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  • M'PEP: Partout en France, se mobilier contre la barbarie

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    270651_142258225961932_976858221_n.jpg?oh=f9341e9276eb0e60bdbd5854b3d970bd&oe=55357FDF&__gda__=1430207502_cca360ce5b532f9beff535ab57aa7985C’EST LE PEUPLE TOUT ENTIER QUI DOIT SE MOBILISER, PARTOUT EN FRANCE, CONTRE LA BARBARIE

     Communiqué du Mouvement politique d’émancipation populaire (M’PEP).

     Le 9 janvier 2015.

    3992716853.png Le M’PEP continuera, plus que jamais, son combat pour la laïcité, la liberté d’expression et l’indépendance de la presse, contre le néolibéralisme, le libre-échange, l’Union européenne.

     Le peuple de France doit se lever pour combattre sans merci un ennemi qui doit être clairement désigné : le fondamentalisme islamique. Tel est le contenu sur lequel le peuple doit se rassembler. Dans ce combat, la laïcité est une arme décisive. Pourtant, depuis des années, la laïcité a été attaquée, directement ou sournoisement. On parle désormais de « fondamentalisme » ou « d’intégrisme » républicain, on ajoute « ouverte » à la laïcité sous le mauvais prétexte qu’elle serait « fermée ».

    La pensée laïque ne méprise pas les modes de représentation portés par les discours religieux mettant en jeu les forces de l’ « autre monde » (les dieux), mais leur dénie toute légitimité pour définir le lien politique dans la cité, notamment lorsqu’ils contestent les bases scientifiques du savoir.

    La laïcité est un instrument d’émancipation. L’individu peut alors s’extraire de sa détermination sociale : il ne se réduit pas aux caractéristiques hasardeuses et subies de son origine familiale, ethnique, religieuse ou de genre. La laïcité, dans son principe même, est une arme très efficace, qui prémunit notre société contre une dérive majeure confirmée par l’histoire : la tendance à l’invasion de l’autorité publique par le religieux.

    L’idée laïque a toujours permis de lutter contre une mainmise de l’ordre religieux et moral sur la loi qui se traduit inévitablement par une oppression arbitraire sur la liberté de conscience et d’expression, sur les religions minoritaires et sur la condition féminine. La loi de 1905 donne à la laïcité un contenu positif : la garantie de la liberté de conscience.

    L’Etat laïque permet à tous de choisir, ou non, une option spirituelle et religieuse, d’en changer ou d’y renoncer. Les religions ont pris une place exorbitante dans l’espace public, alors que les athées et les agnostiques, bien plus nombreux, sont ignorés.

     D’autre part, la barbarie islamiste a des causes profondes qu’il faut comprendre si on veut y mettre un terme en profondeur. Telle n’est pas la voie dans laquelle semblent s’engager les principaux partis politiques qui appellent aux rassemblements du 11 janvier.
    Ces partis auraient dû appeler le peuple – tout le peuple – à manifester, au-delà des appartenances partisanes et sans exclusion. Il doit être clair, toutefois, que si le peuple doit se rassembler pour combattre son ennemi, le débat politique doit se mener sur la responsabilité des uns et des autres dans la situation présente.

    La mondialisation néolibérale, en cours depuis le tournant des années 70 et 80 est la première cause de la montée du fondamentalisme islamiste. En aggravant les inégalités entre pays et à l’intérieur de chaque pays, les politiques néolibérales menées désormais sur la presque totalité de la planète génèrent pauvreté, misère matérielle et morale, déliquescence des liens sociaux, qui peuvent susciter chez certaines victimes de ces politiques une rage et une soif de donner un sens à leur vie en combattant le système qui leur paraît être à l’origine de leur exclusion.

    Au néolibéralisme, il faut ajouter les actions suicidaires menées par l’OTAN en Afghanistan, en Lybie, en Syrie, en Irak, au Yémen, et celles menées par les gouvernements israéliens contre le peuple palestinien.

    C’est toute la politique menée par l’Occident qui doit être revue de fond en comble. Tous les partis qui appliquent les politiques néolibérales, qui soutiennent l’OTAN et les gouvernements de l’Etat d’Israël ont une part de responsabilité dans la montée du fondamentalisme islamique. Marine Le Pen et le Front national ont également leur part de responsabilité quand ils ne cessent d’encourager les propos et comportements racistes à l’égard des Arabes et des Musulmans, quand l’immigré devient le bouc émissaire.

  • " Que viennent-ils pleurnicher aujourd’hui sur la liberté de la presse...?"

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    En ces temps politiques d'union nationale et de tartufferies diverses.

