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International - Page 4

  • Banksy, Gaza et le chaton

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    Banksy peint un chaton sur les ruines de Gaza pour interpeller sur la situation palestinienne et sensibiliser les internautes.

    “Un habitant local est venu et m’a demandé : ‘S’il vous plaît, qu’est-ce que ça signifie ?’ J’ai expliqué que je voulais révéler au grand jour la destruction de Gaza en postant des photos sur mon site, et sur Internet, les gens ne remarquent que les photos de chatons.

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    "Make this the year YOU discover a new destination"

    Clip réalisé par Bansky, à la manière d'une agence de voyage qui vous inviterait à découvrir Gaza en ruines.  L’organisation humanitaire Oxfam dénonce le fait qu'il faudra plus d'un siècle pour reconstruire ce qui a été détruit en quelques semaines de bombardements.

     

    “Si, dans un conflit entre ceux qui ont le pouvoir et ceux qui ne l’ont pas, nous nous en lavons les mains, nous sommes du côté de ceux qui ont le pouvoir – nous ne sommes pas neutres”.

    > Source les Inrocks : Banksy dessine un chaton à Gaza pour intéresser internet

    > le site de Bansky :  http://banksy.co.uk/

    > Wikipedia

  • Henri Martin, contre la guerre d'indochine

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    « Henri Martin, Raymonde Dien
    N’ veulent pas qu’on tue les Vietnamiens
    Ils aiment tant la paix
    Qu’aux juges ils sont suspects »

    Unknown.jpegHenri Martin, né en 1927, est décédé dans la nuit du 16 au 17 février. Résistant dès l'âge de 16 ans et maquisard FTP à 17, ce militant communiste et anticolonialiste s'engagea dans la Marine en 1945.

    " Appelé en Indochine, il est persuadé qu’il va affronter l’armée japonaise, alliée des nazis. Mais, lorsqu’il arrive sur place, les Japonais sont déjà désarmés, et il est témoin, à son corps défendant, des premiers combats contre le Viet Minh. C’est à ce moment seulement qu’il entend parler, pour la première fois, d’un certain Ho Chi Minh et de l’indépendance, nouvellement proclamée, du Vietnam. De retour en France, il est affecté à l’Arsenal de Toulon. Pour lui, il reste, sous l’uniforme, un citoyen. Il commence donc un travail d’intense propagande au sein de l’armée." ( Alain Ruscio)

    " Désobéir, c’est le fait d’un homme libre "

    Le 20 octobre 1950, Henri Martin, alors second maître dans la marine, fut condamné par le tribunal militaire de Brest à cinq ans de réclusion pour propagande hostile à la guerre d'Indochine et pour avoir revendiqué la liberté pour le peuple vietnamien. On l'accusa d'atteinte au moral de la nation, d'agitation politique illégale au sein de bâtiments militaires mais également, pour faire bonne mesure, d'un acte de sabotage inexistant.

    Il sera finalement libéré le 2 août 1953 (après un jugement cassé le 19 mai 1951 mais à nouveau confirmé le 19 juillet suivant). Trois ans d'emprisonnement pour ce résistant au nazisme qui refusa tout simplement d’obéir à des ordres qu’il estimait inacceptables :

    " J’avais 16 ans quand j’ai commencé à distribuer des tracts qui appelaient la population de mon village à lutter contre l’occupant. Après avoir combattu les armes à la main dans les maquis du Cher, j’aurai pu rentrer chez moi. J’avais 17 ans. Je ne l’ai pas fait. Je suis allé sur le front de Royan. Là, j’avais un capitaine de 24 ans qui savait conduire des hommes. Il est tombé face à l’ennemi, le 3 Décembre 1944. Avant de mourir il nous a dit : " les gars il faut lutter jusqu’au bout pour la justice et la liberté."Je tiens cet engagement aujourd’hui encore en me battant contre la guerre injuste du Viêt-Nam. ce faisant je défend mon honneur de marin." ( Henri Martin, cité dans Mémoires vivantes

    Henri Martin a été au cœur d’une immense campagne de propagande pour sa libération et pour la fin de la guerre en Indochine. Campagne orchestrée par le Parti communiste français qui organisa des comités de défense avec des personnalités du monde politique ou intellectuel comme Jean-Marie Domenach et la revue Esprit, Jean Cocteau, ou encore Jean-Paul Sartre qui publiera, fin 1953, L'affaire Henri Martin.

    il fut libéré après trois ans en prison. Le président Auriol le gracia en août 1953.

    >  Il y a 60 ans : Raymonde Dien et Henri Martin contre la guerre d’Indochine - LDH Toulon

    > L’affaire Henri Martin et la lutte contre la guerre d’Indochine, par Emeric Tellier  

    > L'affaire Henri Martin, d'Alain Ruscio. Ed. Le temps des cerises

    > Henri Martin est décédé - Humanité

    > Film : d'autres sont seuls au monde.  Ciné-Archives gère le fonds audiovisuel du PCF

    Désobéir, c’est le fait d’un homme libre - Un texte de Raymond Aubrac, préface à L’Affaire Henri Martin et la lutte contre la guerre d’Indochine.

