Mais on lit les journaux comme on aime, un bandeau sur les yeux. On ne cherche pas à comprendre les faits. On écoute les douces paroles du rédacteur en chef, comme on écoute les paroles de sa maîtresse. On est battu et content parce qu’on ne se croit pas battu, mais vainqueur. M. Proust.
En 2007, pour sa dernière journée de campagne, avant le premier tour de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy se rendait en Camargue dans la manade de Gilbert Arnaud. C'est à dada sur "Univers" (cheval) qu'il faisait son show suivi par une bottée de journalistes, photographes et cameramen. La presse de révérence accréditée pour la campagne était entassée dans une charrette tirée par un tracteur.
> Sarkozy en Camargue pour un dernier galop avant le premier tour- Reuter- Le Point
Dès 2005, Patrick Jarreau expliquait que pour ses collègues du Monde afficher le nom de Sarkozy en « manchette », que l’information lui fût-elle favorable ou défavorable, c’était entre 2% et 5% de ventes supplémentaires quasi assurées.
Selon le baromètre de l'Institut national de l'audiovisuel français, Sarkozy, après son élection battait tous les records : il sera 3 fois plus présent sur les chaînes de télévision que ses prédécesseurs. Et malgré ça sera enfin battu.
> Ce que Sarkozy ne comprend pas avec les journalistes - Patrick Jarreau Rue89
La caravanne médiatique
le voyage en camargue à 4'35
Reportage extérieur, réalisé par la télévision Suisse Romande, censuré des chaines de télévisions nationales Françaises...
> Misère des médias – Quand Juppé visite la Jungle - Article11
http://www.article11.info/?Misere-des-medias-Quand-Juppe
Ce mercredi, Juppé était à Calais. Un déplacement de campagne comme il en existe des masses, ridicules et vains. Puisqu’on était dans le coin, on a suivi la petite troupe chargée de la mise en scène médiatique de cette visite."
> "Au commencement était la presse par Jacques Bouveresse - Revue Agone n°40
http://agone.org/revueagone/agone40/enligne/11/index.html#debut-chapitre
Quand je vois, par exemple, les reporters qui se précipitent et les forêts de micros qui se dressent pour recueillir religieusement la moindre parole de nos dirigeants politiques ou de n’importe quelle personnalité réputée importante, y compris sur des sujets sur lesquels ce qu’ils peuvent dire n’a absolument aucun intérêt, je dois avouer que j’ai du mal à m’empêcher de considérer que l’humanité est en train, si ce n’était pas déjà fait, de perdre à peu près tout sens du ridicule. Et c’est une impression qui ne peut que se renforcer encore davantage quand on voit le degré d’infatuation et d’autosatisfaction que sont capables d’atteindre les représentants de la presse quand ils expliquent que ce qui se passe en pareil cas correspond à l’exécution d’une obligation quasiment sacrée qu’ils ont à remplir envers l’humanité et qui est d’une importance vitale pour elle."
> Bouveresse Jacques, L'actualité de Karl Kraus. Bourdieu Pierre. A propos de Karl Krauss et du journalisme. In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 131-132, mars 2000. Le journalisme et l'économie. pp. 119-126.
http://www.persee.fr/doc/arss_0335-5322_2000_num_131_1_2671
> Jospin, Allègre, Villepin. rentiers de la politique. Par Daniel Schneidermann — 21 septembre 2007
http://www.liberation.fr/tribune/2007/09/21/jospin-allegre-villepin-rentiers-de-la-politique_102274
Ils sont quelques-uns, sur la scène politique, à se partager le titre enviable de rentiers médiatiques. (...)Risquons une hypothèse : le rentier médiatique tient une partie de son avantage de la fascination pour celui qui tire contre son camp. Pour la figure du banni, du transfuge, du dissident, du franc-tireur. Parce qu'ils parlent contre, ils donnent l'impression de parler vrai.