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    Un article de Jean Ortiz, parut dans le Grand Soir :

    3992716853.pngQu’ont-ils fait pour éradiquer la Bête ?

    Charlie Hebdo. Je ne veux pas partager mon deuil et ma douleur avec eux (Suivi de : Dimanche : la manifestation « historique », « consensuelle » et les tireurs de ficelle)

     Les monstres qui ont commis ce crime inqualifiable au siège de Charlie Hebdo, l’hebdo insoumis, provocateur, antiraciste, humaniste (mais qui fut injuste envers ce site où j’écris* ), sont des hommes formatés par des courants religieux fascisants, par des Etats théocratiques « fondamentalistes », «amis de la France », pour faire taire l’esprit critique, l’humour, l’anticonformisme, la pensée libre, la laïcité, la création sans rivages... Ils n’ont aucune excuse.

    *Il s'agit du site Le Grand soir

     J’ai du mal à concevoir que des hommes aient pu à ce point s’aliéner, s’avilir, se fanatiser, se laisser manipuler, s’animaliser, pour produire une telle barbarie.

    Je suis en deuil. Le crime de ces assassins vise notre République, celle des Lumières, du contrat social, des droits de l’homme, de l’égalité entre eux, de la liberté pleine et entière... Cette « gueuse » que sociaux et néolibéraux n’ont de cesse, depuis plus de trente ans, de dépecer, de démonter, d’affaiblir par l’explosion des inégalités, le communautarisme, l’instrumentalisation du racisme, la concurrence à tout crin, par le rabougrissement de l’Etat, la multiplication des brisures sociales, la ruée contre les services publics et les biens communs, la casse de l’ascenseur social scolaire, jadis intégrateur, la pratique de l’amalgame délétère « Islam = terrorisme » , le « no future » pour des millions de jeunes Français, quelle que soit leur origine.

    Et on voudrait aujourd’hui que je défende, au nom de la douleur, ma République sociale et démocratique bras-dessus bras-dessous avec ses fossoyeurs, avec ceux qui, à force de déifier le marché, de le débrider toujours plus, de tout marchandiser, de dépolitiser, ont laissé le champ libre aux intégrismes de toutes sortes ?

    Oui, je crois à la nécessaire, à l’urgente unité populaire et républicaine, mais avec tous les Républicains sincères, tous ceux qui partagent ces valeur de base, la tolérance, l’ouverture à l’autre, la justice sociale, le débat sans corsets, la liberté sans demi-mesure, et notamment celle des médias ; oui, je crois à l’unité avec tous ceux qui défendent le pluralisme de l’information... pas avec les hypocrites qui pleurent aujourd’hui sur la République menacée et qui n’ont cessé d’attiser les haines raciales, les vieilles peurs, de stigmatiser l’autre, de détruire toute espérance progressiste...

    Qu’ont-ils fait pour éradiquer la Bête ?

    Que viennent-ils pleurnicher aujourd’hui sur la liberté de la presse alors que Charlie Hebdo était sur le point de déposer le bilan, que le pouvoir rend chaque jour la vie plus difficile, par des dispositions mortifères à « l’Humanité », au « Monde Diplomatique » ? De quelle liberté d’information parle-t-on ? De celle sous la coupe des marchands d’armes, des bétonneurs, des chiens de garde de l’oligarchie, du latifundium médiatique désinformateur, de la pensée unique et cynique.

    Oui, je crois à l’unité populaire et républicaine face à la barbarie, mais avec tous ceux qui consacrent beaucoup d’énergie à solidariser, à « faire pays » quand les autres l’atomisent, le livrent à la guerre de tous contre tous, le blessent, le défigurent, en font une jungle. Je me souviens que lorsque Charlie Hebdo nous gratifiait de quelques « unes » décapantes, les moralisateurs venaient faire la leçon à ces « dangereux agitateurs ».

    Alors, oui, je suis en deuil, je l’assume, je le revendique. Il y a danger, il faut se rassembler. Oui, j’ai mal, mais je ne veux pas partager ce deuil et cette douleur avec ceux qui ont contribué à créer le climat nauséabond et létal qui ronge notre pays depuis des années. Oui, l’islamisme, comme tous les intégrismes, est un danger. Mais qui arme et entraîne ces monstres ? Le Qatar, l’Arabie Saoudite, les Emirats, ces Etats voyous, extrémistes, obscurantistes, valets de l’impérialisme français, qui blanchissent les milliards sales dans des paradis fiscaux, garantissent aux multinationales occidentales une chasse gardée pétrolière, piétinent les droits de l’homme et des femmes, combattent les laïques et la gauche... Comment peut-on à la fois s’ériger en gendarme international contre les groupes terroristes, et livrer, par exemple, le Paris-Saint-Germain au Qatar ?