       (Wikipedia)

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    " Désobéir, c’est le fait d’un homme libre qui met en gage sa liberté pour obéir à sa conscience." C’est ainsi qu’Henri Martin, un marin qui refuse de participer au combat contre les Vietnamiens pour rétablir la domination coloniale, sait que son geste lui vaudra la prison, le jugement, la condamnation.
    Il rejoint le comportement de tous les résistants qui, dans la Résistance intérieure ou dans les Forces françaises libres, ont tous, un jour, décidé de transgresser les ordres de l’occupant relayés par le gouvernement de Vichy, à leurs risques et périls. Refusant de participer au combat contre un peuple qui lutte pour son indépendance, il est donc fidèle à ce qu’il avait été lui-même, un résistant français.

    Il est pourtant intéressant de voir ce qui distingue le geste d’Henri Martin, marin, de ce qu’avait été la décision du même Henri Marin, résistant. J’y vois deux différences significatives.

    Le résistant qui désobéissait devait le faire discrètement, sous peine d’être immédiatement arrêté, neutralisé, de disparaître sans que son comportement soit qualifié comme un exemple à valeur de démonstration publique. Au contraire, le soldat, le marin, qui refusa d’obéir aux ordres qu’il estimait inacceptables l’a fait publiquement. La démonstration était là, mobilisatrice.

    Des centaines, des milliers d’hommes et de femmes ont reconnu le passage à l’acte, symbole d’une conviction que beaucoup nourrissaient sans pouvoir l’exprimer. Dès lors le geste public, motivé et explicité lors d’un procès qui va frapper l’opinion, devient un acte politique mobilisateur (c’est aussi la valeur de l’acte de Raymonde Dien qui arrête de son propre corps un convoi de ravitaillement de la force répressive).

    L’autre différence, importante à mes yeux, peut être ressentie par tous les survivants de la Résistance lorsqu’ils sont invités, souvent des années plus tard, à témoigner devant des jeunes. Parmi les questions posée, on s’entend toujours demander : « Mais pourquoi avez-vous fait cela ? ». Les réponses, qui varient selon les témoins, ont toujours une partie commune : le refus de l’injustice. Ces témoignages sont importants pour leur valeur historique, mais surtout pour la leçon de courage et pour la mise en évidence des valeurs morales qu’ils comportent. Ils arment l’auditoire d’une exemplarité qui trouvera, un jour proche ou lointain, l’occasion de peser sur le comportement. Le geste d’Henri Martin n’était pas, lui, un exemple pour l’avenir. Il était là, motivé, public, immédiat, politique, et son impact sur ceux, nombreux, qu’il impressionnait s’inscrivait dans l’actualité.

    Je voudrais ajouter que cet homme d’un grand courage et d’une haute structure morale a toute sa vie été fidèle à ses convictions, une fidélité dont l’histoire des dernières décennies n’a pas fourni tellement d’exemples. "

    Raymond Aubrac
    Préface à L’Affaire Henri Martin et la lutte contre la guerre d’Indochine.
  • Syriza : quelle radicalité ?

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    images?q=tbn:ANd9GcROvytO0MahhTE4KGcdNT-K3qKBub930Qo9q57GojAYkYyIgPsX"Négociation" de la dette avec l’Union européenne, maintien des traités européens, propositions pour "réformer" en douceur le capitalisme à l’œuvre en Grèce et en Europe, rapprochement avec la droite en vue d'un gouvernement de "salut national "...  

    Syrisa a su recyclé, à sa manière, les dissidents du parti communiste de Grèce (KKE) et les déçus de la social-démocratie façon Pasok. Ni les uns ni les autres, qui dominent Syrisa, ne considèrent plus le socialisme comme une alternative au capitalisme. Il s'agit de réformer le libéralisme.

    Cécile Chams rappelle que le congrès de fondation de Syriza en 2013,  montré les profonds clivages entre les composantes de Syriza :

    " notamment entre l’aile majoritaire, dominée par Synaspismos et la Plate-forme de gauche, regroupant plusieurs organisations, la plupart de tendance trotskiste.
    Celle-ci représente 30 % des voix au dernier congrès, alors qu’elle obtenait 25 % à la conférence de décembre 2012. Le Congrès a rejeté les amendements de la Plate-forme de gauche, qui ont toutefois obtenu 30 à 40 %.

    Ces amendements étaient les suivants :

    - Syriza doit rejeter la totalité de la dette de la Grèce, soutenir l’annulation de tous les accords de prêt avec la Troïka et se préparer à mettre fin à tout paiement si nécessaire pour réaliser l’annulation de la dette.

    - Syriza doit soutenir la nationalisation, sous contrôle des travailleurs et du peuple, de tout le système bancaire et de tous les secteurs stratégiques de l’économie, comme un moyen nécessaire de rencontrer les besoins des travailleurs et de riposter aux attaques des capitalistes contre la classe ouvrière.

    - Syriza doit appeler à la formation d’un gouvernement de gauche qui doit préparer la rupture avec la zone euro et l’Union européenne.

    - Syriza doit appeler à un front uni des partis de gauche, y compris le Parti communiste et Antarsya, mais doit refuser de coopérer avec toute force politique et avec tout politicien qui a mené ou accepté les politiques d’austérité, y compris Dimar.

