour l’année 2013.
    Curieusement, sur 23 projets (seulement) acceptés au cours de l’année passée, cinq se taillent la part du lion : Le Nouvel Observateur a reçu 1 990 000 €, le groupe Express–Roularta suit avec 1 970 000 € ; Le Monde a reçu 1 840 000 €, Le Figaro, 1820 000 € et Ouest-France 1 384 000 €.

    Ces 5 projets totalisent 55 % des 16 384 440 € distribués en 2013 par Google !
    Autrement dit, il ne reste quasiment que les miettes pour les autres titres.

    Pour le SNJ-CGT, ce fonds destiné, prétendument, à aider la presse française est un marché de dupes. D’une part, Google continuera à engranger des profits sur le dos de la presse française et notamment sur celui des journalistes, privés de leurs droits d’auteur ; d’autre part, ce sont les grands groupes qui ramassent la mise, au détriment de ceux qui n’ont pas les moyens de présenter des projets innovants.

    On remarquera que le fonds Google est aussi inégalitaire que les aides à la presse puisque les cinq groupes ci-dessus sont également ceux qui reçoivent le plus d’aides de la part de l’Etat.

    En effet, Le Figaro a reçu 16 179 637 € de l’Etat, suivi par Le Monde, 16 150 256 € , Ouest-France et ses satellites plus de 14 millions d’euros, Le Nouvel Observateur plus de 8 millions et le groupe Express–Roularta plus de 6 millions.

    Ces 5 groupes ont drainé plus 18 % des aides totales de l’Etat.

    Le SNJ-CGT dénonce ces aides sélectives (Etat et Google) qui vont vers les groupes les plus puissants de la presse française, au mépris du pluralisme.

    Le SNJ-CGT demande une révision urgente des aides à la presse et la suppression de l’aide Google qui, rappelons-le, avait vu le jour au palais de l’Elysée en présence du chef de l’Etat qui s’était félicité d’un tel geste de la part du groupe américain.

    Montreuil, le 19/05/14

  • Avec Charlie, l’immigration autrement

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    Sur le site du Gisti

    3992716853.pngDessiner pour combattre. Les vies qui viennent d’être brutalement interrompues dans l’attentat contre Charlie Hebdo le mercredi 7 janvier 2015 étaient portées par ce pari : que l’humour, le rire, la caricature, aident à réfléchir, à voir le monde autrement.

    A voir l’immigration autrement, en particulier : c’est sur ce terrain que les dessinateurs de Charlie et le Gisti se sont rencontrés, à l’occasion d’événements initiés par les Têtes Raides.

    Lors d’un concert de soutien au Gisti en décembre 2001 à Trappes autour du slogan « Liberté de circulation », Charb et Tignous ont réalisé en direct des dessins projetés sur grand écran en fond de scène.

    En février 2004, Charb et Tignous ont à nouveau contribué à la soirée « Liberté de circulation » au Bataclan à Paris en soutien à Act-Up Paris, au Gisti et à la Coordination nationale des sans-papiers.

    Ils étaient encore de la partie la même année lors de concerts militants de l’« Avis de KO social », également initiés par les Têtes raides, qui rassemblaient de très nombreux artistes, associations et syndicat contre les politiques répressives et les atteintes aux droits fondamentaux dans les domaines de l’éducation, du logement, des droits des étranger.e.s, de la justice, du travail, de l’écologie, de la santé.

    Les liens ainsi créés se sont traduits par la publication dans notre revue Plein Droit de nombreux dessins de Tignous et Charb.

    Ce sont encore des dessins de Tignous qui ont été utilisés par le Gisti pour la réalisation du premier site web du Réseau éducation sans frontières, et Charlie continuera par la suite à apporter son soutien à RESF.

    En 2009, Charlie Hebdo s’est mobilisé contre le délit de solidarité et a apporté son soutien au Gisti lorsque le ministre Besson a déclaré que la crédibilité de l’association était « quasiment nulle » : il a relayé dans ses pages notre inventaire des condamnations prononcées pour aide au séjour irrégulier sous le titre « Besson ment ».

