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Gauche-droite et la souveraineté populaire bafouée

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Rappel : les bons comptes...

Le Texte du M'PEP pour les 10 ans de la victoire du NON au Traité constitutionnel européen.

Il y a dix ans, lors du referendum du 29 mai 2005, à la question "Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une Constitution pour l'Europe ?", 55% des français votèrent NON.

En février 2008 plusieurs centaines de personnes, parmi lesquelles des élus de l'opposition, manifestèrent devant le château de Versailles où devait siéger le Parlement réuni en Congrès. Ils réclamaient un référendum sur le traité européen de Lisbonne. Lors de ce Congrès, protégé par les CRS, les députés et sénateurs, à la majorité des 3/5ème, donnèrent les moyens de sa politique à la droite Sarkoziste.

Les socialistes bafouaient ainsi la volonté du peuple exprimée antérieurement par le NON au referendum  du 29 mai 2005 : le traité de Lisbonne a repris les termes du TCE (Traité Constitutionnel européen)  pourtant rejeté lors de ce refenrendum par 54,68% des suffrages exprimés :

" Ils ont ainsi répondu à la fois aux vœux du Président de la République et des institutions européennes qui s’accordent quotidiennement sur des directives qui agressent les salariés, les employés, les jeunes et les vieux en attaquant les retraites, les services publics, l’emploi, les salaires… ou qui attaquent encore les conditions de vie tout simplement, l’affaire en cours des O.G.M. étant là pour en témoigner.[...]

Si les socialistes qui ont voté oui ou qui se sont abstenu avaient voté non, cela aurait donné au total : 181+17+15+93+3+49+2= 360 !
Le projet de réforme constitutionnelle aurait été rejeté. Nicolas Sarkozy aurait été mis en échec. Il n’aurait pu faire autrement que d’organiser un référendum. Le peuple aurait eu droit à la parole. Ce sont donc les responsables socialistes, les Hollande, Ayrault, Dray, Moscovici, Lang, Valls, Bianco, et quelques autres qui ont fait passer la modification constitutionnelle et par la même occasion le traité. (Traité européen : les Socialistes du "Oui" ont décidé de bafouer le peuple en soutenant Sarkozy. Jacques Cotta - Le Grand Soir. Février 2008)

Ainsi, le recyclage de la Constitution européenne rejetée autorisait banquiers et marchés financiers à s’enrichir par l’endettement des Etats. la gauche, à la lecture de l'article 127, fut sans doute tétanisée d'admiration : Le Système européen de banques centrales qui " contribue à la bonne conduite des politiques menées par les autorités compétentes " " agit conformément au principe d'une économie de marché ouverte où la concurrence est libre ". 

 *

En octobre 2012, les députés adoptérent le TSCG ( Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance) par 477 voix pour et 70 voix contre. Ce traité, rédigé par Sarkozy et Merkel - et dont pas une ligne n’ avait été changée - a gravé dans le marbre l’obligation de l’austérité et le renoncement à toute souveraineté. : les mesures d'austérités sont automatiques et sont imposées aux représentants des peuples, en contraignant leurs décisions budgétaires dictées par une instance non élue.

Ce traité qui durcit les traités de Maastricht et de Lisbonne, nocif au plan politique, économique et social, a  pourtant recueilli une majorité de gauche des votes exprimés.

D'autre part par cette opération, le gouvernement Hollande-Ayrault est  revenu sur ses engagements électoraux en soumettant sa ratification au Parlement. Hollande avait juré, dans sa proposition n°11 :

" … Je renégocierai le traité européen issu de l’accord du 9 décembre 2011 en privilégiant la croissance et l’emploi, et en réorientant le rôle de la Banque centrale européenne dans cette direction…"

On sait que les promesses fallacieuses n'engagent que ceux et celles à qui elles sont destinées, mais les conséquences que l'on a déjà connues dans  l'histoire :

"C’est ainsi que l’on détruit la démocratie. Le mensonge électoral nourrit la colère et produit le mépris pour une classe politique qui affiche sa solidarité profonde contre le peuple. Bientôt montera le vieux cri de l’anti-parlementarisme : " tous pourris " ! On dira, c’est le populisme qui monte. Et l’on se trompera, car ce sera alors devenu la stricte vérité. " Jacques Sapir

2015 - Depuis dix ans, dans toute l’Europe " les plans de misère, de destruction et de chômage, mis en œuvre par les gouvernements de toutes couleurs politiques, ont dressé contre eux, à répétition, des grèves, des grèves générales, des mobilisations ouvrières et populaires de tous ordres. Le rejet est général, qui, sur le terrain déformé des élections, s’est exprimé à nouveau, dimanche dernier en Espagne, frappant les partis qui appliquent les plans de Bruxelles et du capital financier." POI

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A lire, sur le site Acrimed, une revue de presse sur les mauvais traitements médiatiques du référendum de 2005 :

3992716853.pngC’était il y a 10 ans. Le 29 mai 2005, une majorité d’électeurs et d’électrices (54.67%) rejetait le Traité Constitutionnel Européen (TCE). Une véritable gifle pour les adorateurs de la déesse « Union européenne », cet horizon indépassable et incontestable du progrès humain.

Ils n’avaient pourtant pas ménagé leurs efforts, éditocrates et médiacrates en tête, pour convaincre les masses sceptiques (et donc incultes) qu’il n’y avait pas d’alternative au « Oui » : pluralisme à son zénith, avec les multiples débats entre partisans du « Oui » et adversaires du « Non », exercices de « pédagogie » destinés à éclairer les esprits (forcément) obscurcis des opposants au TCE, multiplication des sondages contradictoires, etc.

Un concentré, en somme, des pratiques les plus déontologiques de ces chantres de la démocratie et de la liberté d’expression et d’opinion, sur lesquelles il est utile de revenir 10 ans après. Car force est malheureusement de constater que rien, ou presque, n’a changé. Il suffira pour s’en convaincre de se reporter, par exemple, à notre rubrique consacrée à la Grèce, où l’on constatera que les mêmes méthodes sont toujours employées par une caste décidément incapable de la moindre autocritique.

Nous avons donc regroupé une partie importante de nos articles de l’époque [1], afin que chacun et chacune puisse se replonger dans l’atmosphère pré-référendum ou, pour les plus jeunes, la découvrir. Un moyen de constater que l’observation critique des médias qui avait, à l’époque, contribué (modestement) à rompre l’unanimisme ambiant, demeure plus que jamais une nécessité." (Acrimed)

 

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