    Le congrès a élu Alexis Tsipras comme dirigeant du parti avec 72 % des voix. Plus d’un quart des délégués ne l’ont pas soutenu. Un relativement piètre score pour un nouveau dirigeant, candidat au poste de premier ministre de surcroît. "(Grèce : Syriza ou la voie social-démocrate)

    Déjà le vers est dans le fruit : l'alliance de Syriza avec un parti de droite ultra-conservateur et clérical pour gouverner (ANEL - Grecs indépendants), laisse augurer d'un radicalisme en voie de normalisation et qui effraie sans doute bien peu le "monde de la finance", cet ennemi cher à Hollande.

    " Syriza n’en apparaît pas moins comme un parti profondément divisé sur des points stratégiques essentiels, qui sont au centre du débat national et européen. Il est évident que la confrontation entre les partisans d’une approche « réaliste », soucieux d’accéder au pouvoir " à froid ", de ne pas rompre avec le cadre européen et de ménager les secteurs stratégiques des forces dominantes, et ceux qui prônent l’affrontement ouvert et la rupture avec le cadre actuel de l’UE touche au cœur des questions qui se posent aujourd’hui à la gauche radicale du Vieux Continent." Stathis Kouvélakis

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    En 1938, l’Europe connaissait la montée des fascismes et la guerre. Le mécanisme du Front populaire, contrôlé par les partis staliniens et sociaux-démocrates, avait alors ouvert la voie aux fascismes en réprimant tout mouvement révolutionnaire comme ce fut le cas en Espagne mais également en France.

    Léon Trotsky écrivait alors, dans le Programme de transition

    Les "Fronts populaires" d'une part, le fascisme de l'autre, sont les dernières ressources politiques de l'impérialisme dans la lutte contre la révolution prolétarienne. Du point de vue historique, ces deux ressources ne sont cependant que des fictions. La putréfaction du capitalisme continue aussi bien sous le signe du bonnet phrygien en France que sous le signe de la swastika en Allemagne. Seul, le renversement du capitalisme peut ouvrir une issue. »

    *

    "Plateforme de gauche" formée par le Courant de gauche, le Regroupement de gauche,  DEA, Kokkino et APO.

    > Grèce : Syriza ou la voie social-démocrate, par Cécile Chams - Etudes marxistes

    > Où va Syriza ?, Panos Petrou, membre dirigeant de l’organisation anticapitaliste Gauche internationaliste des travailleurs (DEA), l’un des groupes fondateurs de Syriza en 2004et composante de la "plateforme de gauche".

    >  9+1 remarques sur Syriza après son congrès fondateur, par  Stathis Kouvélakis, universitaire et membre du comité central de Syriza,

    > Qui est Keynes ? Est-il un libéral ( d'extrême gauche)?  Paul Jorion

    > Alexis Tsipras entre radicalisme et «réalisme», par Philippe Marlière

    > Le Programme de transition -Trotsky

    > Les élections grecques et les tâches politiques de la classe ouvrière, par Peter Schwarz  WSWS

     
  • Guantánamo : humiliation & torture

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    Le 11 janvier 2002, les premiers prisonniers de la " guerre contre le terrorisme " étaient enfermés à Guantánamo. Ce "bazar de Bush" est devenu le symbole des humiliations, des mauvais traitements et de torture d’État. 

    En réponse aux attentats du 11 septembre 2001, le gouvernement des États-Unis bafouait ainsi les droits fondamentaux de l'être humain. C'était sous l'administration du républicain Bush et ça  continue sous celle du démocrate Obama malgré sa promesse de fermer ce centre de détention avant le 22 janvier 2010.

     2012, Amnesty International :Guantanamo : une décennie d'atteintes aux droits humains

    CIA: Les 5 accusations du rapport explosif sur la torture 20minutes

    guantanamo-manifestant-prisonnier.jpg

    Un des prisonniers de Guantánamo, le Mauritanien Mohamedou Ould Slahi, a raconté l'histoire de sa détention. Il a eu notamment à subir le Projet Spécial du Pentagone, consistant en  un régime de torture de 50 jours de privation extrême de sommeil, d’interrogatoires 20 heures par jour et d’humiliations sexuelles et physiques répétées. 

    Guantanamo: un détenu mauritanien raconte les tortures dans un livre -rfi

    2013, Les Mémoires de Guantánamo de Mohamedou Ould Slahi :
    ce que l'administration américaine préfèrerait que vous ne lisiez pas

    2006, Amnesty International - Document -
    Etats-Unis. «Restitution» ? torture ? procès ? Le cas de Mohamedou Ould Slahi, détenu à Guant
    ánamo

     

     

  • Patriot Act : l'effondrement des principes démocratiques

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    Qui peut imaginer que l'attentat à Charlie-Hebdo et les massacres antisémites de Paris ne seront pas réinvestis par le pouvoir ? Valls a déjà évoqué un renforcement de l’arsenal législatif devant des préfets réunis au ministère de l’Intérieur où ils suivaient en direct l’opération contre les frères Kouachi puis Amedy Coulibaly. Surenchères et apparents reculs vont se succéder avec en ligne de mire le Patriot Act et les prochaines présidentielles. 

