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  • Grèce et le triangle infernal

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    " Aucune mesure n’est venue contrecarrer les intérêts croisés de  l’establishment politique, des oligarques et des banques, ce triangle établi dans notre pays depuis des décennies." Alexis Tsipras

    Alexis Tsipras, extrait du discours de Strasbourg (séance plénière du Parlement européen, 8 juillet 2015)

    3992716853.pngSi la Grèce se trouve aujourd’hui au bord de la faillite, c’est parce que les gouvernements qui se sont succédés durant des décennies ont créé un État clientéliste, facilité la corruption, toléré ou encouragé la collusion du pouvoir politique avec le pouvoir économique, laissé le champ libre à la fraude fiscale des grandes fortunes. Selon une étude du Crédit Suisse, 10% des Grecs détiennent 56% de la richesse nationale. Alors que la crise et les politiques d’austérité battaient leur plein, ces 10% ont été épargnés : leur contribution aux charges a été sans commune mesure avec celle du reste de la population. Ces injustices patentes n’ont pas été rectifiées mais aggravées par les plans d’aide et les mémorandums. Aucune de ces soi-disant réformes n’a malheureusement amélioré les mécanismes de perception fiscale qui se sont effondrés, en dépit des efforts remarquables déployés par quelques fonctionnaires intègres et aux abois. Aucune mesure n’est venue contrecarrer les intérêts croisés de  l’establishment politique, des oligarques et des banques, ce triangle établi dans notre pays depuis des décennies. Aucune réforme n’a amélioré le fonctionnement et l’efficacité de l’appareil d’État, qui s’est habitué à servir des intérêts particuliers plutôt que l’intérêt commun. Les propositions que nous déposons se concentrent, elles, sur de véritables réformes qui ont pour ambition de changer la Grèce. Il s’agit de mesures que les gouvernements précédents, l’ancien système politique et les initiateurs des plans de sauvetage ne voulaient pas mener en Grèce. Tels sont les faits.

    Lutte contre la structure oligopolistique et les pratiques des cartels ― en particulier sur le marché télévisuel, anarchique et hors de contrôle ; renforcement des mécanismes de contrôle des dépenses publiques et du marché du travail, dans le but de réprimer l’évasion et la fraude fiscales ; modernisation de l’administration publique : telles sont les priorités du programme de réformes de notre gouvernement ; nous attendons bien sûr que nos partenaires souscrivent à ces priorités."

    Traduit du grec par Dimitris Alexakis

    Sources > 

  • Le carnaval des irresponsables

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    " Après les désaccords de ces derniers jours sur le dossier grec, Angela Merkel et François Hollande ont donné lundi soir à l’Elysée une brève conférence de presse, lors de laquelle ils se sont montrés unis pour appeler Athènes à "la responsabilité". Le Monde

    On s'en voudrait de faire tache dans le décor et les dîners mondains de nos élites, mais la mortalité infantile en Grèce a augmenté de 43% entre 2008 et 2010. Les chercheurs notent également une augmentation de 21% du nombre d’enfants mort-nés, qu’ils ont attribuée aux restrictions d’accès aux soins prénatals. > source

    Il est temps, en effet, d'appeler Athènes à la "responsabilité"

    allemagne-carnaval-merkel-hollande-politique-france.jpg

  • Le courage et l'exemple des Grecs

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    Jean Quatremer, Arnaud Leparmentier... pas drôles mais risibles.  Extrait de "Couverture médiatique du référendum en Grèce : le meilleur du pire" par Julien Salingue,

    3992716853.pngBoule de cristal

     Il y a d’abord eu LE tweet visionnaire, le 27 juin, de ce très grand connaisseur de la Grèce qu’est Jean Quatremer, correspondant de Libération à Bruxelles :

     

    Aucun doute : les « sources » de Jean Quatremer sont fiables.

    Presque autant que les sources d’Arnaud Leparmentier, du Monde, qui a eu lui aussi des illuminations (...):

     

    On vous le dit : visionnaires.

