HUYSMANS (Joris-Karl).
Mince masque, crevé d'yeux luisants, au nez en doucine, dominé d'une brosse qui s'apâlit. Sur les trottoirs, serré dans un veston bistre, il passe vite, d'une allure frileuse. Rue de Sèvres, ses murs se plaquent de vieilles gravures, d'aquarelles impressionnistes, de fusains; l'alopécie d'un obèse chat y feutre de poils jaunes les mollets.
Fait, dans tous ses romans, clamer ses revendications par quelque protagoniste: elles portent sur les sautes barométriques, le titre des alcools, l'âcreté du tabac, le tapage des tramways, la bêtise des filles, l'inclémence du bœuf. A inventé une phrase, — une phrase virulente, comminatoire et sans dessous, tatouée de sauvages métaphores, apte à susciter des choses nauséabondes, denses et tumultueuses.
Effroi des typographes et des relieurs: il exige d'eux des tirages sur papiers hostiles à toute impression, et des reliures en peau d’ornithorynque et de tapir.
Petit bottin des lettres et des arts