    3992716853.pngSelon une méthode éprouvée, dans un premier temps on justifie une atteinte générale aux libertés publiques en insistant sur le caractère exceptionnel et sur l’importance des modes de contrôles, en particulier concernant l’habilitation des personnels et les protocoles à mettre en œuvre. Puis on élargit le champ d’application, et on réduit les possibilités de contrôle. L’exception devient la norme." J-P Manach

    Patriot Act  : l’exception devient la norme

    « Les entorses aux droits constitutionnels n’ont pas commencé avec M. Bush. Dans le sillage du premier attentat contre le World Trade Center, en 1993, et de celui qui a détruit le bureau fédéral d’Oklahoma City en 1995, le Congrès a passé l’Anti-Terrorism Act,, un des pires assauts à la Constitution depuis des décennies.»

    « Terrorism and Constitution »,
    The New Press, New York, 2002.

     

    patriot_poster1-231x300.jpgLe 25 octobre 2001, sous le gouvernement Bush, le Patriot Act était adopté à une écrasante majorité par le Congrès des États-Unis.

     Cette incroyable machinerie ultra-sécuritaire a exploité les attentats du 11 septembre. Elle a accru les pouvoirs administratifs d’espionnage des citoyens — perçus sous l’ange de terroristes potentiels — et a stigmatisé les arabes et les musulmans.  

     Dans l’incapacité de trouver une réponse aux questions sociales le gouvernement des États-Unis tentait d’unir la population autour de lui en réinvestissant les crimes réels et supposés. La prétendue « guerre contre le terrorisme »  servant également à " diaboliser les résistances en Palestine et dans le monde arabe, en Colombie et en Amérique latine."

     Terrible ironie de l’histoire, les terroristes impliqués dans l’attentat du World Trade Center appartenaient à cette famille que les gouvernements américains successifs ont armée en Afghanistan du temps de la " Guerre froide " contre l’URSS. Au nom, bien sûr, de la défense de la démocratie.

     

    - L’effondrement des principes démocratiques –

     En s’affranchissant des conditions légales d’encadrement, le Patriot Act restreint les libertés fondamentales, contourne le contrôle judiciaire et réduit les protections en matière criminelle. Il accroit la surveillance sans contrôle des citoyens, il facilite leur mise sur écoute, il contrôle leur activité sur internet, il permet l’intrusion dans leurs données personnelles, il supprime la confidentialité des lectures des Américains, il élargit les pouvoirs de perquisition, il autorise la détention des étrangers suspectés de porter atteinte à la sécurité, la constitution de listes de personnes à risques, la surveillance électronique par des banques de données, l'authentification des identités par la biométrie, la technologisation des contrôles aux frontières...

    « Outre le Patriot Act, la première vague de mesures antiterroristes comportait une mise à jour (c’est-à-dire un allongement considérable) des listes de personnes à surveiller, de nouvelles restrictions à la délivrance de visas, l’assouplissement des obligations de l’administration en matière de communication de l’information, une réglementation plus stricte des dons à des œuvres de bienfaisance tournées vers l’étranger et une foule d’autres mesures dont beaucoup étaient controversées mais pas toutes, du moins aux États-Unis. Il faut également mentionner quantité de lois adoptées non au niveau fédéral mais au niveau des États fédérés, et restées largement ignorées à l’intérieur même du pays, sans parler du reste du monde. Très souvent, ces textes facilitaient encore plus que la législation nationale l’interception des communications personnelles (téléphone et ordinateurs) et élargissaient les pouvoirs d’exception des États, notamment en matière de sante publique et de sécurité.»  (Mark Sidel)

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    - le magasin aux accessoires légaux -

     Dans les années 2002-2003, d’autres dispositifs sécuritaires tentèrent de compléter le Patriot Act. Certaines des mesures ultra-sécuritaires n’ont pu être mises en œuvre et d’autres n’ont été  votées par le Congrès qu’à titre provisoire. Mais ce qui est rejeté par la mobilisation des défenseurs des libertés publiques et civiques, par les résistances politiques ou l’intervention de juges, réapparaît bientôt après quelques rectificatifs sous un autre nom ou une autre forme.

    - Projet d’ « Information totale ≫ ( Total Information Awareness, TIA ):  Créer une mégabase de données et de fichiers de sources diverses dans le but d'identifier des auteurs d'actes terroristes. ;

    - Loi de renforcement de la sécurité intérieure  (Domestic Security Enhancement Act  appelée également Patriot Act II );

    - Système d’information et de prévention du terrorisme ( Terrorism Information and Prevention System, TIPS) visant à attirer des millions de travailleurs américains dans un vaste réseau de surveillance et de délation ;

    vSystème de filtrage informatique préalable des passagers ( Computer Assisted Passenger Prescreening System, CAPPS II) ;

    - Programme intitulé «  Regard d’aigle «  ( Eagle Eyes), crée par  l’Armée de l’air, il incite à informer les autorités sur tout individu ou incident suspect ;

    - Programme « Matrix »  (Multi-State Anti-Terrorism Information Exchange)  en remplacement du projet TIA,( voir plus haut). Echange d’informations sur le terrorisme par l' interconnexion de fichiers publics et privés .