    Alors, oui, je manifesterai, le cœur et la colère gros, mais en prenant soin d’éviter les infréquentables. Je ne veux pas, je le redis, partager ce deuil et cette douleur avec eux.

    Jean Ortiz

     *

    Dimanche : la manifestation « historique », « consensuelle » et les tireurs de ficelle

    Tout ce que j’écrivais hier soir, à contre courant, sous le titre : « Je ne veux pas partager mon deuil et ma colère avec eux » s’avère de plus en plus fondé, justifié. La récupération politicienne de la douleur n’a guère attendu que le sang sèche...

    Quel est le statut de la manifestation « historique » de dimanche ? Qui sont les organisateurs ? Si l’on s’en tient aux médias, c’est F. Hollande et M. Valls qui l’organisent, qui invitent, dans un souci désintéressé d’ « unité nationale »... et nullement de remontée dans les sondages. La lutte contre le terrorisme, nécessaire, sert de prétexte à l’ « union sacrée », à la relégation des questions sociales, des causes et des ravages de la crise, des fruits pourris de la violence, du terrorisme, sert à l’abdication devant les inégalités, source d’affrontements, devant la pauvreté, l’exclusion, l’affaiblissement de la laïcité, l’obscurantisme, qui gagnent du terrain...

    Manifestement, le chef de l’Etat et le premier ministre font une OPA sur la manifestation, en instrumentalisant la douleur et l’émotion. Comment peut-on manifester pour défendre la République, aux côtés du néo-franquiste Mariano Rajoy, qui combat en Espagne le rétablissement de la République, qui fait une loi pour criminaliser les mouvements sociaux, qui s’accommode de 130 000 Républicains « disparus » dans des fosses communes, qui subventionne le parc thématique fasciste du « Valle de los Caidos » (Patrimonio real), qui s’en prend aux droits des femmes, qui contraint près de 50% des jeunes diplômés au chômage et à l’exil ? Lui offrir un vernis de défenseur de la démocratie, à quelques mois d’élections générales, où la gauche de gauche (Podemos, Izquierda Unida...) peut gagner, ce n’est pas aider l’alternative possible. Quant à la présence de Merkel, Cameron, Renzi, des sabreurs de l’Union Européenne, il faudra se boucher le nez et les oreilles. Oui, il y a « hold-up » sur l’indignation populaire contre la haine, la violence, l’intolérance...

    Jean Ortiz

    URL de cet article 27742 :
    http://www.legrandsoir.info/charlie-hebdo-je-ne-veux-pas-partager-mon-deuil-et-ma-douleur-avec-eux-suivi-de-dimanche-la-manifestation-historique.html
  • LO : Contre l'attentat barbare et ceux qui l’exploitent

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    Lutte Ouvrière partage la profonde indignation provoquée par l’attentat commis le 7 janvier à Paris. Nous exprimons notre émotion et notre solidarité avec la rédaction de Charlie Hebdo et avec les proches des victimes, que pour certaines nous connaissions, ce qui nous touche d’autant plus.

    Cet attentat est un acte ignoble. Il a visé des journalistes pour ce qu’ils ont dessiné et écrit, ainsi que ceux qui les protégeaient. Ceux qui emploient de telles méthodes ne sont pas seulement des ennemis de la liberté d’expression et de la liberté de la presse, ils sont par là même des ennemis des travailleurs, de leur liberté de s’exprimer et de s’organiser. Quelle que soit l’idéologie dont ils se réclament, leurs méthodes visent à imposer la dictature sur une population ou une fraction de population. Le terrorisme, qu’il soit employé par les États ou par des groupes cherchant à constituer un pouvoir d’État, vise à faire taire toute expression divergente, et il frappe toujours et surtout la liberté des opprimés de lutter contre l’exploitation qu’ils subissent.

    En même temps, nous ne pouvons qu’être choqués par l’exploitation politique qui est faite maintenant de cet évènement par différents partis politiques et surtout par le gouvernement de François Hollande et Manuel Valls. En appelant à l’unité nationale à partir de cet événement, il cherche à restaurer dans l’opinion un crédit qu’il a largement perdu de par toute sa politique. Il veut en particulier justifier, par cet attentat attribué à ce qu’on appelle des « djihadistes », les interventions de l’armée française en Afrique et au Moyen-Orient.

