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  • L'extermination

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    3992716853.pngVarsovie, années 40 : Ils avaient construit une image du juif telle que c’est dans l’indifférence qu’ils avaient enfermé 500 000 personnes de religion juive dans le ghetto de Varsovie, y menaient des incursions régulières, tuant hommes, femmes et enfants, affamant cette population réduite à un état de misère indigne, ouvrant parcimonieusement les portes du ghetto pour laisser de temps en temps passer quelques vivres."

     Philippe Lewandowski


    3992716853.png Les millions de juifs qui ont été exterminés par les nazis dans les plaines de Pologne avaient des traits communs qui permettent de parler d'un judaïsme européen. Ce n'était pas tant le sentiment d'appartenance à un peuple mythique, ni la religion car beaucoup d'entre eux s'en étaient détachés : c'étaient des éléments de culture commune."

    Eric Hazan

    3992716853.pngAujourd’hui comme hier, nous demeurons saisis par l’injonction Plus jamais ça ! Que plus jamais on ne tolère l’oppression d’un groupe humain quel qu’il soit, sur quelque base que ce soit. Et que nous ne nous trompions pas lorsqu’il s’agit d’en tirer les enseignements. Aujourd’hui, on montre du doigt et on tue des Juifs en France et il y a des années que des Musulmans, des Roms, des Noirs, des migrants subissent le même sort. Des synagogues sont profanées ou la cible de violences. Des dizaines de mosquées sont attaquées ou incendiées, et plus encore ces dernières semaines. Autant de crimes racistes mais qui provoquent des réactions très différentes de la part du gouvernement et des médias.

    Commémorer la libération d'Auschwitz en refusant le racisme et le fascime,
    par le Bureau National de l’UJFP
     

    3992716853.pngNous rendons hommage a tous ceux, modestes héros et héroïnes, qui ont engagé leur vie dans une bataille face à l’armée d’un pouvoir qui contrôlait presque toute l’Europe. Face à l’oppression, il y a toujours résistance : contre le nazisme en France, à Vilnius, en Allemagne même et, des années après, en Egypte et en Algérie contre le pouvoir colonial aussi bien qu’en Afrique du Sud contre l’apartheid. »

    « Il en est de même aujourd’hui : les masques changent mais c’est toujours le même combat. Nous, filles et fils de résistants au nazisme, affirmons notre soutien a la résistance palestinienne, car le pouvoir sioniste en Israël, a usurpé notre nom collectif (juifs), pour en notre nom disent-ils, mener une politique de répression coloniale féroce et d’apartheid. »

    « L’hommage à nos parents, martyrs ou survivants, est à l’unisson de l’hommage aux résistants du peuple palestinien dont les droits fondamentaux, humains et nationaux sont bafoués (...)

    Communiqué des fils et filles de Marek Edelman (mai 2008)


    "Si rien n’a été transmis avant, le voyage à Auschwitz est inutile"

    Entretien avec Annette Wieviorka, Le Monde, 2005

    3992716853.pngLes déplacements scolaires à Auschwitz sont souvent présentés comme des réponses à une montée de l’antisémitisme. Qu’en pensez-vous ?

    C’est une vision religieuse : comme s’il suffisait d’avoir été à Auschwitz pour être vacciné contre la haine, pour devenir lucide sur les dangers du monde actuel. Si c’était vrai, cela se saurait. En réalité, on charge la visite de quelque chose qu’elle ne peut pas apporter. On attend un choc alors qu’il arrive à des élèves très sensibles de ne rien ressentir. Ils se trouvent un peu honteux et répètent les slogans que l’on attend d’eux : "J’ai compris où le racisme menait", "Plus jamais ça"... D’un point de vue éducatif, c’est vain. Peut-être faudrait-il réfléchir sur autre chose.

    Beaucoup d’élèves se montrent au contraire bouleversés.

    Bien sûr, il ne faut pas généraliser. Mais il existe un problème général d’identification. Birkenau, c’est l’extrême de l’extrême de l’extrême. Quelque chose qu’on ne peut se représenter à moins d’être très malade. On ne peut demander aux élèves de s’identifier ni aux victimes, ni a fortiori aux auteurs de ces assassinats de masse. Il faudrait davantage insister sur les faits qui peuvent avoir des échos dans le présent pour les jeunes : sur le fichage, l’indifférence et la lâcheté devant la persécution, la coupure du lien social, les gens qui conduisent les trains... tout ce qui s’est passé en amont des chambres à gaz et qui leur a permis de fonctionner.