     Amendements amendés

     -Le Patriot Act, régulièrement reconduit depuis 2001, autorise ainsi le viol légal d’un certain nombre de droits constitutionnels que garantit théoriquement la  Constitution   :1er amendement : liberté de religion, de parole, de réunion et e la presse.

     - 4ème amendement : droit de ne pas subir des recherches et des saisies déraisonnables.

     - 5ème amendement : nul individu ne peut être privé de sa vie, de sa liberté ou de ses biens sans un procès équitable.

     - 6ème amendement : droit à un procès public rapide par un jury impartial, le droit d’être informé des éléments de l’accusation, le droit de confronter les témoins et d’assistance juridique.

     - 8ème amendement : pas de détention arbitraire ou cruelle ni de condamnation exceptionnelle.

     - 14ème amendement : tous les individus (citoyens américains ou non) résidant aux États-Unis ont droit à un procès équitable et une égale protection par la loi. (USA Patriot Act -Maya Ghozali)

     - Le Patriot Act a été jusqu’en 2015. Cette fois par le gouvernement Obama, et toujours avec l’accord des deux chambres du Congrès pour qui le fait que cette législation conduit les autorités fédérales à outrepasser leurs droits ne pose aucun problème.

     Surveiller la terre entière

     La furie sécuritaire du Patriot Act américain concerne les sociétés américaines que se soit aux USA mais aussi dans le monde entier. La surveillance des courriels, des appels téléphoniques et des transactions financières ne concerne donc pas seulement les citoyens américains.  L'Europe est aux premières loges. 

     - Le patriot Act a pratiquement force de loi sur la directive européenne  95/46/EC concernant la protection des données et qui stipule que les entreprises doivent informer les utilisateurs dans le cas où ils divulguent des renseignements les concernant. Or les entreprises américaines, comme Microsoft ou Google doivent s’acquitter de l’obligation de renseignement qui leur est faite auprès des autorités américaines. " En avouant que les données stockées sur ses serveurs européens peuvent être transmises aux autorités judiciaires américaines, Microsoft lance une nouvelle vague d'inquiétudes sur la confidentialité des clouds publics."

    - L’accord d’échange, des données bancaires passé entre l’Europe et les États-Unis dans le cadre de la lutte anti-terroriste ( Terrorist Financing Tracking System - TFTP)  ne respecte ni les principes constitutionnels des États membres ni les droits fondamentaux. 

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    > Après le Patriot Act :  la seconde vague de l’antiterrorisme aux États-Unis - par Mark Sidel

    > La signature d'Obama est-elle illégale? Slate.fr

    > "USA Patriot Act", par  Maya Ghozali · ejuristes.org

    > 2011 - Dix ans après, à quoi ont serviles lois antiterroristes - Bug Brother

    > Ayse Ceyhan Sécurité, frontières et surveillance aux Etats-Unis après le 11 septembre 2001 Paru dans Cultures & Conflits, 53, printemps 2004

    > Protection des données : un rapport sur l’accord Swift ulcère les eurodéputés , par Christophe Auffray - ZDNet

  • 17 décembre 2010 : Mohamed Bouazizi

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    Le 17 décembre 2010, alors que Mohamed Bouazizi s'immolait par le feu suicide et devenait ainsi l'élément déclencheur de la révolution en Tunisie. Alors que des dizaines de Tunisiens révoltés tombaient sous les balles du dictateur Ben Ali, le maire de Paris, Bertrand Delanoé, et la ministre sarkozyste des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, s'en allaient  fêter leur réveillon en Tunisie - Parmi d'autres adorateurs.

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     "Le geste est émouvant, chargé d'affection et de symbolique: le Président Zine El Abidine Ben Ali a tenu à se rendre, mardi, au chevet du jeune Mohamed Bouazizi, originaire de Sidi Bouzid, qui s'est immolé par le feu, avant d'être secouru et placé en soins intensifs, au centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous..."

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    Le régime de Ben Ali

    "Une dictature, la Tunisie ? L’Egypte, une dictature ? En voyant les médias se gargariser maintenant du mot "dictature" appliqué à la Tunisie de Ben Ali et à l’Egypte de Moubarak, les Français ont dû se demander s’ils avaient bien entendu ou bien lu. Ces mêmes médias et ces mêmes journalistes n’avaient-ils pas, durant des décennies, martelé que ces deux "pays amis" étaient des "États modérés" ? Le vilain mot de "dictature", dans le monde arabo-musulman, n’était-il pas exclusivement réservé (après la destruction de l’ "effroyable tyrannie" de Saddam Hussein en Irak) au seul régime iranien ? Comment ? Il y avait donc d’autres dictatures dans cette région ? Et nos médias, dans notre exemplaire démocratie, nous l’auraient-ils caché ?"  Ignacio Ramonet

    Déliquescence de l’État, répression accrue et "essor économique". Pour être le " rempart contre la déferlante intégriste dans la région",  le régime de Ben Ali avait carte blanche pour réduire au silence la moindre opposition par la censure de la presse, les arrestations arbitraires, la torture et les procès d'opinion.

