" Sans s'exagérer la puissance de la Seconde Internationale à partir de 1901, on a le droit d'affirmer que l'Occident, en 1914, autant qu'au bord de la guerre, se trouve au bord du socialisme. Celui-ci est sur le point de se saisir du pouvoir, de fabriquer une Europe aussi moderne, et plus peut-être qu'elle ne l'est actuellement. En quelques jours, en quelques heures, la guerre aura ruiné ces espoirs.
C'est une faute immense pour le socialisme européen de cette époque que de n'avoir pas su bloquer le conflit." Fernand Braudel
Lettre d'Anatole France dans l'Humanité du 18/07/1922
"On croit mourir pour la Patrie, on meurt pour des industriels..."
" la guerre mondiale fut essentiellement l’œuvre des hommes d'argent; que ce sont les hauts industriels des différents États de l'Europe qui, tout d'abord la voulurent, la rendirent nécessaire, la firent, la prolongèrent. Ils en firent leur état, mirent en elle leur fortune, en tirèrent d'immenses bénéfices et s'y livrèrent avec tant d'ardeur, qu'ils ruinèrent l'Europe, se ruinèrent eux-mêmes et disloquèrent le monde."
" Ainsi, ceux qui moururent dans cette guerre ne surent pas pourquoi ils mouraient. Il en est de même dans toutes les guerres. Mais non pas au même degré. Ceux qui tombèrent à Jemmapes ne se trompaient pas à ce point sur la cause à laquelle ils se dévouaient. Cette fois, l'ignorance des victimes est tragique. On croit mourir pour la patrie; on meurt pour des industriels.
Ces maîtres de l'heure possédaient les trois choses nécessaires aux grandes entreprises modernes : des usines, des banques, des journaux.
>>> Lettre d'Anatole France dans l'Humanité du 18/07/1922
https://fr.wikisource.org/wiki/On_croit_mourir_pour_la_patrie...
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>>> Reportage : Antoine Chao - Explications avec l'historienne Annie LACROIX-RIZ et reportage à Verdun. Émission Là-bas si j'y suis
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Qui est responsable de cette guerre ?
Michel Collon avec trois historiens :
14-18, c'était déjà une guerre du fric. Non seulement chez les « méchants » (Allemagne, Autriche), mais aussi chez les «gentils (France, Angleterre, Belgique...), le véritable enjeu était :quelle puissance dominera le monde et contrôlera ses richesses ? C'était aussi une guerre des classes dominantes contre les pauvres, contre leurs propres travailleurs exterminés froidement."
>>> Jacques Pauwels, 14-18, une guerre de classe, interview sur le site de l'INEM
http://www.marx.be/fr/content/1914-1918%C2%A0-la-grande-guerre-des-classes
>>> Anne Morelli, Principes élémentaires de la propagande de guerre, interview sur le site 1libertaire.free
http://1libertaire.free.fr/10PrincipesPropagandGuerr.html
>>> Lucas Catherine , Des tranchées en Afrique, interview sur le site de l'INEM
http://www.marx.be/fr/content/le-congo-pendant-la-premi%C3%A8re-guerre-mondiale
" Cinq mois se sont écoulés depuis la Conférence de Zimmerwald où nous, socialistes d'Europe, avons lancé un cri d'indignation et d'appel. Cinq nouveaux mois de guerre ont passé, l'un après l'autre, sur l'humanité, et chacun de ces mois a vu les peuples acharnés à poursuivre leur propre extermination, leur propre ruine au milieu des carnages, supportant sans révolte l’œuvre hideuse d'un militarisme déchaîné qui ne peut plus être maîtrisé par les mains sanglantes des maîtres actuels des nations d'Europe. L'extermination automatique de la fleur des peuples a poursuivi sa voie durant ces longs mois. De nouveaux milliards, par dizaines, extraits de la richesse collective par des emprunts de guerre ont été engloutis, consacrés exclusivement à la destruction de vies humaines et des conquêtes de la civilisation.
Si le cerveau humain travaille encore dans ce cercle infernal, ce n'est plus pour perfectionner et inventer des engins d'extermination. Le problème qui préoccupe actuellement les dirigeants, les savants, les inventeurs de tous les pays, consiste à trouver le moyen d'anéantir des armées entières au moyen de gaz empoisonnés. Mais les porte‑parole des classes dirigeantes stupidement obstinées ou ivres de sang, ne cessent de répéter que la guerre doit être menée « jusqu'au bout », jusqu'à la victoire complète, jusqu'à ce que la guerre ait trouvé la solution de toutes les questions qui l’ont provoquée. Cependant, en fait, la solution définitive s'éloigne de plus en plus, les opérations militaires s'étendent sur de nouveaux fronts et sur de nouveaux territoires, et chaque nouveau développement a pour conséquence et pour caractéristique l'enchevêtrement de problèmes nouveaux en même temps qu'il ravive d'anciennes plaies."
Léon Trotsky
"Projet de manifeste pour la Conférence de Kienthal" - Janvier 1916
http://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1916/01/lt19160100.htm