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Que la Vérité advienne !

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"Croyez qu'il n'y a pas de plate méchanceté, pas d'horreurs, pas de conte absurde, qu'on ne fasse adopter aux oisifs d'une grande ville en s'y prenant bien: et nous avons ici des gens d'une adresse!..."

Bazile, dans le Barbier de Séville

 

Invité de France Inter, Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, a déclaré ne jamais avoir eu échos des informations révélées par Le Monde concernant les conversations des gendarmes lors de la mort de Rémi Fraisse. Les autorités ayant – au minimum – failli dans leur communication puisque les gendarmes présents avaient rapidement su que Rémi Fraisse avait succombé à ses blessures.

Une des perles du ministre qui, ce matin, n'en finissait pas de souhaiter que la "vérité advienne" :  "La grenade offensive, qui vous dit qu'elle a été tirée en direction des manifestants ?"

 

"La vérité n'est pas du côté du plus grand nombre, parce qu'on ne veut pas qu'elle y soit. "

Boris Vian

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Tableau allégorique d'Édouard Debat-Ponsan"La Vérité sortant du puits" avec pour devise " Nec mergitur"(1898)
Le titre complet en dit long sur le rôle du prêtre et du spadassin représentant l'armée: La Vérité, dressant son miroir s'efforce de sortir du puits où la maintiennent l'hypocrisie de Basile et la rude poigne de la force brutale.
Engagé dans la lutte pour la réhabilitation de Dreyfus, Debat-Ponsan exposa au Salon de 1898 son tableau manifeste qui fut offert, par souscription publique, à Émile Zola. 
 
Le barbier de Séville ou la Précaution inutile de Beaumarchais

BAZILE.   La calomnie, Monsieur! Vous ne savez guère ce que vous dédaignez; j'ai vu les plus honnêtes gens près d'en être accablés. Croyez qu'il n'y a pas de plate méchanceté, pas d'horreurs, pas de conte absurde, qu'on ne fasse adopter aux oisifs d'une grande ville en s'y prenant bien: et nous avons ici des gens d'une adresse!... D'abord un bruit léger, rasant le sol comme hirondelle avant l'orage, pianissimo murmure et file, et sème en courant le trait empoisonné.
Telle bouche le recueille, et piano, piano, vous le glisse en l'oreille adroitement. Le mal est fait; il germe, il rampe, il chemine, et rinforzando de bouche en bouche il va le diable; puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez calomnie se dresser, siffler, s'enfler, grandir à vue d'oeil; elle s'élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient, grâce au Ciel, un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription. Qui diable y résisterait ?  
Acte II scène 8

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