    Le régime avait atteint sa vitesse de croisière : 

    • Main mise sur le pole industriel de l’Institut Pasteur de Tunis par des membres de la famille de Leila Trabelsi; 
    • Rachat d’Orange Télécom par la famille Ben Ali; 
    • Rachat des parts d’Orascom dans l’opérateur de télécom Tunisiana; 
    • Monopole de l’importation des viandes qui passe sous le contrôle de Imed Trabesli ( triste délinquant notoire et fils de Leila Ben Ali - son frère sur les registres de l’État civil); 
    • La Banque BFT qui est en train d’être privatisée pour passer sous le contrôle de la famille (plusieurs prétendants sont sur la liste, tous de la famille Ben Ali et Trabesli).
    • Sur décision de Zine Ben Ali, tous les avoirs de la famille ont été transférés à Dubai et reconvertis en lingots d’or
      source Nawaat 

    Diplomatie française

    Merveilleuse et inoxydable, Alliot-Marie. Elle fut sis fois ministre, sans discontinuer de 2002 jusque sous Sarkozy, premier dignitaire de la Ve République à inaugurer successivement quatre ministères dits " régaliens." Ministre des Affaires étrangères, elle vanta devant les députés, le  11 janvier 2011, les compétences de la France de droite pour venir en aide à Ben Ali et sécuriser une Tunisie agitée par une méchante insurrection.

    " Nous proposons que le savoir-faire qui est reconnu dans le monde entier de nos forces de sécurité permette de régler des situations sécuritaires de ce type. C'est la raison pour laquelle nous proposons aux deux pays, dans le cadre de nos coopérations, d'agir en ce sens pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l'assurance de la sécurité. "


    ALLIOT-MARIE propose d'aider la Tunisie dans la... par SuperBeurkMan

    Assemblée nationale -  Séance du mardi 11 janvier 2011

    Tunisie : les deux problèmes à régler selon la droite,avant la chute du dictateur.

    - M. Jean-Paul Lecoq. (...) Madame la ministre des affaires étrangères, comment justifiez-vous cette incohérence de notre pays : d'un côté la France appelle au respect de la démocratie en Côte d'Ivoire alors que de l'autre elle soutient de manière indéfectible la dictature de M. Ben Ali ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)

    - M. Arnaud Montebourg. C’est vrai !

    - M. le président. La parole est à Mme Michèle Alliot-Marie, ministre d’État, ministre des affaires étrangères et européennes.

    - Mme Michèle Alliot-Marie. Monsieur le député, oui la Tunisie comme l’Algérie connaissent en ce moment des mouvements sociaux de grande ampleur et qui touchent particulièrement les jeunes. Face à cela, plutôt que de lancer des anathèmes,…
    - M. Maxime Gremetz. Des anathèmes ? Il faut appeler un chat un chat !
    - Mme Michèle Alliot-Marie,. …notre devoir est de faire une analyse sereine et objective de la situation.  Parlons du fond, tout d’abord. Il est vrai que dans ces deux pays, il y a énormément d’attentes – notamment de la part des jeunes, et en Tunisie particulièrement de jeunes formés – de pouvoir accéder au marché du travail.
    - M. Michel Lefait. En France aussi !
    - Mme Michèle Alliot-Marie, ministre d’État. Or c’est un problème pour ces pays. C’est bien la raison qui nous porte à souligner le bien-fondé de la volonté du Président de la République de répondre, dans le cadre du G8 et du G20, aux préoccupations et aux besoins de ces pays. Il s’agit, en particulier, de toutes les conditions nécessaires que la communauté internationale tout entière doit mettre pour permettre aux jeunes et aux jeunes diplômés de pouvoir accéder au marché du travail.
    - M. Jean-Paul Lecoq. Et Ben Ali ?
    - Mme Michèle Alliot-Marie. Le deuxième problème est effectivement celui des décès et des violences constatées à l’occasion de ces manifestations.
    - M. Maxime Gremetz. Cinquante-deux morts !
    - Mme Michèle Alliot-Marie. On ne peut que déplorer des violences concernant des peuples amis.  Pour autant, je rappelle que cela montre le bien-fondé de la politique que nous voulons mener quand nous proposons que le savoir-faire de nos forces de sécurité, qui est reconnu dans le monde entier, permette de régler des situations sécuritaires de ce type.
    - M. Roland Muzeau. Quelle honte !
    - M. Pierre Gosnat. Et Ben Ali ? Répondez à la question !
    - Mme Michèle Alliot-Marie. C’est la raison pour laquelle nous proposons aux deux pays de permettre, dans le cadre de la coopération, d’agir dans ce sens, afin que le droit de manifester soit assuré de même que la sécurité. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
    -M. Jacques Desallangre. Quelle duplicité !

    *

    Le Canard enchaîné révéla  qu'entre Noël et le jour de l'An 2010,  Alliot-Marie et son conjoint Patrick Ollier, ministre chargé des Relations avec le Parlement - ainsi que des membres de leur famille, utilisèrent un  jet privé appartenant  à un dénommé Aziz Milad pour rejoindre à Tabarka leur lieu de villégiature appartenant également à Aziz Milad.
     

    Pour en revenir à Aziz Milad, il était ce directeur de la compagnie aérienne Nouvelair, présenté par Alliot-Marie comme une victime du clan Ben Ali alors au pouvoir en Tunisie. 

