N'oubliez pas que cela fut,
Non, ne l'oubliez pas:
Gravez ces mots dans votre cœur.
Pensez-y chez vous, dans la rue,
En vous couchant, en vous levant;
Répétez-les à vos enfants.
Ou que votre maison s'écroule;
Que la maladie vous accable,
Que vos enfants se détournent de vous.
Primo Levi
Primo Levi avait 24 ans lorsqu'il fut arrêté comme résistant puis déporté en tant que juif : " J'ai eu la chance de n'être déporté à Auschwitz qu'en 1944, alors que le gouvernement allemand, en raison de la pénurie croissante de main-d'œuvre, avait déjà décidé d'allonger la moyenne de vie des prisonniers à éliminer, améliorant sensiblement leurs conditions de vie et suspendant provisoirement les exécutions arbitraires individuelles., Primo Levi fut libéré d'Auschwitz le 27 janvier 1945 avec 7 500 autres survivants de la Shoah. Dans la préface de son récit autobiographique, " Si c'est un homme", il écrit ceci :
En fait de détails atroces, mon livre n'ajoutera-t-il rien à ce que les lecteurs du monde entier savent déjà sur l'inquiétante question des camps d'extermination. Je ne l'ai pas écrit dans le but d'avancer de nouveaux chefs d'accusation, mais plutôt pour fournir des documents à une étude dépassionnée de certains aspects de l'âme humaine.
Beaucoup d'entre nous, individus ou peuples, sont à la merci de cette idée, consciente ou inconsciente, que «l'étranger, c'est l'ennemi». Le plus souvent, cette conviction sommeille dans les esprits, comme une infection latente; elle ne se manifeste que par des actes isolés, sans lien entre eux, elle ne fonde pas un système. Mais lorsque cela se produit, lorsque le dogme informulé est promu au rang de prémisse majeure d'un syllogisme, alors, au bout de la chaîne logique, il y a le Lager; c'est-à-dire le produit d'une conception du monde poussée à ses plus extrêmes conséquences avec une cohérence rigoureuse; tant que la conception a cours, les conséquences nous menacent. Puisse l'histoire des camps d'extermination retentir pour tous comme un sinistre signal d'alarme.
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Soixante-dix ans après Auschwitz, des mouvements qui se réclament du nazisme existent toujours dans plusieurs pays européens. En 2012, un de ces mouvements, l’Aube dorée, a même réussi à faire son entrée au Parlement grec.
Et puis, sept décennies plus tard, l’étranger ne revêt pas nécessairement la figure du Juif. Ça peut être, et c’est aussi trop souvent, le Noir, l’Arabe, la musulmane voilée…
Enfin, il faut aussi dire ceci : 70 ans après la libération des derniers prisonniers d’Auschwitz, certains partis de la droite israélienne n’hésitent pas à évoquer la Shoah pour justifier leurs politiques d’occupation des territoires palestiniens. Une instrumentalisation qui banalise le génocide et qui insulte la mémoire de ses victimes."
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Le défaut de reconnaissance des souffrances endurées et la crainte d'être refoulés aggravent les souffrances des hommes, des femmes et des enfants qui ont dû fuir leur pays. La précarité des conditions de vie imposée à ces personnes constitue un obstacle aux soins qui leur sont dus. Témoin des effets de la dégradation des conditions d'accueil des exilés, l'association s'est engagée dans la défense du droit d'asile. Ainsi, l'association participe activement aux travaux et aux actions de la Coordination française du droit d'asile (CFDA).
Depuis juillet 2010, le centre est membre d'InfoMIE, association d'informations sur les mineurs isolés étrangers.