    Certains élèves font état d’une sorte de saturation d’informations sur la Shoah, parfois en se plaignant de l’absence de leur propre mémoire douloureuse (esclavage, guerre d’Algérie) dans les cours. Comme analysez-vous cette réalité ?

    Si ce sentiment de saturation existe, c’est qu’on ne cesse de faire de la morale et que cela ennuie les élèves. Si l’on considère plutôt Auschwitz comme quelque chose qui continue d’interroger, ce ras-le-bol disparaît. Il faut cesser de substituer la morale à la réflexion. Cesser de dire aux lycéens : "Attention, vous allez être des nazis si..." Pourquoi un jeune accepterait-il cette vision de lui, cette injonction morale et sociale à être bouleversé ?

    Votre critique des voyages scolaires ne remet-elle pas plus globalement en cause l’accaparement de l’histoire par la mémoire ?

    Non seulement par la mémoire, mais aussi par les médias et le politique. Laissons les professeurs et les élèves travailler, laissons cette histoire vivre pour les générations qui viennent ! Cessons de faire des leçons de morale ahurissantes qui nous posent, nous adultes de 2005, comme les porteurs d’une vertu que n’avaient pas nos aïeux ! Nous nous donnons bonne conscience, alors que nous devrions nous inquiéter du monde que nous avons fait et dans lequel beaucoup de jeunes vivent dans des conditions déplorables. Que signifient nos leçons sur la République, l’intégration, l’antiracisme alors qu’ils subissent l’exclusion, les discriminations liées à leurs origines et ont tant de mal à imaginer leur place dans la société ?

    jusqu-au-dernier-graphisme-291749-686299.pngJusqu'au dernier, la destruction des juifs d'Europe

    Emissions - France 2

    3992716853.pngIl nous a donc semblé fondamental de « revisiter » l’histoire de la destruction des Juifs d’Europe. Et tout aussi important de commencer par une évidence : avant la discrimination, la répression, l’anéantissement, les populations juives d’Europe occidentale, centrale et orientale étaient vivantes. Culturellement et socialement. Diverses, multiples, certaines intégrées et assimilées, d’autres enracinées sur des marges de l’Empire russe, singulières et religieuses. Juifs et laïcs, religieux, classes laborieuses ou bourgeois intellectuels, artisans, médecins, ouvriers, agriculteurs, ce monde était vivant avant d’être englouti.

    La libération des camps
    Émissions sur France-Culture

     La Fabrique de l'Histoire

    26 janvier : 70 ans de la libération des camps 1/4 - Lundi actualité : Michel Agier et Fabrice Virgili

    Mardi 27 janvier :  Retour au Struthof – un documentaire d’Anaïs Kien, réalisé par Françoise Camar

    Mercredi 28 janvier : Après les camps, quelle réparation ?

    Jeudi 29 janvier : Regard soviétique sur la libération des camps

    Sur les Docks du 26 au 29 janvier 2015  (http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-0) :

    > Lundi 26 janvier : Collection Témoignages : 1945-1946 en France, le retour des camps à travers des archives de l’INA
    http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-collection-temoignages-1945-en-france-le-retour-des-camps-2015-01-26

    > Mardi 27 janvier : Collection Sur Les Lieux de : Auschwitz-Birkenau, conserver les camps de la mort ?
    http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-collection-sur-les-lieux-auschwitz-birkenau-conserver-les-camps-de-la-mort-20

     > Mercredi 28 janvier : Collection Enquêtes : Juifs dans la Résistance
    http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-collection-enquetes-juifs-dans-la-resistance-2015-01-28

    > Jeudi 29 janvier : Collection particulière, des femmes et des bébés à Ravensbrück
    http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-collection-particuliere-des-femmes-et-des-bebes-a-ravensbrueck-2015-01-29  20080606_1626849824_od_wyzwolenia_do_powstania_6.jpg

     

     
  • Syriza : quelle radicalité ?