    " Il aurait  été spolié par Belhassen Trabelsi - beau-frère de Zine Ben Ali - qui lui aurait pris 20% de sa compagnie aérienne, qu'il possédait totalement. Aziz Miled, aujourd'hui en exil au Canada, a retrouvé, après le départ de Ben Ali, la présidence de l'entreprise qu'il avait cédée à Belhassen Trabelsi, signe selon l'entourage de Michèle Alliot-Marie qu'il est plus proche du nouveau régime que de l'ancien." (Reuters)

    La victime Aziz Milad - tout comme le grand Rabbin de Tunisie - appelait pourtant en 2010 son bourreau de Ben Ali à se présenter à l'élection présidentielle de 2014. Il cosignait avec 64 autres personnalités un appel  où l'on pouvait y lire :

    « Nous nous permettons en tant que patriotes, au-delà des classifications politiques et idéologiques, d’appeler le dépositaire de la confiance en toute sincérité, à parachever ce qu’il a accompli, la marche, en dépit de l’immensité de ses acquis, demande encore la vision et le leadership de celui qui a fait montre de ses compétences à réaliser et changer. »

    « La Tunisie,  a encore besoin de vous, de vos visions perspicaces pour la gestion de ses affaires et la conduite de son avenir. C’est pourquoi, nous vous adjurons de vous porter candidat à un nouveau mandat présidentiel à l’horizon 2014. Par cet appel, nous disons oui à la stabilité et à la continuité qui sont à la base de toute action politique réussie. Nous disons oui aussi à davantage de développement, oui à la paix sociale, à l’équilibre de la société, oui à la dignité et à la souveraineté nationale.»

    Et les signataires concluaient ainsi :

    «Toutes les profondes mutations autour de nous et celles à venir soulignent l’indispensable recours pour la Tunisie à un commandement de la taille de celle du Président Zine el Abidine Ben Ali, avec tout son poids et toute sa sagesse. Nous sommes conscients que l’ultime décision demeure la vôtre, mais ce à quoi nous aspirons à travers notre initiative, c’est de nous accorder l’exercice de notre droit à la poursuite de l’espoir et de la confiance dans l’avenir de la Tunisie et celui de son peuple ce qui ne saurait s’accomplir sans la poursuite de votre leadership et de votre action afin de consolider davantage la stabilité, le progrès et la prospérité.»

    Le 20 août 2010, la presse tunisienne aux ordres publiait un autre texte, "l’appel des mille " où un millier de personnalités  développaient avec force éloges fleuris des "arguments" en faveur du " raïs " :

    "En symbiose avec la volonté populaire qui est l’essence même de la Démocratie ; partant du fait que le principe électoral est à la base du régime républicain ; eu égard à l’évolution politique vers le pluralisme et la démocratie, laquelle évolution constitue une plateforme cognitive pour l’alternance au pouvoir dans un climat de concurrence pluraliste ouverte…

    Et compte tenu du rôle historique assumé par le Président Zine El Abidine Ben Ali dans les progrès réalisés par la Tunisie et son accession à des classements mondiaux avancés dans tous les domaines ; eu égard, particulièrement, à son rôle déterminant et avant-gardiste dans l’édification d’une démocratie éclairée assurant à notre pays la stabilité et le développement continu en symbiose avec une contribution populaire large et consensuelle… Et étant convaincus que le Changement, à ce stade de son processus, est encore porteur de vastes horizons et de grandes ambitions pour le pays, ce qui rend nécessaire et impérieuse la permanence de Zine El Abidine Ben Ali aux commandes du projet national tendant à assurer stabilité, quiétude et pérennité à la Tunisie…


    Compte tenu, donc, de ce qui a précédé, nous lançons cet appel à son Excellence le Président Zine El Abidine Ben Ali pour qu’il se porte candidat à la présidentielle de 2014-2019 et pour qu’il continue cette marche commencée avec son peuple. Tout en étant conscients des lourdes responsabilités que cela induit, nous espérons que son Excellence. M. le Président répondra favorablement à cet appel et qu’il répondra à l’appel du devoir pour la Tunisie, pour la préservation de son invulnérabilité, de ses acquis et de ses réussites.

    > La revue du Web de Thomas Cluzel

    Ben Ali et la gauche

    Bertrand Delanoë, alors maire de Paris et toujours natif de Bizerte, confiait en mars 2010  tout le bien qu'il pensait de la Tunisie et de son président : " un pays qui a vraiment enregistré des résultats remarquables sur le plan économique et social, notamment depuis que le Président Ben Ali a pu , à partir de 1987, entamer un certain nombre de réformes." A l'époque il confirmait aussi , grâce à ses dons de visionnaire, que la Tunisie est  " non seulement sur la bonne voie mais elle réussit mieux que les pays comparables et parfois même mieux que des pays dits développés en terme de croissance."

    Il faut dire, à sa décharge, qu'en août 1997, la France de la cohabitation Chirac-Jospin, avec Hubert Védrinne aux Affaires étrangères, confirmait son soutien " au modèle démocratique tunisien " et ses 2000 prisonniers politiques selon Amnesty international. Mais Jospin corrigeait la mauvaise impression que l'on pouvait avoir : "il ne faut pas confondre les temps, il ne faut pas confondre l'attitude qu'on adopte en routine diplomatique face à des États qui sont de toute nature et une proposition extrêmement choquante alors que le peuple s'est mis en mouvement en Tunisie"...