    > "Couverture médiatique du référendum en Grèce : le meilleur du pire" par Julien Salingue ( Acrimed)

    >  Lire aussi : Quand les médias dominants boutent la Grèce hors d’Europe, par Thibault Roques, le 6 juillet 2015 (Acrimed)

    "À l’occasion d’un référendum que beaucoup d’éditocrates ont considéré comme « dangereux », force est de constater que se sont multipliés, avant le scrutin, les tribunes, analyses et autres partis pris afin que « la raison » et « le bon sens » l’emportent (forcément synonyme de « oui » ) ; et pour ce faire, tous les raccourcis sont bons, comme celui qui consiste à distinguer « la Grèce » ou « les Grecs » d’une part, et « l’Europe » ou « les Européens » de l’autre. Au prix d’une regrettable confusion entre une aire géographique, une union politique (remontant à 1981 dans le cas particulier) et une union strictement monétaire ayant moins de 15 ans, le peuple grec et ses dirigeants se voient marginalisés sinon ostracisés sur la scène européenne, renforçant ainsi le point de vue des « vrais Européens » qui s’élèvent contre les « mauvais payeurs » grecs, décidément « irresponsables ». Illustration exemplaire et visuelle de ces approximations sémantiques qui portent à conséquence."

  • Grèce : asphyxie économique et démocratique

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    Créanciers de la Grèce, et médias privés grecs se sont engagés massivement pour le « oui » avec la puissance de tous leurs moyens.

    A l'asphyxie économique s'ajoute en Grèce l'asphyxie démocratique.

    "Des statistiques récentes montraient que le temps accordé sur les chaînes privés aux manifestations du « non » le 29 juin était anecdotique : 8 minutes contre 47 minutes pour celle du « oui » le 30 juin. Ces médias sont prêts à toutes les manipulations." Romaric Godin

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    La machine de la terreur (“Quotidien des Rédacteurs” du 2 juillet 2015)

    Les institutions européennes et internationales ont clairement tenté de délégitimer le référendum et ont joué sur la peur pour que le "oui" l'emporte.

    "Le président de la Commission, Jean-Claude Juncker a d’abord dénoncé l’organisation d’un référendum qu’il jugeait illégitime et avouait se sentir « trahi par Athènes » ! Ce brave homme n’avait, pour sa part, jamais trahi l’Union européenne en dirigeant pendant près de 20 ans le Luxemburg, le pays dont les « LuxLeaks » viennent de mettre en évidence le rôle de plaque tournante de l’évasion fiscale en Europe.  Deux jours plus tard, en toute incohérence, il appelait à voter « oui » au référendum du 5 juillet." Gérard Filoche

    *

    " La BCE a ainsi ouvertement fait du référendum un vote pour ou contre l'euro. Outre son action sur l'ELA, les déclarations mardi 30 juin au matin de Benoît Cœuré, membre français du directoire de la BCE, a mis fin par une simple reconnaissance de la possibilité du Grexit à l'irréversibilité officielle de l'euro.

    Dès lors, les électeurs grecs, favorables, selon les derniers sondages, à 81 % au maintien dans la zone euro sont prévenus.

    Le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem a abondé dans ce sens, tandis que le président du parlement européen Martin Schulz a promis un nouveau départ pour la Grèce « une fois l'ère Syriza terminée. »

    Autrement dit, les électeurs sont prévenus : un « non » signifierait le maintien de l'asphyxie économique, la sortie de l'euro et la mise au ban de l'Europe. Le refus des créanciers de poursuivre les négociations comme Alexis Tsipras l'avait proposé a encore augmenté la pression sur les électeurs en leur laissant entendre qu'il ne pourrait pas y avoir de nouvelles négociations en cas de « non. » Romaric Godin

    On aura vu ces derniers jours la mise en œuvre de l'attirail anti-démocratique européen : des menaces ouvertes de représailles aux appels à un coup d’État !