    En agissant ainsi et alors qu’il prétend les défendre, le gouvernement trahit la mémoire des journalistes assassinés eux-mêmes. Ils étaient non seulement des ennemis irréductibles des idéologies religieuses, mais aussi des anti-militaristes opposés à toutes les expéditions militaires. Mais de plus, par une opération qui au fond est symétrique de celle que voudraient faire les « djihadistes », le gouvernement voudrait imposer sa politique comme la seule possible. Or les manœuvres et les opérations militaires des puissances impérialistes, menées en Afrique et au Moyen-Orient pour faire prévaloir les intérêts des grandes sociétés occidentales, portent elles-mêmes une lourde responsabilité dans le développement de bandes armées sans contrôle qui agissent dans ces pays, mais qui cherchent aussi à agir ici.

    C’est pourquoi Lutte Ouvrière ne participera pas à des manifestations visant à faire prévaloir une unité nationale dans laquelle pourront se retrouver différentes forces politiques, du Parti socialiste à la droite et au Front national. L’instrumentalisation de l’attentat à Charlie Hebdo de leur part, pour des objectifs auxquels les journalistes assassinés eux-mêmes étaient opposés, est indécente, sans oublier la façon dont certains de ces partis chercheront à l’exploiter dans un sens raciste et xénophobe. Il n’est pas question de nous retrouver au côté de partis qui portent une grande part de responsabilité dans la situation de crise et dans la montée de la barbarie à laquelle on assiste et dont l’attentat à Charlie Hebdo n’est qu’une manifestation de plus.

    Lutte Ouvrière exprime encore une fois toute son indignation, sa solidarité avec les victimes et leurs proches, et continuera à lutter pour la liberté d’expression et de critique, à commencer par la liberté des travailleurs et de tous les exploités de lutter contre cette société capitaliste d’exploitation et d’injustice, que toute la politique de ce gouvernement vise à maintenir.

  • Avec Charlie, l’immigration autrement

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    Sur le site du Gisti

    3992716853.pngDessiner pour combattre. Les vies qui viennent d’être brutalement interrompues dans l’attentat contre Charlie Hebdo le mercredi 7 janvier 2015 étaient portées par ce pari : que l’humour, le rire, la caricature, aident à réfléchir, à voir le monde autrement.

    A voir l’immigration autrement, en particulier : c’est sur ce terrain que les dessinateurs de Charlie et le Gisti se sont rencontrés, à l’occasion d’événements initiés par les Têtes Raides.

    Lors d’un concert de soutien au Gisti en décembre 2001 à Trappes autour du slogan « Liberté de circulation », Charb et Tignous ont réalisé en direct des dessins projetés sur grand écran en fond de scène.

    En février 2004, Charb et Tignous ont à nouveau contribué à la soirée « Liberté de circulation » au Bataclan à Paris en soutien à Act-Up Paris, au Gisti et à la Coordination nationale des sans-papiers.

    Ils étaient encore de la partie la même année lors de concerts militants de l’« Avis de KO social », également initiés par les Têtes raides, qui rassemblaient de très nombreux artistes, associations et syndicat contre les politiques répressives et les atteintes aux droits fondamentaux dans les domaines de l’éducation, du logement, des droits des étranger.e.s, de la justice, du travail, de l’écologie, de la santé.

    Les liens ainsi créés se sont traduits par la publication dans notre revue Plein Droit de nombreux dessins de Tignous et Charb.

    Ce sont encore des dessins de Tignous qui ont été utilisés par le Gisti pour la réalisation du premier site web du Réseau éducation sans frontières, et Charlie continuera par la suite à apporter son soutien à RESF.

    En 2009, Charlie Hebdo s’est mobilisé contre le délit de solidarité et a apporté son soutien au Gisti lorsque le ministre Besson a déclaré que la crédibilité de l’association était « quasiment nulle » : il a relayé dans ses pages notre inventaire des condamnations prononcées pour aide au séjour irrégulier sous le titre « Besson ment ».

    On ne compte plus les dessins de l’équipe de Charlie Hebdo sur les droits bafoués des étrangers. Nous en reproduisons ci-dessous quelques uns, à titre d’hommage et de remerciements.

    Paris, le 8 janvier 2015

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    D'autres dessins de Chareb et Tignous sur le site du GISTI

    http://www.gisti.org/spip.php?article4825


  • Blasphème, outrage & sacrilège

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     " au titre de la liberté d’expression, les religions sont des idéologies comme d’autres, et injurier une idéologie, un système de pensée, n’est pas insulter les personnes qui y adhèrent."  Jean Boulègue

    Le blasphème en France

     Depuis la Révolution (1791), le délit de blasphème n’existe plus dans notre droit, à l'exception  de l'Alsace et de la Moselle. Certains croyants et courants politiques rétrogrades tentent cependant de rétablir un délit qui n'a plus court.