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    images?q=tbn:ANd9GcROvytO0MahhTE4KGcdNT-K3qKBub930Qo9q57GojAYkYyIgPsX"Négociation" de la dette avec l’Union européenne, maintien des traités européens, propositions pour "réformer" en douceur le capitalisme à l’œuvre en Grèce et en Europe, rapprochement avec la droite en vue d'un gouvernement de "salut national "...  

    Syrisa a su recyclé, à sa manière, les dissidents du parti communiste de Grèce (KKE) et les déçus de la social-démocratie façon Pasok. Ni les uns ni les autres, qui dominent Syrisa, ne considèrent plus le socialisme comme une alternative au capitalisme. Il s'agit de réformer le libéralisme.

    Cécile Chams rappelle que le congrès de fondation de Syriza en 2013,  montré les profonds clivages entre les composantes de Syriza :

    " notamment entre l’aile majoritaire, dominée par Synaspismos et la Plate-forme de gauche, regroupant plusieurs organisations, la plupart de tendance trotskiste.
    Celle-ci représente 30 % des voix au dernier congrès, alors qu’elle obtenait 25 % à la conférence de décembre 2012. Le Congrès a rejeté les amendements de la Plate-forme de gauche, qui ont toutefois obtenu 30 à 40 %.

    Ces amendements étaient les suivants :

    - Syriza doit rejeter la totalité de la dette de la Grèce, soutenir l’annulation de tous les accords de prêt avec la Troïka et se préparer à mettre fin à tout paiement si nécessaire pour réaliser l’annulation de la dette.

    - Syriza doit soutenir la nationalisation, sous contrôle des travailleurs et du peuple, de tout le système bancaire et de tous les secteurs stratégiques de l’économie, comme un moyen nécessaire de rencontrer les besoins des travailleurs et de riposter aux attaques des capitalistes contre la classe ouvrière.

    - Syriza doit appeler à la formation d’un gouvernement de gauche qui doit préparer la rupture avec la zone euro et l’Union européenne.

    - Syriza doit appeler à un front uni des partis de gauche, y compris le Parti communiste et Antarsya, mais doit refuser de coopérer avec toute force politique et avec tout politicien qui a mené ou accepté les politiques d’austérité, y compris Dimar.

    Le congrès a élu Alexis Tsipras comme dirigeant du parti avec 72 % des voix. Plus d’un quart des délégués ne l’ont pas soutenu. Un relativement piètre score pour un nouveau dirigeant, candidat au poste de premier ministre de surcroît. "(Grèce : Syriza ou la voie social-démocrate)

    Déjà le vers est dans le fruit : l'alliance de Syriza avec un parti de droite ultra-conservateur et clérical pour gouverner (ANEL - Grecs indépendants), laisse augurer d'un radicalisme en voie de normalisation et qui effraie sans doute bien peu le "monde de la finance", cet ennemi cher à Hollande.

    " Syriza n’en apparaît pas moins comme un parti profondément divisé sur des points stratégiques essentiels, qui sont au centre du débat national et européen. Il est évident que la confrontation entre les partisans d’une approche « réaliste », soucieux d’accéder au pouvoir " à froid ", de ne pas rompre avec le cadre européen et de ménager les secteurs stratégiques des forces dominantes, et ceux qui prônent l’affrontement ouvert et la rupture avec le cadre actuel de l’UE touche au cœur des questions qui se posent aujourd’hui à la gauche radicale du Vieux Continent." Stathis Kouvélakis

    images?q=tbn:ANd9GcRyzHQxWfYenhCnUiV4j1OpLy5d8RtJhs5C1j_ipXbfGGs-sSw_

    En 1938, l’Europe connaissait la montée des fascismes et la guerre. Le mécanisme du Front populaire, contrôlé par les partis staliniens et sociaux-démocrates, avait alors ouvert la voie aux fascismes en réprimant tout mouvement révolutionnaire comme ce fut le cas en Espagne mais également en France.

