En plus de ses 8.231 euros d'indemnités, Laurent Wauquiez se fera rembourser ses frais de séjour à Lyon. Que l'on se rassure : en plein carnaval LR, cette "indemnité de séjour" est encadrée par un décret de 2006 : 60 euros par nuit et 15,25 euros par repas. Soit, pour Wauquiez, entre 1500 et 3000 euros supplémentaires par mois suivant son "activité". Joie de la régionalisation.
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C’est une grande tradition, pour qui nous gouverne, que de naviguer dans le monde des affaires immobilières et des avantages en tout genre. Avec plus ou moins de bonheur.
2012 - François Fillon : Fillon occupait 309,72 m2. Son logement de fonction avait triplé de surface, aux frais de l’État, pour loger la sainte famille.
2012 - Delphine Batho : Delphine Batho, militante au parcours exemplaire de social-démocrate*, ministre déléguée à la Justice, réglait enfin ses problèmes de logement géré par la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP) : 108 m2 pour 1 524 euros par mois. Après avoir défendu bec et ongles son petit chez-soi contre une " campagne de déstabilisation" liée à son rôle dans la campagne présidentielle",. la fraiche émoulue ministre déléguée résiliait son bail
Comme nous l'apprenait le Monde du 21 mars 2012 ( avec droit de réponse de la locataire) :
" Mme Batho, dont le mandat de député lui assure une indemnité de 7 100 euros brut mensuels, auxquels s'ajoutent 6 412 euros brut de frais de représentation et 9 138 euros pour rémunérer ses collaborateurs, justifie son occupation d'un logement de la RIVP en arguant du fait que " des locataires avec des revenus nettement supérieurs ne paient pas de surloyer pour le même type de logement". Surloyer dont elle s'acquitte, après en avoir fait la demande à son bailleur, mais qui laisse son loyer loin de ce que doivent payer les locataires du secteur privé (plus de 37 % d'écart, selon la chambre régionale des comptes). "
*Anciennement responsable nationale du PS chargée de la sécurité (2003-2004 et 2005-2008), Secrétaire nationale chargée de la ville (2004-2005), porte-parole de François Hollande pour la campagne présidentielle de 2012, vice-présidente et porte-parole de SOS Racisme (1992-1998), Présidente de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne-FIDL (1990).
2012 -Georges Tron, s’acquittant sans broncher des 1 200 euros de loyer pour un 6 pièces-cuisine dans le très chic XVI° arrondissement de Paris - Le bénéficiaire jurant que Le loyer était de 1.993,51€ charges comprises... C’était très en-deçà du prix du marché pour cet appartement de la société anonyme d'HLM Domaxis. Dans le privé il aurait déboursé 2 400 €, charges comprises, pour l' équivalent. Vertige des chiffres. Le bénéficiaire jurait aussi que ses trois filles et son épouse étaient locataires du logement, et ce depuis octobre 1992. Joies de la famille.
2011 -Jean-Pierre Chevènement, logé à bas prix par la Régie immobilière de la ville de Paris. A l'époque, ses 72 ans bien mérités empêchait l'organisme de lui donner congé des 120 m2 à deux pas du Panthéon (là où sont rangés - à l'abri des outrages du temps, des crottes de pigeons et de l'oubli -, les hommes illustres).
2010 - Fadela Amara, secrétaire d'Etat sarkozyste à la Ville, préférant son appartement du XIIIème arrondissement de Paris à celui de 120 m ² qui donnait sur la Tour Eiffel et lui était réservé à sa nomination. Le Canard enchaîné révèlait que ce pied-à-terre n'était toutefois pas vacant : Fadela Amara y hébergeant occasionnellement ses proches pour "défendre la mixité sociale" . Le Gîte et le couvert étaient assurés pour les " sous-locataires" qui avaient " le droit de profiter des talents du cuistot mis à la disposition de la sous-ministre et d'un maître d'hôtel".
Affaire Boulfer, du nom de l'énarque et directeur de cabinet de Boutin, alors ministre catholique mariôatre et papohile du logement. L'appartement de la Régie immobilière de la ville de Paris auquel il s'accrochait était situé dans le quartier de Port-Royal (dans le Vème arrondissement de Paris), avec vue imprenable sur la chapelle du Val-de-Grâce. Et tout ça pour 6 euros le m2 contre 20 et 30 euros le m2 dans le parc privé.
2008 - Benoît Apparu - devenu ministre du logement sarkosyste - et son 45m2 pour 672 euros dans le quartier du Marais. Le 2 février 2008, avant que n'éclate le scandale, Apparu rendait les clés. «Je n’étais pas dans l’illégalité. A l’époque, lorsque j’en ai pris possession, il y a une dizaine d’années, j’avais un petit salaire, correspondant aux conditions de ressources exigées. Depuis, je suis devenu député pour la première fois en juin dernier, et mes revenus ont évolué. J’ai donc décidé de résilier le bail il y a trois semaines ».
2005 - Hervé Gaymard... Le Canard enchaîné révélait que le ministre de l'Economie logeait avec sa femme et ses huit enfants dans un appartement payé par l’État : 600 m2 pour un loyer s’élevant à 14.400 euros par mois. Hervé Gaymard fut contraint de quitter son poste. En septembre 2005, il finissait de rembourser à l'Etat la modique somme de 58.894 euros correspondant aux frais d'aménagement de cet appartement parisien.
Le 17 février 2005, sur le plateau de l’émission “100 minutes pour convaincre” qui lui était consacrée, Dominique Strauss-Kahn, terrible, épinglait Gaymard : "Comment ne vous êtes-vous pas rendu compte que le fait de louer un appartement qui valait dix fois le smic par mois était inacceptable ?é" et il l'achevait : " Je ne comprends pas que vous ne vous soyez pas aperçu que payer un loyer de 14.000 euros par mois, pour un logement de fonction, ne vous ait pas choqué du tout. Il y a un problème d'éthique personnelle." Ce qui était scandaleux c'est surtout que ce loyer, pour famille catholique nombreuse, était payé sur fonds publics...
1996 - les Tiberi, jadis à la tête de Paris, dont les deux enfants ( trente-quatre ans et trente-cinq ans ) occupaient des logements de la Ville alors qu’ils étaient propriétaires d’appartements qu’ils louaient.
Dans un premier temps Tiberi, maire de Paris, avait dénoncé " des attaques insupportables et inacceptables " contre sa famille... L'ancien directeur général adjoint de l'office HLM (Opac) François Ciolina, avait brisé l'omerta parisienne devant le juge Halphen en dénonçant les conditions de rénovation de l'appartement de Dominique Tiberi, en 1988, rue Censier, dans le Ve arrondissement, qui aurait coûté 1,5 million de francs.
1993, Alain Juppé, alors adjoint aux Finances à la mairie de Paris, ordonnait une baisse de 1000 francs ( 150 euros ) du loyer de son fils Laurent vivant dans un logement de 189 m2 situé dans le très chic 6e arrondissement.
Le même Juppé en 1995 louait à la Ville chiraquienne de Paris un appartement de 180 m2 dans le VIe arrondissement pour un montant inférieur au prix du marché. Et, pour améliorer le cadre de vie, dans la même rue étaient réalisés des travaux pour plusieurs millions de francs au frais des contribuables .
Une plainte pour "prise illégale d'intérêts" fut alors déposée par l'Association des contribuables parisiens. Après une injonction du procureur de Paris, père & fils déménageaient. Affaire classée...