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algérie

  • Sétif : 8 mai 1945

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    le-massacre-8-mai-1945.jpgLe 8 mai 1945, à l’appel conjoint du Parti du Peuple algérien et des Amis du Manifeste et de la liberté* une manifestation pacifique a lieu à Sétif pour fêter la chute du nazisme contre lequel de nombreux Algériens ont combattu.

    Dans la manifestation  se succèdent les  slogans " Libérez Messali! ", " Vive l’Algérie libre et indépendante! ", " A bas le fascisme et le colonialisme! " jusqu'au moment où  Bouzid Saal, un jeune homme de 22 ans, refusant de baisser le drapeau algérien qu’il porte,  est abattu par un policier .

    C'est ce qui déclenchera l’émeute suivie de la terrible répression.

    La foule d'environ 8.000 personnes se déchaîne et assassine 27 Européens  Puis l'insurrection s'étend à des villes voisines, faisant en quelques jours une centaine  de victimes  dans la population européenne.
    Aux côtés des morts " européens ", des dizaines de milliers de personnes seront tuées  : 8 000, 20 000, voire 45 000 selon les sources... Durant les quatre jours de massacres l'aviation elle-même sera requise pour bombarder les zones insurgées comme dans une véritable opération de guerre.

    A Guelma  les exactions seront commises de sang-froid par les Européens de la ville constitués en une milice coloniale organisée par  le sous-préfet André Achiary que couvre le gouverneur socialiste Yves Chataigneau qui l'a nommé à ce poste.

    3992716853.pngC’est une chose atroce de tuer nuitamment la famille d’un fermier de la Mitidja, ou de mitrailler la foule des promeneurs dominicaux dans une rue de Bône. Mais c’est une chose incommensurablement plus atroce de fonder sur des dizaines de milliers de cadavres périodiquement rafraîchis un régime d’abjection que huit millions d’Africains vomissent.
    La majorité africaine ou ses défenseurs emploient depuis 1954 les procédés de la terreur de masse contre la minorité européenne. Mais il est bon de se souvenir que depuis 1830 les procédés de la terreur de masse sont employés par la minorité européenne et ses défenseurs contre la majorité africaine. Priorité dans l’horreur. "Que messieurs les terroristes européens commencent. " Commencent à sacrifier des privilèges qui n’ont pu s’établir et ne sont protégés que par des bains de sang épisodiques et une oppression permanente." Robert Bonnaud »

     Sétif

    Albert Camus sera le seul éditorialiste à dénoncer ces crimes et à réclamer pour l’Algérie " le régime démocratique dont jouissent les Français " - sans pour autant aborder la question de son indépendance.

    Le traumatisme de Sétif et de Guelma - le plus grand massacre de l'histoire de la France contemporaine, en temps de paix - radicalisa irréversiblement le mouvement national algérien. En France il a été le plus souvent occulté ou travesti :

    " Jamais l’ordre chronologique des événements tels qu’ils se sont réellement déroulés n’a été rapporté dans les journaux. Jamais le véritable objet de l’intervention policière – empêcher la présence du drapeau du Parti du peuple algérien (PPA) parmi les emblèmes nationaux des pays victorieux de la seconde guerre mondiale – n’a été restitué par eux comme le point de départ des incidents. " (LDH Toulon )

    En 2005 l’ambassadeur de France en Algérie condamnait  les événements de mai 1945, qualifiés de "tragédie inexcusable". Mais trois ans plus tard l’historien français Henri Pouillot indiquait  que de nombreux documents dits non communicables à la recherche historique gardaient au secret "des réalités sur les massacres du 8 mai 1945, ou ceux du 17 octobre 1961 à Paris, et ceux traitant des cas de tortures par l’armée française, notamment à la villa Suzini d’Alger".  Par les effets de la loi  sur la conservation et la communication des archives de juillet 2008, ce n'est qu'en 2037 que le libre accès à tous les documents publics concernant la guerre d’Algérie sera autorisé.

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    Les massacres de Sétif, un certain 8 mai 1945

    par smallflume

    " Ce film a été réalisé en 1995 et la plupart des témoins sont désormais disparus ce qui donne d'autant plus de valeur à cette collecte de mémoires. Le réalisateur, Mehdi Lallaoui, vient d'ajouter à son film de nouvelles séquences documentaires, qui lui avaient été dissimulées en 1995 lors de la fourniture des documents par l'ECPA (Établissement cinématographique et photographique des armées). Des séquences montrant les brutalités et les crimes de la répression. Des "crimes contre l'humanité" car c'est la qualification qui devrait être retenue pour qualifier cette intervention qui, selon certains historiens, est la cause principale du déclenchement de la guerre d'Algérie."

    *

    * Le Parti du Peuple algérien est  un parti  interdit.  Messali Hadj, son fondateur, est assigné à résidence. Amis du Manifeste et de la liberté  de Ferhat Abbas,

    > La guerre d’Algérie a commencé à Sétif,  par Mohammed Harbi - Le Monde diplomatique.

    > Mai 1945 : les "événements de Sétif" analysés par Albert Camus -Histoire coloniale & post-colonial

    > Deux rapports du consul de Suisse sur les événements de mai 1945 à Sétif - Histoire coloniale & post-coloniale

    > Massacres de Sétif et Guelma - Wikipedia

    > La répression de mai 1945 dans le Constantinois, par Mekhaled Boucif, Université d’Oran / ENS Lyon.


    > Les massacres de Sétif, un certain 8 mai 1945 - Quartier libres

    > La SFIO, Guy Mollet et l’Algérie de 1945 à 1955 (1986) Guy Perville

     

  • Mitterrand et la guerre d’Algérie

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    L’insurrection avait débuté le 1er novembre 1954. Le ministre de l’intérieur François Mitterrand avait déclaré " l’Algérie, c’est la France !, la négociation avec les rebelles c'est la guerre."

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    Pendant les trois premières années de la guerre d’Algérie, de  1954 à 1957, François Mitterrand fut ministre de l’Intérieur puis ministre de la Justice.

     "A 39 ans, il prend ses fonctions de ministre de la Justice, le 2 février 1956, dans le gouvernement de Guy Mollet. C'est un homme politique confirmé, qui a déjà assumé sept portefeuilles ministériels depuis la fin de la guerre. Il connaît bien le problème algérien, puisqu'il était ministre de l'Intérieur quand l'insurrection a éclaté, quinze mois plus tôt, le 1er novembre 1954. Sa réaction d'alors est connue : « L'Algérie, c'est la France [...] ceux qui veulent l'en dissocier seront partout combattus et châtiés " (François Malye)

     A l'époque, pour la majeure partie de la classe politique, il n'est pas question d'envisager l'indépendance de l'Algérie. Quant à la gauche traditionnelle, elle se refuse de prendre en  compte le nationalisme algérien et la question coloniale.

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