    Menaces éhontées et mensonges pitoyables ont été relayés en France par la droite et le gouvernement.

    Ainsi, Michel Sapin, ministre des Finances, a invoqué faussement de prétendues interventions de pays jaloux des "largesses" accordées par le FMI à la Grèce. Argentine et Brésil qui soutiennent le gouvernement grec ont démenti ces mensonges

    " Lors de la matinale de Patrick Cohen, M. Sapin a été interrogé sur le rôle du Fonds monétaire international (FMI) dans la rupture des négociations entre la Grèce et ses interlocuteurs : « Et le FMI ? Tsipras dénonçait la “responsabilité criminelle” du FMI ; est-ce qu’il y a un problème FMI, comme beaucoup le pensent à Bruxelles ? »

    Le ministre reprend alors un argument régulièrement avancé par les créanciers d’Athènes. Leur inflexibilité ne découlerait pas d’un choix politique — celui de voir échouer Syriza. Elle s’expliquerait par les pressions exercées par d’autres pays, d’autant plus compréhensibles qu’elles émanent de nations ayant elles-mêmes subi des programmes d’ajustement structurel : « Le FMI ne répond pas devant des pays d’Europe, il répond de sa responsabilité devant l’ensemble des pays du monde, déclare M. Sapin. Et dans ces pays du monde, savez-vous ceux qui étaient les plus exigeants ? L’Argentine, le Brésil. Des pays qui avaient, par le passé, bénéficié de l’aide du FMI et qui posaient une question à la directrice générale [Christine Lagarde] : “Pourquoi êtes-vous plus flexible avec un pays européen que vous ne l’avez été avec nous ?” »  Renaud Lambert,

    *

    > La Tribune / Grèce : un référendum sous la pression de l'asphyxie économique -  Romaric Godin

    > Pour la victoire du « non » au référendum grec dimanche 5 juillet ! OXI ! Gérard Filoche

    > Le Soir / Martin Schulz s’attend à un «gouvernement de technocrates» en Grèce -

    > Politis / Faillite de la démocratie occidentale : une dérive totalitaire à son point d’achèvement

  • OXI ! NON !

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    Sur une façade de la Banque de Grèce “NON - 5 juillet”

    http://www.greekcrisis.fr

  • Migrants : Crime organisé en Europe

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    Édito extrait du Plein droit n° 105, juin 2015
    « Naufrage de l’asile »

    Crime organisé

    couvpd105-2bff2-f7058.jpgQuand ces lignes seront publiées, l’Union européenne (UE) pourrait s’être lancée dans une opération présentée comme inédite : l’utilisation de moyens militaires pour anéantir des réseaux de « trafic d’être humains ». Il s’agirait ainsi de tarir l’arrivée de boat people dans les eaux territoriales italiennes, grecques ou maltaises. Si, comme cela a été envisagé au conseil des affaires étrangères de l’UE du 12 mai, ces opérations étaient menées sur les côtes libyennes, en mer mais aussi à terre, on assisterait à un nouvel hoquet de l’histoire : quatre ans après l’opération onusienne contre Kadhafi, les forces occidentales seraient de retour en Libye. Plus personne n’y assure le rôle de « garde-frontières de l’Europe », composition qui avait permis au dictateur, banni pour son soutien au terrorisme dans les années 1980, de réintégrer le concert des nations au tournant du XXIe siècle.

    Les dirigeants actuels de la Libye, qu’ils soient reconnus (le parlement de Tobrouk) ou non (les autorités de Tripoli) sur le plan international, s’accordent au moins sur un point : ils ont compris que les personnes migrantes venues de toute l’Afrique représentent une triple manne. Main-d’œuvre corvéable à merci ; proie des groupes criminels souvent liés aux « milices révolutionnaires » ; enjeu des marchandages avec l’Europe qui, moyennant finances et reconnaissance, attend de la Libye non seulement qu’elle lutte contre les réseaux de passage mais aussi qu’elle décourage et criminalise les candidat·e·s à la traversée.