    Léon Trotsky écrivait alors, dans le Programme de transition

    Les "Fronts populaires" d'une part, le fascisme de l'autre, sont les dernières ressources politiques de l'impérialisme dans la lutte contre la révolution prolétarienne. Du point de vue historique, ces deux ressources ne sont cependant que des fictions. La putréfaction du capitalisme continue aussi bien sous le signe du bonnet phrygien en France que sous le signe de la swastika en Allemagne. Seul, le renversement du capitalisme peut ouvrir une issue. »

    *

    "Plateforme de gauche" formée par le Courant de gauche, le Regroupement de gauche,  DEA, Kokkino et APO.

    > Grèce : Syriza ou la voie social-démocrate, par Cécile Chams - Etudes marxistes

    > Où va Syriza ?, Panos Petrou, membre dirigeant de l’organisation anticapitaliste Gauche internationaliste des travailleurs (DEA), l’un des groupes fondateurs de Syriza en 2004et composante de la "plateforme de gauche".

    >  9+1 remarques sur Syriza après son congrès fondateur, par  Stathis Kouvélakis, universitaire et membre du comité central de Syriza,

    > Qui est Keynes ? Est-il un libéral ( d'extrême gauche)?  Paul Jorion

    > Alexis Tsipras entre radicalisme et «réalisme», par Philippe Marlière

    > Le Programme de transition -Trotsky

    > Les élections grecques et les tâches politiques de la classe ouvrière, par Peter Schwarz  WSWS

     
  • Vérité, politicaille & chroniquailleurs

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    Le Monde a titré un des ses articles "Effectifs et horaires des policiers, les erreurs de Sarkozy"  où Alexandre Pouchard et Samuel Laurent relèvent quelques perles de l'ex-président de la république, invité du journal de 20 heures de France 2.

    Pujadas, incolore et insipide, enregistre benoîtement l'accumulation des contre-vérités de Sarkozy qui accapare le micro dans un long monologue. Ronde des fameux chiffres qui "parlent d'eux-mêmes" et des phrases creuses qui en font tout autant. Même tics, même quincaillerie.  On sait que l'absence de contradictions sur les ondes et les antennes est garante de démocratie apaisée. Les quelques questions dérangeantes sont vite remisées aux oubliettes car Pujadas sait toujours se "comporter comme  faire-valoir".

    En 2009, un documentaire de la Radio Télévision Suisse- TSR - mettait à nue le rapport autoritaire que Sarkozy entretenait avec les médias... ça n'a guère changé. Sans doute qu'on attend son retour.

    " Un panorama complet, à la fois édifiant et déprimant, des rapports entre Sarkozy et les médias français. Résumé des nombreuses manifestations des relations qu'entretient  Sarkozy avec les journalistes. Alain Genestar, David Pujadas, Daniel Schneidermann et d'autres confrères moins connus témoignent."

     

     

    En son temps, Jules Vallès, écrivain, journaliste et acteur de la Commune de Paris, écrivait déjà dans le journal La Rue:

    glt1.png Le journalisme contemporain râle dans l'air rance et fade des bibliothèques ou l'air empesté des coulisses, suçant la chair morte au flanc des cadavres illustres ou mangeant le fard sur la joue des actrices, criant avec les uns : "Vive Platon !" avec les autres : "Vive Siraudin !" les pédants portant dans leurs mains sales le flambeau des nécropoles, les chroniquailleurs écrivant à la lueur d'un quinquet de boui-boui !

    Nous venons dire, nous, que nous aimons le soleil et la vie ! Mais songez donc : c'est presque une révolution !

    Ils ne savent que tourner, comme des mouches, autour de ceux qui ont de l'encre aux doigts ou de la poudre de riz au cou : ils ne savent que faire des articles à propos d'articles, causer du grand siècle ou du petit Chose, commenter, copier, plagier, ou bien sculpter des mots comme des forçats cisèlent des noyaux de cerise, monter dans les maisons, écouter aux portes, recueillir la salive et filtrer le crachat des autres ! "

     

    Jules Vallès
    dans le journal La Rue

     

    > Vu de Suisse, Sarkozy est un « vampire des médias ». Par Augustin Scalbert  - Rue89
    >
    David Pujadas, sa vie et ses œuvres sur le site Acrimed

     
  • Au pays des souris...

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    La démocratie formelle des chats expliquée aux souris :

    "Ils votaient de bonnes lois, c’est-à-dire, des lois bonnes pour les chats.  Mais ces lois, bonnes pour les chats, l’étaient beaucoup moins pour les souris."