    • En 1972, la loi Pleven, modifiant la loi sur la presse de 1881, spécifiaient  ainsi que les injures envers les personnes "à titre de leur appartenance, ou non appartenance religieuse " seraient plus lourdement sanctionnées que les simples injures.
    • De l’affiche du film "Ave Maria", à l’affaire des "caricatures de Mahomet " des dizaines de  procès ont été intentés en France contre injures envers une religion .

     Le délit de blasphème, dans sa forme "ancien régime", a été pourtant réanimé par décret n°2010-835 du 21 juillet 2010 relatif à " l’incrimination de l’outrage au drapeau tricolore ".

    « Art.R. 645-15.-Hors les cas prévus par l'article 433-5-1, est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la cinquième classe le fait, lorsqu'il est commis dans des conditions de nature à troubler l'ordre public et dans l'intention d'outrager le drapeau tricolore :
    « 1° De détruire celui-ci, le détériorer ou l'utiliser de manière dégradante, dans un lieu public ou ouvert au public ;
    « 2° Pour l'auteur de tels faits, même commis dans un lieu privé, de diffuser ou faire diffuser l'enregistrement d'images relatives à leur commission.
    « La récidive des contraventions prévues au présent article est réprimée conformément aux articles 132-11 et 132-15. »

     Ainsi  Yohan Leforestier, artiste de la compagnie de théâtre d’interventionL’Oreille arrachée, comparut en 2011 pour avoir, avant une manifestation de protestation contre la baisse des subventions d’État dans la politique de la ville, " revêtu, comme costume, une burqa tricolore, pour interpréter le personnage de " Nadine Hamouk, porte-parole des musulmans, transsexuels et patriotes de France ".  Yohan Leforestier  fut tout de même été relaxé. 

    Contre le délit de blasphème

     La Libre Pensée demande qu’il soit mis fin à toutes les procédures pénales pour délit de blasphème en Europe. Il y actuellement, au moins, une procédure en Alsace-Moselle (France) concernant une pièce de théâtre (l’article 166 du code pénal d’Alsace-Moselle punit d’une peine maximum de trois ans d’emprisonnement ce délit); une procédure en Grèce concernant Filippos Loizos, blogueur et auteur d’un innocent canular sur un faux miracle prêté à un saint et condamné à 10 mois de prison;  il y a eu récemment 99 procédures à Chypre.

     > Le délit de blasphème est encore en vigueur ... en Alsace et Moselle - LDH Toulon

    *

    Florilège

    Soazig Chamaillard

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     Super Marie par Soazig Chamaillard

     En 2011, à Nantes, devant la galerie d'art contemporain Albane, un groupe de catholiques traditionalistes avait organisé une sorte de messe pour laver la vierge des outrages que, pour eux, lui faisait subir Soazig Chamaillard :

    " A travers le détournement de ces statues de la Vierge Marie, Mère de Jésus-Christ – que les chrétiens considèrent comme le Fils de Dieu et le Sauveur – vous attaquez la foi des chrétiens et l’Eglise, mais vous sapez aussi les racines culturelles, religieuses et identitaires de votre pays. (...)  enfin, vous participez à ce travail de sape, insidieux, qui donne raison aux musulmans. Il seront confortés dans leur opinion que la religion chrétienne est une religion de faibles (puisque personne ne vous fera payer ce blasphème) et qu’ils ont raison d’imposer par la force et l’intimidation la loi islamique… " sur le site de l'observatoire de la christianophobie

      Mème le très catholique" Service National de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle (SNPLS) de la Conférence des évêques de France  " n'avait rien trouvé de particulièrement blasphématoire à la présentation" d'objets décontextualisés" et répondait ainsi à une brebis blessée :

    "(...) Il y a sans doute un conflit générationnelle entre une proposition d’une jeune artiste et la perception d’une personne plus âgée.

    Cependant, rien n’interdit à Mademoiselle Chamaillard de récupérer ces statuettes de vierges issues pour la plupart des XIXe et XXe siècles, destinées souvent à finir en brocante ou pire à la poubelle et de leur donner une seconde vie « artistique ». Il n’y a pas à mon sens de caractère blasphématoire, et de plus l’objet est décontextualisé.

