Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Strauss-Kahn, le retour

Pin it!

D' Aubry à Parisot, de la droite à la gauche, on ne tarissait pas d'éloge sur Strauss-Kahn, ce  "grand patron" du FMI, qui faisait preuve d'un "leadership exceptionnel ". Celui qui, habillé chaudement de l'étoffe d’un président, incarnait la social-démocratie mondialisée, triomphante et pleine de morgue.

Une fois les sanglots ravalés et les mouchoirs remisés, n'oublions pas quel fut le parcours de cette merveille dont nous fûmes accablés par la presse et menacés par les sondages avant d'en être débarrassés par le scandale.

Les grands médias, la social-démocratie et le patronat perdirent leur candidat de "gauche" à la présidentielle, celui qui avait la faveur des sondages à répétition commandés par les mêmes médias ...  La " chance historique pour les socialistes, parce que son profil correspondait exceptionnellement aux circonstances ", selon le mot d'Alain Duhamel, n'était plus dans la course. Panique dans les hautes sphères

2002, l'IPSOS  dressait un portrait flatteur du  "néo-libéral socialiste" qui  " fait plus homme de droite que de gauche."

"Technicien sans être technocrate, politique sans être (trop) "langue de bois". Séducteur sans être démagogue, stratège sans être un simple tacticien. On lui reconnaît une capacité d'adaptation sans superficialité, une ambition réelle mais pas de visée carriériste. Sa récente implication dans ce qu'il est convenu d'appeler l'affaire de la MNEF ne bouleverse guère la donne. Il paraît donc cumuler un nombre d'atouts non négligeables au premier rang desquels se trouve une aptitude à pouvoir faire autre chose que de la politique. DSK n'est pas nécessairement perçu comme un professionnel de la politique au sens étroit du terme."

Aujourd'hui Strauss-Kahn nous revient, via LSK, son ancienne société d'investissement luxembourgeoise,en faillite depuis novembre 2014, qui aurait aidé des clients à ouvrir des sociétés offshore dans des paradis fiscaux.

> L'express : La nouvelle affaire qui vise DSK

> Le Monde « Panama papers » : le business offshore de LSK, l’ex-fonds d’investissement de Strauss-Kahn

dominique+strauss+kahn+4.JPG

Vie et œuvres

1994 : Strauss-Kahn, participe à la création du "Cercle de l'industrie", lobby des industriels français au sein de l'Union européenne. Y sont représentés : Rhône-Poulenc, Lafarge, Pechiney, Elf, L'Oréal, Bull, Schneider, Renault, Total…

" M. Lévy est au moins un ami, au mieux une main nourricière. Lors de la traversée du désert de M. Strauss-Kahn, entre 1993 et 1997, M. Raymond Lévy avait créé le Cercle de l’industrie, un groupe de pression patronal ayant pour objet de préserver les intérêts des grandes entreprises françaises à Bruxelles. Il en avait confié la vice-présidence - le bureau, la secrétaire et les notes de frais afférentes - à un homme de confiance. L’ancien ministre socialiste. "  ( A gauche... mais proches des milieux d’affaires - Olivier Toscer - décembre 2003 )

1993 1997 : Strauss-Kahn,fait fructifier son carnet d'adresses en conseillant de nombreuses entreprises

" Parallèlement à ces activités de conseil, Dominique Strauss-Kahn anime, à titre bénévole, le Cercle de l'industrie, fondé en 1993. Cette association est née d'une idée conjointe de DSK, alors ministre de l'Industrie, et de Maurice Lévy, patron de Publicis, afin d'améliorer l'image de l'industrie auprès des jeunes et, surtout, de défendre les intérêts des entreprises françaises à Bruxelles. Ils en proposent la présidence à Raymond Lévy, patron de Renault. A l'hiver 1992-1993, deux conseillers techniques du cabinet du ministre de l'Industrie font la tournée des popotes: Jean-Yves Naouri (frère de Jean-Charles, le PDG d'Euris) et Jacqueline Franjou. Les deux missi dominici rencontrent, notamment, Loïk Le Floch-Prigent, PDG d'Elf Aquitaine, qui adhère au projet. Comme la plupart des patrons contactés: à l'époque, les industriels français se sentent incompris par le commissaire européen à la concurrence, Leon Brittan. En février 1993, un petit déjeuner réunit, au siège de Publicis, les 27 membres putatifs du futur cercle. Rhône-Poulenc, Lafarge, Pechiney, Elf, L'Oréal, Bull, Schneider, Renault, Total, BSN... En juin, la future association emménage à Neuilly, au 171, avenue Charles-de-Gaulle.

