"Négociation" de la dette avec l’Union européenne, maintien des traités européens, propositions pour "réformer" en douceur le capitalisme à l’œuvre en Grèce et en Europe, rapprochement avec la droite en vue d'un gouvernement de "salut national "...
Syrisa a su recyclé, à sa manière, les dissidents du parti communiste de Grèce (KKE) et les déçus de la social-démocratie façon Pasok. Ni les uns ni les autres, qui dominent Syrisa, ne considèrent plus le socialisme comme une alternative au capitalisme. Il s'agit de réformer le libéralisme.
Cécile Chams rappelle que le congrès de fondation de Syriza en 2013, montré les profonds clivages entre les composantes de Syriza :
" notamment entre l’aile majoritaire, dominée par Synaspismos et la Plate-forme de gauche, regroupant plusieurs organisations, la plupart de tendance trotskiste.
Celle-ci représente 30 % des voix au dernier congrès, alors qu’elle obtenait 25 % à la conférence de décembre 2012. Le Congrès a rejeté les amendements de la Plate-forme de gauche, qui ont toutefois obtenu 30 à 40 %.
Ces amendements étaient les suivants :
- Syriza doit rejeter la totalité de la dette de la Grèce, soutenir l’annulation de tous les accords de prêt avec la Troïka et se préparer à mettre fin à tout paiement si nécessaire pour réaliser l’annulation de la dette.
- Syriza doit soutenir la nationalisation, sous contrôle des travailleurs et du peuple, de tout le système bancaire et de tous les secteurs stratégiques de l’économie, comme un moyen nécessaire de rencontrer les besoins des travailleurs et de riposter aux attaques des capitalistes contre la classe ouvrière.
- Syriza doit appeler à la formation d’un gouvernement de gauche qui doit préparer la rupture avec la zone euro et l’Union européenne.
- Syriza doit appeler à un front uni des partis de gauche, y compris le Parti communiste et Antarsya, mais doit refuser de coopérer avec toute force politique et avec tout politicien qui a mené ou accepté les politiques d’austérité, y compris Dimar.
Le congrès a élu Alexis Tsipras comme dirigeant du parti avec 72 % des voix. Plus d’un quart des délégués ne l’ont pas soutenu. Un relativement piètre score pour un nouveau dirigeant, candidat au poste de premier ministre de surcroît. "(Grèce : Syriza ou la voie social-démocrate)
Déjà le vers est dans le fruit : l'alliance de Syriza avec un parti de droite ultra-conservateur et clérical pour gouverner (ANEL - Grecs indépendants), laisse augurer d'un radicalisme en voie de normalisation et qui effraie sans doute bien peu le "monde de la finance", cet ennemi cher à Hollande.
" Syriza n’en apparaît pas moins comme un parti profondément divisé sur des points stratégiques essentiels, qui sont au centre du débat national et européen. Il est évident que la confrontation entre les partisans d’une approche « réaliste », soucieux d’accéder au pouvoir " à froid ", de ne pas rompre avec le cadre européen et de ménager les secteurs stratégiques des forces dominantes, et ceux qui prônent l’affrontement ouvert et la rupture avec le cadre actuel de l’UE touche au cœur des questions qui se posent aujourd’hui à la gauche radicale du Vieux Continent." Stathis Kouvélakis
En 1938, l’Europe connaissait la montée des fascismes et la guerre. Le mécanisme du Front populaire, contrôlé par les partis staliniens et sociaux-démocrates, avait alors ouvert la voie aux fascismes en réprimant tout mouvement révolutionnaire comme ce fut le cas en Espagne mais également en France.
Léon Trotsky écrivait alors, dans le Programme de transition :
Les "Fronts populaires" d'une part, le fascisme de l'autre, sont les dernières ressources politiques de l'impérialisme dans la lutte contre la révolution prolétarienne. Du point de vue historique, ces deux ressources ne sont cependant que des fictions. La putréfaction du capitalisme continue aussi bien sous le signe du bonnet phrygien en France que sous le signe de la swastika en Allemagne. Seul, le renversement du capitalisme peut ouvrir une issue. »
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"Plateforme de gauche" formée par le Courant de gauche, le Regroupement de gauche, DEA, Kokkino et APO.
> Grèce : Syriza ou la voie social-démocrate, par Cécile Chams - Etudes marxistes
> Où va Syriza ?, Panos Petrou, membre dirigeant de l’organisation anticapitaliste Gauche internationaliste des travailleurs (DEA), l’un des groupes fondateurs de Syriza en 2004et composante de la "plateforme de gauche".
> 9+1 remarques sur Syriza après son congrès fondateur, par Stathis Kouvélakis, universitaire et membre du comité central de Syriza,
> Qui est Keynes ? Est-il un libéral ( d'extrême gauche)? Paul Jorion
> Alexis Tsipras entre radicalisme et «réalisme», par Philippe Marlière
> Le Programme de transition -Trotsky
> Les élections grecques et les tâches politiques de la classe ouvrière, par Peter Schwarz WSWS