    Tous les quatre ans, à Mouseland,  les souris votent pour un gouvernement formé de chats noirs qui promulgue d'excellentes lois - des lois pour chats. Un jour, les souris qui en ont assez votent en masse pour des chats blancs. Quand elles se rendent compte qu'elles ont encore été roulé dans la farine elles votent à nouveau pour les chats noirs, puis au scrutin suivant pour les chats blancs, puis une nouvelle fois pour les chats noirs, etc :

    " Elles ont même essayé une moitié de chats noirs avec l'autre moitié de chats blancs. À cette situation elles ont donné le nom de coalition. Elles ont même élu un gouvernement formé de chats  mouchetés : c'était des chats qui tentaient d'imiter les bruits que font les souris, mais qui mangeaient comme des chats."

    Le problème ne réside évidemment pas dans la couleur du chat, mais dans le fait qu'un chat reste un chat et qu'il protège tout naturellement ses intérêts de chat. Et malheur à la petite souris qui  propose d'élire un gouvernement de souris.

    Une fable politique de Thomas Douglas, en 1944.


    MOUSELAND - ST français par tchels0o

    >le texte sur le site du Monde diplomatique

  • Michel Onfray :" le balai de l'apprenti sorcier"

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    Michel Onfray, invité de Laurent Ruquier dans l'émission On n'est pas couché ( 17 janvier 2015) suite à sa tribune dans le Point sur les attentats de Charlie Hebdo.

    LE BALAI DE L’APPRENTI SORCIER

    extrait

    glt1.pngL’Europe de Maastricht, nouveau hochet de Mitterrand, devait apporter le plein emploi, l’amitié entre les peuples, la fin des guerres ; on a eu le chômage de masse, le communautarisme, la dilution de la république, et, désormais, ce qu’il est convenu de nommer la guerre civile… La fin de la gauche antilibérale diluée dans les postes ministériels du programme commun ou de la gauche plurielle, puis la chute du Mur de Berlin, ont laissé les mains libres au marché que gérait la gauche libérale sans problèmes de conscience. Elle le gère toujours de la même manière et joue toujours avec le FN, diable créé et entretenu par ses soins.

    Pendant ce temps, la France menait une politique schizophrène : islamophobe au-dehors, islamophile au-dedans. C’est toujours le cas aujourd’hui. Dehors, droite et gauche confondues, la France a bombardé les populations musulmanes d’Afghanistan, d’Irak, de Libye, du Mali sous prétexte de lutter contre le terrorisme qui, avant les bombardements, ne nous menaçait pas directement. La plupart des intellectuels ayant pignon sur rue ont soutenu ces guerres – quand ils ne les ont pas voulues ardemment, je songe au terrible rôle de BHL comme figure emblématique de ceux-là. Comment ces guerres répétées contre les musulmans partout sur la planète depuis presque un quart de siècle ne pouvaient-elles pas faire de la France une cible ? Ce qu’elle est devenue aujourd’hui.

    Islamophobe au-dehors, la France est islamophile au-dedans. En effet, l’Islam en France a été représenté comme n’ayant rien à voir avec l’Islam planétaire. C’est méconnaitre le sens de l’oumma que définit la communauté de la totalité des musulmans sur la planète. C’est aussi faire silence sur la revendication des tueurs de Charlie qui se réclament d’Al Qaida au Yémen, bien qu’étant français : parce que la communauté, l’oumma, fait fi des frontières et des nations. L’islam est une religion déterritorialisée dont le message emprunte les voies d’internet qui réunit en temps réel ceux qui sont séparés dans le temps et dans l’espace sur la totalité du globe.