DSK, battu aux législatives fin mars, y possède un bureau. Cette activité permet au candidat malheureux de rester en contact avec les grands sujets européens et une trentaine de patrons français. Dans un premier temps, les locaux de Neuilly sont mis gracieusement à la disposition du Cercle par Paul Reucher, président de la Banque européenne de crédit (reprise en 1998 par l'Union industrielle pour le crédit), membre discret de l'association. Un nouveau bail sera signé en février 1994 et, là, le versement d'un loyer est prévu. Même démarche pour Rhône-Poulenc, qui offre, puis loue, à titre onéreux, des bureaux à Bruxelles. «L'association n'étant alors pas officiellement constituée, nos adhérents potentiels nous ont donné un coup de main», explique Jean-Yves Naouri, aujourd'hui président de Publicis Consultants. (...)

Que fait DSK dans tout cela? Il participe aux dîners et aux déplacements du bureau du Cercle: le président Raymond Lévy et le vice-président Dominique Strauss-Kahn rencontrent des directeurs ou des commissaires à Bruxelles, voire le président de la Commission, Jacques Delors (en février 1994), son successeur désigné, Jacques Santer (en décembre de la même année).

Mais DSK s'est bien davantage impliqué dans le Cercle pendant ses deux premières années d'existence (de 1993 à 1995, il assiste régulièrement aux réunions du bureau) que par la suite. Car 1995 est l'année où il retrouve une fonction politique avec son élection à la mairie de Sarcelles. (...)"  > "Les conseils en or de DSK -  Par Dupuis Jérôme, Gaetner Gilles, Lhaik Corinne", L'Express,  le 16/12/1999

1997 : ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie de Lionel Jospin, il supervise les ouvertures de capital (France Télécom, Air France, Thomson, EADS...) et les privatisations (Crédit lyonnais, GAN, CNP, CIC, Autoroutes du Sud de la France...) qui s'enchaînent à un rythme inégalé (42 milliards par an en moyenne contre 38 pour le gouvernement Balladur et 27 pour le gouvernement Juppé). En décembre, il annonce vouloir relancer la réflexion sur les fonds de pension.

Sous son impulsion le gouvernement Jospin privatisera davantage que les gouvernements de droite présidés par Balladur et Juppé. " ... les trois gouvernements de droite, entre 1986 et 1997, ont vendu la propriété publique pour 36 milliards d’euros. De son côté, le gouvernement Jospin a vendu pour 31 milliards d’euros... en cinq ans.

Pudiquement la "Commission de privatisation" des socialistes fut  rebaptisée " Commission d'évaluation des participations et des transferts" pour ne pas effrayer le "peuple  de gauche". Et là  où  Alain Juppé, le prédécesseur de Jospin, avait accumulé  échec sur échec, le Parti Socialiste menait avec succès sa course aux " adaptations " dictées par le capitalisme sous couvert de ce fameux "pragmatisme" qui anesthésient les militants, les électeurs.

A cette époque Strauss-Kahn avait été suspecté - avant d'être relaxé deux ans plus tard par la justice - pour les conditions dans lesquelles il avait reçu des rémunérations  de la MNEF en tant qu'avocat : 600 000 francs d'honoraires très controversés. Le 2 novembre 1999, DSK était contraint de démissionner de Bercy. " Qu'avais-tu besoin de cet argent ? " lui aurait alors demandé Lionel Jospin, premier ministre.

1999 : Strauss-Kahn baisse le taux d'imposition des stock-options de 40 % à 26 %, ce qui représente un bénéfice de 4 milliards de francs pour 12 000 privilégiés.

Le Ministre des Finances de la "gauche plurielle", voulait  ainsi défaire ce qu Alain Juppé avait mis en place en relevant le taux d’imposition de 26 % à 40 % !

> "Strauss-Kahn avance en douce sur les stock-options. Le budget 2000 autorise plus d'entreprises à distribuer des produits financiers très avantageux à leurs cadres." -  Nathalie Raulin- Libération

2000 : il participe à la Conférence annuelle du Groupe de Bilderberg, un rassemblement des plus puissants hommes d'affaires, dirigeants et hommes de médias dans le monde.

Le Groupe de Bilderberg c'est 120 milliardaires, banquiers, hommes politiques, industriels, universitaires, haut fonctionnaires, personnalités d'influence dans le monde du travail et de l'éducation et de journalistes. C'est la " nouvelle gouvernance"  qui se  passe très bien de la  démocratie.