    Avec près de 2 000 personnes mortes en Méditerranée depuis le début 2015, la situation actuelle est certes particulièrement dramatique. Elle est cependant loin d’être neuve. Depuis les années 1990, certaines routes migratoires sont de véritables cimetières marins dans lesquels disparaissent les exilé·e·s n’ayant pas d’autres voies, en particulier légales, pour rejoindre l’Europe. Face à cette hécatombe, la réponse des États de l’UE n’a pas varié : à coups de visas impossibles à obtenir, de murs et de grillages de plus en hauts, de frontières érigées de plus en plus loin de l’Europe géographique, il s’est toujours agi de repousser les hommes et les femmes exerçant leur droit à émigrer. Les larmes de crocodile pour les disparu·e·s et la compassion médiatique pour les victimes de la « barbarie » et autres violences des « passeurs » ne sont que d’éphémères mises en scène.

    Ainsi, l’Italie, qui avait mis en place une opération de sauvetage en haute mer afin d’éviter que ne se reproduisent les naufrages de la fin de l’année 2013, n’a jamais pu obtenir la moindre solidarité financière des autres États membres. Elle s’est au contraire vue accuser de créer un « appel d’air » migratoire. Début 2015, l’opération Mare Nostrum a donc été abandonnée au profit d’un nouveau dispositif de police des mers, sous l’égide de l’agence Frontex. Les moyens mis en œuvre ont récemment été triplés sans que les missions de sauvetage des boat people et de protection des réfugié·e·s ne soient clairement incluses dans le mandat des gardes-frontières européens. Ces exilé·e·s que l’UE cherche à tout prix à empêcher d’embarquer dans les ports d’Afrique du Nord, après leur avoir barré toutes les routes aériennes, sont pourtant massivement originaires des régions du monde (Syrie, Érythrée, Soudan, etc.) dont les ressortissants peuvent légitimement prétendre à l’asile. Ce droit est si fondamental qu’il ne saurait être question de l’encadrer par des « quotas » vient de rappeler, avec cynisme, le gouvernement français, vent debout contre la proposition d’une « clé de répartition » européenne de réfugiés. Cette dernière est en effet révélatrice de l’inhospitalité française (chaque année l’Allemagne accueille près de quatre fois plus de demandeurs d’asile) dénoncée de longue date par le Gisti.

    Ces lignes auraient en effet pu être écrites il y a une dizaine d’années quand les militant·e·s de la liberté de circulation et de la défense des droits des étrangers ont commencé à dénoncer la « guerre aux migrants » déclenchée par une partie des États de l’Union européenne. Ces termes apparaissaient alors à beaucoup comme outrés ou simplement métaphoriques. L’armada actuelle patrouillant en Méditerranée et les projets de résolution soumis à l’ONU au nom de la lutte contre les « groupes criminels » œuvrant depuis les côtes libyennes rappellent que, pour les personnes migrantes, il ne s’est jamais agi d’un simple slogan. Elles sont bien engagées dans une lutte à mort pour faire valoir leurs droits face à une forteresse fondée sur le déni d’humanité et érigée sur des moyens de répression toujours plus puissants. Elles sont donc contraintes de remettre leur vie dans les mains de groupes suffisamment organisés pour tenter de contourner le blocus européen. Le jeu du chat et de la souris entre barques et zodiacs s’est transformé en confrontations entre frégates armées et paquebots épaves.