    On ne compte plus les dessins de l’équipe de Charlie Hebdo sur les droits bafoués des étrangers. Nous en reproduisons ci-dessous quelques uns, à titre d’hommage et de remerciements.

    Paris, le 8 janvier 2015

    charb_ch542_pd63-97795.jpg

     

    tignous_charter-mineurs-696c3.jpg

    D'autres dessins de Chareb et Tignous sur le site du GISTI

    http://www.gisti.org/spip.php?article4825


  • Le Hamas : terroriste ? Les partis pris iconographiques des sites d’information

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     par Julien Salingue, le 18 décembre 2014 - Acrimed

    cc88x31-54626.png

     Le Tribunal de l’Union Européenne a annulé, le 17 décembre, l’inscription du Hamas sur la liste des organisations terroristes de l’UE. Une décision que nous ne commenterons évidemment pas, mais qui nous intéresse dans la mesure où les grands médias français l’ont rapidement relayée sur leurs sites internet. Des articles en général très factuels, sans appréciation positive ou négative de la décision de la justice européenne, mais dont l’iconographie semble dénoter un certain parti pris...

    Ces captures d’écran, réalisées dans la journée du 17 décembre sur les sites d’un bon nombre de grands médias français, parlent presque d’elles-mêmes :

    - Le Monde :

    - Libération :

    - Le Parisien :

    - Ouest-France :

    - Le Journal du dimanche :

    - L’OBS :

    - Europe 1 :

    - RFI :

    - BFMTV :

    - TF1/LCI

    Etc.

    Une iconographie, chacun l’avouera, d’une stupéfiante variété, et d’une neutralité totale eu égard à l’objet des différents articles...

    Le Hamas est une organisation politique qui possède certes une branche armée, mais la lutte armée n’est qu’une des facettes des activités du mouvement qui, rappelons-le, est majoritaire au parlement palestinien et a dirigé le gouvernement à Gaza durant sept ans. Le Hamas a des activités multiples, qu’elles soient religieuses, politiques, caritatives, sociales... Comme le rappelle Aude Signoles, enseignante-chercheuse et spécialiste reconnue, dans le monde académique, des organisations et de la société palestiniennes,

    " Comme dans n’importe quel mouvement politique, la branche armée ne représente qu’une minorité au sein du Hamas. La plus forte composante du Hamas est sa branche caritative. Historiquement, cela a toujours été le cas. À Gaza, par exemple, tout le monde connaît les membres du Hamas, ils sont sur le terrain depuis longtemps : ils apportent l’éducation, la santé, une assistance juridique aux familles. En cas de litiges entre familles, ce sont eux qui jouent le rôle de médiateurs. Le Hamas fait énormément de social. Il crée de nombreux clubs de jeunes, organise des actions sportives ou caritatives."

    Il existe dès lors des centaines, des milliers probablement, de photos pouvant illustrer un article sur le Hamas : photos d’Ismail Haniyah, le dirigeant le plus connu du mouvement, de réunions du gouvernement Hamas à Gaza, de manifestations diverses, à Gaza et en Cisjordanie, de centres sociaux, de dispensaires, de drapeaux du Hamas, voire même de drapeaux palestiniens, etc. Et si le Hamas organise des défilés militaires, et met parfois en scène sa branche armée, rien n’oblige les sites et les journaux à choisir des photos prises lors de ces défilés.

    Car de tels choix ne donnent pas seulement une image biaisée de ce qu’est le Hamas, mais ils ne sont, de plus, pas neutres. On admettra en effet que les photos reproduites ci-dessus contribuent largement à inciter les lecteurs à porter un jugement négatif sur le Hamas, qui apparaît avant tout comme un groupe paramilitaire et violent, dont les membres se promèneraient dans les rues avec des cagoules et des armes.

    Critiquer le Hamas ? C’est évidemment le droit de tout un chacun ! Mais la moindre des choses serait alors d’offrir une véritable information et de véritables analyses (absentes de chaque article dont nous avons capturé le titre et la photo d’illustration), et non de se reposer sur des choix iconographiques qui, consciemment ou non, influencent le lecteur en ne lui offrant qu’une vision partielle, voire partiale, de la réalité.

    Julien Salingue