    Dans le champ de la réception d’une œuvre d’art contemporain, seul notre regard et nos références personnelles nous servent de guide… " (lettre sur le site de l'observatoire de la christianophobie)

    d'autant plus que  Soazig Chamaillard s'était clairement exprimé sur son travail :

    " Issue d’une société occidentale chrétienne, ma réflexion est influencée par mon environnement. 
    Par le jeu d’associations d’icônes, de transformations physiques, ou de combinaisons improbables, je parle avant tout de la femme, de sa place et de son rôle dans cette société. Ces questionnements m’ont amenés à travailler sur l’image sacrée de la Vierge Marie.
    Je travaille à partir de statues abîmées, provenant de brocantes ou de dons, que je restaure et transforme. 
    Je ne cherche pas à choquer ceux qui croient. Je ne cherche qu’à toucher ceux qui voient." (Présentation sur son site)

     *

    le Service National de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle (SNPLS) de la Conférence des évêques de France - See more at: http://www.christianophobie.fr/breves/exposition-blasphematoire-narthex-cautionne#sthash.aU8TEryD.dpuf

     Leon Ferrari (1920 – 2013)

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     "Civilisation occidentale et chrétienne" (1965)

    Cette sculpture de l' Argentin Leon Ferrari, artiste « blasphématoire » selon le pape Bergoglio,  met en scène un Christ crucifié sur le ventre d'un bombardier américain durant la guerre du Vietnam : trois millions de morts et des terres ravagées.

    Militant pacifiste et défenseur des droits de l’homme, Ferrari qui se posait également en anticlérical convaincu  est décédé le 25 juillet 2013, à Buenos Aires. Il était âgé de 92 ans.

    En 2004, eut  lieu une rétrospective de l'œuvre de Leon Ferrari au Centre culturel de la Recoleta (CCR) à Buenos Aires. Cet évènement souleva la colère de la droite, de l'extrême droite et des religieux argentins bien en cours. Bergoglio, alors cardinal de Buenos Aires, s'était même fendu d'une lettre de protestation. En revanche le futur pape resta muet comme une carpe de carême aux propos d'Antonio Baseotto, un de ces coreligionnaires de choc, évêque aux armées, spécialiste en antisémitisme, en fascisme et en art non-blasphématoire. Il parlait ainsi des juifs :

    « Ils se consacrent avec beaucoup d'habilité et très souvent avec très peu de principes moraux aux grandes affaires. Ce sont eux qui déplacent le plus de capital dans le monde. Il sont aveuglés par la possession. Peu importe avec quels moyens ils se sont enrichis. Si la pornographie est une bonne affaire, ils vendent de la pornographie. Si la drogue est une bonne affaire, ils vendent de la drogue. Si pour gagner plus il convient de faire du chantage ils le feront. Et si pour gagner plus ils doivent couler la concurrence par tout les moyens, ils le feront »

     León Ferrari llega a Bogotá

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     *

     La Cène du délit

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     En 2005, pour le motif d' "injure visant un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une religion déterminée, en l'occurrence le catholicisme", une affiche publicitaire  parodiant le tableau  " la Cène" de Léonard de Vinci était interdite par le tribunal de grande instance de Paris à la demande de l'association "Croyances et libertés", relais des évêques de France.

    Par la suite la Cour d’appel avait motivé sa condamnation en estimant qu’il  était " fait gravement injure aux sentiments religieux et à la foi des catholiques " et que cette "représentation outrageante d’un thème sacré détourné par une publicité commerciale " était de nature à provoquer "un trouble manifestement illicite".

    Par chance la Cour de cassation censura une telle entorse judiciaire à nos principes fondamentaux et annula la condamnation.

     Dans sa  version poétique," la Cène" vue par Jacques Prévert 

    Il sont à table
    Ils ne mangent pas
    Ils ne sont pas dans leur assiette
    Et leur assiette se tient toute droite
    Verticalement derrière leur tête.

     

     > "Le délit de blasphème n'existe pas" Ligue des droits de l'Homme - Toulon.

     > "La Cène en libre expression" le blog du Kazz

     *

     Martin Kippenberger

    la grenouille et le bénitier

     Benoît XVI avait dénoncé le caractère blasphématoire d'une sculpture réalisée par l’artiste allemand Martin Kippenberger . La sculpture avait été exposée sans problème à Londres, Venise, New York et Los Angeles, puis en 2004 au musée de Laguna Beach,en Californie, dans le cadre d’une exposition intitulée “100 artistes voient Dieu”.

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      "Autoportrait de l’artiste en état de crise profond”

     Relayant la papauté, Sandro Bondi, ministre de la culture, arbitre du bon goût et des élégances ,jugeait  alors que " non seulement cette œuvre blesse le sentiment religieux de nombreuses personnes qui voient dans la croix le symbole de l’amour de Dieu, mais elle offense aussi le bon sens et la sensibilité de ceux qui ne se reconnaissent pas dans ce symbole". Les amis des grenouilles en ont été tout retournés. Et le ministre "berlusconien" de conclure : "Je serais heureux que les institutions publiques ou financées par le public n’exaltent pas uniquement l’art désacralisé, les provocations inutiles ou le non-sens".