    Déni de leurs droits encore lorsqu’à Calais, comme à Paris, la répression l’emporte sur l’accueil de personnes en demande de protection. Les ghéttoïsations et les évacuations brutales d’abris collectifs, ne visent qu’à rendre invisibles celles et ceux qui, ayant survécu aux naufrages en Méditerranée, en appellent à un droit d’asile effectif que l’Europe leur refuse. Les pays européens ont en effet oublié les principes qu’ils osent pourtant toujours présenter comme au fondement de l’UE : la défense de la paix et des droits fondamentaux ne peut s’accommoder d’une politique qui criminalise les personnes migrantes en ne leur laissant d’autres options que celle de l’odyssée clandestine et du recours aux passeurs. L’influence de ces derniers n’a ainsi cessé d’augmenter au fil de la militarisation de la lutte contre l’immigration alors qu’elle ne résisterait pas à l’ouverture de véritables voies d’accès légales pour les exilé·e·s.

  • Pour le NON au referendum grec

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    "L’Europe est la maison commune de nos peuple, une maison qui n’a ni propriétaires ni locataires."

    Alexis Tsipras

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    Après la sinistre parodie des négociations et malgré la curée médiatique française contre le référendum qualifié "d'irresponsable", malgré les mensonges éhontés de responsables politiques de droite et de gauche, nous sommes solidaires des grecs qui s'apprêtent à voter NON. Ce refus de soumettre aux diktats toujours plus nombreux et exigeants de la Troïka constituera un début pour sortir de cette Europe qui n'est qu'un champ de manœuvres pour ce que le capitalisme connait de plus pourri et n'en a jamais assez. " Forcément, ça leur a coupé la chique. Qu’on puisse jouer la carte de la démocratie, c’est la chose qui est maintenant tellement hors de leur entendement qu’elle les laisse toujours sidérés, pantois et démunis."

    La " Troïka", constituée par l'Union européenne (UE), le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque centrale européenne (BCE), en imposant aux gouvernements de faire des économies vise à faire rembourser la dette des banques et des spéculateurs par les peuples. Il s'agit de mettre en place des plans de régression sociale sans précédent sur fond d'austérité permanente, de destruction  des conquêtes sociales et d'abandon de toute souveraineté nationale. En Grèce , " L’intervention de forces transnationales qui portent depuis au moins trente ans le projet de déconstruction de l’Etat social est ainsi relayée au niveau national par des acteurs longtemps partie prenante d’un système clientéliste, inefficace et corrompu. "

     

    3992716853.pngIl est dorénavant clair que, depuis le début, le but des créanciers n’était pas de trouver un accord bénéfique pour la Grèce et le reste de la zone euro, mais plutôt de contraindre Alexis Tsipras et Syriza à la capitulation, afin de tuer toute possibilité d’une politique économique alternative en Europe. C’était sans compter sur la résistance du gouvernement grec, qui a refusé jusqu’au bout de renier le mandat qu’il avait reçu des urnes. Les institutions de la Troïka, dans un ultime coup de force, ont alors décidé mercredi 24 juin de lui lancer un ultimatum : la dernière proposition des créanciers devait être acceptée sous 48 heures. Les Economistes atterrés

    3992716853.pngLe rapport intermédiaire produit par la Commission pour la Vérité de la Dette grecque constitue une véritable bombe et un acte d’accusation implacable contre la Commission Européenne, la Banque Centrale Européenne, les gouvernements de l’Union (y compris le précédent gouvernement grec), le Fonds Monétaire International et toutes les forces politiques qui y collaborent.

    Le rapport révèle que « moins de 10% des fonds (des plans d’aide à la Grèce de 2010 et 2012) ont été destinés aux dépenses courantes du gouvernement ». La soi-disant « aide » étant gérée directement par les créanciers eux-mêmes, la plus grande partie est allée directement dans les poches de ceux-ci.  A propos des conséquences de cette politique en Grèce, le rapport dit ceci : « Il y a eu violation des obligations relatives aux droits humains de la part de la Grèce elle-même et des prêteurs, c’est-à-dire les Etats prêteurs membres de la zone Euro, la Commission Européenne, la Banque Centrale Européenne et le Fonds Monétaire International, qui ont imposé ces mesures à la Grèce. Tous ces acteurs ont omis d’évaluer les violations des droits humains en tant que résultat des politiques qu’ils ont obligé la Grèce à mener, et ont également violé directement la Constitution grecque en dépouillant dans les fait la Grèce de la plupart de ses droits souverains. » LCR