    Mais un lieu parisien porte désormais le nom de Mohamed Bouazizi, en vertu d’une décision prise à l’unanimité par le Conseil de Paris, le 8 février 2011...

    Embarrassé par l'ami gênant, L’Internationale socialiste se décidait enfin , le 11 janvier 2011, d’exclure le parti politique du président tunisien déchu de Ben Ali. L'annonce fut faite dans un communiqué lapidaire sans un mot ni une explication supplémentaire.

     

    Ben Ali et le FMI

    " Officiellement, le rôle du Fonds monétaire international est de « promouvoir la coopération monétaire internationale, de garantir la stabilité financière, de faciliter les échanges internationaux, de contribuer à un niveau élevé d’emploi, à la stabilité économique et de faire reculer la pauvreté ».
    Le FMI fournit des crédits aux pays en difficulté. Mais en contrepartie, il exige des politiques de rigueur, de libéralisation des services publics, de privatisations, de désengagement de l’État, nommés « Plans d’ajustement structurels ».
    Il dispose également d’un rôle de conseil et de formation... pour mener des politiques ultralibérales. Le FMI est dénoncé pour ses actions au niveau international par des centaines d’organisations actives dans les pays du Sud et du Nord. "(M'PEP)

    Éloges de la part de Strauss-Kahn, alors directeur général du FMI, à l'issue de sa visite en Tunisie fin 2008 :

    « C'est avec plaisir que j'ai visité la Tunisie à l'occasion du cinquantième anniversaire de la création de la Banque Centrale de Tunisie. Cette institution, un pilier de la gestion dynamique de l'économie tunisienne, a contribué à l'accélération de la croissance et à la stabilité économique. La crise financière très grave que connaît le monde requiert l'action claire et globale de tous nos pays ainsi qu'une coordination étroite des politiques conduites par chacun d'eux, et le rôle des banques centrales est à cet égard fondamental.

    « Au cours de mon séjour à Tunis, j'ai eu le privilège de rencontrer Son Excellence le Président Ben Ali et le Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, M. Taoufik Baccar.

    « Les entretiens que nous avons eus ont témoigné de notre vision commune des réalisations de la Tunisie et de ses principaux défis à relever. Les politiques économiques mises en _uvre par les autorités et leur approche pragmatique des réformes structurelles ont produit des gains sensibles et la crise financière mondiale n'a pas eu d'impact financier direct sur la Tunisie. Dans l'immédiat, le défi principal est de limiter l'impact d'un ralentissement prévu de l'économie mondiale. A moyen terme, la création d'emplois et la croissance du revenu seront déterminantes pour le relèvement du niveau de vie.

    « Nos entretiens ont également confirmé que le programme de réforme de la Tunisie progressait à rythme soutenu et que les perspectives du pays étaient favorables. J'ai félicité les autorités tunisiennes pour la création d'un comité qui suivra les impacts de la conjoncture économique et financière mondiale et prescrira des mesures pour en atténuer d'éventuels effets négatifs sur l'économie tunisienne ainsi que pour la célérité qui a caractérisé l'action de la Banque Centrale de Tunisie dès l'apparition de la crise. J'ai noté la bonne poursuite du renforcement de la situation du secteur bancaire et encouragé les autorités à persévérer dans cette réforme hautement prioritaire, compte tenu de la libéralisation graduelle du compte de capital. J'ai félicité les autorités pour leurs efforts d'avancement de l'intégration régionale qui pourrait potentiellement aider les pays du Maghreb à affronter l'adversité de l'environnement international actuel. » ( Fonds monétaire international : communiqué de presse n° 08/291 (F))

    La Tunisie de Ben Ali, un modèle

     

  • Naoto Matsumura, le dernier homme de Fukushima

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    " Vous aussi en France vous avez des centrales nucléaires encore plus vieilles que celles qu'il y a au Japon : elles peuvent aussi exploser."

    Naoto Matsumura

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    Naoto Matsumura, un agriculteur surnommé "le dernier homme de Fukushima", vit à Tomioka entre les deux centrales Daii Chi et Daii Ni. Il est resté dans la zone interdite pour sauver des animaux abandonnés après la catastrophe nucléaire.

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    "Au bout de 3 jours je suis sorti de ma maison ce qui m'a frappé c'est le silence. J'ai vu un pauvre chien attaché, il n'avait rien à manger ni à boire. Je l'ai donc nourri et un autre chien à côté a commencé à aboyer pour me réclamer aussi de le nourrir. Et c'est comme ça que je me suis aperçu qu'il y avait des milliers d'animaux abandonnés autour de Fukushima".

     Au Japon près de 16 000 personnes ont perdu la vie après celle de Fukushima.

    Le 11 mars, dans l''émission de radio La tête au Carré,  Mathieu Vidard a reçu Naoto Matsumura, ainsi que le géographe Gilles Fumey qui revient de Nagoya et le bio acousticien Thierry Lengagne qui était à Fukushima en juin 2013.

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    > Fukushima (1/7): le dernier homme  Photographe : Antonio Pagnotta

     

    Fukushima : "contamination chronique et pérenne" en 2011 (IRSN)

    Libération Sciences
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