    Il y a ici comme une tentative  de définir  en quelques mots un "art officiel"propre et un "art dégénéré" dont l'Europe a connu de grands pourfendeurs dans l'Allemagne nazie.

       "J'ai compris que comme le Sacré Cœur de Jésus est l'objet sensible offert à nos adorations pour représenter son amour au très saint Sacrement de l'autel, de même la Face adorable de Jésus-Christ est l'objet sensible offert à nos adorations pour réparer les outrages commis par les blasphémateurs envers la Majesté et la Souveraineté de Dieu, dont cette sainte Face est la figure, le miroir et l'expression. Les blasphèmes lancés par les impies contre la Divinité, qu'ils ne peuvent atteindre, retombent comme les crachats des Juifs sur la sainte Face de Notre-Seigneur qui s'est fait victime des pécheurs. "

    Extrait du Manuel de la Confrérie de la Sainte Face, à Tours.

    > Voir la face de Dieu par David F. Llyod  traduit par Gaël Feltracco

  • Philippe Val : liberté chérie

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    " Le journalisme contemporain râle dans l'air rance et fade des bibliothèques ou l'air empesté des coulisses, suçant la chair morte au flanc des cadavres illustres ou mangeant le fard sur la joue des actrices, criant avec les uns : "Vive Platon !" avec les autres : "Vive Siraudin !" les pédants portant dans leurs mains sales le flambeau des nécropoles, les chroniquailleurs écrivant à la lueur d'un quinquet de boui-boui !

    Nous venons dire, nous, que nous aimons le soleil et la vie ! Mais songez donc : c'est presque une révolution !

    Ils ne savent que tourner, comme des mouches, autour de ceux qui ont de l'encre aux doigts ou de la poudre de riz au cou : ils ne savent que faire des articles à propos d'articles, causer du grand siècle ou du petit Chose, commenter, copier, plagier, ou bien sculpter des mots comme des forçats cisèlent des noyaux de cerise, monter dans les maisons, écouter aux portes, recueillir la salive et filtrer le crachat des autres ! "

     

    Jules Vallès
    dans le journal La Rue

    RAPPEL

    En mai 2014, Philippe Val, ex-patron de Charlie-Hebdo et directeur d’une radio du service public français, donnait à voir sa conception du journalisme :

    " Le fait que le prix Pulitzer ait été attribué aux journalistes qui ont révélé l’affaire Snowden est le symbole de la crise de la presse car Snowden est un traître à la démocratie. "

    C'est dans la catégorie " service public " que le prix avait été attribué à l'édition américaine du Guardian et du Washington Post en avril 2014. Le jury honorait ainsi la publication des révélations sur le système de surveillance de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA), rendues possibles grâce aux documents fournis par Edward Snowden.

    > Pour Philippe Val, Snowden est un « traître à la démocratie » Pierre Haski - Rue 89

    > Philippe Val rencontre les amis du CRIF - CRIF

    *

    08/01/2015

    L'avez-vous vu Philippe Val, le "rebelle à but lucratif", invité à courir sur les ondes et à se poser sur les antennes après le massacre à Charlie-Hebdo ? Bien évidemment qu'il était ému d'avoir perdu des amis... Mais pour ce qui est de défendre la liberté d'expression et la liberté de la presse, aujourd'hui comme hier, nous nous passerons de lui.

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    2008 - En virant le dessinateur Siné de Charlie-Hebdo, pour antisémitisme supposé à l'endroit du mariage du fils Sarkosy  (lire la chronologie de l'affaire sur Télérama), Philippe Val, "héritier d’Albert Londres" et ami de longue date de Carla Bruni, portait un mauvais coup à la "liberté de la presse" dont il se fait toujours le défenseur  perpétuel.

    2009 - Frédéric Pommier, alors titulaire de la revue de presse sur France-Inter fut congédié par Philippe Val dans les deux heures qui suivirent sa prise de fonnction sur la radio de service public. Quel faute avait donc commis le journaliste ? "  le fait d’avoir cité Siné Hebdo dans la revue de presse. Philippe Val, à l’époque directeur (et actionnaire) de Charlie Hebdo, lui en avait vertement et devant témoins fait le reproche."

    Comme on pouvait le lire sur le site de  Là-bas si j'y suis

    " En dénonçant avec courage des figures nauséabondes  comme celle du dessinateur  Siné ou du journaliste Denis Robert, du dessinateur Lefred-Thouron ou du négationniste américain Noam Chomsky, Val a montré qu’il avait pleinement réussi à évoluer avec pragmatisme du côté du manche sans rien perdre de cette impertinence libertaire qui est la marque de fabrique de cet  homme de gauche.