    3992716853.png Si le « non » l’emporte le 5 juillet, ce ne sera pas un simple rejet des propositions de la Troïka. Parmi ceux qui auront voté « non », une fraction significative aura voté pour la sortie de l’euro et même de l’Union européenne. Soit par l’expérience accumulée au bout de 5 mois de négociations aux résultats négatifs, soit par la campagne menée par les oligarques européens, la droite et les médias locaux expliquant que le vote « non » équivalait à un vote contre l’euro et contre « l’Europe ». "  Jacques Nikonof - porte-parole du Parti de l’émancipation du peuple (ex- M’PEP).

     

    3992716853.pngLa Grèce est confrontée à l’énorme problème de la dette et à une crise humanitaire. La situation est maintenant pire que ce qu’elle a connue en 2010, lorsque la troïka – le FMI, la Commission européenne et la BCE – a imposé son « plan de sauvetage », justifié par la nécessité de soutenir la Grèce. En fait, ce plan a été un désastre complet pour la Grèce, qui n’a tiré aucun avantage des conventions d’emprunt douteuses mises en œuvre depuis.  Ce dont personne ne parle est qu’un autre plan de sauvetage réussi a effectivement eu lieu à ce moment-là en 2010, mais pas au bénéfice de la Grèce, mais au profit des banques privées. Derrière la crise grecque, il y a un énorme plan de sauvetage illégal pour les banques privées. Et la façon dont il est mené représente un risque immense pour l’Europe. Lire l'article de  Maria Lucia Fattorelli : Le secret des banques derrière la tragédie grecque

     


    Voir aussi, sur le site  Comité pour l'annulation de la dette du Tiers Monde : http://cadtm.org/Grece


    Texte de l'allocution de Tsipras

    3992716853.pngNous avons livré un combat dans des conditions d’asphyxie financière inouïes pour aboutir à un accord viable qui mènerait à terme le mandat que nous avons reçu du peuple. Or on nous a demandé d’appliquer les politiques mémorandaires comme l’avaient fait nos prédécesseurs. Après cinq mois de négociations, nos partenaires en sont venus à nous poser un ultimatum, ce qui contrevient aux principes de l’UE et sape la relance de la société et de l’économie grecque.

    Ces propositions violent absolument les acquis européens. Leur but est l’humiliation de tout un peuple, et elles manifestent avant tout l’obsession du FMI pour une politique d’extrême austérité.

    L’objectif aujourd’hui est de mettre fin à la crise grecque de la dette publique. Notre responsabilité dans l’affirmation de la démocratie et de la souveraineté nationale est historique en ce jour, et cette responsabilité nous oblige à répondre à l’ultimatum en nous fondant sur la volonté du peuple grec.

    J’ai proposé au conseil des ministres l’organisation d’un référendum, et cette proposition a été adoptée à l’unanimité. La question qui sera posée au référendum ce dimanche prochain sera de savoir si nous acceptons ou rejetons la proposition des institutions européennes. Je demanderai une prolongation du programme de quelques jours afin que le peuple grec prenne sa décision.

    Je vous invite à prendre cette décision souverainement et avec la fierté que nous enseigne l’histoire de la Grèce. La Grèce, qui a vu naître la démocratie, doit envoyer un message de démocratie retentissant. Je m’engage à en respecter le résultat quel qu’il soit. La Grèce est et restera une partie indissoluble de l’Europe. Mais une Europe sans démocratie est une Europe qui a perdu sa boussole. L’Europe est la maison commune de nos peuple, une maison qui n’a ni propriétaires ni locataires. La Grèce est une partie indissoluble de l’Europe, et je vous invite toutes et tous à prendre, dans un même élan national, les décisions qui concernent notre peuple."