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islam

  • Gros concepts et pensée nulle

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    " Mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde "

    Albert Camus

    3992716853.pngIls procèdent par gros concepts, aussi gros que des dents creuses. La loi, le pouvoir, le maître, le monde, la rébellion, la foi. Ils peuvent ainsi faire des mélanges grotesques, des dualismes sommaires, la loi et le rebelle, le pouvoir et l’ange. » En cela, « ils cassent le travail consistant à “former” des concepts à articulation fine, ou très différenciée, pour échapper aux grosses notions dualistes. » En 1977, Gilles Deleuze dénonçait ce qu’il appelait la « pensée nulle » des « nouveaux philosophes ». ( cité par Stefan Durand)

    Avalanches de mots, d'amalgames grossiers, de  terminologies floues - voire  insultantes -  sur fond de guerre de civilisation et de présidentielle à venir : islam de France, Conseil français du culte musulman, communauté musulmane et islamo-fascisme... et Français de souche.

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    3992716853.pngIl ne peut y avoir un «  islam de France  », comme il ne peut y avoir un «  judaïsme de France  » ou un «  catholicisme de France  ». Tout ce qui peut être imposé, c’est le respect des lois de la République par chaque citoyen dans la pratique de sa religion, et à traitement égal. Cette imposition est de la responsabilité de l’État, et non pas de représentants de chaque religion. Se décharger de cette mission sur ces derniers reviendrait à entériner le communautarisme sur une base religieuse, principe de communauté qui en outre n’existe pas au sein des Français musulmans. Comme le souligne fort justement Olivier Roy1, il n’y a pas en effet, dans la population musulmane française, de phénomène de communautarisation au niveau national, ni de volonté pour se transformer en communauté. Cette population est très hétérogène religieusement, socialement et politiquement. Les organisations voulues « représentatives » existantes sont portées par le gouvernement français et des gouvernements étrangers, et n’ont de ce fait pas de légitimité locale.

      Checkpoint Charlie, un trait d’union à sens unique, par Marc Cher-Leparrain - Orient XXI  - Le choc « Charlie Hebdo »

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    3992716853.pngEn France, dans les années 1980, avec la sédentarisation en métropole d’un nombre important de musulmans, la Cinquième République n’innove guère en créant le Conseil français du culte musulman (CFCM), censé être l’interlocuteur des pouvoirs publics. Jusqu’ici, l’expérience n’est pas convaincante. Une politique empruntée au XIXe siècle peut-elle être une solution 200 ans plus tard  ?

    Algérie : l’islam sous administration coloniale , par Jean-Pierre Séréni - Orient XXI.

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    3992716853.png(...)) il faudrait d’abord prendre en compte un certain nombre de faits, têtus, qu’on ne veut pas voir et qui montrent que les jeunes radicalisés ne sont en rien l’avant-garde ou les porte-parole des frustrations de la population musulmane, et surtout qu’il n’y a pas de « communauté musulmane » en France.

    La peur d’une communauté qui n’existe pas, par Olivier Roy - Actualités du droit.

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    3992716853.png  Le fascisme et le nazisme étaient des mouvements de masse, fondés sur une politisation et un consentement des foules, alors que les organisations islamistes, en dépit de tous les éléments propices, comme la crise économique et l’humiliation généralisée, se heurtent dans la plupart des pays musulmans à des sociétés civiles attachées à leurs libertés.

    Le nombre de ceux qui soutiennent les mouvements fondamentalistes musulmans en Afrique du Nord n’est pas beaucoup plus élevé que le nombre de ceux qui, en Europe, soutiennent les mouvements de la droite extrême. Le mouvement Al-Qaida ne parvient à séduire qu’une partie très réduite des musulmans.

    Dans chacun des pays musulmans sommeillent, sous des dictatures fréquemment inféodées aux Etats-Unis, des sociétés civiles extraordinairement vives, non pratiquantes et antitotalitaires.

    En outre, comme l’écrit Paxton : « Ce qui nous empêche essentiellement de succomber à la tentation de taxer de fascistes les mouvements islamiques fondamentalistes comme Al-Qaida et les talibans est qu’ils ne sont pas le produit d’une réaction contre des démocraties dysfonctionnelles. Leur unité est davantage organique que mécanique, pour reprendre la célèbre distinction d’Emile Durkheim. Par-dessus tout, ces mouvements ne peuvent pas “renoncer aux institutions libres”, n’en ayant jamais eu ). »

     Un cadre idéologique pour la « troisième guerre mondiale » Fascisme, islam et grossiers amalgames  par Stefan Durand, novembre 2006 - Monde diplomatique

    et aussi >  Quand la « gauche » devient néoconservatrice. Islamo-fascisme, Manuel Valls meilleur que George W. Bush 557 commentaires Version imprimable  mardi 17 février 2015, par Alain Gresh

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    français de souche

     > Le Bras Hervé. Les Français de souche existent-ils ?. In: Quaderni. N. 36, Automne 1998. L'immigration en débat (France/Europe) pp. 83-96. Persée

    > « Français de souche » : généalogie d’un concept manipulé par l’extrême droite, par Rémi Noyon