    Puis ce fut autour de Stéphane Guillon, de Didier Porte, de Mezrahi et  de Dahan d'être virés de Frace-Inter. Quatre humoristes en cinq mois...

    Stéphane Guillon : Raison invoquée par Jean-Luc Hees, directeur de la chaîne : «l'humour ne doit pas être confisqué par de petits tyrans» 


    France Inter en burqa par franceinter

    Didier Porte : Il avait reçu un avertissement de sa direction à la suite d'une chronique intitulée " Villepin chie dans le bousin", et dans laquelle il mettait en scène l'ancien Premier ministre insultant le chef de l’État. Pour Didier Porte :  "Ce petit dérapage sur Villepin et Sarkozy reste un prétexte, ça fait dix ans que je fais des chroniques engagées."

    Gérald Dahan

    En octobre 2010, inculte.pngUne semaine après sa dernière chronique face à la garde des Sceaux Michèle Alliot-Marie, l'imitateur Gérald Dahan était viré. En imitant Patrick Timsit il avait épinglé la "République gang des barbares" et sa justice tout en comparant la multi-polyvalente ministre Alliot-Marie à un "bon petit soldat du gouvernement " et en lui épinglant en supplément gratuit la devise " à la botte un jour, à la botte toujours".

    Le cabinet de Michèle Alliot-Marie a précisé  qu'il n'avait fait aucune intervention auprès de la direction de France Inter. C'est tout à son honneur quant on relit  cet extrait de la chronique  :

    " En même temps, ce ne doit pas être facile d'être ministre de la Justice sous Sarkozy : je mets les crocs de boucher pour y pendre Villepin, étouffer l'affaire Woerth pour protéger l'UMP, organiser les arrangements avec Delanoë pour sauver le soldat Chirac. Votre quotidien ce n'est pas la Justice, c'est Le Parrain numéro 4".

    Pour Laurence Bloch, directrice adjointe de France Inter et bras droit de Philippe Val - lui-même sous les ordres de Jean-Luc Hees, l'explication tient en peu de mots :

    " On a cru en Gérald Dahan, on a beaucoup discuté avec lui…Et on a conclu que ce qu’il faisait était très mauvais. Certaines imitations ont été pathétiques, comme celles de Frédéric Mitterrand ou Xavier Bertrand. [...] L’argument politique est le cache-misère de la médiocrité. Certains critiquent le pouvoir, comme le comte de Bouderbala, François Morel, Ben ou Sophia Aram. Mais ces gens-là le font avec style et talent. "

    Lors d'un entretien avec le journal Sud-Ouest, à la question de Vincent Dewitte "Vous attendiez-vous à de telles conséquences après ce sketch  ? ", Gérald Dahan répondait :

    " MAM s'était décomposée sur place et en voyant la tête de Laurence Bloch, qui était présente ce jour-là en régie, je m'attendais à un recadrage ou un avertissement mais absolument pas à une rupture sèche.

    Le fait d'être convoqué 24 heures seulement après ma chronique ne laisse pas beaucoup de place au doute. Pour moi, cela prouve à ceux qui en doutaient encore que les dirigeants de France Inter ont le doigt sur la couture du pantalon et que l'on s'achemine vers une certaine forme d'autoritarisme. Ou tout du moins qu'on est dans un climat de peur des dirigeants politiques dont dépend le service public. Cette peur est tellement palpable que j'ai sincèrement l'impression qu'il y a une collusion entre France Inter et le pouvoir. Ou du moins une autocensure, et c'est peut-être pire."

    > "Gérald Dahan évoque collusion et censure" - Entretien avec Vincent Dewitte - Journal Sud-Ouest.

    Gérald Dahan en "Timsit"
    Franceinter. -


    Sarkozy : actionnaire de France Inter
    Par Stéphane Guillon avant...

     *

    >  Bête, méchant et hebdomadaire. Une histoire de « Charlie Hebdo » (1969-1982) par Mathias Reymond

    >  L’« affaire Siné » Antisémitisme : l’échec d’un chantage par Pierre Rimbert

    > STOP : Tract intersyndical

    > "Du rififi à France Inter : 22, v’là Philippe Val !" par Mathias Reymond -  Acrimed

    > "Pommier, le Val est dans le fruit" par Nicolas Beau - Bakchich

    >  L’obscurantisme beauf . À propos du tête-à-queue idéologique de Charlie Hebdo  par Mona Chollet 20 septembre 2012 - sur le site Les mots sont importants.