2003 : Strauss-Kahn co-fonde avec Michel Rocard le club de réflexion À gauche, en Europe qui soutient très tôt et de façon inconditionnelle le Traité constitutionnel européen. En mai 2005, il sortait un DVD en faveur du « oui ».

Début mai 2011, Michel Rocard, Premier ministre sous François Mitterrand de 1988 à 1991, voyait dans le patron du FMI le candidat social-démocrate idéal pour réguler une économie de marché mondialisée. Et de lire l'avenir à haute voix :   " J’ai longtemps dit le contraire, mais je pense désormais, en citoyen français, qu’il vaut mieux rapatrier Strauss-Kahn, et qu’il puisse agir à travers l’écoute dont bénéficie encore la France sur la scène internationale. Non seulement comme membre du Conseil de sécurité mais aussi du fait de son indépendance forte à l’égard des Etats-Unis. François Hollande ou Martine Aubry ne seraient pas sur une ligne bien différente mais, contrairement à Strauss-Kahn, il leur faudrait un certain temps d’apprentissage, et on ne peut pas perdre le moindre temps, il y a urgence. "

2007 : Strauss-Khan devient directeur général du FMI sur proposition de Jean-Claude Juncker (cet homme politique luxembourgeois est l'un des architectes du traité de Maastricht) et Romano Prodi (ancien président de la Commission européenne), avec le soutien actif de Nicolas Sarkozy et avec l’accord du président des États-Unis George W. Bush.

Le FMI qui, avec ou sans lui, continuera à imposer des programmes d’austérité aux pays en difficulté, mettra en pièces les services publics, la sécurité sociale  et s’accommodera des déséquilibres des pays  à l’origine de la crise.

" la grande et difficile réforme des retraites annoncée récemment vise à réduire à terme le déficit du système des retraites; elle met à juste titre l'accent sur le relèvement de l'âge du départ effectif à la retraite, en faisant passer progressivement de 60 à 62 ans l’âge légal du départ en retraite et de 65 à 67 ans l’âge légal minium ouvrant droit à une pension complète.
Cependant, la France a encore du chemin à parcourir pour atteindre ses objectifs budgétaires à moyen terme. Le rééquilibrage des finances publiques devrait être fondé sur des prévisions macroéconomiques réalistes et l'adoption d'une règle budgétaire appropriée en renforcerait la crédibilité. Outre la maîtrise des dépenses de l'administration centrale et du système de sécurité sociale, il importe de poursuivre les efforts en cours pour limiter les dépenses des collectivités locales. " ( extrait du bulletin du FMI)

 " Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire ; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe..."

Jean Jaurès

arton1450-d8af4.jpg

> Source : http://lamystrausskahn.vefblog.net/

>"Exclure Lamy et Strauss-Kahn du Parti Socialiste " Mouvement politique d'éducation populaire  MPEP  18-12-2010

> "Les conseils en or de DSK -  Par Dupuis Jérôme, Gaetner Gilles, Lhaik Corinne", L'Express,  le 16/12/1999

> " Les sept péchés capitaux de Dominique Strauss-Kahn" - François Ruffin - 

> "Affaire DSK (1) : des médias orphelins" par Mathias Reymond -  Acrimed, 17 mai 2011

> "La course de chevaux, la pipolisation et le scandale" par Alain Garrigou - blog "Régime d'opinion" -26 mai 2011

> "La Tunisie et les dictats du FMI : Comment la politique macro-économique entraîne la pauvreté et le chômage dans le monde" - Michel Chossudovsky - Si seulement les recettes strauss-kahniennes contre la révolution étaient abandonnées...

> "Le FMI épaulé par la Commission européenne organise le pillage de la Grèce" -  Par Jérome Duval - Comité pour l'annulation de la dette du tiers monde CADTM-  Après les anciennes colonies et les pays sous-developpés, le néolibéralisme en action en Europe.

> "Le FMI, DSK, la réforme des retraites et le gel des salaires" - Par Ivan du Roy et Nadia Djabali - Une politique de sous-développement au programme pour la France. Basta!

> Bulletin de santé du FMI :  "France : la reprise est bien engagée  mais il faut réduire la dette publique" - 2010

> "Stéphane Hessel, je suis indigné par votre soutien au directeur général du FMI" - Par Alain Vidal - Le Grand Soir  - 11 janvier 2011

" Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, ne cesse de préconiser des mesures à l’opposé du programme du Conseil National de la Résistance dont vous vous réclamez : démantèlement des services publics en Grèce et ailleurs. Des malades ne sont plus soignés, des jeunes sont privés d’avenir au nom de la préservation des profits des seigneurs du capital. "

Les commentaires sont fermés.