    Le site de Michel Onfray 

  • "Insatiable richesse: toujours plus pour ceux qui ont déjà tout"

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    Les inégalités augmentent : en 2016, les 1 % les plus riches du monde possèderont plus que le reste de la population

     
    glt1.pngRapport thématique d'OXFAM, janvier 2015- Insatiable richesse: toujours plus pour ceux qui ont déjà tout. Les richesses dans le monde se concentrent de plus en plus aux mains d'une petite élite fortunée. Ces richissimes individus ont bâti et fait fructifier leur fortune grâce aux activités et aux intérêts perçus dans quelques secteurs économiques importants, notamment la finance, l'industrie pharmaceutique et les soins de santé. Les entreprises opérant dans ces secteurs dépensent chaque année des millions de dollars en lobbying afin d'établir un environnement réglementaire qui protège et renforce leurs intérêts. Aux États-Unis, les activités de lobbying les plus prolifiques se concentrent sur les questions fiscales et budgétaires, autrement dit sur les ressources publiques qui devraient bénéficier au plus grand nombre, et non servir les intérêts de puissants groupes de pression.
     
    www.oxfam.org, Rapport 19 janvier 2015, de Deborah Hardoon -
    publié par RFI.fr

  • Droit à l'insolence

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     Pétition pour le droit à l'insolence antiraciste

    Le procès du sociologue et militant Saïd Bouamama et du rappeur Saïdou Z.E.P. (Zone d’Expression Populaire), se déroulera mardi 20 janvier 2015 au Tribunal de grande instance de Paris. Ils sont poursuivis pour « injure publique » et « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence » sur plainte d’un groupe d’extrême droite, l’AGRIF. En cause, un ouvrage et une chanson du même nom, Nique la France.

    http://www.zep-lesite.com/

     

    devoirdinso.gif" Le rappeur Saïdou du groupe Z.E.P (Zone d’Expression Populaire) et le sociologue et militant Saïd Bouamama ont été mis en examen pour « injure publique » et « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence » sur une plainte de l’AGRIF, un groupe d’extrême droite nostalgique de l’Algérie française. En cause, un ouvrage et une chanson du même nom, « Nique la France », qui assène en refrain : « Nique la France et son passé colonialiste, ses odeurs, ses relents et ses réflexes paternalistes / Nique la France et son histoire impérialiste, ses murs, ses remparts et ses délires capitalistes ». Comme des millions de gens à travers le globe ces dernières années, les deux auteurs ont attaqué le colonialisme et le système capitaliste et impérialiste. Comme beaucoup d’entre nous ils dénoncent une idéologie toujours très en vogue : le racisme, sous ses formes les plus courantes mais aussi les plus décomplexées. Comme de nombreux habitants des quartiers populaires, ils ont criés leur colère contre les inégalités, les discriminations et la justice à double vitesse.

    S’inscrivant dans une longue tradition pamphlétaire des artistes engagés en France contre l’État français, du « nation de porcs et de chiens » d’André Breton à « le temps que j’baise ma marseillaise » de Léo Ferré en passant par le « je conchie l’armée française » d’Aragon ou le «votre République, moi j' la tringle » de Renaud, Saïdou et Saïd Bouamama ont choisi d’assumer leur « devoir d’insolence » afin d’interpeller et de faire entendre des opinions qui ont peu droit de cité au sein des grands canaux de diffusion médiatique.

    Mais voilà, cela dépasse, choque et insupporte qu’une telle parole puisse être portée, d’autant plus quand elle l’est par ceux qui subissent en premier lieu les politiques racistes et antisociales. Lorsque des Noirs ou des arabes font le choix de sortir de l’invisibilité et du mutisme afin de décrire la réalité telle qu’elle est – violente, inégale et destructrice – la droite extrême, l’extrême droite ou encore l’État s’emploient à tenter de convaincre l’opinion publique de l’illégitimité de ces discours. NTM, Sniper, Ministère Amër, Mr R, La Rumeur, Youssoupha ou Houria Bouteldja sont autant de rappeurs et militants attaqués ces dernières années pour des paroles jugées trop irrévérencieuses. Pourtant tous n’ont fait que porter publiquement l’expression populaire du rejet des discriminations et de la stigmatisation des quartiers populaires, des Noirs, arabes et musulmans.

    En signant cette pétition, nous exigeons que les poursuites contre Saïdou et Saïd Bouamama soient abandonnées. D’accord ou pas d’accord avec les propos et les formulations incriminés, nous défendons leur droit de les tenir. L’extrême droite veut interdire le droit de chanter la révolte, imposons le droit de l’exprimer sans entraves."

    http://www.zep-lesite.com/

    Pétition sur le site des inrocks