" Cette philosophie de l’impuissance, qui cherche à faire accepter les défaites comme de nécessaires anneaux dans la chaîne des développements cosmiques, est parfaitement incapable de poser, et se refuse à poser, la question du rôle des facteurs aussi concrets que les programmes, les partis, les personnalités qui furent les organisateurs de la défaite. Cette philosophie du fatalisme et de la prostration est diamétralement opposé au marxisme, théorie de l’action révolutionnaire." Léon Trotsky
Athènes a donc présenté une proposition de mesures d’austérité de 13 milliards d'euros alors que le plan d’austérité de 9 milliards d'euros venait d'être massivement rejeté par les Grecs ! Alexis Tsipras, dirigeant de Syriza et Premier ministre grec, a ainsi répudié la volonté du peuple grec exprimée lors du referendum et a illustré une nouvelle fois " la faiblesse incurable, l’impuissance du réformisme légal en temps de crise et de déclin capitalistes, quand la contraction du profit tend les antagonismes et pose entre les classes et le pays la question de force."
Au programme des réjouissances grecques :
"Une augmentation progressive de l’âge de la retraite de 62 à 67, achevé en 2022, accompagnée de « mesures dissuasives » contre les retraites anticipées.
L’élimination d’une prestation de solidarité pour les retraités pauvres et une augmentation de 50% des coûts de soins pour les retraités.
Une hausse de la TVA sur la plupart des produits à 23 %, appliquée aussi aux îles grecques, souvent pauvres et isolées.
Des réductions des salaires du secteur public, imposées en « unifiant » la grille des salaires, ainsi que d’autres attaques contre le Code du travail.
L’achèvement de toutes les privatisations actuellement prévues, y compris les aéroports régionaux et les ports du Pirée, de Thessalonique et de Hellinikon.
Des coupes aux subventions pour les agriculteurs, ainsi qu’une fiscalité, visant à augmenter l’imposition des petites entreprises, des propriétaires fonciers et des travailleurs indépendants." ( WSWS)
Déjà le syndicat des fonctionnaires grecs, Adedy, appelle à une grève de 24 heures mercredi et à des manifestations sur la place Syntagma à Athènes. Mercredi est le jour probable du vote au Parlement de nouvelles mesures d’austérité décidées à Bruxelles en échange d'un nouveau prêt à la Grèce. C’est la première grève depuis l'arrivée au pouvoir de Syriza en janvier. (RFI)
"Il ne faut donc pas se tromper dans l’appréciation de la portée de l’événement oχi. Il est des plus que douteux que le gouvernement Syriza obtienne davantage que des concessions marginales — dont il lui appartiendra de faire comme il peut une présentation triomphale… Mais ça n’est pas ainsi qu’il faut juger de l’événement, car c’est un ébranlement d’une tout autre sorte qui s’est produit dimanche 5 juillet. L’ébranlement d’un peuple entier entré en rébellion contre les institutions européennes. Et l’annonce d’un crépuscule — donc aussi d’une aube à venir." Frédéric Lordon
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> Syriza trahit la classe ouvrière grecque. Par Alex Lantier WSWS
> Référendum: Grèce, l’ombre de « Prométhée » de l’Otan - Par Manlio Dinucci - CA Mondialisation
> La Grèce et l'absurde. Par Jacques Cotta. Tout laissait penser à un sursaut salvateur pour tous les peuples d’Europe venant de Grèce. Les conditions étaient requises. Et pourtant…
> Pour étrangler la Grèce, une Europe avec des guillemets. Par Bernard Cassen - Mémoires des luttes
> A l’heure grecque : pourquoi ne pas supprimer le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » ?
> Le crépuscule d'une époque, par Frédéric Lordon
> Classe, parti et direction / Léon Trotsky : Pourquoi le prolétariat espagnol a-t-il été vaincu ?
(Questions de théorie marxiste) été 1939
> "La fin misérable de l’expérience Blum" Jean Bernier - Le Libertaire, 24 juin 1937 - sur ce blog